Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

SOCIÉTÉ NOUVELLE DE LIBRAIRIE ET D'EDITION

(LIBRAIRIE GEORGES BELLAIS)

17, RUE CUJAS, 17

[blocks in formation]

PRÉFACE

La littérature historique de la France s'accroit chaque année d'une grande quantité de volumes et d'articles de revues et de journaux. Les travailleurs ne peuvent songer à se tenir personnellement au courant de cette énorme production. De là, la nécessité de répertoires paraissant régulièrement, faits avec soin, et où il soit facile de trouver l'indication des livres ou articles parus, pendant une période déterminée, sur un sujet donné. Depuis quatre ans, ce genre de recherches est possible pour l'histoire du moyen-âge français, grâce à l'excellent Répertoire méthodique publié annuellement par M. A. Vidier dans la revue Le Moyen-âge 1. Pour l'histoire moderne et contemporaine de la France, il n'existe rien de semblable. La Bibliographie de la France, le Polybiblion, le Mémorial de la Librairie n'indiquent qu'une partie des volumes nouveaux, et beaucoup ne sont ni analysés, ni même signalés dans les revues spéciales. D'autre part, les dépouillements de périodiques, parfois soignés, que donnent certaines revues, peuvent rendre des services; mais comme ils sont faits au jour le jour et sans plan méthodique, il faut s'astreindre à lire le tout pour trouver peu ou rien, et, faute de tables, les dépouillements d'une année terminée deviennent inutilisables.

C'est avec l'intention de combler cette lacune qu'a été rédigé ce Répertoire méthodique de l'histoire moderne et contemporaine de la France2. L'idée première en est venue à ses auteurs au mois d'avril dernier, et le travail a commencé en mai. En deux mois et demi, on a vu la Bibliographie de la France, le Polybiblion et dépouillé de première main revues et journaux français et étrangers. Pour la France, des renseignements utiles ont été fournis par la Revue historique, la Revue des questions historiques, la Nouvelle Revue historique de droit français et étranger; pour l'Allemagne, on

1. Le Répertoire de M. Vidier a commencé à paraître en 1896 (pour l'année 1895; à Paris, chez Bouillon). La disposition matérielle a servi de modèle pour le nôtre, qui en forme la continuation naturelle.

2. Pour cette année, on a pris comme limite extrême la guerre de 1870-71. L'année prochaine, on compte mener le travail jusqu'à 1900.

a tiré bon parti de l'Historisches Jahrbuch et surtout de l'importante publication de M. Dietrich (Bibliographie der deutschen Zeitschriften-Litteratur, vol. III, année 1898), qui contient pour l'année 1898 le dépouillement de 520 périodiques allemands. Grâce au zèle de nombreux collaborateurs et à l'emploi de fiches imprimées d'un modèle spécial, ce gros travail préparatoire a pu être terminé en juillet. Les mois d'août et de septembre ont été employés au classement méthodique, à la revision de toutes les fiches, à la vérification d'un certain nombre d'entre elles, en un mot à la mise au point de toute la copic. L'impression a commencé au milieu d'octobre.

Pour qu'il fût en état de paraître avant la fin de cette année, il était indispensable que le travail fût mené rapidement et ceci explique que, cette fois-ci, les dépouillements soient restés incomplets (surtout pour l'étranger, sauf l'Allemagne). Ils le seront toujours. Le dépôt légal étant fait d'une manière très irrégulière, il s'en faut de beaucoup que tous les livres nouveaux soient signalés dans la Bibliographie de la France, et qu'ils le soient au moment de leur apparition. Les listes données périodiquement par le Polybiblion et le Mémorial de la Librairie ne contiennent, elles aussi, qu'une partie de la production. Enfin, les ouvrages parus à l'étranger ne nous sont connus que par les relevés qu'en font les revues, et il y a là une nouvelle cause d'embarras. Il est difficile, en effet, lorsqu'on n'a pas été aux prises avec elles, de se figurer quelles difficultés il y a à se procurer même à Paris, la plupart des périodiques français et étrangers; à la Bibliothèque Nationale, où ils sont relativement nombreux, la plupart sont achetés par volumes et ne sont communiqués que six mois au plus tôt après l'année terminée. Nous ne parlons pas des publications des Sociétés savantes, qui feront sans doute encore longtemps le désespoir des bibliographes. La plupart paraissent irrégulièrement, quelques-unes avec des retards incroyables; une fois arrivées à Paris, elles viennent s'entasser à la Bibliothèque Nationale, dans un local spécial, où par suite de l'insuffisance du personnel et malgré la très grande obligeance de M. Troubat qui en a la garde, elles restent inclassées pendant de longs mois. Au surplus, beaucoup se perdent en route. Quant aux revues locales non émanées de Sociétés, il est à peu près impossible de les trouver à Paris.

Il y a là des causes d'imperfection indépendantes de la meilleure volonté du monde, et qui ne sont pas près de disparaitre. Nous comptons néanmoins, l'année prochaine, faire des dépouillements plus vastes, voir des publications locales que nous n'avons pu nous procurer cette année, et surtout beaucoup plus de périodiques étrangers, enfin procéder plus largement à ces vérifications indispensables, faute desquelles nous avons

dù, cette fois-ci, pour ne donner que des indications certaines, laisser de côté un assez grand nombre de fiches.

Ces vérifications sont d'ordinaire nécessitées par des obscurités dans le titre des volumes ou des articles. Le cas est fréquent, et c'est à fournir les éclaircissements utiles que nous avons borné, en principe, nos addinons critiques. A notre avis, il serait arbitraire, vu l'impossibilité de faire faire les dépouillements par un nombre suffisant de spécialistes compétents et les proportions matérielles énormes que prendrait alors le travail, de juger en deux ou trois mots un gros volume ou un article étendu. Pour être valable, une appréciation critique doit être justifiée. Aussi nous en sommes-nous tenus aux indications suivantes : 1o le nombre de pages, qui donne une première idée de l'importance du livre ou de l'article; 2o la nature de l'ouvrage, s'il s'agit d'un manuel, d'un ouvrage de vulgarisation; 3° l'objet de l'article ou du livre si le titre est obscur; 4° l'indication des comptes-rendus publiés. Notre but a été de faire connaitre ce qui a paru, et non de dire la valeur de ce qui a paru. Nous avons voulu fournir aux travailleurs s'occupant de l'histoire moderne et contemporaine de la France, les titres des livres et articles publiés en 1898 sur un sujet donné, avec quelques éclaircissements indispensables sur leur objet, et les moyens d'en connaître la valeur. Nous avons cru pouvoir rendre quelques services à la science historique en nous bornant à cette tâche, qui n'excède pas nos forces, et reste d'ailleurs assez vaste.

Un plan de classement méthodique est toujours discutable aussi sommes-nous certains de voir critiquer celui que nous avons adopté. Nous ne pouvons songer à le justifier ici; nous nous contenterons de dire que nous n'avons pas procédé d'après un système a priori; nous avons d'abord fixé quelques grandes divisions méthodiques et chronologiques, entre lesquelles les fiches ont été réparties, et c'est seulement alors que les subdivisions ont été déterminées. Comme ces subdivisions nous semblent assez bien correspondre aux différentes questions auxquelles le Répertoire doit fournir réponse, et comme, à peu d'exceptions près, toutes les fiches des dépouillements ont pu y être aisément introduites, le résultat de cette délicate opération nous parait aussi satisfaisant qu'il était susceptible de l'être. D'une manière générale, l'ordre alphabétique des noms d'auteurs a été suivi pour le classement intérieur de chaque paragraphe; mais nous n'avons pas hésité à l'abandonner lorsque nous avons jugé préférable d'employer celui des noms de personnes, comme dans les Biographies, ou celui des noms de lieux comme dans l'Histoire locale.

Enfin pour remédier aux imperfections inévitables du classement et

« PreviousContinue »