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que

détruites depuis long-temps, celle-ci commence à peine à s'altérer, et l'on voit la résistance à la putréfaction être la même celle que présentent les membranes séreuses. La soumet-on à l'ébullition, on retrouve encore la même analogie : elle est la dernière qui se ramollisse et se dissolve. Parmi les expériences de ce genre que l'auteur a faites, nous citerons la suivante. Dans le but de chercher à distinguer les fibres de la membrane moyenne en employant le tannin, plusieurs portions d'artères furent mises en contact avec de l'eau bouillante contenant du quinquina concassé ces portions d'artères se resserrèrent fortement et présentèrent à l'intérieur de leurs cavités des plis uniquement formés par la membrane interne qui semblait froncée par suite de la rétraction de la membrane moyenne. Ces tubes artériels furent alors retournés sur eux-mêmes, de manière à ce que la membrane interne devint extérieure. Dès qu'on les eut de nouveau plongés dans la décoction de quinquina, la membrane interne devint saillante, d'une couleur blanche, tandis que les membranes moyenne et externe ou celluleuse prirent la teinte du liquide dans lequel elles plongeaient. Cette expérience, qui peut faciliter l'isolement de la membrane interne, rend aussi plus sensible son degré de résistance à la dissolution par l'ébullition. Comme les membranes séreuses, le feuillet interne des vaisseaux est charbonné ou durci par le contact des acides, et gonflé, puis ramolli par l'action des alcalis.

Quant aux rapports des vaisseaux avec la membrane interne des artères, voici ce que M, Letierce a observé. Sur les fœtus d'environ sept mois, les vaisseaux propres des artères ( vasa vasorum) paraissent être dans une connexion plus immédiate avec la tunique interne; ils forment ça et là derrière elle quelques arborisations assez prononcées, mais dans des points isolés et qui partent excentriquement à la manière des vaisseaux du placenta. L'auteur a plusieurs fois observé cette forme d'injection sur la crosse de l'aorte, chez des fœtus à terme morts par asphyxie, ou qui avaient langui quelque temps. Pour mieux distinguer cette injection vasculaire, on fait macérer ces artères pendant quelque temps, après avoir poussé du sérum ou de l'huile de lin colorée dans une des branches qui partent ordinairement des premières intercostales pour se rendre dans les tuniques de

l'aorte. En pressant ensuite légèrement le vaisseau injecté avec le doigt, on fait passer successivement le liquide coloré dans les ramifications les plus ténues. Quand l'injection a réussi, en enlevant avec précaution les couches antérieures du vaisseau, on voit les ramuscules devenant de plus en plus rares, et finissant par s'arrêter sur la face externe du feuillet fibro-celluleux de la tunique interne, où ils se rendent isolément en affectant la forme placentaire. M. Letierce n'a jamais pu réussir à faire passer l'injection à travers la membrane interne de l'artère: quelquefois la matière de l'injection vient soulever légèrement cette membrane en s'épanchant au-dessous de sa face externe. Ce fait ne concourrait-il pas à expliquer la formation des ecchimoses qu'on a observées dans les parois des artères ? M. Letierce examine ensuite comparativement les altérations de texture de la membrane interne des artères et des membranes séreuses, et trouve dans ce rapprochement de nouvelles preuves de l'identité d'organisation de ces membranes avec celle des artères.

3. DESCRIPTION ANATOMIQUE DU PIED D'UNE CHINOISE; par M. BRANSBEY COOPER (communiquée à la Société royale de Londres par M. Roger). ( Philosophical Transactions, 2o partie, 1829.

Ce pied appartenait à une femme dont le corps fut trouvé flottant dans la rivière de Canton. Il avait à l'extérieur tous les caractères de difformité qui résultent de l'emploi des bandelettes qu'on applique communément en Chine pour arrêter le développement de cette partie. L'art avait réussi à imiter parfaitement un vice de conformation congénial, et l'on eût pris partout ailleurs ce pied pour ce qu'on nomme un pied-bot, ou pour le résultat d'une dislocation mal guérie. Sa plus grande` longueur était de 4 pouces ( 3 pouces 8 lignes de France). Le talon, au lieu de faire saillie en arrière, était en ligne droite avec les os de la jambe; le gros orteil était rebroussé et regardait directement en-haut; les autres étaient courbés en-dessous, appliqués contre la plante du pied, et contournés de telle sorte, que leur articulation avec les os du métatarse, au lieu de former la partie antérieure du pied, faisait plus de la moitié de son bord externe. Nous ne suivrons point l'anatomiste dans le détail des changemens qu'avaient subis tous les os en particulier, il

suffira de dire que, d'après la disposition que présentait tout leur ensemble, la marche devait être tellement pénible qu'il était indispensable que cette femme, pour conserver l'équilibre dans les mouvemens de locomotion, eût le habituellement penché en avant.

corps

Une planche supérieurement gravée se trouve jointe au mémoire de M. Bransbey Cooper, et donne une idée bien plus nette de l'espèce de difformité artificielle que les Chinoises regardent comme une beauté.

4. A SYSTEM OF HUMAN ANATOMY, etc.

Système d'anatomie humaine, traduit du français de M. H. CLOQUET, par Rob. KNOX, M. D. etc. Avec des notes et une nomenclature cor. rigée. In-8°, 840 pag. Édimbourg, 1828.

L'auteur a inséré dans son ouvrage des remarques curieuses sur l'état de l'anatomie dans notre pays, comparé avec celui où elle est en Angleterre. Les défauts du commun des anatomistes français y sont relevés d'une manière également vraie et judi

cieuse.

5. MÉMOIRE SUR L'ORGANE DE L'OUIE DES POISSONS; par le D' BRESCHET. (Lu à l'Académie roy. des sciences dans la séance du 2 novembre 1829.)

Si l'étude de la structure de l'organe de l'ouie dans les poissons présente de nombreuses difficultés, elle donne en récompense des résultats aussi nombreux que variés. Dans aucune autre partie de la chaîne animale on ne trouve plus de différences dans la disposition des divers élémens qui composent l'appareil de l'audition. Ainsi, soit qu'on examine les osselets du tympan représentés, suivant quelques anatomistes, par les pièces operculaires; soit qu'on considère les vestiges du tympan lui-même, que nous avons retrouvés dans les clapes et les sturioniens; soit enfin que l'on étudie les connexions de la vessie natatoire avec les cavités labyrinthiques, constamment on découvre et variété dans les dispositions, et importance dans les résultats, qui soutiennent et animent puissamment le zèle des investigateurs.

Le Mémoire que M. Breschet a présenté à l'Académie n'est qu'un fragment d'un travail dont il s'occupe depuis long-temps; mais il a cru convenable, dans les circonstances présentes, de

faire connaître quelques-uns des produits de ses recherches (1). Il s'arrêtera particulièrement sur la description de l'oreille de la Lamproie marine, sur celle de l'Esturgeon et sur celle de l'Alose.

La première a appelé plus spécialement son attention par la différence de structure qu'elle offre avec celle des autres poissons; car, par sa simplicité, l'oreille de la lamproie se rapproche beaucoup plus de celle de quelques crustacés et de quelques mollusques céphalopodes, que de celle des autres poissons; une seconde circonstance, par laquelle l'attention de l'auteur a été excitée, c'est la dissidence d'opinions des ichthiotomistes sur l'existence ou l'absence des canaux demi-circulaires dans l'oreille des lamproies.

L'esturgeon, placé parmi les poissons dont les branchies sont libres, présente dans l'appareil operculaire des modifications et sous le rapport du nombre des pièces osseuses et sous celui de la situation et de la direction de ces pièces; mais ce qui a appelé plus spécialement les recherches, c'est qu'avec cette plus grande simplicité dans l'opercule, M. B. a découvert un tympan à l'état rudimentaire et en dehors de la cavité du labyrinthe une petite pièce osseuse qu'il considère comme l'ébauche d'un osselet du tympan et particulièrement de l'étrier, qui est la pièce qui disparaît la dernière dans les autres familles des vertébrés.

Enfin, excité par les travaux de Weber, M. B. a cru devoir étudier les connexions de la vessie natatoire ou aërienne avec l'organe de l'ouie, et il a reconnu que le professeur de Leipzig avait ouvert une carrière des plus fécondes pour l'étude de la structure de l'oreille. Tous les clupes qu'il a pu examiner lui ont donné des résultats analogues; mais c'est surtout sur l'espèce dont les dimensions facilitent les recherches anatomiques, qu'il se'st arrêté, et qu'il donne ici le sommaire de ses observations.

>> Si ce genre de recherches est accueilli par l'Académie, ajoute M. Breschet, je lui ferai connaître plus tard des travaux analogues que j'ai entrepris sur les autres parties des appareils sensitif et nerveux des poissons.

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» Conclusions. De tous les faits contenus dans ce premier mémoire, n'est-on pas autorisé à conclure :

(1) M. Bresehet était l'un des candidats pour remplacer M. Pelletan à l'Académie des sciences.

1° Que l'organe de l'ouie dans la lamproie est des plus simples; qu'il ressemble beaucoup plus à celui de quelques mollusques céphalopodes ou des crustacés décapodes qu'à celui des autres poissons.

2° Que dans la lamproie il n'y a réellement point de canaux demi-circulaires, mais qu'une matière amilacée ou crétacée, disposée en demi-cercles et apercevable seulement à une forte loupe ou microscope, indique l'état rudimentaire de ces canaux.

3o Qu'enfin cette matière amilacée refusée à l'oreille de la lamproie par plusieurs anatomistes modernes, existe réellement et qu'elle indique ici comme dans d'autres poissons, un développement organique à un état inférieur.

4° Que l'esturgeon présente un tympan à l'état le plus simple, caractérisé par la présence d'un rudiment d'osselet (étrier), situé en dehors des cavités du labyrinthe, retenu en position. par un ligament et appliqué sur le côté externe du sacculas auquel il transmet peut-être les vibrations qu'il reçoit du dehors; disposition qui n'a été indiquée par aucun zootomiste, pas même par Kohlreuter, auquel nous devons la description la plus circonstanciée de l'oreille de plusieurs esturgeons.

5° Que l'alose et plusieurs autres clupés ont une oreille fort complexe, dans laquelle on peut aussi reconnaître des rudimens de tympan et de limaçon, mais autrement disposés que dans l'esturgeon, et que cet organe a, avec la vessie natatoire, une communication directe et incontestable, et que ce fait est l'analogue de ceux qui ont déjà été signalés par Weber dans les cyprins, les silures, le Cobitis fossilis, etc., etc., par mon ami le professeur Heusinger et par Ch. Otto dans le Lepidolepras et les mormyres, et par M. Cuvier dans le Miripristis.

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6. Recueil de figures des verS INTESTINAUX; par Tí. G. ván Lidth de Jeude, professeur à l'Université d'Utrecht. Atlas in-folio de 11 planches lithographiées et de 13 feuilles simples de texte. Leide, 1829; Luchtmans.

Parmi les différentes branches de la zoologie, l'helminthologie est sans contredit une des plus utiles; on peut dire qu'elle est indispensable à ceux qui se vouent à l'exercice de la médecine, soit humaine, soit vétérinaire, et toute tentative pour en faciliter la connaissance doit obtenir les suffrages des savans

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