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pelle aux astronomes et je me résoudrais à adopter le signe 56 pour la petite planète qui a été découverte la quarante-septième, si toutefois cette notation, qui contredit un fait, venait à prévaloir. >>

M. Laugier déclare en terminant que cette question n'a pas été discutée par le Bureau des Longitudes et qu'en conséquence elle n'a donné lieu dans son sein à aucune résolution.

M. DE TESSAN, récemment nommé à une place de Correspondant pour la Section de Géographie et de Navigation en remplacement de M. Vict,-Ch. Lottin (1), adresse ses remerciments à l'Académie.

PHYSIOLOGIE.

RAPPORTS.

Note sur une réclamation de priorité adressée sur un travail
de M. Fernet.

Commissaires, MM. Dumas, Milne Edwards, Cl. Bernard,
Balard rapporteur.)

« Une réclamation de priorité a été adressée d'Heidelberg à l'Académie par M. MEYER, à l'occasion d'un travail de M. Fernet, dont un extrait avait été inséré dans nos Comptes rendus, et qui avait été plus tard l'objet d'un Rapport. La Commission qui avait fait ce Rapport, et à laquelle l'Académie avait renvoyé cette réclamation, s'est assurée qu'elle est le résultat d'une confusion que l'on fait trop souvent entre les Mémoires originaux et les extraits qui sont insérés dans nos Comptes rendus, extraits trop concis, on le comprend, pour qu'ils puissent renfermer l'histoire complète de la science sur un point donné et permettre de citer tous les expérimentateurs qui s'en sont occupés.

» M. Fernet, des 1855, avait publié dans un Mémoire cité par M. Meyer lui-même le plan du travail qu'il avait entrepris et donné connaissance de la méthode d'observation qu'il avait adoptée et de l'appareil qui servait à ses expériences. M. Meyer s'occupa, de son côté, de recherches analogues avec un appareil tout semblable, mais dans lequel il avait substitué la mesure du volume à celle des poids employée par M. Fernet, comme plus exacte; mais ne traitant qu'un point restreint, au lieu d'embrasser le sujet

(1) Dans quelques exemplaires du précédent numéro des Comptes rendus (t. XLVII, p. 1055), le nom du Correspondant que remplace M. de Tessan est nommé par erreur Lottin de Laval.

dans toute sa généralité, il a pu terminer et publier ses résultats dès 1857 et avant que M. Fernet ait publié le complément et l'ensemble des siens, qu'il n'a insérés dans les Annales des Sciences naturelles qu'en 1858.

» La priorité, en ce qui concerne l'absorption des gaz par le sang tel qu'il existe dans l'économie est donc acquise au savant allemand. Aussi M. Fernet, dans son propre Mémoire, lorsqu'il aborde, en terminant, cette partie de son sujet, cite honorablement M. Meyer, et discute ses résultats. Ce chimiste, lorsqu'il aura pris connaissance de ce travail, reconnaîtra sans aucun doute que la réclamation qu'il a adressée à l'Académie était tout à fait sans objet. L'originalité des résultats obtenus sur le rôle particulier de chacun des éléments du sang dans le phénomène général d'absorption ou de dégagement des gaz, reste d'ailleurs tout entière acquise à M. Fernet sans aucune

contestation. »

MÉMOIRES PRÉSENTÉS.

M. LE MINISTRE de L'INSTRUCTION PUBLIQUE transmet l'extrait suivant d'une Lettre adressée à M. le Ministre des Affaires étrangères par M. Senévier, consul de France à Livourne, concernant des manifestations d'un volcan sousmarin observées dans ce port.

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Un phénomène singulier s'est produit cette nuit à Livourne: de fortes fumées, accompagnées de quelques flammes, sont sorties du milieu des rochers formant l'extrémité de l'ancien môle, pendant que la température des eaux de la mer s'élevait, dans le voisinage, à près de 100 degrés. Ce phénomène avait presque entièrement disparu ce matin; et maintenant il n'en existe plus de trace.

Signé SENÉVIER. »

Cet extrait est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Elie de Beaumont et Charles Sainte-Claire Deville.

ASTRONOMIE.

- Observations et calculs de l'éclipse partielle du soleil, observée à Buenos-Ayres, le 7 septembre 1858; par M. MOUCHEZ, lieutenant de vaisseau. (Présentée par M. Le Verrier.)

«En présentant ce travail d'un officier distingué de la marine impériale et bien connu de l'Académie, M. Le Verrier fait remarquer avec quels soins toutes les parties de l'observation et du calcul ont été traitées par

M. Mouchez. L'Académie accueillera sans doute ce Mémoire avec le même intérêt qu'elle a porté récemment à celui de M. Vialètes d'Aignan. Ces communications sont, d'ailleurs, dues l'une et l'autre à la bienveillance de M. le contre-amiral Mathieu, directeur du Dépôt de la Marine.

>> M. Mouchez entre dans de grands détails sur les dispositions qu'il a prises pour observer les phénomènes aussi exactement que possible. Il expose comment il a réglé les instruments, et, en particulier, la détermination de l'heure. La latitude du lieu de son observation a été déterminée directement par une série de 80 hauteurs circum-méridiennes des deux bords du soleil; cette latitude est un peu différente de celle donnée par la carte.

>> Outre les heures des contacts, M. Mouchez s'est attaché à prendre micrométriquement un grand nombre de mesures des distances des cornes.

» De l'ensemble de ses observations, il conclut une longitude de BuenosAyres, qui se trouve plus petite que celle insérée dans la Connaissance des temps, et il fait remarquer qu'il arrive à une conséquence pareille, soit au moyen de l'éclipse du premier satellite de Jupiter observée à Buenos-Ayres, soit au moyen de culminations lunaires observées au Parana. »

ORGANOGÉNIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les formations cellulaires, l'accroissement et l'exfoliation des extrémités radiculaires et fibrillaires des plantes; par MM. GARREAU et BRAUWERS. (Extrait par les auteurs.)

(Commissaires, MM. Brongniart, Moquin-Tandon, Payer.)

« Pour observer avec fruit les faits qui se rattachent aux formations cellulaires et à l'accroissement de la radicule, il est indispensable d'en suivre le développement en l'absence du contact de tout corps étranger capable de Jui adhérer ou d'en modifier la surface, condition qu'il est facile de réaliser en plaçant des graines humides sur les mailles d'un tamis et les recouvrant d'un drap de laine imprégné d'eau distillée. Un tel germoir, placé sur une terrine dont le fond est garni d'eau, maintient les graines dans une atmosphère constamment humide, de telle sorte que les radicules dont le développement marche plus ou moins rapidement, suivant la température du milieu choisi, forment sous les mailles du tamis et au-dessus de l'eau un taillis dans lequel les sujets égaux d'âge et de dimensions permettent à la fois la multiplicité des recherches et le contrôle des faits observés. Quand la radicule commence à poindre dans les conditions de température ordinaire de l'atmosphère, elle est lisse et ne présente aucun indice d'exfoliation; mais à une température de 20 à 25 degrés, l'exfoliation de leur extrémité commence de très-bonne heure chez les graines à périsperme ou à cotylé

dons féculents (Graminées, Légumineuses, Polygonées), et cette tendance plus précoce à s'exfolier coïncide avec un mode particulier de dislocation de leurs organes élémentaires.

>> La radicule naissante du froment, qui se présente sous la forme d'un cylindre conique à son sommet, montre au centre de cette dernière région une portion de sphère formée de cellules quadrilatères dont l'ensemble nuancé d'une teinte ambrée differe nettement des cellules plus allongées et incolores qui les recouvrent. Les premiers constituent le sommet de l'axe radiculaire, et les secondes la couche corticale exfoliable.

» Toutes les cellules de la couche corticale, y compris celles du sommet, qui plus tard doivent s'exfolier, sont lisses et adhérentes entre elles; mais à mesure que l'organe s'accroît, les cellules épidermales dont la taille est d'autant plus grande qu'elles siégent plus près de la base de la radicule, montrent, dans leur cavité, une portion de leur matière animale semée de granules très-ténus. Cette matière s'accumule bientôt à la région médiane de chacune des cellules en un petit amas au-dessus duquel la paroi cellulaire s'arrondit extérieurement sous forme d'une hernie légère dans la cavité de laquelle cette matière parvient à se loger; à mesure qu'elle s'y accumule, cet appendice se développe pour acquérir une longueur considérable, de telle sorte, que chaque cellule épidermale a l'apparence d'une croix dont la hampe serait démesurément longue. Il n'est pas possible de saisir le mécanisme à l'aide duquel cette matière détermine l'allongement de la paroi de la cellule en appendice; mais on peut conjecturer qu'agent essentiel de toutes les formations cellulaires, c'est elle qui en sécrète et coordonne les matériaux. A mesure que la radicule se développe, on voit son sommet se renfler et prendre une forme larmaire, et cette région, qui est devenue visqueuse, se délite facilement alors qu'on l'immerge dans l'eau en lui donnant la consistance du blanc d'oeuf et une saveur sucrée trèsprononcée. Les extrémités radiculaires de 500 grammes de blé immergées dans l'eau distillée, puis retirées de ce liquide après quelques minutes de contact, abandonnent leur extractif que l'analyse montre composé de dextrine, glucose, diastase (et caséine), phosphate de chaux, phosphate de potasse, substances qui représentent les éléments d'une farine saccharifiée par la diastase. Cette matière, qui se trouve, du reste, répandue dans tout le tissu de la radicule, sert en partie seulement au développement de cet organe; car, soluble dans l'eau, elle est, sous l'action des pluies abondantes, entraînée et desséminée en certaine proportion dans le sol. La radicule, prise dans ces conditions et examinée à l'aide d'un gros

C. R., 1859, 1er Semestre. (T. XLVIII, No 1.)

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sissement convenable, montre, au moment de l'humectation et sous la pression du verre le plus léger, la couche la plus externe de son extrémité conique qui s'affaisse, les cellules qui la composent s'écartent les unes des autres et nagent dans la matière visqueuse complétement isolées. Ces cellules, qui se sont formées à l'extrémité hémisphérique de l'axe radiculaire, ont été refoulées en avant par des formations nouvelles, et, à mesure qu'elles s'éloignent du point où elles se sont formées, elles s'accroissent graduellement, les granules qu'elles recèlent grossissent en devenant plus rares, puis elles grandissent dans le sens de l'axe et restent appliquées sur la partie persistante de l'épiderme ou s'exfolient rapidement. Ces cellules allongées prises à l'état adulte sont dépourvues de gros granules, mais leur matière vivante se montre alors sous la forme de nucléus reliés à la membrane interne par des filaments qui sont le siége de courants rapides semés de granules d'une très-grande ténuité. Plus tard, alors qu'elles se sont accrues, la matière des courants et du nucléus s'isole dans une même cellule en deux ou trois amas de forme ovalaire qui donnent naissance à deux ou trois cellules du bord accolées bout à bout, mais qui finissent par s'isoler les

unes des autres.

» Les extrémités radiculaires de la chicorée sauvage, de la laitue cultivée, du pavot somnifere, de la moutarde noire, de la caméline cultivée que l'on laisse s'exfolier dans l'eau distillée, donnent des solutés qui, évaporés, laissent des résidus à peine colorés et d'un aspect gommeux. Celui que fournissent les radicules de la chicorée exhale une odeur vireuse et possède l'amertume de la thridace. Celui qui provient des radicules du pavot possède l'odeur et la saveur de l'opium; et ceux que l'on obtient des radicules de la moutarde et de la caméline ont une saveur salée, sulfureuse, et exhalent une odeur alliacée infecte. Ces matières, qui dans le cours ordinaire de la végétation sont abandonnées au sol, expliquent les antipathies de certaines plantes pour d'autres, puisque l'expérience directe a démontré leur nocuité alors qu'elles sont absorbées en quantité suffisante par les végé

taux.

» Le mode d'évolution des cellules de l'extrémité de l'axe radiculaire présente plus de difficultés aux recherches. Ces cellules, qui, par leur réunion, constituent un axe ou cylindre dont l'extrémité libre se termine en hémisphère, se présentent sous la forme de prismes quadrangulaires et décroissent de la base de l'organe vers son sommet pour devenir carrées ou tabulaires dans cette dernière région. Celles de ces cellules qui limitent la portion hémisphérique de l'axe sont munies de matière protéique agglomé

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