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Cette salle contient cinq chambres à air spacieuses, confortablement meublées et munies de manomètres intérieurs permettant de contrôler la pression.

Ces chambres, construites avec des tôles de choix et éclairées par des hublots à verre très-épais, sont alimentées et ventilées par des appareils de compression perfectionnés, à l'aide desquels on peut administrer le bain d'air dans les conditions voulues de température et d'état hygrométrique. Le bain d'air comprimé, c'est-à-dire la séance dans la chambre sous pression (où l'on peut lire, écrire ou dormir), dure deux heures. On met une demi-heure environ à élever la pression au degré voulu (de 10 à 70 centimètres en sus de la pression ordinaire, suivant les cas); c'est la période de compression; puis, après avoir laissé le malade sous la pression obtenue pendan une heure, - stade fixe, on met une demi-heure à le ramener à la pression ordinaire, - période de décompression. Pendant ces trois stades l'air est toujours renouvelé. Les résultats immédiats de la mise sous pression, résultats que les malades peuvent contrôler eux-mêmes, sont le ralentissement du rhythme respiratoire et le ralentissement du pouls.

L'air comprimé, et par conséquent sus-oxygéné, est un agent thérapeutique d'une grande efficacité dans le traitement de l'anémie, de l'emphysème pulmonaire, de l'asthme, de la coqueluche, des bronchites et laryngites chroniques, de la surdité catarrhale, des hémoptisies, des hémorrhagies passives et de la phthisic à forme torpide; aussi, depuis quelques années, est-il fréquemment prescrit à Paris par les médecins des hôpitaux et par de nombreux praticiens

Il existe actuellement en Europe près de quarante établissements aérothérapiques: six en France, vingt en Autriche et en Allemagne, les autres en Angleterre, en Suède et en Belgique.

La thérapeutique pneumatique est d'origine française, et sur le rapp d'une commission dont faisaient partie MM. Andral, Rayer, b Flourens, elle a été l'objet de deux récompenses décernées par i Aca des sciences à ses inventeurs MM. Tabarié et Pravaz.

Les observations faites dans leurs établissements et qu'ont p MM. Bertin, professeur à Montpellier; Pravaz, de Lyon; Millet. de Standhal, de Stockholm; Simpson, d' dimbourg; le professeur k: Vivenot, de Vienne, le Dr Lange (Holstein), ont mis hors de doute leur de l'air comprimé comme agent tonique et reconstituant: sof directe sur l'hématose (augmentation de l'oxygène en dissolution sang artériel (expérience de M. Paul Bert)) et la stimulation, qu' d'une combustion plus parfaite i imprime aux fonctions dige placent les malades soumis à la médication pneumatique dans d'ex conditions de nutrition; cela explique les remarquables résultats par l'emploi du bain dans le traitement de l'anémie, des cacheLe toute nature et aussi de la phthisie pulmonaire. (Lire à ce sujet les vations nombreuses et concluantes de M. Bertin de Montpellier: du bain d'air comprimé. Paris. Delahaye, 1868.) Un des plus re quables résultats de la médication pneumatique consiste dans l'augmen tion chez les emphysémateux, après 40 ou 50 séances, da volume d'o consommé par chaque inspiration à l'air libre. Cette augmentation a s'élever au 1/6 de la capacité pulmonaire; aussi, de toutes les mai justiciables du bain d'air, l'enphysème est-il celle qui est le plus p tement quérie par la médecine pneumatique.

Un cabinet de consultation est à la disposition des médecins qui veat visiter leurs malades à l'établissement et constater sur eux les effets médiats de la pression.

L'établissement est ouvert de 8 heures du matin à 8 heures du soir

CACHETS MÉDICAMENTEUX LIMOUSIN

JOSEPH & LABER

(PROCÉDÉ BREVETÉ POUR 15 ANNÉES, S. G. D. G.)

PARIS, 2 bis, rue BLANCHE (place de la Trinité)
Exposition universelle de Vienne 1873.

Médaille de mérite

Ces Cachets sont constitués par deux petites rondelles de pain azyme soudées ensemble et renfermant dans leur centre des poudres médicamenteuses. (Voyez Rapport de l'Académie de médecine, séance du 20 mai 1873.)-Če procédé supprime la manipulatice délicate et ennuyeuse qui consiste à disposer le médicament sur le pain azyme ordinaire et à l'enrober de manière à le soustraire au contact direct de la muqueuse de la bouche.

Mode d'emploi. Il suffit de mettre le Cachet dans une cuiller avec un peu d'eau, pour l'avaler dès qu'il est suffisamment humecté. On peut aussi l'ingurgiter après l'avoir ramolli en le plongeant dans un verre qui contient du vin, de l'eau on un liquide quelconque.

On trouve, tout préparés sous cette forme, à la pharmacie LIMOUSIN, ainsi que dans les principales Pharmacies, les médicaments qui suivent:

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Expédit. par la Poste contre l'envoi du prix marqué ci-contre et un sup. de 306.

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VIN DE CHASSAING

A LA PEPSINE & DIASTASE
contre les

AFFECTIONS DES VOIES DIGESTIVES
Paris, 6, Avenue Victoria.

TAMAR INDIE

GRILLON

FRUIT LAXATIF RAFRAICHISSAN

C. CONSTIPATION, Hémorrhoid ligraine, sans aucun drastique : A podophile, scammonée, r. de jalap, etc. Ph. GRILLON, 25, г. Grammont, Paris B.

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LA PHOTOGRAPHIE (1)

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LA DAGUERREOTYPIE

NUMÉRO 26

En présence des merveilleux résultats de la photographic sur papier, les portraits de grandeur naturelle par exemple, on serait aujourd'hui tenté de considérer comme peu dignes d'intérêt ces petits portraits miroitants et fatigants à regarder qui étaient obtenus par la daguerréotypie; c'est ainsi qu'on appelait ce procédé, du nom de son inventeur. Il en fut autrement lorsqu'on apprit la nouvelle de cette découverte. Des portraits obtenus sans peintre, par le seul effet des rayons solaires, cela seul était déjà merveilleux; mais, ce qui était plus étonnant encore, tous les corps arrivaient d'eux-mêmes sur la plaque et y laissaient leur image. Quelles espérances, quelles craintes ne devait pas provoquer cette mystérieuse invention. On prédisait la fin de la peinture et tout le monde prétendait pouvoir sans peine représenter tels objets que l'on voudrait. Un ami vous quitte, en un instant vous fixez son image au moment des adieux; une joyeuse société se trouve rassemblée, on gardera le souvenir de cette réunion. Les soleils couchants, la campagne diversement éclairée, la tonnelle du jardin, le spectacle animé des rues, hommes et animaux, bref, on espérait tout reproduire par l'action chimique du rayon solaire.

Puis vint le scepticisme après l'excès de confiance. Rien de tout cela n'était possible. Les incrédules furent réduits au silence par le témoignage de Humboldt, Biot et Arago, ces

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25 DÉCEMBRE 1875

trois célèbres physiciens que Daguerre mit au courant de sa découverte en 1838. La curiosité publique en fut augmentée. Arago proposa alors à la Chambre des députés d'accorder à Daguerre une pension de 6000 francs, en échange de la publication de sa découverte. La pension fut accordée et la longue attente de ceux qui voulaient connaitre le secret fut enfin satisfaite.

Ce fut une séance mémorable de l'Académie des sciences de Paris que celle du 19 août 1839, où Daguerre, en présence de toutes les illustrations de l'art, de la science et de la diplomatie qui se trouvaient alors à Paris, exposa son procédé et en fit l'expérience. « La France, dit Arago, a adopté cette invention; elle est fière d'en faire présent au monde. » L'invention de Daguerre, sans restriction de secrets opératoires ni de brevets (1), fit alors le tour du monde civilisé.

Daguerre rassembla bientôt autour de lui un certain nombre d'élèves venus de tous les points du globe. Ceux-ci rapportèrent le secret dans leurs pays et l'y répandirent à leur tour. Le marchand d'objets d'art, Sachse, de Berlin, était initié dès le 22 avril 1839 à l'invention de Daguerre et chargé de le représenter en Allemagne. Le 22 septembre (quatre semaines par conséquent après la publication de la découverte), Sachse fit à Berlin la première reproduction daguerréotypique. Ces images furent regardées comme des merveilles et achetées chacune au prix de 1 et 2 frédérics d'or; on paya jusqu'à 120 francs celles qui avaient été faites par Daguerre. Le 30 septembre, Sachse expérimenta au parc de Charlottenburg en présence du roi Frédéric-Guillaume IV; les premiers appareils. furent livrés au commerce au mois d'octobre. Ce fut Bauth qui en acquit le premier pour l'Académie industrielle de Berlin. Il s'y trouve encore aujourd'hui. Avec les appareils chacun pouvait daguerréotyper, et il surgit bientôt une grande quantité d'opérateurs. Les hommes de science eux-mêmes cultivèrent plus qu'aujourd'hui ce nouvel art; je citerai entre autres les

(1) L'invention ne fut brevetée qu'en Angleterre le 25 juin 1839, avant sa publication.

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physiciens Karsten, Moser, Nörrenberg, von Ettinghausen, et même des dames, par exemple Mme Mitscherlich, femme du professeur. Les premiers objets photographiés par Sachse étaient du domaine de l'architecture, de la statuaire ou de la peinture. Ils excitèrent pendant deux ans un vif intérêt de curiosité. En 1840, il commença à reproduire des groupes de personnes vivantes et la photographie, appliquée dès lors aux portraits, y trouva son principal aliment. Il y eut bientôt des « daguerréotypistes » dans toutes les capitales européennes. En Amérique c'est un peintre, le professeur Morse, le célèbre inventeur du télégraphe, qui cultiva le premier cet art; le professeur Draper s'y adonna également.

Examinons maintenant le procédé suivi pour la préparation des plaques daguerréotypiques. La surface destinée à recevoir les images est, comme nous l'avons dit, une plaque d'argent ou une lame de cuivre plaquée d'argent. On la frotte avec du tripoli et de l'huile d'olive, puis on la polit avec du rouge anglais, de l'eau et de la ouate. Sans ces précautions, elle ne pourrait pas servir. La plaque ainsi préparée est placée sur une boîte carrée ouverte, au fond de laquelle se trouve de l'iode finement divisé. La face polie est tournée de ce côté, les vapeurs arrivent au contact de l'argent et se combinent immédiatement avec ce métal, la plaque se colore en jaune paille, en rouge, en violet, puis en bleu. Elle est conservée à l'abri de la lumière, puis placée dans la chambre noire à la place où l'image se forme sur la plaque dépolie. Elle y reste exposée quelque temps, puis, elle est reportée à l'obscurité sur une seconde caisse au fond de laquelle se trouve du mercure que l'on chauffe faiblement avec une lampe à alcool. Il n'y a pas d'abord trace d'image sur la plaque; l'image ne se développe que par l'effet des vapeurs mercurielles qui se condensent aux endroits touchés par la lumière, et d'autant plus que l'action a été plus rapide. Le mercure s'y dépose en gouttelettes reconnaissables au microscope.

Après cette opération il faut, pour fixer l'image, enlever l'iodure d'argent sensible à la lumière. On se sert pour cela d'une dissolution d'hyposulfite de soude. Il n'y a plus qu'à laver à l'eau et sécher; le daguerréotype est fini. Souvent aussi on dorait l'image pour la rendre plus stable. On l'arrosait avec une dissolution de chlorure d'or et l'on chauffait : il se déposait une légère couche d'or qui contribuait efficacement à cet effet. Cependant ces images se détruisent facilement; elles ont besoin d'être protégées par un verre.

Les premières épreuves de Daguerre exigeaient encore un temps de pose de vingt minutes, trop long pour les portraits. Bientôt on trouva que le brome, corps assez rare, analogue à l'iode sous beaucoup de rapports, employé en même temps que l'iode, jouissait de la propriété de donner des plaques beaucoup plus sensibles; la durée de l'exposition à la lumière était réduite à une ou deux minutes.

Beaucoup de personnes se souviennent encore des premiers temps de la photographie. Il fallait se mettre en plein soleil, de sorte que l'on était aveuglé par ses rayons. Cette torture se traduisait par des ombres brutales et par la contraction du visage et des yeux. Les portraits ainsi obtenus en conservaient le témoignage. Ils ne pouvaient rivaliser avec le dessin, et la photographie n'eût jamais réussi le portrait, si l'on n'était pas parvenu à opérer sous l'influence d'une lumière plus douce aux yeux. Ce but fut atteint par la découverte d'une nouvelle lentille, l'objectif double à portraits du pro

fesseur Petzval, de Vienne. Cette lentille donnait une im beaucoup plus claire et permettait ainsi de reproduire & objets beaucoup moins éclairés. Petzval l'inventa en 18 Voigtlander la prépara d'après ses indications, et bien: elle devint indispensable à tous ceux qui pratiquaient la d guerréotypie. Grâce à elle et au bromure d'iode, le temps. pose se trouva réduit à quelques secondes. L'art de Damer atteignit alors son apogée. Lorsque l'engouement se f peu apaisé et que la critique reprit ses droits, on trouva: ces images laissaient à désirer. Le miroitement fatiguai vue; ce qui était plus grave encore, la nature n'était p fidèlement reproduite. Les objets jaunes n'agissaient q peut ou point et semblaient noirs; souvent aux bleus of respondaient des blancs, bien que le bleu affecte l'œil com une couleur sombre. La photographie présente encore a jourd'hui ce défaut, mais on y remédie par la retouche d négatif.

La daguerreotypie fut aussi attaquée par des considerations esthétiques qui ne manquaient pas de justesse. Il est incortestable qu'elle surpassait de beaucoup la peinture par précision des détails et la fidélité avec laquelle elle reprod les contours; mais si la plaque daguerrienne donne p que la peinture, par cela même elle donne trop. Elle reț: duit l'accessoire avec autant de fidélité que le principal. F nons, pour exemple, un portrait. Un peintre n'admet pas de son œuvre tout ce qu'il voit dans la nature. L'original ș porter un habit usé présentant des taches, des faux-plis, reprises; le peintre néglige ces détails. Le modèle pose devant un mur, l'artiste omettra, s'il lui plait, les lézardes e les taches. Il est libre d'ajouter ou de retrancher à sa guise. La photographie ne possède pas cette faculté. Tous les details qui choquent dans le modèle sont reproduits avec a tant d'exactitude que les traits caractéristiques.

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Autre observation. Toutes les parties d'un tableau ne ressortent pas avec la même vigueur. Dans tout portrait la t est la partie la plus importante; c'est elle que le peintre e cute avec le plus de soin. Tout au moins la met-il en ple lumière et laisse-t-il les autres parties dans le demi-jour. I la photographie, ce n'est pas toujours la tête qui est le éclairée; c'est quelque chaise, quelque détail du dernier et cela suffit à gâter l'effet général. Enfin, la physiono varie avec les émotions et l'image photographique tra naturellement l'impression du moment, impression fugiti variable avec les circonstances les plus insignifiantes. Une P gère contrariété, une contrainte quelconque peut donnervisage une expression insolite.

Il en est tout autrement de la peinture. Le peintre c verse plus longtemps que le photographe avec son modèle ne tarde pas à distinguer les nuances accidentelles de physionomie et son expression accoutumée; il est ainsi même de tracer un portrait plus ressemblant que celui photographe.

Ces observations ne s'appliquent naturellement qu'a œuvres des peintres de premier ordre. Le portrait exec par le badigeonneur ne présente rien de ces avantages, et. reste, ces innombrables rapins disparurent comme les chau souris devant la lumière à l'aurore de l'art nouveau qui réclamait du soleil. Beaucoup d'entre eux passèrent à l nemi et cette nouvelle carrière leur valut plus de succès ne l'eût jamais fait la première.

L'artiste habile n'a pas cependant à fredouter la photo

phie. Elle tourne, au contraire, à son avantage, grâce à l'exactitude fabuleuse des dessins qu'elle exécute; il apprend à reproduire fidèlement les contours des corps et il est incontestable que, depuis l'invention de la photographie, on peut découvrir dans les œuvres de nos grands maîtres plus de naturel et plus de vérité. Nous verrons plus tard comment les photographes se sont approprié les règles esthétiques que les peintres observent lorsqu'ils tracent leurs portraits, et comment les premiers ont ainsi donné à leurs œuvres un cachet artistique qui les élève bien au-dessus des produits de la première époque; mais ce progrès ne fut possible que lorsque la photographie se fut perfectionnée elle-même qu'elle eut remplacé les plaques d'argent, d'un maniement si difficile, par des produits plus convenables, plus appropriés aux travaux artistiques.

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L'année où Daguerre publia son procédé pour la production d'images sur plaque d'argent, un Anglais, Fox Talbot, riche particulier qui, comme beaucoup de ses compatriotes aisés, s'occupait de recherches scientifiques, fit connaître un procédé pour reproduire des dessins sur papier, à l'aide de la lumière. Il trempait le papier dans une solution de chlorure de sodium, le desséchait et le plaçait ensuite dans une solution d'argent. De cette manière il obtenait un papier beaucoup plus sensible à la lumière que celui de Wedgewood. Il s'en servit pour copier des feuilles végétales. Talbot dit lui-même : « Rien ne donne de plus belles copies de feuilles, de fleurs, etc., que ce papier, surtout au soleil d'été; la lumière agit à travers les feuilles et copie elle-même les nervures les plus délicates.

Talbot n'exagère pas. L'auteur de ce livre possède des empreintes de cette espèce, dues à Talbot lui-même. Elles permettent encore aujourd'hui de reconnaître parfaitement les nervures les feuilles. Il est vrai que les dessins ainsi obtenus au soleil ne sont pas susceptibles de se conserver, car e papier, contenant encore des sels d'argent, reste sensible la lumière; mais Talbot remédia à ce défaut et indiqua un moyen de fixer les images. Ils les plongeait dans une solution chaude de chlorure de sodium. La plus grande partie les sels d'argent se trouvait ainsi éliminée et les dessins ne noircissaient presque plus à la lumière.

Le célèbre sir John Herschel réussit mieux encore à les ixer, en les plongeant dans une solution d'hyposulfite de soude. Cet hyposulfite, qui dissout tous les sels d'argent, coùait alors très-cher. On le vendnit à peu près 15 francs le ilogramme. Avec le développement de la photographie, la production de ce sel augmenta. On le prépare maintenant par milliers de quintaux et on ne le vend pas plus de 1 fr. 50 e kilogramme.

Grâce à cette découverte, il fut possible de fixer sur le papier les images produites par la lumière solaire, ce que Wegdewood avait en vain tenté. On n'obtenait ainsi, il est rai, que des productions d'objet à surface plane, facile à presser contre le papier, tel que feuilles végétales, dessins l'étoffes, etc. Ce procédé, qui était presque tombé dans l'oubi, a été remis en honneur tout récemment. On a préparé,

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feuilles (leaf prints) sont très-appréciées en Amérique. Notre figure 5 en reproduit une.

La facilité avec laquelle on se procure dans le commerce le papier sensible à la lumière permettra à nos belles lectrices, comme à leurs sœurs américaines, de décorer ellesmêmes les abat-jours, le papier à lettre, etc. Les feuilles (feuilles de fougères et autres) sont choisies avec soin, pressées dans du papier buvard et desséchées, puis gommées d'un côté, et collées sur un verre reposant dans un petit châssis-presse en bois (fig. 6): dès que les feuilles et le verre sont

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question plus haut. Cette copie est renversée à l'instar de l'image spéculaire. Du reste, elle est exacte trait pour trait. Elle est petite, il est vrai, mais il est aussi facile de reproduire les plus grands dessins que les plus petits, c'est ce que l'on fait dans les bureaux des industriels, des architectes et des fabricants de machines où l'on exécute ainsi des dessins qui atteignent jusqu'à 1,25 de dimension.

On se sert, à cet effet, de grands chassis-presse à copier; ils sont construits comme les petits châssis-presse dont nous avons déjà parlé; pour fixer et pour laver on se sert de grandes cuvettes enduites de gomme-laque. L'épreuve noire ainsi obtenue constitue le négatif, qui placé à son tour sur du papier sensible sert à obtenir le positif, copie véritable du dessin. On fixe et on lave le positif comme on avait fait pour le négatif. La figure 9 représente le positif obtenu à l'aide du

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viron cinq minutes, puis on la transporte dans une seconde. cuvette où l'on a versé une solution d'hyposulfite de soude à 20 pour 100. Au moment de l'immersion, la copie devient brun-jaune. La copie est laissée dix minutes dans la solution d'hyposulfite de soude (on peut plonger plusieurs feuilles l'une après l'autre), elle est ensuite enlevée et placée dans de l'eau froide. Une cuvette rectangulaire est ce qu'il y a de plus commode pour cet usage. On renouvelle de quatre à six fois l'immersion dans l'eau fraîche, la durée de chaque immersion est de trois minutes. On place ensuite les épreuves ainsi obtenues sur du papier buvard et on les laisse sécher. On peut alors les coller sur du carton ou du papier épais, sur de la toile ou du bois.

Beaucoup de personnes ne regarderont ce procédé que comme un jeu agréable, cependant son importance va grandissant de jour en jour, car il sert a copier des dessins, des cartes, des plans, des gravures sur cuivre, etc. Ce travail qui coûtait autrefois beaucoup de temps à l'industriel et à l'artiste, et qui malgré tous les efforts ne permettait pas d'atteindre l'exactitude absolue, est maintenant facile à exécuter à l'aide du procédé décrit. Que l'on imagine une feuille de papier sensible sur laquelle est appliqué un dessin; une plaque de verre le recouvre, fortement pressée contre lui et exposée à la lumière; celle-ci traversant les parties blancbes colore les parties correspondantes du papier sensible, qui reşte blanc sous les traits noirs. Si donc on fait agir la lumière pendant un temps suffisant, on obtiendra de cette manière une copie blanche sur fond brun-sombre; on la fixe et on la lave comme les empreintes de feuilles dont il a été

FIG. 53. Dessin positif obtenu à l'aide du négatif de la figure 49.

négatif de la figure 5. Le géographe, l'ingénieur, l'étudia auront ainsi en peu de temps la copie fidèle des cartes, primés, plans, projets, épures, qui servent à leurs trava Pour exécuter cette opération, il faut que le papier sensi contracte une adhérence intime avec le dessin. Ce pa est donc appliqué sur l'endroit et non sur l'envers de le ginal.

Ce procédé a déjà rendu de grands services au point dev des opérations militaires, lorsqu'il s'agissait d'obtenir ra dement la reproduction d'un exemplaire unique. A op par la méthode ordinaire, il eût fallu plusieurs jours, s cependant atteindre la même exactitude. Il est singulier l'importance de ce procéde si utile pour l'industrie n'ait apprécié que depuis peu de temps, bien que les premi essais de Talbot remontent à trente-trois ans. C'est qu'i trefois le papier spécial n'était pas l'objet des mer soins qu'aujourd'hui. Aussi les épreuves déparées par taches étaient-elles souvent hors d'usage. De plus les ma pulations spéciales exigent des précautions particulières d les photographes avaient presque seuls l'habitude. En préparés d'après l'ancienne méthode, les papiers ne tardai pas à se détériorer, et leur emploi immédiat était d'une cessité absolue. La découverte de Romain Talbot a pers

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