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mieux entretenus, се

village serait vraiment très agréable à habiter; car on y trouve toutes les facilités de l'existence, presque toutes les ressources nécessaires à la vie matérielle, en même temps que la liberté d'allures que l'on ne trouve qu'à la campagne.

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Société des Lettres, des Sciences, des Arts, de l'Agriculture et de l'Industrie de Saint-Dizier.

RAPPORT PRÉSENTÉ AU NOM DE LA SECTION DES LETTRES, PAR M. ROLET, SUR LE TRAVAIL DE M. LE VICOMTE DE HÉDOUVILLE, Intitulé: Notice sur Eclaron.

Le récit des évènements qui se sont accomplis sur la surface du globe, depuis l'origine du monde, constitue l'Histoire Universelle. Il détermine le rôle qu'a joué chaque nation sur cette vaste scène. C'est un immense panorama, où l'œil de l'observateur distingue facilement l'œuvre de chacun des acteurs, tant au point de vue des progrès matériels accomplis par le genre humain, qu'au point de vue des progrès intellectuels, scientifiques et moraux. Il favorise l'effort constant que fait l'esprit humain, pour fixer le passé, pour y trouver les leçons du présent et les espérances de l'avenir.

L'histoire est donc une occupation grave, à ne la considérer que dans ses grandes lignes.

Mais l'édifice historique possède une partie qui, pour n'avoir peut-être rien d'imposant aux yeux du public, peut en être considérée comme le soubassement; semblable à ces substructions architecturales que le visiteur compétent peut fouiller du regard, et qui sont la raison d'être de la durée du monument. Je veux parler des histoires particulières ou locales.

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Un historien qui embrasse dans son récit les fastes de tous les peuples, ou même d'une nation, vise à l'intérêt, et ne s'attarde pas aux détails, qui l'amoindriraient. Il est forcé de laisser dans l'ombre des détails topographiques ou biographiques qui sont le point d'appui de sa construction. L'utilité de ces détails peut échapper au lecteur vulgaire ; mais le curieux sait les trouver dans les histoires locales, car il n'ignore pas que ces sources précieuses sont la base indispensable de l'édifice historique.

L'histoire générale enregistre un nom propre et l'encadre dans les faits; l'histoire locale le dégage, pour le mettre en lumière au profit de tous.

Tel es: l'ordre d'idées dans lequel est entré patriotiquement M. le Vicomte de Hédouville, lorsqu'il faisait appel à la bonne volonté de tous, pour colliger tous les documents d'une certaine valeur, relatifs à chaque commune du département. Provoquer la réunion des matériaux d'un travail d'ensemble sur son pays : quelle plus louable sollicitude ?

Mais, M. de Hédouville ne se contente pas d'une invitation platonique; aujourd'hui il prêche d'exemple: il a mis courageusement la main à l'œuvre, et voici qu'il présente à la Société des Lettres de St-Dizier, qui a l'honneur de l'avoir pour président, une notice trèssubstantielle sur le Village d'Eclarou.

Certes! il faut convenir que M. de Hédouville a eu la main heureuse, et qu'il a été merveilleusement servi en scrutant les annales de cette commune. Remuer les cendres du passé d'Eclaron c'est faire revivre le plus naturellement du monde le souvenir d'une grande et illustre famille, à laquelle la France doit mille obligations. Je veux parler des Sires de Joinville, de cette maison dont l'établissement dans nos pays remonte aux

temps des compagnons de Mérovée et dont les descendants se firent plus tard des noms fameux, comme Princes de Lorraine et ducs de Guise. Placée près du trône de France, et sur la première marche, non-seulement par ses alliances, mais surtout par les mérites de ses chefs, cette famille possédait à Joinville sa demeure féodale. Eclaron, Doulevant, Roches, Sailly, Aucerville, Ambrières, et beaucoup d'autres localités avaient aussi des châteaux qui lui servaient de rendezvous de chasse, et construits sur un plan moins grandiose. Tel en particulier Eclaron; c'est à Eclaron que les officiers de la maison des princes venaient au-devant d'eux, quand ces puissants seigneurs venaient séjourner à Joinville, quand ils recevaient les visites royales, comme en 1551 et en 1639.

Un lien aussi étroit entre les Seigneurs de Joinville et la commune d'Eclaron ne sollicite-t-il pas l'attention du curieux ? Qu'était-ce donc qu'Eclaron? Joinville a son histoire, écrite depuis longtemps avec soin et autorité; mais Eclaron attendait encore son historien: M. de Hédouville, qui a entrepris ce rôle, y est entré avec tout le succès que promettait sa compétence. Il nous introduit dans cette antique bourgade, dont les habitations sont groupées, probablement depuis l'arrivée des Francs, autour de la demeure seigneuriale, et, grâce à lui nous assistons, pour ainsi dire, aux diverses vicissitudes qu'ont subies les habitants, surtout pendant les guerres qui ont désolé la France. Nous sommes mis au courant de l'étendue du territoire, de sa valeur, de sa teneur, des routes et des voies qui le traversent, et du cours d'eau qui l'arrose; de son produit, et du bétàil qu'il peut nourrir, par une statistique dont l'exactitude scrupuleuse décèle l'agronome distingué. Nous suivons avec

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