CHARLES SECONDAT DE MONTESQUIEU M. Louis Dangeau, auteur de la Bibliographie de Montesquieu, vient de trouver dans les registres de la paroisse de Saint-Michel, à Bordeaux, l'acte de mariage du grand écrivain. Je dois à son obligeance de faire part aux lettrés de cette découverte, en publiant le texte de ce document qu'avaient vainement cherché les biographes de Montesquieu. Le 30 avril 1715, après la cérémonie des fiançailles et la publication de 2 bans faite par deux diversions de dimanches ou fêtes commandées, sans avoir découvert aucun empêchement civil ou canonique reconnu, vu la dispense du 3o, en date du 30° avril, signée Bensemens, vicaire général, ont reçu la bénédiction nuptiale messire Charles Secondat de Montesquieu, chevalier, seigneur baron de La Brède, conseiller au parlement, habitant de la paroisse de Saint-Mexant, d'une part; et demoiselle Jeanne Lartigue, de cette paroisse, de l'autre. Ledit mariage fait en présence du sieur Antoine Brocad, écuyer, colonel général des Costes, Mtre Estienne Brossier, mtre tailleur, habitant de la paroisse Ste Eulalie, témoins à ce requis qui ont signé, excepté le dit Brossié: Secondat de Montesquieu, époux; Janne Lartigue, etpouse; Moreau; A. Brocad et Grimaud curé de Seause. la charge d'indiciaire et d'historiographe de la reine Anne de Bretagne. Dès novembre 1511 il était à Tours, correspondant toutefois encore avec son ancienne maîtresse (1). Mais si le premier livre des Illustrations de Gaule avait paru sous les auspices de Marguerite d'Autriche, le second livre, imprimé à Paris en août 1512 sur les presses de Geoffroi de Marnef, fut dédié à Madame Claude, fille de sa nouvelle souveraine. Le troisième livre parut en juillet 1513 sous ce titre : « Le tiers livre des Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye intitulé nouvellement de France Orientale et Occidentale. » C'était un titre plus conforme à la condition présente de l'auteur qui mettait cette fois son œuvre sous la protection de la reine Anne. Il semble qu'après cet ouvrage Lemaire se reposa. De tous les autres livres qu'il avait projetés et que mentionne sa lettre publiée plus haut, la Couronne Margaritique seule, retrouvée en manuscrit, après la mort de l'écrivain, par un de ses élèves, Claude de Saint-Julien, seigneur de Balleurre, fut publiée en 1549 (2) sous ce titre : « La Couronne Margaritique, composée par Jean le Maire, Indiciaire et Historiographe de Madame Marguerite d'Austriche et de Bourgongne, Duchesse de Savoye, Dame de Bresse, etc. » C'est un recueil en vers et en prose qui se termine par ce quatrain : Et quant à moy qui, certes bien confesse De peu assez, telle était la devise de Jean Lemaire qui avait inscrit sur le blason placé en tête de ses Illustrations de Gaule : « Si non utile est quod facimus stulta est gloria. D Sous François Ier, Lemaire tomba dans une obscurité telle qu'on ignore la date de sa mort. (1) Cf. trois lettres de Lemaire de Belges adressées en 1511 et 1512 à Marguerite d'Autriche et à Louis Barangier (Le Glay, Analectes historiques; Paris, Téchener, 1838, in-8, p. 9 et suiv.). (2) Les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye par maistre Jean le Maire de Belges. Avec la Couronne Margaritique, et plusieurs autres œuvres de luy, non jamais encore imprimées. Le tout reveu et fidèlement restitué par maistre Antoine du Moulin Masconnois, Valet de chambre de la Royne de Navarre; Lyon, Jean de Tournes, 1549, in-fol. CHARLES SECONDAT DE MONTESQUIEU M. Louis Dangeau, auteur de la Bibliographie de Montesquieu, vient de trouver dans les registres de la paroisse de Saint-Michel, à Bordeaux, l'acte de mariage du grand écrivain. Je dois à son obligeance de faire part aux lettrés de cette découverte, en publiant le texte de ce document qu'avaient vainement cherché les biographes de Montesquieu. Le 30 avril 1715, après la cérémonie des fiançailles et la publication de 2 bans faite par deux diversions de dimanches ou fêtes commandées, sans avoir découvert aucun empêchement civil ou canonique reconnu, vu la dispense du 3o, en date du 30° avril, signée Bensemens, vicaire général, ont reçu la bénédiction nuptiale messire Charles Secondat de Montesquieu, chevalier, seigneur baron de La Brède, conseiller au parlement, habitant de la paroisse de Saint-Mexant, d'une part; et demoiselle Jeanne Lartigue, de cette paroisse, de l'autre. Ledit mariage fait en présence du sieur Antoine Brocad, écuyer, colonel général des Costes, Mtre Estienne Brossier, mtre tailleur, habitant de la paroisse Ste Eulalie, témoins à ce requis qui ont signé, excepté le dit Brossié : Secondat de Montesquieu, époux; Janne Lartigue, etpouse; Moreau; A. Brocad et Grimaud curé de Seause. |