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GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.

Président de la Section: M. Ch. SCHEFER, président de la Section. Secrétaire M. le docteur HAMY.

Présidence des séances.

Mardi 7 avril M. Ch. SCHEFER, président de la Section. Mercredi 8 avril, matin: M. BOUQUET DE LA GRYE, vice-président de la Section. Soir : M. HIMLY, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques.

Jeudi 9 avril, matin : M. le général DE LA NOË, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques. Soir: M. Ch. SCHE

FER, président de la Section.

Vendredi 10 avril, matin: M. BouQUET DE LA GRYE, vice-président de la Section.

Fait à Paris, le 21 mars 1896.

Signé : E. COMBES.

La séance est levée à 2 heures et demie, et les différentes sections se réunissent dans les locaux qui leur ont été affectés.

SÉANCE DU MARDI 7 AVRIL 1896,

SOIR.

PRÉSIDENCE DE M. CH. TRANCHANT.

La séance est ouverte à 2 heures et demie.

Le bureau se compose de MM. Ch. Tranchant, Ch.Lyon-Caen secrétaire; Georges Harmand et Salefranque, secrétaires adjoints.

Sont élus assesseurs: MM. Ch. Camoin de Vence, Raoul de la Grasserie, Lallier, Aug. de Malarce, Henri Pascaud.

MM. Camoin de Vence et de la Grasserie prennent place au bu

reau.

Il est procédé à la fixation de l'ordre du jour des réunions.

Séance du 7 avril, 2o question du programme. Inscrit . M. FLOUR DE SAINT-GENIS.

Séance du mercredi 8 avril. - Matin : Présidence de M. Alfr. DE FOVILLE. Questions indiquées à l'ordre du jour. Soir : Présidence de M. BUFNOIR. 18° question du programme. Inscrit : M. SALEFRANQUE. 17 question du programme. Inscrits: MM. C. CAMOIN DE VENCE, JOS. DRIOUX, R. DE LA GRASSERIE, LALLIER, PASCAUD.

Séance du jeudi 9 avril. — Matin : Présidence de M. Alfred DES CILLEULS. Questions indiquées au programme. Soir : Présidence de M. Charles TRANCHANT. 14° question du programme. Inscrits MM. le docteur BARTHÈS, Ch. CAMOIN DE VENCE, Joseph DRIOUX, M. l'abbé DAVID; 20° question du programme. Inscrits: MM. le docteur BARTHÈS, E. CACHEUX, SALEFRANQUE.

Séance du vendredi 10 avril. Matin : Présidence de M. AuLARD. Questions indiquées au programme. Soir : Présidence de M. Frédéric Passy. 9° question du programme. Inscrits: MM. Bourilly, l'abbé LaveILLE; 19° question du programme. Inscrit : M. GIBAULT; 15 question du programme. Inscrit : M. RAMEAU DE SAINTPÈRE.

Clôture de la session par M. Charles TRANCHANT, vice-président de la Section.

LE PRÉSIDENT rappelle que le programme est fixé limitativement par séance et qu'en principe il ne doit point y avoir de report si une séance n'est pas complètement remplie, le bureau peut autoriser la reprise d'une discussion précédente qui n'aurait pas été épuisée, mais en fin de séance.

Les séances du matin ne comportent réglementairement que des exposés et, s'il y a lieu, exceptionnellement, de courtes observations, mais non des discussions.

Dans aucun cas, soit dans les séances du matin, soit dans celles de l'après-midi, il n'y a lieu à vote sur les questions développées.

L'ordre du jour appelle la discussion de la 2° question du programme: Déterminer, dans une région plus ou moins étendue de la France, le sort des biens communaux depuis 1789.

M. DE SAINT-GENIS, inscrit, n'étant pas en mesure de faire sa communication, M. LE PRÉSIDENT appelle la 16° question pour laquelle il n'y avait pas d'inscription au moment de l'impression du programme et pour laquelle M. Lermina vient de produire un mémoire.

M. LERMINA, Secrétaire perpétuel de l'Association littéraire et artistique internationale, donne lecture du mémoire suivant sur la 16° question ainsi conçue: De la création d'un répertoire universel, bibliographique, littéraire, artistique et scientifique, et de la constitution, dans ce but, d'une union entre les divers États.

Dans la précédente session du Congrès des Sociétés savantes, en 1895, une mention fut faite, assez succincte, d'un projet de bibliographie universelle. Cette question, dont l'importance ne peut échapper à personne, était encore dans la période théorique : elle avait fait l'objet d'intéressantes communications dans divers Congrès de l'Association littéraire et artistique internationale, notamment à Milan (1892), à Anvers (1893) et à Barcelone (1894).

Il s'agit, on le sait, d'une œuvre considérable dont l'utilité est d'ailleurs incontestable, toutes réserves faites sur sa réalisation dans le domaine de la pratique.

A mesure que grandit la masse de connaissances, accumulée par l'humanité, à mesure qu'augmente la quantité de documents, œuvres de toute nature, littéraires, artistiques et scientifiques, dont les travailleurs accroissent le patrimoine universel, on sent de plus en plus le besoin de faciliter aux chercheurs l'étude de ces richesses; la solidarité internationale des idées s'affirmant chaque jour davantage, toutes les nations deviennent de plus en plus les collaboratrices les unes des autres, et l'on comprend facilement l'intérêt qui s'attache à la constitution d'un document permettant à tous de connaître les travaux parus en tous pays et se rapportant à la branche d'études à laquelle ils se livrent. Ainsi s'éviteraient des recherches inutiles, des pertes de temps regrettables.

Un répertoire bibliographique universel, à divisions nettes et systématiques serait, aux mains des travailleurs, notamment dans le domaine des sciences, un instrument efficace de progrès.

L'idée en soi ne pouvait rencontrer d'opposition, en raison de l'utilité patente d'un semblable répertoire: aussi ne s'en est-il manifesté tout d'abord qu'au seul point de vue de la réalisation possible; comme en toute matière, le mot impraticable a été bien vite prononcé, en vertu de ce système pessimiste qui consiste à rejeter de prime saut tout ce qui paraît devoir nécessiter effort persévérant et de longue haleine.

Mais, tout en se défendant cependant d'un optimisme excessif, il devint bientôt évident que l'œuvre proposée n'était que difficile et que difficile et que si graves que fussent les obstacles qu'on devait rencontrer, il appartenait à l'énergie humaine et à la persistance des bons vouloirs de les surmonter.

Du reste, l'idée, pour être émise publiquement comme nouvelle, ne l'était pas autant que le supposaient ses promoteurs : dès longtemps, les sociétés particulières, les académies, avaient songé à constituer pour la branche les intéressant un répertoire universel. Nombre de bibliographies existent, dans les bureaux des diverses associations, d'autant plus complètes et intelligemment conçues qu'elles répondent à des besoins immédiats et qu'elles sont nées des desiderata des premiers intéressés. Il ne s'agirait donc tout d'abord que de fondre en un seul corps toutes ces bibliographies séparées, avec des classifications qui en rendent l'usage facile dans tous les pays.

On comprend dès lors que le premier problème qui se soit posé, ce fût l'adoption par toutes les sociétés, à quelque pays et à quelque catégorie d'études qu'elles appartinssent, d'un système identique de classification, de telle sorte qu'il n'y eût plus, en quelque manière, qu'à juxtaposer, ou plutôt amalgamer les bibliographies particulières pour que fût établie ipso facto la bibliographie universelle.

Une société de Bruxelles s'est organisée sous le titre d'Institut bibliographique international et s'est mise en posture de réaliser ce programme. Sans apporter aucune conception originale, elle a su du moins donner

l'exemple et agir pendant que les autres discutaient. Présentant un premier rudiment de bibliographie universelle, elle a signalé, préconisé et adopté un système de classification international, ayant déjà fait ses preuves en Amérique et connu sous le nom de classification décimale. Ce système, dû à M. Melvil Dewey, est basé sur ce principe que toutes les connaissances humaines sont divisées en dix classes auxquelles correspond l'un des dix chiffres de o à 9, de telle sorte que par le chiffre premier de tout énoncé, on sache immédiatement à quelle catégorie de connaissances appartient l'œuvre répertoriée. Il ne m'appartient pas d'entrer ici dans le détail de cette ingénieuse conception qui a fait l'objet de publications spéciales; mais il convient de reconnaître que l'Institut bibliographique de Bruxelles, patronné et subventionné par le Gouvernement belge, a bien mérité des travailleurs par la netteté de son initiative.

Peut-être déjà cependant commence-t-on à s'apercevoir que, s'il est bon d'agir, il est quelquefois périlleux d'aller trop vite. La classification décimale, tel e qu'elle a été organisée par les Américains, ne semble pas répondre tout à fait aux sériations européennes. Les préoccupations d'ordre matériel y occupent une très large place, et d'autres, d'un ordre scientifique ou artistique, sont laissées de côté. Des catégories entières n'y figurent pas on faisait remarquer que la rubrique art militaire faisait totalement défaut, que la bactériologie avait dû être classée dans la botanique. Mais, comme l'affirment ses partisans, la classification décimale, immuable quant à son principe, est continuellement perfectible dans ses détails. Ceux qui seraient curieux de bien connaître les éléments de la discussion les trouveront dans deux études, l'une de M. Charles Richet, Revue scientifique du 11 avril 1896, l'autre de M. Frantz Funck-Brentano, dans la Revue encyclopédique du 4 avril.

A notre sentiment, il serait imprudent de se trop hâter d'imposer d'ores et déjà une classification trop perfectible; et il serait utile d'attendre, pour décréter son adoption, les discussions qui ne manqueront pas de se produire à la conférence organisée par la Royal Society de Londres et qui tiendra sa session en juillet prochain, entre délégués des divers Gouvernements et représentants des grandes Sociétés littéraires et scientifiques. Ceci n'est certes pas une fin de non-recevoir; celui qui a l'honneur de porter la parole devant vous fut un des premiers promoteurs de l'idée de bibliographie universelle et se reprocherait de retarder d'un seul jour sa réalisation. Il croit cependant que, pour une œuvre dont la durée doit être celle de l'humanité, quelques études préalables ne sont pas inutiles. La classification décimale peut être admise et le sera sans doute; mais le manuel de M. Melvil Dewey, destiné à servir de règle universelle, nous paraît devoir subir quelques modifications avant d'être accepté comme irréductible.

Cette conférence de Londres aura une importance d'autant plus grande

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