c'est-à-dire « Consacré par Tiberius Justinius Titianus, officier de la 22° légion, l'Antoninienne, à la déesse Epone et au génie des Leuques,» interprétation qui ne peut se soutenir en présence des ingénieuses explications données par notre savant épigraphiste M. Ch. Robert. II. J'ai relevé, en 1878, au Musée de Verdun, l'inscription suivante, dont le premier mot est tracé en deux lignes dans le fronton triangulaire à oreilles d'un petit monument funéraire, et le second au haut du tableau, dont la partie inférieure est demeurée inoccupée. CLA TURTIA « Claudia Tertia. » Découvert en 1818, près de la route qui conduit de Ligny à Gondrecourt, au lieu dit les Tussoites, et non comme l'indique M. Liénard au point I de son plan de Nasium, à côté du canal du moulin, ce petit tombeau présente, au bas du socle, une entaille de forme triangulaire correspondant à une cavité faite dans l'intérieur du bloc pour y recevoir les libations et le vase funéraire (1). La lette E représentée par deux hastes se rencontre un peu partout; l'usage en est assez fréquent dans les inscriptions de la Gaule impériale et, à une époque plus ancienne, dans les légendes des monnaies de la Gaule indépendante. Le Gentilicium Claudius ou Claudia se rencontre souvent, ainsi que le surnom Tertius ou Tertia (2). (1) P. 18, Pl. VIII, fig. 6. (2) Cf. Wilmanns, Ex. inscript. lat. MEMOIRES, 2e Série. T. II. -- 14 Des monuments présentant une épitaphe tracée dans un fronton aigu ne sont point rares dans nos contrées. Comme exemple, je citerai une stèle découverte en 1837, à Manheulles (canton de Fresnes-en-Woëvre), dans le jardin de la poste aux chevaux, et que M. Clouet avait fait placer autrefois dans les bâtiments du collège (1). D M CESVE AVITI FIL « Diis manibus Cesue Avili filia. » Le cognomen Avitus se rencontre fréquemment dans les inscriptions (2); quant à celui de Cesue, altération probable de Caesuae, j'en retrouve la forme masculine dans CAESVS (3). III. Au même endroit que le précédent monument, et à la mème époque, a été découvert un autre petit tombeau de meilleure facture, présentant au milieu de la face antérieure une cavité carrée, fermée par une pierre mobile, et l'inscription suivante : Les lettres D et M sont inscrites sur les montants ou pilastres qui supportent le cintre (4). « Diis Manibus, Paterna Viduci filia. » (4) Liénard, Archéologie de la Meuse, p. 18, pl. VIII, fig. 5. Suivant un usage fréquent dans les Gaules, la défunte est simplement désignée par son surnom suivi de sa filiation. Paterna est un nom fréquent; quant à celui du père, il est rare en dehors de la Gaule et de la Grande-Bretagne (1). C'est ainsi qu'on lit MERCVRIO VIDVCO sur une inscription de Bordeaux qui sera publiée par M. Ch. Robert dans un travail épigraphique intitulé « Les Étrangers à Bordeaux, » et qui paraîtra prochai nement. IV. Dans les travaux entrepris pour la construction de la voie ferrée qui, de Nançois-le-Petit, se dirige vers Neufchâteau par Gondrecourt, il a été découvert, en 1874, une stèle dont je dois la possession à M. Brasseur, constructeur des travaux de cette ligne, qui a bien voulu s'en dessaisir en ma faveur. Haut de 43 centimètres sur 23 centimètre de large, ce petit monument, en pierre du pays, présente en quatre lignes l'inscription suivante : (1) Corpus, Insc. lat., t. VII; sur des poteries 1336, VIDVCVS, VIDVCVS.F. VIDVCOS. F. Schuermans, Sigles figulins, no 5736 et suivants. |