Page images
PDF
EPUB

au comte du Châtelet le droit d'instituer notaire dans la châtellenie de Pierrefitte (1).

II.

Suivant le témoignage de quelques historiens, des monnaies mérovingiennes auraient été frappées à Pierrefitte (Petra Ficta). Voici la description qu'en a donné un savant archéologue de nos jours (2); mais comme il y a en France plusieurs localités de ce nom, il n'est pas bien certain que c'est Pierrefitte-sur-Aire qui a possédé un atelier monétaire sous la première race de nos rois (3).

1. PETRA FECIT. Buste du roi Childebert II, tourné à droite avec un diadème de perles. Revers: HILDEBERT. Croix haussée sur un globe, dans un cercle. Ce tiers de sol d'or est décrit et figuré dans le Traité historique des monnaies de France, par Leblanc, p. 71, no 1.

2. PETRA FIT. Tête à droite, qui semble nue. Revers: ILDEBODVS MON. Petite croix sur une base, dans un double cercle perlé. Ce triens, en or, est décrit, p. 202 de la Revue numismatique, 1839, et gravé à la fin du volume, pl. IX, no 11.

3. PETRA FICTA..... H+DASMO. Collection de M. Rousseau, à Paris.

(1) Archives de la Meuse. B. 300. Registre, in-fo, de 72 feuillets.

(2) Clouet, Recherches sur les monnaies frappées à Verdun-sur-Meuse, depuis l'époque cellique, ou histoire de la monnaie verdunoise, et de celle de quelques autres lieux du département de la Meuse. Mémoires de la Société Philomath. de Verdun, 1850, t. IV, p. 212.

(3) Pierrefitte, canton de Darney (Vosges). Pierrefitte (Seine). Il est plus probable que ces triens auraient été fabriqués en cette dernière localité. Ce sentiment était celui de Dom Calmet, reproduit par Henriquet, dans sa Géographie de la Meuse, in-12, p. 161.

III.

En 1790, lors de l'organisation du département, divisé en districts et en cantons, Pierrefitte devint chef-lieu de l'un des cantons du district de Saint-Mihiel; ce canton était composé de sept communes, savoir: Belrain, Courouvre, Longchamp, Neuville-en-Verdunois, Nicey, Pierrefitte et Rupt

devant-Saint-Mihiel.

En 1792, le canton de Pierrefitte comprenait neuf communes, avec un total de 656 citoyens actifs ou électeurs (1), savoir Pierrefitte, 136; Belrain, 63; Courouvre, 54; Longchamp, 85; Neuville-en-Verdunois, 84; Nicey, 76; Rupt-devant-Saint-Mihiel, 56; Ville-devant-Belrain, 19; Villotte-devant-Saint-Mihiel, 83. Il y avait un tribunal de paix (2).

En 1795, la division en districts fut supprimée, mais les cantons furent maintenus. Le 19 février 1801, le nombre des cantons du département fut réduit à 28, et Pierrefitte resta chef-lieu d'un canton de l'arrondissement de Commercy.

Le canton de Pierrefitte, placé dans la partie centrale du département de la Meuse, est borné au nord par l'arrondissement de Verdun; à l'ouest par celui de Bar; au sud par le canton de Commercy; à l'est par celui de Saint-Mihiel. D'une superficie de 33,748 hectares, il a une population de 8,076 habitants (3), répartis en 26 communes, savoir:

[ocr errors]

Bannoncourt, 355; Baudrémont, 187; Belrain, 169; - Bouquemont, 310; Courcelles-aux-Bois, 137; Courouvre, 194; Dompcevrin, 369; Fresnes-au-Mont, 267; - Gimécourt, 145; Kour-la-Grande, 319;

Kœur-la

(1) Pour être électeur, il fallait payer une contribution de 4 fr. 50. (2) Le juge de paix se nommait J. Cornislois, demeurant à Rupt, et son greffier D. Baudot, demeurant à Pierrefitte. (Almanach de la Meuse pour 1792, p. 164.)

(3) Dénombrement de 1876. Celui de 1862 accusait 9,147 habitants, et celui de 1872: 8,082.

[ocr errors]

-

Petite, 454; Lahaymeix, 335; Lavallée, 298; Levoncourt, 203; - Lignières, 227; - Longchamps, 428; Ménil-aux-Bois, 174; Neuville-en-Verdunois, 320;- Nicey, 287; Pierrefitte, 564; Rupt-devant-Saint-Mihiel, 249; Sampigny, 1028; -Thillombois, 180; Villedevant-Belrain, 110; Villotte-devant-Saint-Mihiel, 381; Woimbey, 386.

[ocr errors]

La composition du doyenné de Pierrefitte est la même que celle du canton.

Le plus ancien registre de l'état civil de la commune de Pierrefitte remonte à 1719. Les actes, jusqu'à la Révolution, sont signés par les parties et le curé de la paroisse.

D'après la matrice cadastrale, la superficie totale du territoire de Pierrefitte est de 1733 hectares 80 ares (1). Les produits dominants sont les céréales, les graines oléagineuses et les laines. Les foires établies dans cette localité ont lieu le 5 mai et le 20 octobre de chaque année. Par autorisation du duc de Lorraine, en date du 29 août 1629, Louis-Jules du Châtelet, seigneur de Cirey, Saint-Amand et Pierrefitte, créa, le 10 février 1630, dans cette dernière localité, un marché par semaine et deux foires par année; de plus, il s'engagea à y élever une halle à ses frais. Le marché devait se tenir le mercredi, et les foires le lundi de la Quasimodo et le 15 novembre. Le duc de Lorraine, comme propriétaire du 30 dans ladite seigneurie, devait percevoir le quart et demi des bénéfices faits sur lesdites foires et marchés. Au rétablissement de la paix (1648), une de ces foires se tenait le lendemain de l'Invention de la Sainte-Croix, et le marché fut reporté au mardi. (Dumont, Ruines de la Meuse, in-8°, 1869, t. II, p. 397.)

Les revenus communaux s'élèvent annuellement, en moyenne à environ 8,000 francs. La perte subie par cette com

(1) Dans ce chiffre, les terres labourables comptent pour un total de 1052 hectares 7 ares; les bois communaux pour 316 hect. 46 ares, et ceux des particuliers pour 232 hect. 50 ares; il n'y a que 66 hect. de prés fauchables et 5 hect. de vignes.

MÉMOIRES. 2e Série. Tome I.

16

mune, pendant la guerre franco-allemande de 1870 est de 64,287 francs (1).

IV.

La paroisse de Pierrefitte, d'après le Pouillé de 1492, faisait partie du diocèse de Toul, de l'archidiaconé de Ligny, du doyenné de Belrain, et était annexe de Nicey (2); elle avait pour patron saint Remy; l'abbé de Saint-Léon de Toul nommait à la cure et était décimateur avec le chapitre de la Madeleine de Verdun (3).

Son église fut reconstruite en 1762 et bénite par Claude Lapanne, vicaire desservant, le 5 décembre de la même année. A l'exception de la tour, qui est d'architecture romane, le reste de cet édifice n'a rien de remarquable.

Dans le cimetière, il y a une pierre tombale où se trouve tracée l'inscription suivante :

D. O. M.

En la cemetiere de cest Eglise Gisent honorables personnes Daniel Warin, Barbe Chastel et Lucie Poisson vivantes ses femmes. Ledit Warin mourant de peste le 18 may de l'an 1636 ne peut tester. C'est pourquoi Didier Warin son fils dit Dervisseaux et Anne Rousselot ausy vivants sa première femme ont fondé, etc...

(Au-dessous est ajouté :)

F. HUMBERT, excidit 1653.

Ledit Sr Dervisseaux espousa en 2o nopce Dile Marie Longeaux et s'habitua à Bar ou apres avoir dignement exercé les charges de capitaine de quartier et de receveur de la dite Ville, mourut le 21 sept. 1669. Son corps est inhumé en l'église Ntre Dame du dit Bar devt la chapelle du Rosaire où il avoit été officier, et son Cœur en ce lieu. Priez Dieu pour lui.

(1) Rapport de M. le Préfet de la Meuse au Conseil général, session d'avril 1874, in-8°, p. 58.

(2) Recueil de documents sur l'histoire de Lorraine, 1863, in-8°, p. 73 et 123. (3) De Maillet, loc. cit., p. 351.

D'après M. Dumont (Ruines de la Meuse, t. III, p. 336), Pierrefitte portait pour armoiries d'azur, à deux barbeaux adossés d'or, accompagné des quatre croix recroisetées au pied fiché de même; l'écu brisé en chef d'un lambel à trois pendants d'argent (1).

[graphic][merged small]

1° Receveurs connus, qui, en même temps, remplissaient les fonctions de prévôt ou de gruyer.

Didier GALLOIS, prévôt et gruyer de la seigneurie pour le duc de Bar et les seigneurs de cette terre (1536-1545).

Nicolas GALLOYS, prévôt (1547-1551).

Didier et Nicolas GALLOYS (1547-1560).

(1) Les armoiries que nous reproduisons sont extraites de l'Armorial des Villes, Bourgs et Villages de la Lorraine et du Barrois, par M. Constant Lapaix, in-40, 1876. Librairie Grosjean-Maupin, éditeur, rue Héré, à Nancy.

« PreviousContinue »