Bulletin des travaux de la Société libre d'emulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Inférieure

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Page 279 - Ferrand; si jamais je réussis, je sens, à n'en pouvoir douter, que je deviendrais un colosse en musique; j'ai dans la tête depuis longtemps une symphonie descriptive de Faust qui fermente; quand je lui donnerai la liberté, je veux qu'elle épouvante le monde musical.
Page 381 - La musique moderne, la musique (je ne parle pas de la courtisane de ce nom qu'on rencontre partout), sous quelques rapports, c'est l'Andromède antique, divinement belle et nue, dont les regards de flamme se décomposent en rayons multicolores en passant au travers du prisme de ses pleurs. Enchaînée sur un roc au bord de la mer immense dont les flots viennent battre sans cesse et couvrir de limon ses beaux pieds, elle attend le Persée vainqueur qui doit briser sa chaîne et mettre en pièces la...
Page 313 - Je finis... en remerciant avec effusion la sainte Allemagne où le culte de l'art s'est conservé pur; et toi, généreuse Angleterre ; et toi, Russie qui m'as sauvé ; et vous, mes bons amis de France; et vous, cœurs et esprits élevés de toutes les nations que j'ai connus.
Page 375 - Je suis pour la musique appelée par vous-même libre. Oui, libre et fière et souveraine et conquérante, je veux qu'elle prenne tout, qu'elle s'assimile tout, qu'il n'y ait plus pour elle ni Alpes ni Pyrénées ; mais pour ses conquêtes, il faut qu'elle combatte en personne et non par ses lieutenants, je veux bien qu'elle ait, s'il se peut, de bons vers rangés en bataille, mais il faut qu'elle aille ellemême au feu comme Napoléon, qu'elle marche au premier rang de la phalange comme Alexandre....
Page 306 - De quelle ardente vie je vécus pendant tout ce temps! Avec quelle vigueur je nageai sur cette grande mer de poésie, caressé par la folle brise de la fantaisie, sous les chauds rayons de ce soleil d'amour qu'alluma Shakespeare, et me croyant la force d'arriver à l'île merveilleuse où s'élève le temple de l'art pur!
Page 303 - J'ai eu de la peine à dominer mon sujet dans les premiers jours, cette poésie de la « prose des morts » m'avait enivré et exalté à tel point que rien de lucide ne se présentait à mon esprit; ma tête bouillonnait, j'avais des vertiges. Aujourd'hui l'éruption est réglée, la lave a creusé son lit, et Dieu aidant, tout ira bien. C'est une grande affaire!
Page 375 - Napoléon, qu'elle marche au premier rang de la phalange, comme Alexandre. Elle est si puissante, qu'elle vaincrait seule en certains cas, et qu'elle a eu mille fois le droit de dire, comme Médée : « Moi! c'est assez ». Vouloir la ramener à la vieille récitation du chœur antique est la plus incroyable et, fort heureusement, la plus inutile fob'e qu'on puisse citer dans l'histoire de l'art.
Page 375 - Wagner : il veut la détrôner, la réduire à des accents expressifs, eu exagérant le système de Gluck (qui fort heureusement n'a pas réussi lui-même à suivre sa théorie impie). Je suis pour la musique appelée par vous-même libre. Oui, libre et fière et souveraine et conquérante, je veux qu'elle prenne tout...
Page 303 - L-. encore, sans doute, m'attirer le reproche d'innovation, parce que j'ai voulu ramener cette partie de l'art à une vérité dont Mozart et Cherubini m'ont paru s'éloigner bien souvent. Puis il ya des combinaisons formidables qu'on n'a heureusement pas encore tentées et dont j'ai eu, je pense, le premier l'idée.
Page 329 - C'est probable. Nous avons trop bu à la coupe enivrante; nous avons trop couru vers l'idéal. Oh.! que vos vers sur le cygne sont beaux! Je les ai pris pour une citation de Lamartine ! Vous avez, vous, cher ami, pour vous aider à porter votre croix, une femme attentive et dévouée !... Vous ne connaissez pas cet affreux duo chanté à votre oreille, pendant l'activité des jours et au milieu du silence des nuits, par l'isolement et l'ennui...

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