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Considérant que, par suite d'expériences déjà anciennes, et suffisamment répétées, il est reconnu qu'on peut désinfecter rapidement et économiquement les matières contenues dans les fosses d'aisances; qu'en outre, il est aujourd'hui démontré que cette désinfection peut être assez complète pour que les matières liquides, extraites des fosses, soient écoulées dans les égouts, sans aucun inconvénient; que la division des matières dans les fosses fixes ou mobiles est peu coûteuse à établir, qu'elle est tout entière dans l'intérêt du propriétaire et qu'elle permet d'obtenir une désinfection plus prompte et plus complète ;

Considérant enfin qu'il importe d'encourager les systèmes qui tendent, d'une part, à prévenir toutes causes d'insalubrité sur la voie publique, et, d'autre part, à faire disparaître les inconvénients que présente la vidange des fosses;

Qu'à ces différents points de vue, l'écoulement direct et souterrain des eaux vannes dans les égouts, complétera les améliorations apportées déjà dans cette partie du service;

Vu la délibération de la commission municipale de Paris, en date du 20 décembre 1850, approuvée par M. le ministre de l'intérieur, ordonnons ce qui suit :

Art. 4er. Il est expressément défendu de procéder à l'extraction et au transport des matières contenues dans les fosses d'aisances, avant que la désinfection en ait été complétement opérée.

Il devra être procédé à cette désinfection, autant que possible dans la nuit qui précédera l'extraction des matières, et toujours dans les limites de temps fixées par les règlements pour la vidange des fosses, sauf les exceptions que nous jugerons convenable d'autoriser.

Art. 2. Tout entrepreneur de vidange devra nous faire connaître son procédé de désinfection, et ne pourra l'employer qu'après que ce procédé aura été approuvé par nous, sur l'avis du conseil de salubrité.

Art. 3. Les matières liquides désinfectées provenant des fosses à proximité des égouts, ne pourront être écoulées dans ces égouts, lors de la vidange, qu'au moyen d'une conduite souterraine préalablement autorisée par M. le préfet de la Seine.

L'administration déterminera les conditions dans lesquelles cette conduite devra être établie pour prévenir tout écoulement qui ne serait point autorisé par la préfecture de police.

Ces dispositions seront obligatoires après la première vidange qui suivra la publication de la présente ordonnance.

Partout où il serait impossible d'établir une conduite souterraine, les matières liquides désinfectées pourront être coulées au moyen d'un tuyau aboutissant à la bouche de l'égout le plus voisin.

Si l'éloignement de l'égout, ou toute autre circonstance ne permet

pas ce mode d'écoulement, les liquides seront transportés au dépotoir.

Les liquides des fosses pourront encore, à mesure de leur production, être écoulés directement et d'une manière permanente dans les égouts, au moyen d'une conduite souterraine, à la charge par les propriétaires de se pourvoir des autorisations nécessaires et de se conformer à toutes les conditions qui leur seront prescrites pour que ce mode d'écoulement n'ait aucun inconvénient, soit pour la salubrité, soit pour le service des égouts.

Art. 4. Tout entrepreneur qui voudra faire écouler les liquides dans les égouts, devra préalablement nous en faire la déclaration, en prenant l'engagement de payer à la ville, conformément à la délibération ci-dessus visée, 4 fr. 25 c. par mètre cube de matières solides ou liquides, extraites des fosses; il devra se soumettre, en outre, à toutes les conditions qui lui seront imposées pour l'opération dont il s'agit.

Art. 5. Les entrepreneurs qui feront écouler les liquides dans les égouts, pourront transporter les matières solides dans des locaux autorisés, où elles seront de nouveau desinfectées, s'il est nécessaire, de manière que la désinfection soit permanente, à défaut de quoi les matières seront enlevées et portées à Bondy, à la diligence de l'autorité et aux frais du contrevenant.

Art. 6. Quand les liquides ne seront point écoulés dans les égouts, ils devront, ainsi que les matières solides extraites de la même fosse, être transportés au dépotoir ou au port d'embarquement de la Villette, jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, et sauf d'ailleurs les exceptions que nous jugerions convenable d'autoriser, dans l'intérêt de l'agriculture ou de l'industrie.

Art. 7. Les fosses mobiles continueront à être disposées de telle sorte, que la séparation des matières solides et liquides s'opère dans ces fosses, ainsi qu'il a été prescrit par l'ordonnance précitée du 8 novembre 1851

Les fosses de maçonnerie devront également, lors de la première vidange, recevoir les dispositions ou appareils nécessaires, pour y assurer la séparation prescrite pour les fosses mobiles.

Ces mêmes dispositions devront être immédiatement observées lors de la construction des fosses neuves.

Art. 8. Il est expressément interdit d'attendre que la fosse soit pleine pour en opérer la vidange; on devra toujours laisser au moins le vide nécessaire pour l'introduction et le brassage des matières désinfectantes.

L'ouverture d'extraction de toute fosse, après la vidange, devra, jusqu'à fermeture définitive, être tenue couverte de manière à prévenir les accidents, et ce, par les soins du propriétaire.

Art. 9. Les ordonnances et arrêtés des 5 et 6 juin 1834,

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tembre 1843, 26 janvier 1846, 24 mai et 12 décembre 1849, continueront de recevoir leur exécution en tout ce qui n'est pas contraire aux dispositions qui précèdent.

Art. 10. L'ordonnance de police du 8 novembre 1851 est rapportée.

Art. 44. Les contraventions à la présente ordonnance seront constatées par des procès-verbaux ou rapports, conformément aux lois et règlements, sans préjudice des mesures administratives qui pourront être prises contre les contrevenants, notamment le retrait temporaire ou définitif de l'autorisation des entrepreneurs.

Art. 12. La présente ordonnance sera publiée et notifiée aux entrepreneurs de vidange.

Le chef de la police municipale, les commissaires de police de Paris, l'inspecteur général de la salubrité et les officiers de paix en surveilleront et assureront l'exécution, chacun en ce qui le con

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Manuel de l'hirudiculture ou de l'élève des sangsues, par M. Léon Busquet; in-8 de 176 pages, imprimé à Bordeaux, en 1854. - A Paris, chez J.-B. Baillière, rue Hautefeuille, 19.

On sait que tout ce qui se rapporte aux sangsues a été le sujet d'études, et qu'un grand nombre de savants de toutes les nations se sont occupés de ces annélides, soit sous le rapport du parti qu'on peut en tirer en médecine, soit sous le rapport de leur conservation et de leur reproduction.

On sait encore que la mauvaise exploitation des marais de tous les pays avait donné lieu à leur épuisement, et qu'en 1846 M. Moquin-Tandon disait que bientôt les sangsues manqueraient dans tous les pays.

Heureusement que la prédiction de l'honorable professeur ne s'est pas réalisée, et que, grâce à des hommes de génie qui ont eu de nombreux imitateurs, il est démontré que la France pourra bientôt se passer des sangsues qu'elle tirait de la Hongrie, de la Turquie, et qu'elle pourra, par la suite, se livrer à l'exportation des sangsues.

Ce mouvement de progrès s'est surtout fait observer dans la Gironde. C'est ce progrès qui a porté M. Busquet à publier, sous le

nom de Manuel de l'Hirudiculture, un travail qui est destiné à servir de guide aux personnes qui voudraient se faire éleveurs de sangsues et à les diriger dans une pratique méthodique et rationnelle. Déjà nous avions eu entre les mains un travail publié par M. Louis Vayson, travail qui mérite d'être lu avec une sérieuse attention.

Le travail publié par M. Busquet contient: 4° un exposé des sangsues médicinales divisées par espèces; 2° une indication sur le choix des sangsues, sur les mauvaises espèces, sur les espèces nuisibles; 3° des détails sur les mœurs des sangsues, les organes de ces annélides, sensibilité, tact, goût, vue, ouïe, sur les organes reproducteurs, sur l'accouplement, la ponte; 4° sur les marais d'exploitation, le choix du terrain, le choix de l'eau, le choix des plantes; 5° sur la disposition des marais de reproduction, sur la division des marais ou bassins, sur les bassins de nourriture; 6o sur le marais de Clairefontaine ; 7° sur le choix à faire des animaux destinés à la nourriture des sangsues; 8° sur les bassins de purification, sur les bassins d'approvisionnement; 9° sur la pêche des sangsues; 10° sur le garde-marais; 41° sur les animaux nuisibles aux sangsues: 12° sur les maladies des sangsues, sur leur emploi, sur leur application, sur leur réapplication; 43° sur le commerce des sangsues, sur le prix de ces annélides, leur emballage et transport soit par mer, soit par terre, sur leur conservation.

M. Busquet a fait entrer, dans son travail, un document précieux : c'est un devis estimatif des dépenses à faire pour créer un marais. Quoique ce devis ne contienne que des approximations, il peut être d'un grand intérêt pour les personnes qui auraient l'idée de créer un marais à sangsues. Dans ce passage il rend justice aux travaux entrepris par M. le docteur Rollet, à Montsalut, commune de Certas; là, sur un petit espace, nous avons constaté le fait, ce savant praticien a établi un marais qui occupe peu d'espace, qui peut être constamment surveillé, et qui nous a paru fournir d'excellents résultats. M. Rollet a remplacé les chevaux employés pour la nourriture des sangsues par des vaches et par des ânes.

M. Busquet a, dans son Manuel, traité de la pisciculture et des questions relatives à l'établissement des marais et à leur salubrité ou insalubrité, sur la suppression des chevaux.

Nous avons lu et relu le travail publié par M. Busquet, et nous avons fait cette lecture avec un vif intérêt : nous venions d'étudier à Bordeaux, par les ordres de la Société d'Encouragement, la question qu'il a traitée, et nous sommes heureux de trouver, dans son travail, la confirmation des faits que nous avions observés.

Nous nous permettrons cependant un petit reproche: nous n'avons pas trouvé, dans son Manuel, un mot d'éloge pour des hommes pratiques, MM. Béchade, qui ont fait faire d'immenses progrès à l'hirudiculture. A. CHEVALLIER.

Traité élémentaire d'hygiène privée et publique, par A. Becquerel, professeur agrégé à la Faculté de médecine; 2o édition, 1 vol. grand in-18.- Chez Labé; prix, 6 fr.

Dans ce volume, qui a 731 pages, l'auteur a traité: 1o de l'étude de l'homme à l'état de santé, prenant l'homme dès sa plus tendre enfance et le suivant jusqu'à sa vieillesse. Dans cette première partie de son ouvrage, il a traité des naissances sous le rapport de l'état civil, de la population et de la durée de la vie humaine; il s'est ensuite occupé des sexes, de la constitution et des tempéraments, des idiosyncrasies, de l'hérédité des habitudes, des races, des professions, des degrés de la santé.

2° De l'atmosphère, de la chaleur, de la lumière, de l'électricité, des influences sidérales, de l'air atmosphérique. Dans ce chapitre, l'auteur traite des différentes causes de l'altération et de la viciation de l'air, soit qu'elle provienne de principes nouveaux appréciables par la chimie, soit qu'elle soit causée par les émanations répandues par les voiries, par celles des cimetières, des marais, etc.; il indique quelles sont les substances désinfectantes et le rôle qu'elles jouent dans la désinfection.

M. Becquerel traite ensuite du sol, de sa température, configuration, exposition; de son rapport avec les surfaces liquides, de sa nature, etc.

Relativement aux eaux il a passé en revue les eaux douces, les eaux de mer, l'humidité de l'air, les pluies, enfin l'influence de l'humidité et de la pluie sur l'homme.

Dans un autre paragraphe, il s'est occupé des climats, de leur influence, des maladies des pays chauds, de l'acclimatement, des climats froids, des climats tempérés, des endémies qui règnent en France, des épidémies qui ont sévi sur ce pays, enfin du climat de la France.

Traitant ensuite des habitations, il passe en revue les habitations privées, la ventilation, le chauffage, l'éclairage, les moyens d'assurer la salubrité des habitations, le choix et la distribution des eaux, des édifices publics, églises, théâtres, hôpitaux, hospices, maisons pénitentiaires, casernes, etc.

Passant aux vêtements, il traite du rapport de ces vêtements et des diverses parties du corps, des vêtements de la femme, de l'influence du climat, des saisons et des professions sur les vête

ments.

M. Becquerel traite ensuite des cosmétiques et de leur emploi, des bains, de leurs différences, de leur emploi, de leur influence; des virus, des maladies virulentes miasmatiques, des maladies contagieuses, parasitaires.

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