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Fig. 6.

CONDITIONS D'ÉTABLISSEMENT DES DYNAMITIÈRES SOUTERRAINES.

APPAREIL EMPLOYÉ A LA SÉANCE DU 5 MAI 1894.

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ESSAI PRÉLIMINAIRE DE L'APPAREIL.

Un essai préliminaire du fonctionnement de l'appareil a été tenté le

5 mai 1894.

La charge, constituée par de la poudre noire MC30, était uniformément répartie dans une gouttière en zinc sur la longueur de 5m, correspondant à la partie AB. Son poids était de 5 environ. La densité de chargement dans cette partie de l'appareil était de 15, soit la moitié de celle qui produirait les mêmes pressions que la densité de 1 admise par la Commission du grisou pour les explosifs du type dynamite. La pression moyenne résultant de la combustion de la charge, dans l'ensemble de l'appareil jusqu'à la tubulure de sortie, ne devrait pas dépasser 15kg.

Une première expérience de flambage a été faite sans boule et a donné lieu à une violente explosion avec production d'un jet de gaz incandescents de plusieurs mètres de longueur par la tubulure de sortie.

La deuxième expérience a été faite à la même charge, en disposant la boule obturatrice comme l'indique le croquis, l'axe de cette boule étant sensiblement normal à l'axe du tube.

La mise de feu a donné lieu à une explosion résultant de la rupture de la tubulure formant le siège de la boule. En même temps, le tube antérieur sur lequel se branche la dérivation a été brisé et ses morceaux projetés à distance.

L'examen de la boule et du siège de la tubulure semble indiquer que l'explosion n'a eu lieu qu'après le fonctionnement normal de la boule obturatrice. Cette boule, représentée par la fig. 7, porte en effet l'empreinte

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d'un emboutissage intense et très régulier, et aucune trace de fuites gazeuses n'apparaît sur le joint. Les dégradations superficielles subies latéralement par la boule paraissent attribuables à sa sortie violente à travers les débris de la tubulure.

Cette expérience semble indiquer que la fonte présente une fragilité trop grande pour résister à la percussion de la boule sur son siège.

L'appareil sera provisoirement réparé sous sa forme actuelle, avec renforcement de la tubulure, pour servir à des expériences à basse pression destinées à déterminer le degré de mobilité de la boule. Mais, en même

temps, des propositions seront faites au ministre pour obtenir les crédits nécessaires à la substitution de la tôle à la fonte dans la totalité de l'appareil.

DOCUMENT N° 6.

PROCÈS-VERBAL

de la séance du 2 juin 1894,

à la poudrerie de Sevran-Livry (1).

P. VIEILLE.

OBJET DE LA SÉANCE.

Vérifier le fonctionnement de l'obturation par boule mobile.
Mesurer les pressions développées dans l'appareil.

MATÉRIEL EMPLOYÉ.

L'appareil de la commission, décrit dans un procès-verbal précédent, a été muni d'appareils crushers dont le piston de 4 de section écrase des cylindres à section réduite, de 4mm, 90 de hauteur et 3mm de diamètre.

Ces appareils sont placés: 1° en A, à l'extrémité fermée de la chambre à combustion; 2o en B, au milieu de cette chambre; 3° en C, immédiatement en arrière de la boule mobile, comme l'indique la fig. 8.

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La tubulure en fonte formant le siège sur lequel vient s'appliquer la boule, cassée dans l'expérience préliminaire du 5 mai 1894, a été remplacée et légèrement renforcée (fig. 9).

(1) Membres présents: MM. Berthelot, Mallard, Le Chatelier, Leherle, Ruault, Bertrand, Lardillon, Louis, Vieille, Désortiaux et Biju-Duval.

EXÉCUTION DES ESSAIS.

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Première expérience. Charge de 1kg, 593 de poudre noire MC30, uniformément répartie dans une gouttière en tôle sur la longueur de la chambre à combustion. Cette charge donne lieu, dans la partie de l'appareil occupée par le chargement, à la densité 0,005, soit le sixième de la

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valeur admise par la Commission du grisou dans l'établissement des dyna

mitières.

Dans ce premier essai, la boule est retirée et un écran de carton est placé à 1,50 de la bouche.

La mise de feu donne lieu à une détonation violente, avec arrachement de l'écran et jet de flamme de plusieurs mètres en avant de la bouche. Les appareils crushers n'indiquent aucun écrasement. La pression est, par suite, inférieure à 5kg.

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Deuxième expérience. Même charge qu'au premier essai. Une boule, formée de rondelles de carton serrées par un boulon à têtes sphériques, est disposée en D, le boulon étant sensiblement perpendiculaire à l'axe du tube. Un écran en papier est placé en avant de la bouche, à 20cm.

La mise de feu donne lieu à un choc sec, suivi d'un long sifflement provenant de l'écoulement des gaz par le trou de lumière, à l'extrémité A. Aucune fumée du côté de la bouche. L'écran est en place; le papier du cadre est crevé en quelques points du bord, mais ne porte aucune trace de fumée ou de brûlure. Les appareils crushers n'indiquent aucun écrasement. La pression a été inférieure à 5kg. La pression théorique dans la chambre à combustion, sans détente dans le reste de l'appareil, serait de 15. La pression moyenne dans la chambre entière, de 5kg.

La boule ne présente aucune trace de fuites gazeuses; elle s'est fortement emboutie sur le siège en fonte, comme l'indique le tracé en traits pointillés joint au procès-verbal. Le boulon a touché le siège par l'une de ses extrémités.

Troisième expérience. Mêmes conditions générales. La boule, de même type que la précédente, est disposée de façon que le boulon soit dirigé suivant l'axe du tube.

La mise de feu donne lieu aux phénomènes observés dans la deuxième expérience. L'écran de papier est déchiré sans brûlure ni noircissement. La boule est fortement emboutie et les têtes du boulon refoulées par la réaction des rondelles de carton. Le fonctionnement de la boule est représenté par le trait ponctué sur le tracé ci-contre. Les appareils crushers A et C n'ont donné que des traces d'écrasement appréciable; pression voisine de 5kg.

Quatrième expérience.

Charge 3kg, 186, uniformément répartie sur la longueur de la chambre à combustion. Densité de chargement dans cette chambre, 0,01, soit le tiers de la valeur admise par la Commission du grisou.

Pression théorique maximum à craindre dans la chambre à combustion, 30; dans l'appareil entier, 10kg, en faisant abstraction des phénomènes ondulatoires.

La boule, du même type que dans les deuxième et troisième expériences,

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