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insufflation d'air sous pression ayant donné de bons résultats, on se propose de réaliser une installation analogue pour ventiler les ateliers de triage et de cardage du coton. Une table de triage sera constituée (fig. 6) par une toile métallique fixée sur deux planches inclinées, laissant entre elles, à leur partie inférieure, un espace libre par lequel les déchets du triage pourront tomber dans un caniveau AB dans lequel l'air circulera avec une vitesse de 4" environ. Fig. 6.

Toile métallique,

A

Un ventilateur enverra de l'air sous pression qui viendra déboucher, au moyen de buses, dans un caniveau qui s'épanouira à son extrémité et viendra se terminer au-dessus d'un courant d'eau qui entraînera les déchets, de façon à éviter de vicier l'atmosphère autour de l'atelier.

La ventilation de l'atelier du cardage se fera d'une façon analogue, mais sera plus délicate; la carde produit en effet des courants d'air de directions et d'intensités très variables. Il faudra l'entourer d'un conduit dans lequel l'air circulera avec une vitesse de 4 environ, mais il tombera dans ce conduit une quantité notable de coton qu'il faudra recueillir.

On y parviendra en ménageant dans le conduit un grand élargissement de section, de façon à former une chambre où, la vitesse étant considérablement réduite, le coton viendra se déposer.

Angoulême, le 20 août 1895.

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Par dépêche du 27 novembre 1893, le ministre de la guerre a saisi la Commission des substances explosives, sur la demande de M. le ministre des travaux publics, de l'étude des questions qui se rattachent à l'établissement de dépôts de dynamite dans les travaux souterrains des exploitations minières, et il a désigné M. l'inspecteur général Mallard et MM. les ingénieurs en chef des mines Ledoux et Le Chatelier comme membres adjoints et temporaires de la Commission des substances explosives pour la durée de l'étude en question.

Le ministre de la guerre a communiqué à la commission, pour servir de base à ses études, un rapport de la Commission du grisou (établi par M. Mallard), sur les conditions d'établissement des dynamitières souterraines (').

(1) Voir ci-après le document annexe no 1.

Le rapport précise tout d'abord la nature du problème soumis à la commission. Il consiste à déterminer les conditions dans lesquelles devraient être établis des dépôts souterrains de dynamite ou autres explosifs détonants, dont l'importance pourrait être de 2000, pour conjurer, dans le cas fortuit d'une explosion, les effets redoutables à prévoir, soit dans la mine, soit dans les constructions de la surface.

L'emploi, comme dynamitière, d'une galerie de section convenable et l'adoption d'une densité de chargement suffisamment faible, par mètre courant de galerie, permettent de réduire les pressions moyennes à craindre, en cas d'explosion dans cette galerie, à des valeurs relativement faibles, ne dépassant pas une centaine d'atmosphères, quelle que soit l'importance de la dynamitière.

Dans ces conditions et eu égard aux formules expérimentales admises par le service du génie ('), il ne semble pas qu'il y ait de difficulté sérieuse à prévoir pour réaliser, en cas d'explosion, la sécurité de la surface et des galeries voisines du magasin contre les actions destructives propagées par compression à travers le massif. Reste la grave question de l'invasion des galeries par les gaz provenant de l'explosion.

Toutes les observations connues, relatives à l'écoulement de masses considérables de gaz à grande vitesse et à haute température, conduisent à attribuer à cette cause de danger une importance prépondérante, et le rapport de la Commission du grisou appelle l'attention sur la nécessité de chercher, par des dispositifs. d'obturation convenables, à isoler les travaux de la dynamitière au moment de l'explosion.

Le rapport signale enfin la cause de danger qui pourrait résulter, même en cas d'obturation consécutive à l'explosion, du passage d'une onde condensée se propageant dans les galeries à la manière du son, c'est-à-dire sans déplacement d'ensemble de la masse.

gazeuse.

Telles sont les questions soulevées par la Commission du grisou, questions que le rapporteur émet le désir de voir résoudre des expériences entreprises par la Commission des substances explosives.

par

() Voir ci-après le document annexe no 3.

VIII. 1 PARTIE.

II

Les recherches de la Commission des substances explosives ont été poursuivies pendant le cours des années 1894 et 1895: bien que ces recherches ne puissent être considérées comme terminées, et que les résultats obtenus concernent des expériences entreprises sur une échelle restreinte, la commission estime qu'il y a lieu de signaler dès aujourd'hui les résultats acquis, parce qu'ils sont susceptibles de servir de base à des expériences en grand, effectuées dans des conditions voisines de la pratique. La commission ne dispose pas des moyens nécessaires pour entreprendre ces expériences en grand; mais elle a lieu de penser que les grandes entreprises industrielles, intéressées à la solution de la question posée, pourront en prendre l'initiative.

Dès ses premières discussions, la commission est arrivée à la conclusion que les dynamitières souterraines ne pouvaient être établies dans des conditions de sécurité acceptables qu'à la condition qu'un dispositif d'obturation, susceptible de fonctionner automatiquement en cas d'explosion, pût être établi sans complication excessive.

Conformément à l'avis de la Commission du grisou, la Commission des substances explosives estime qu'une réduction convenable de la densité de chargement, dans la partie de la dynamitière occupée par les explosifs, permet d'annuler les actions destructives propagées par la compression du massif, soit sur la surface, soit dans les galeries voisines du centre d'ébranlement; mais elle considère comme susceptible de produire des effets désastreux, à des distances considérables, l'expansion à travers les galeries des gaz provenant de la détonation de la masse explosive. Une obturation, même limitée à la durée de quelques secondes, suffit au contraire, à son avis, pour transformer le phénomène. Dans cet intervalle, en effet, la pression de la masse gazeuse doit se réduire, par le refroidissement, au dixième de sa valeur, et les infiltrations à travers les couches poreuses du massif tendent à abaisser encore la pression bien au-dessous de cette limite.

A l'appui de cette manière de voir, la commission rappelle que tel est le fonctionnement des explosifs dans toutes les expériences en vase clos, où l'obturation, parfaite au moment de la pression, ne subsiste pas en général dans la période de refroidis

sement et laisse échapper, sous forme inoffensive, sans bruit et sans érosion, les produits de la combustion.

Tel est encore le mode de fonctionnement des fourneaux souschargés, qui laissent dégager, sous forme de fumées et de gaz sans vitesse, les produits emmagasinés par les terres au moment de l'explosion.

C'est dans cet ordre d'idées que la commission a cherché, d'une part, un dispositif d'obturation automatique et, d'autre part, les moyens de le soustraire à des actions locales, capables d'en compromettre le fonctionnement.

I. Dispositifs d'obturation automatique.

La nécessité d'un fonctionnement automatique résulte du fait que l'explosion d'une dynamitière ne paraît admissible que par suite de chocs ou d'inflammations résultant de manipulations intérieures dans ces conditions, il est évident que c'est pendant que la dynamitière est ouverte et en communication avec le reste de la mine que les dispositifs d'obturation doivent être efficaces, et la commission a pensé que tout procédé fondé sur la fermeture de portes ou de tampons manœuvrés par le personnel devait être regardé comme une garantie insuffisante, sans parler des difficultés inhérentes à la manoeuvre journalière d'engins de masse forcément très considérable, eu égard à l'énormité des efforts qu'ils sont appelés à supporter en cas d'explosion.

La commission s'est arrêtée au dispositif suivant, qui ne prête pas aux mêmes objections:

La galerie d'accès AA' de la dynamitière reçoit un tampon T, du diamètre de la galerie, susceptible de venir s'appliquer, par un déplacement égal environ à son diamètre, sur un siège RR formé par un rétrécissement de la galerie. En temps normal, le tampon reste en T, éloigné de son siège, et la communication des parties A et A' de la galerie est assurée par la dérivation doublement coudée ou vilebrequin VV'. En cas d'explosion, le retard qu'éprouve la chasse de gaz à parcourir le vilebrequin et les pertes de charge, dues au triple changement de direction rectangulaire du courant gazeux, permettent au tampon d'arriver sur son siège avant qu'il se soit produit un écoulement sensible par la dérivation. Ce dis

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