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6o M. l'abbé Robert, correspondant à Gouy St-André, remercie du volume qui lui a été adressé et envoie deux documents sur le Val Restaud, ancien prieuré de St-André au bois (hameau de Thiembronne, canton de Fauquembergue). Ces pièces sont extraites de la chronique de l'abbaye de St-André, elles portent les dates de 1263 et 1264. L'une a pour titre : Donation de cinq muids d'aveine, par Robert, seigneur de Thiembronne, neveu et héritier d'Aelis, dame de Thiembronne, pour l'augmentation de la chapelle du Val Restaud et la sustentation de deux religieux audit lieu; autre charte d'Aelis, le plus ancien titre français, inséré dans le cartulaire de St-André (1264). — L'autre est un testament de Jeanne de Lambersaert, dame d'Ecquemicourt, qui reçut également la sépulture dans l'église de l'abbaye de St-André (devant la chapelle Ste-Catherine proche de la tour (1292). Ces donations eurent lieu, dit M. l'abbé Robert, sous Eustache, Xe abbé de St-André, et les titres ci-indiqués sont extraits de la chronique manuscrite et inédite de St-André-au-Bois, par le R. P. Antoine Boubert, abbé de ce monastère en 1736.

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La Société adresse des remerciements à M. Robert et prend avec intérêt communication de ces diverses pièces en regrettant toutefois de ne pouvoir les insérer in extenso dans son Bulletin, à cause des inexactitudes nombreuses que semble contenir la copie envoyée, laquelle est évidemment sortie des mains d'un copiste inexpérimenté

A la suite de la correspondance, M. Louis Deschamps de Pas, dépose sur le bureau l'inventaire des archives d'Ypres, par M. Diegerick, en 5 vol. in-8°. La Compagnie s'empresse de voter des remerciements unanimes à M. Vandenpeereboom, bourguemestre de la ville d'Ypres, membre de la chambre des députés de Belgique, et l'un des membres correspondants de la Société des Antiquaires de la Morinie, pour le gracieux envoi de cet ouvrage, très-intéressant pour notre histoire locale. Elle témoigne également sa reconnaissance à M. Diegerick.

M. le Secrétaire général dépose en même temps sous les yeux de ses collègues plusieurs exemplaires des statuts et du compte-rendu de la première séance solennelle de la Société historique, archéologique et littéraire de la ville d'Ypres et de l'ancienne Flandre.

La Société voit avec plaisir se former aussi près d'elle une nouvelle association destinée à étendre le domaine des études historiques;

elle secondera avec empressement dans la limite de ses forces les travaux de la Société Yproise, heureuse d'établir avec elle les utiles et agréables rapports de la meilleure confraternité.

De même suite, sur la proposition de M. le Secrétaire général, l'assemblée approuve l'acquisition de quelques ouvrages destinés à remplir diverses lacunes dans les rayons de la Bibliothèque de la Société.

Elle demande en même temps que désormais, dans un but facile à apprécier, les Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, qui se tiraient jusqu'ici à 450 exemplaires, ne se tireraient plus qu'à 300 à partir du XIo vol. qui va commencer une 2e série.

Il en sera de même du Bulletin historique à partir de la 41 livraison qui doit commencer le 3e vol., par ce moyen on obtiendra l'avantage de réaliser une importante économie tout en répandant dans une juste mesure, les travaux généralement appréciés de notre histoire locale.

L'ordre du jour appelait ensuite diverses lectures, mais l'heure étant avancée, il est procédé à plusieurs élections.

M. Ch. Revillion, vice-secrétaire général de la Société d'Agriculture de St-Omer, est élu membre titulaire.

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M. Lion, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Paris ; M. Bonvarlet, Secrétaire du Comité Flamand, à Dunkerque ; M. Descauriet, chef au ministère de l'Intérieur, auteur de l'histoire des agrandissements de Paris, et M. Th. Juste, membre de l'Académie royale de Belgique, conservateur des musées royaux à Bruxelles, sont nommés membres correspondants.

M. Descloseaux, recteur de l'Académie d'Aix, Commandeur de la Légion d'Honneur, est nommé membre honoraire.

Rien n'étant plus à l'ordre du jour, la séance est levée à 9 h. 1/2.

NOTE

SUR BEATRIX, DAME DE BEAUMANOIR,

CONNUE PAR UN SCEAU DU XIIIE SIÈCLE.

Communication de M. Duchet, membre titulaire.

Un de nos honorables confrères, M. Albert Legrand, a décrit dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de la Morinie (Tome 1er. p. 54), un sceau du XIe siècle, qui fait partie de son cabinet et qui porte pour inscription : Sigillum Beatricis domine de Bello Maneirio.

Selon toute apparence, ce sceau doit être attribué à une dame de la maison de St-Omer.

C'est, du moins, ce qui résulte pour moi du passage suivant des généalogies de Baudouin d'Avesnes, l'un des auteurs de la fin du XIe siècle, qui fournissent le plus de renseignements sur les alliances des familles flamandes et brabançonnes à cette époque. En parlant des fils et des filles d'Ide d'Avesnes et de son mari le châtelain de St-Omer, Guillaume IV, il s'exprime ainsi :

« Sexta filia dominæ Ydæ de Avesnes, nomine Beatrix, » domino Philippo de Aria, fratri domini Balduini de Aria, >> duas peperit filias quarum una, nomine Isabella, do>> mino de Beauraing duos peperit filios et quinque filias........... >> Secunda filia domine de Beauraing domino de Hase>> buerc plures etiam genuit filios; tertia domino de Bruet » et de Brekin similiter genuit liberos; quarta domino.

» de Brunesberc plures etiam liberos genuit; et quinta » nupsit domino de Bleki.Secunda filia domini Philippi » de Aria, soror Isabellæ prædictæ, domina Machtildis, >> domino Joanni de Ypre, domino de Renenghes, plures » peperit liberos.

>> Quorum primogenitus nomine Guilelmus, hæres » Castellaniæ sancti Audomari et comitatus de Fauken>> berghe, ex uxore sua Adeluya, filia comitis Balduini de » Ghisnes, unum genuit filium et unam filiam.... Duarum » verò filiarum dominæ de Renenghes, una nunquam ma» ritari voluit, sed castè vixit; et altera nomine Beatrix, » domino de Beaumanoir unam peperit filiam quæ nupta >> fuit domino de Strees. >>

D. Bouquet XI. p. 563 et 564, note. Ces fragments du texte de Baudouin d'Avesnes établissent clairement la filiation de Béatrix, dame de Beaumanoir, qui se trouvait ainsi la sœur du châtelain Guillaume VII, et la petite nièce des châtelains Guillaume V et Guillaume VI. Le sceau qui porte son nom a été découvert près de Nielles-lez-Bléquin, et une circonstance à remarquer, c'est qu'une autre dame de la même famille, cousine germaine de Béatrix, avait épousé lé seigneur de Bléquin (voy. plus haut le premier passage souligné : quinta nupsit domino de Bleki). Peut-être est-ce en allant visiter cette dame de Bléquin, sa parente, que la dame de Beaumanoir perdit le sceau qui a été retrouvé à peu de distance de cette dernière localité. Baudouin d'Avesnes ne donne point le nom de la dame de Bléquin, ni de son mari; mais une charte conservée aux archives de St-Omer (CXL.III-2), nous apprend qu'elle s'appelait Alix et son mari Gilles (1).

(1)« Universis presentes litteras inspecturis, ego Willermus, Castel<< lanus sancti Audomari, miles, salutem. Noverint universi quod ego,

Quant à Béatrix, dame de Beaumanoir, il est difficile de dire quel était son époux. Cependant, j'incline à croire que ce pourrait bien être cet Arnoul de Quiestède, dont il est question dans une autre charte, presque contemporaine, du même châtelain Guillaume VI auquel appartient la précédente.

« Ego Willermus, Castellanus sancti Audomari, notum >> facio omnibus presentibus et futuris quod ego dedi et >> concessi dilecto homini meo Arnulpho de Kierestede et >> karissime nepti mee Beatrici, uxori dicti Arnulphi, >> in augmentum feodi quem tenent de me, septem men>> suras terre ad faciendum ibi herbergagium..... Et scien» dum quod tam de dicto feodo quam de septem men>> suris terre predictis, tenentur tam dicti Arnulphus et » Beatrix quam heredes sui michi et heredibus meis facere. » tale servicium quod ipsi tenentur venire ter in anno ad >> placita mea de Falcoberga, si submoniti fuerint, et >> castrum meum de Falcoberga defendere, si necessitas >> immineret. In cujus rei testimonium, etc. Actum anno >> domini millesimo ducentesimo quadragesimo secundo » mense octobri. » (Archiv. de St-Omer. Boite CXlm. 6)

Mes raisons pour identifier la Béatrix de la charte de 1242 avec la dame de Beaumanoir sont celles-ci: le mot neptis mea ne peut se traduire que par ma petite fille, ma nièce ou ma petite nièce. La première traduction se trouve de suite écartée, le châtelain Guillaume VI n'ayant pas été

» pietatis intuitu, contuli et concessi in elemosinam et ad opus ma>> ritagii sui, domicelle Matildi, filie domine Aelidis neptis mee, uxo> ris domini Egidii de Blekin, militis, septies viginti libras parisiensium, de quibus feci eidem Matildi assignamentum ad mo>> lendinum meum quod habeo apud Tillike, etc. » « Datum anno >> incarnationis dominice millesimo ducentesimo quadragesimo octavo, mense aprilis.

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