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AGRICULTURE.

Rapport sur les Semailles d'Automne en 1844, fait, le 9 janvier 1845, au nom de la Commission d'Agriculture, par M. BARTHELEMY.

Messieurs.

Depuis longues années, les agriculteurs n'avaient été contrariés pour les labours et les semailles d'automne comme en 1844.

A partir de la mi octobre, des pluyes abondantes et soutenues n'ont cessé d'inonder les campagnes. Les travaux agricoles de la saison, forcément interrompus, n'ont pu être repris que de loin en loin, et plus d'une fois, on a désesperé de les parachever et de pouvoir confier les semences à la terre.

C'est surtout dans les parties en plaines du territoire de Marseille, que ce contre-temps a été plus fàcheux. Les localités élevées, en permettant l'écoulement plus prompt des eaux, ont été les premières débarrassées.

Enfin, des series de jours sereins et marqués par une chaleur assez forte, ont ranimé le courage des laboureurs qui se sont hâtés d'achever leurs travaux,

Les semailles étaient à peine terminées que de fortes. gelées blanches ont eu lieu; puis est venue une neige abondante dont on ne trouve d'exemple, dans nos contrées, qu'en remontant aux années marquées par des froids excessifs.

A ces frimats inaccoutumés succède depuis plus de quinze jours, une température humide et douce, qui n'est pas

moins phénoménale que les phenomènes ci-dessus signalés et dont l'influence est déjà trop marquée sur la végétation arborescente, si l'on considère surtout l'époque à laquelle nous nous trouvons.

En l'état, les semailles d'automne n'ont pas souffert; elles ne souffrent point encore, mais il est à désirer que le froid se fasse sentir, pour que tout rentre dans un état normal.

Ces renseignements échelonnés dès aujourd'hui, serviraient plus tard à justifier l'exiguité des récoltes obtenues, si, ce qu'à Dieu ne plaise, les causes perturbatrices de la marche de la végétation venaient à se prolonger démésurément.

Rapport sur les semailles du printemps, fait le 8 mai 1845, au nom de la même Commission.

Messieurs.

Les semailles du printemps reduites, dans notre localité, à fort peu de choses, ainsi qu'il a été dit dans des rapports précédents, se sont effectuées cette année, d'une manière opportune et tout à fait favorable. Les résultats l'ont été beaucoup moins qu'on pouvait l'espérer, à cause de l'excessive variation de la température, et des retards que la végétation en a éprouvés. Cet état insolite continue. La terre raffraichie par des pluies tardives, manque de chaleur, ce qui pourrait exercer une influence fâcheuse sur bien des produits autres que ceux confiés à la terre à l'époque du printemps, la seule à laquelle se rattache la demande fournie par l'autorité municipale de Marseille.

Rapport sur les produits agricoles de 1845, fait le 9 novembre 1845, à la Société de Statistique de Marseille, au nom de la même Commission.

Messieurs.

Il est toujours pénible d'avoir à fournir des renseignements peu favorables sur les recoltes des divers produits de la terre, lorsqu'il s'agit surtout de ceux de première nécessité, car avec des chiffres de diminution constatés par ces recherches, il faut bien admettre, malheureusement, un certain état de souffrance des populations, par suite du renchérissement des denrées.

Tel est le lot reservé, cette année, à votre Commission d'agriculture. Elle vient vous signaler, sur la demande de l'administration municipale, relative aux produits agricoles obtenus en 1845, un décroissement assez notable. Ces produits sont généralement demeurés au-dessous de la moyenne.

Le tableau comparatif qui vous fût fourni dans le temps par cette même Commission, permet de saisir, d'un seul coup d'œil, les différences de rendement qui existent entre les bonnes, moyennes et mauvaises années, en prenant toujours pour base les quantités semées par hectare, pour le froment, l'orge, le seigle et l'avoine, à l'époque d'automne, pour le maïs et les divers légumes secs à la saison du printemps.

Pour éviter de renvoyer à cet état comparatif, je vais avoir l'honneur de formuler en chiffres les divers rendements obtenus en 1845. Il importe de faire observer que

le nombre d'héctares ensemencés dans la banlieue de Marseille, ne peut plus être calculé d'après les anciens relevés du cadastre. Bien des parcelles arables ont été distraites de ce contingent, pour ceder la place à des constructions nouvelles, à l'ouverture de boulevards, au percé de communications pour le canal de Marseille et le chemin de fer.

Toutefois, le nombre d'hectares à déduire, n'étant pas officiellement établi, il faudra, jusqu'à nouvel ordre, s'en tenir aux errements suivis jusqu'à ce jour, sauf à tenir compte, mentalement, de la diminution opérée, en arrêtant le chiffre des produits.

Ainsi donc, le nombre des hectares en semences étant comme par le passé de ....

4,325,

et la décomposition de ce total, étant pour l'ensemence

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Si la distribution de la semence par hectare a eu lieu

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Si, dans les années moyennes, le rendement par hec

tare, n'est pas au dessus de:

5 hectolitres pour le blé,

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Le rendement de ces divers produits pour l'année 1845, qui a été bien au-dessous de la moyenne, sera bien inférieur pour le calcul en hectares au rendement moyen de 20,000 hectolitres pour le froment.

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On peut donc sans exagération le reduire à 18,000 hectolitres pour le froment et proportionnellement pour les autres espèces.

Les légumes secs, car il faut tenir pour très peu de chose la recolte du maïs, se sont maintenus dans de meilleures conditions.

La cause en est que les semailles de printemps ont été mieux favorisées que celles d'automne. Les semailles de cette dernière saison avaient été singulièrement contrariées par les influences atmosphériques. Le blé, l'orge, le seigle et l'avoine ont mal talé dans le cours de la végétation, et si les rares épis qui composaient les moissons n'avaient été nourris d'une manière convenable, la recolte de l'année 1845, aurait été l'une des plus mauvaises parmi celles que l'agriculture a pu depuis long-temps enregistrer.

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