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ANNEXES

I

ARREST DU PARLEMENT DE TOULOUSE (2 décembre 1669)

"Arrest par lequel Henry de Monfaucon qui se fait appeler abbé de Villars et qui passe pour l'auteur du Comte de Gabalis " et de "La Délicatesse" pour la défense du P. B (houhours) J (ésuite) a été condamné avec ses complices à être rompu tout vif et à expirer sur la roue et leur biens confisquez pour crimes d'assassin, mæurtre et incendie.

« Mœurtre commis par Gabriel, Louis, Henry, Pierre et Anne de Monfaucon et en plein chemin en la personne de feu Paul de Ferrovil, sœur de Montgaillard pour raison de quoy les dits et Pierre leur valet avoient été condamnés à la rouë par arrest du Parlement du Toulouse du 12 août 1862. Ce mœurtre n'étant pas capable d'assouvir leur rage, ils auraient fait tous leurs efforts pour assassiner Pierre de Ferrovil, chevalier de Montgaillard, fils de feu Paul et empescher la culture des biens dépendans de la terre de Montgaillard... De quoy le dit Ferrovil aurait porté plainte et fait informer d'authorité de nostre cour... Laquelle aurait par arrêt du 20 juin 1668

décerné décret de prise de corps contre les dits... et au lieu que le dit décrest devait les obliger à se contenir, il n'aurait servy qu'à augmenter leur rage et commettre un plus grand crime, ayant mis le feu au château du dit après avoir blessé à mort l'une des deux femmes qui gardoient iceluy... et mis le feu à tous les membres du dit château qui se seroient entièrement consommez avec tout ce qui étoit dedans...

« Les dits n'ayant pu être appréhendez, ils auraient esté criez et adjournez à trois briefs jours...

«Nostre cour a déclaré... et disant droit sur l'utilité d'iceux pour les cas résultans du procez et condamné les dits à estre délivrez ès mains de l'Exécuteur de Haute Justice, qui montez sur un tombereau ou charrette, ayant le hard au col, leur fera faire le cours accoutumé par les ruës et carrefours de la présente ville, les conduira à la place de Salin où sur un échaffaud qui sera à ses fins dressé, attachez en croix, leur brisera et rompra leurs bras, cuisses, jambes et reins, et ce fait, leurs corps seront mis et déposés sur des rouës la face tournée vers le ciel, pour y vivre tant qu'il plaira à Dieu, en peine et repentence de leurs méfaits et pour servir d'exemple et donner de la terreur aux méchans, leur déclare leurs biens acquis et confisquez, à qui de droit appartiendra, distrait la troisième partie d'iceux pour leurs femmes et enfans, s'ils en ont, desquels bien confisquez sera aussi distrait le solvable pour le non-solvable, la somme de six milles livres envers le dit Ferrovil.

« Commettons et députons le premier de nos juges pour faire mettre le présent arrest à éxécution figurativement... etc.»

II

MANUSCRIT

ATTRIBUÉ A

MONTFAUCON DE VILLARS

ET INTITULÉ

LIBER AUREUS CABALISTICUS, ASTRONOMICUS, CHIROMANTICUS ONOMANTICUS, FATIDICUS

Par le Comte GABALIS (sic)

Le manuscrit est un vergé du dix-huitième siècle d'une belle écriture et de format in-8°. Il a une reliure plein veau d'époque avec titre, lettres or; sur le dos : Comte Gabalis. Il comporte une centaine de pages dans lesquelles on a intercalé des gravures en tailledouce de livres contemporains on a eu soin toutefois de les colorer assez grossièrement en bleu, vert et or, de manière à recouvrir les exergues, cartouches, noms de peintres et graveurs et en dissimuler l'origine. Les portraits sont arbitrairement indiqués de cette manière, comme étant ceux d'Atlas, de Zoroastre et de Gabalis lui-même. La seule indication d'origine est marquée à la fin de l'ouvrage par ces abréviations

convaincre. Et je vous conseille de refermer son livre ou de n'en regarder que les figures. Mais si vous avez quelque foy pour les choses qui partent d'un rare et sublime esprit, apprenez par la suitte de ce discours qu'il nous a laissez comme il se faut servir de ce merveilleux ouvrage.... » (Suivent les explications pour se servir des tables divinatoires.) On trouve, sous une inscription en caractères cabalistiques, ce qui suit :

<< Traduction d'une épigramme composée en langue égyptienne par une Sylfe oriade intitulée : Phahym bick Garamith :

Toy qui veus pénétrer dans les plus hauts secretz
Apprens à bien user des célestes descrets,

Car il n'en est point dont le Sage

Ne puisse faire un bon usage :

Des ordres du destin, il faut tout endurer
Sans se plaindre et sans murmurer
Et de leur sage prévoyance

Attendre sans impatience

Le Bien qu'il nous font espérer.

III

OBSERVATIONS DE M. MÉNAGE

SUR LA LANGUE FRANÇAISE

(Claude Barbin, sur le second perron de la Sainte-Chapelle, 1676)

Extrait de la Préface

... « Le P. Bouhours a écrit (contre la première édition) avec une fureur indigne d'un prêtre et d'un religieux... Il m'a attaqué dans ma personne avec emportement... Il m'a diffamé dans toute l'Europe dans ce libelle. Les prestres de Jésus ont-ils tant de courous? Je n'ay donc point offensé le P. Bouhours en le nommant par son nom de guerre (Ménage fait allusion au livre des «Doutes proposés à Messieurs de l'Académie, par un gentilhomme de Province» (le P. Bouhours lui-même), mais je ne l'ay offensé en aucune chose. Et ce qu'il a dit à plusieurs personnes que je suis l'aggresseur, l'ayant offensé en le citant avecque Rabelais et avecque l'abbé de Villars est si ridicule que cette accusation ne mérite pas justification. Voicy l'endroit de mes observations dont il m'a fait un crime.

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