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nouart. -Portrait de M Madeleine Brohan, de la Comédie française, exposé en 1861. - Portrait de M. le marquis de Caumont la Force, exposé en 1861. Portrait de M. Tiby, attaché au ministère des affaires étrangères. Portrait de Me Céline Montaland.

1861. Charlotte Corday.

tableaux de M

Cybele et Amphitrite. Salon de 1861. Variantes des de Nadaillac. Rome, Gênes, Venise, Florence et Na

ples, peintures décoratives dans l'hôtel du duc de Galliera. - Bernerette, tête d'étude.

1862. Portrait de M. Jules Hémery. Portrait de M. Eugène Giraud. Salon de 1863. Portrait de M Jane Essler. - Portrait de M. Beurdeley. Portrait de M. de Vergés, ingénieur.

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Portrait de M Mahler.

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1863. La Vague et la Perle. Les Cinq Sens et les Quatre Saisons, modèles de tapisseries pour les Gobelins. - Portrait des deux enfants de M Mahler. Portrait du jeune Corrard. - Portrait d'Ambroise Baudry. trait de M. le duc de Mouchy. - Portrait de M. Tchikatcheff. de M Tchikatcheff. Portrait de M la comtesse Swyékowska. Portrait de Mr Groux. Portrait de M. Garnier.

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1864. Diane surprise, tableau fait à Rome.

-

- PorPortrait

Onze grandes copies d'aprés Michel

Ange, savoir: cinq Cariatides, Création d'Ève, figure de la Création d'Adam,
Zorobabel, Noé et ses fils, Judith, Éve.

Corrége. Pascuccia, étude.

Étude d'après la Danaé do

1865. Portrait de M. Donon. Décoration d'un salon de l'hôtel X, aux ChampsÉlysées, comprenant un plafond et six voussures; le plafond a 5 mètres

sur 4.

1866 et 1867. L'Opéra commencé.

1868. Copies des sept cartons de Raphel à Londres.

1869. Portrait de Ch. Garnier.

1871. Portrait d'Ed. About.

- Portrait de M. Massion. - Portrait de M. Massion.

Portrait de Ma Chessé. Portrait de M** Cézard.

1873. Portrait du jeune Christian Garnier. Portrait de Karl Beulė. - Por

trait de Suzanne About.

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1874. Opéra terminé. — La décoration du foyer: 1° un grand plafond central de 14 mètres sur 6; 2° deux plafonds de forme ovale de 6 mètres sur 4; 3' deux grandes voussures de 950 sur 4, et dix autres voussures de 450 sur 4 mètres; 4 les Muses, hauteur 3 mètres sur 1 50 de largeur: 50 dix médaillons, composés de groupes d'enfants, hauteur 2 mẻtres, largeur 1" 50.

1875 et 1876. Portrait de M" Denière. — Portrait de M. Hoschedé. - Portrait du général de Montauban. Portraits de Ms Donon. - Portrait de M** Crémieu. Portraits de M. et Mm Bréton-Hachette.- Portrait de M BoPortrait de Me Blanche Hoschedé. Portrait du jeune Portrait de M. Eugène Guillaume, directeur de l'École des

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Ce catalogue, dans sa sécheresse apparente, est une biographie complète, car Paul Baudry n'a vécu que pour peindre, et l'on peut dire que

son existence se confond avec ses travaux. C'est en copiant onze fresques de Michel-Ange et la Danaé du Corrége qu'il prépare dès 1864 sa décoration de l'Opéra. Quatre ans après, il éprouve un peu de fatigue et, pour se reposer, il va à Londres copier les sept fameux cartons de Raphaël. La grande œuvre achevée en 1874, il se délasse en peignant huit ou dix portraits, dont l'un, le Général de Montauban, a l'importance d'un tableau d'histoire. Cette absorption de l'homme par le travail est si complète que, durant de longues années, le peintre n'a pas eu d'autre domicile qu'un petit coin du nouvel Opéra, près de la coupole qui lui servait d'atelier. L'humidité de ces gros murs de pierres était si pénétrante qu'il devait s'enrouler dans une couverture de laine avant de se glisser entre ses draps; mais il se consolait en pensant qu'il pourrait se lever au petit jour et commencer son travail à la même heure que les maçons de l'ami Garnier.

Les sollicitations des amateurs et des marchands l'ont poursuivi sans aucun succès depuis l'Exposition de 1857; il n'a jamais voulu travailler sur commande. Le monde ne lui a pas ménagé les séductions; il n'est sorti de sa retraite que contraint et forcé, quoiqu'il aime la bonne compagnie et qu'il y tienne son rang mieux que personne. On peut dire que les distinctions les plus enviées sont venues au devant de lui sans qu'il y songeât. Un jour, qu'il se reposait, en courant la Grèce et l'Egypte, on l'a fait commandeur de la Légion d'honneur; une autre fois, l'Académie des Beaux-Arts l'a élu, tandis qu'il étudiait je ne sais quel vieux maître en Italie.

A un ami qui lui offrait la main d'une riche héritière, il répondit, en montrant son atelier encombré de châssis immenses : « Où prendrais-je le temps de me marier? Et ne suis-je pas déjà en ménage avec deux femmes jalouses: la Solitude et la Peinture? »>

Voilà comment il est resté célibataire.

En revanche, il a trouvé le temps de marier ses sœurs et de les doter, et d'élever admirablement son jeune frère et filleul, Ambroise Baudry, qui est devenu un achitecte savant, original et hardi. Il a trouvé le temps de servir comme soldat en 1870, dans les compagnies de marche, tandis qu'Ambroise était simple pionnier du génie auxiliaire et maniait la pelle au plateau d'Avron, sous le feu des ennemis. Les leçons de patriotisme données par le modeste artisan de la Roche-sur-Yon n'ont pas été perdues; il a fait souche de bon Français. Si Paul Baudry ne relit pas Victoires et conquêtes et les Fastes de la monarchie française, il est peut-être de nous tous celui qui a le mieux étudié Joinville, Froissart et les autres chroniqueurs nationaux. Son éducation littéraire, qu'il a faite lui-même, ne laisse rien à désirer; il a le style d'un écrivain de profes

sion, avec un tour plus libre et une forme plus vive: l'éloge de Victor Schnetz, qu'il a lu à l'Académie, restera comme un des modèles du genre. Cent volumes choisis avec soin composent sa bibliothèque; l'histoire de France y entre au moins pour moitié. Depuis deux ou trois ans, il recherche les documents relatifs à Jeanne d'Arc, la grande Lorraine, dont il veut retracer la vie dans une suite de douze tableaux.

Il a loué à cette intention un grand atelier dans la rue Notre-Damedes-Champs, et c'est là qu'il s'est installé confortablement pour la première fois de sa vie. Une servante dévouée compose tout son domestique; la maison, fort hospitalière, est hantée par quelques vieux camarades. Le moindre impressionniste mène plus grand train que le chef incontesté de l'École française, et voulez-vous savoir pourquoi ?

Beaucoup de ses ouvrages ont été donnés à des amis, beaucoup d'autres, et des plus importants, se sont payés à des prix dérisoires. Je crois me souvenir qu'en 1874, après son grand travail du foyer de l'Opéra, Baudry avait 6,000 francs de rente. C'est la moralité de cette courte biographie.

Notre compatriote M. C. Robinot-Bertrand publie, à Paris, chez l'éditeur A. Lemerre, et, à Nantes, chez M. Morel, un roman, les Songères, dont nous nous proposons de rendre compte.

Nous rendrons compte également du volume récent de notre collaborateur M. l'abbé du Tressay: Dix pièces dramatiques, à l'usage des cercles d'ouvriers, colléges, salons, etc.

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CHRONIQUE

SOMMAIRE.

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La découverte de M. René Kerviler dans le bassin de Penhouët. Une lecture de M. Jules de la Gournerie à l'Institut. — MM. Delaunay et Baudry, membres du Conseil supérieur des Beaux-Arts. Paul et Virginie, grand opéra de M. Victor Massé. — M. le marquis de Lambilly. Me la Supérieure de l'Hôtel-Dieu de Nantes.

Nous avons mentionné récem nent, dans notre compte rendu du Congrès de Vitré, le titre d'un mémoire de M. René Kerviler, au sujet de sa découverte d'un port préhistorique de l'àge du bronze, dans les fouilles qu'il exécute pour la construction du gigantesque bassin à flot de Penhouët à Saint-Nazaire. Cette découverte préoccupe en ce moment tout le monde savant, à cause d'un nouvel incident qui permis à M. Kerviler de déterminer, d'une manière à peu près précise, l'âge de ce port, de l'âge du bronze. Cela renverse tous les systèmes des archéologues à idées préconçues qui cherchent à classer, d'une façon pour ainsi dire stratigraphique ou géologique, les diverses phases de l'histoire ancienne de l'homme, et qui affirment impérativement que, lorsqu'on trouve une station de l'âge du bronze, il est certain qu'elle remonte à une antiquité très-reculée, voire antédiluvienne. Comme si, à notre époque, les populations sauvages de l'Océanie ne se servaient pas d'armes fabriquées par eux et tout à fait analogues aux armes préhistoriques.

Or, à deux mètres au dessus de la couche qui renferme les objets de l'âge du bronze, M. Kerviler vient d'en rencontrer une qui contient des objets incontestablement gallo-romains, et, en particulier, une pièce de monnaie du César Tétricus, qui vivait au IIIe siècle. Il en résulte que les cinq mètres de vase supérieure de l'anse de Penhouët ont mis seize cents ans à se former ce qui donne 30 centimètres de hauteur par siècle; et par conséquent, on ne peut faire remonter les couches de l'àge du bronze, parmi lesquelles a été trouvé un crâne identique à ceux de l'âge de la pierre polic, à plus de cinq cents ans avant l'ère chrétienne.

TOME XL (X DE LA 40 SÉRIE.)

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Cette argumentation est irréfutable, et ses conséquences, au point de vue historique, sont capitales. Elle démontrent qu'en Gaule, l'âge du bronze est contemporain des périodes historiques, et cela vient confirmer les prévisions du beau livre sur les Celtes et les Gaulois de M. Alexandre Bertrand, le savant conservateur du musée national de Saint-Germain et notre compatriote, livre dont nous rendrons compte avant peu.

L'Institut a tenu, le 25 octobre dernier, sa séance annuelle des cinq Académies. Parmi les lectures qui ont été faites, les journaux citent un mémoire de M. Jules de la Gournerie, de l'Académie des Sciences, sur la première contestation entre les Académiciens envoyés au Pérou, dans le XVIIIe siècle, pour les opérations relatives à la détermination de la figure de la terre. Nous reproduirons, dans notre prochaine livraison, le travail de notre savant compatriote. On a entendu, en outre, une dissertation de M. Bréal, de l'Académie des Inscriptions, sur les racines des langues indo-européennes, une étude de M. Cuvillier-Fleury, de l'Académie française, intitulée Un libre-penseur dans le grand monde, et un examen critique, par M. Gruyer, de l'Académie des Beaux-Arts, des portraits de Raphaël peints par lui-même.

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MM. Elie Delaunay et Paul Baudry viennent d'être nommés membres du conseil supérieur des beaux-arts; de plus, ce dernier a été nommé par le ministre de l'instruction publique membre de la commission de la manufacture des Gobelins. Notre collaborateur, M. Charles Marionneau, a reçu de M. de Chennevières, directeur des Beaux-Arts, la mission de dresser l'inventaire des œuvres artistiques que renferment les églises de Nantes.

-- Un autre de nos compatriotes, M. Victor Massé — né à Lorient en 1822 a remporté ces jours-ci, au Théâtre Lyrique de Paris, un éclatant succès, avec un grand opéra en trois actes, Paul et Virginie, qui deviendra promptement populaire. Ce qu'il faut penser de cette œuvre, demandonsle au critique très-autorisé de la Liberté, M. Victorin Joncières, auteur lui-même d'un opéra fort applaudi, Dimitri, dont M. Henri de Bornier a écrit le livret.

< Voilà seize ans que M. Victor Massé commençait la partition de Paul et Virginie, presque au même moment que naissait Mlle Cécile Ritter, destinée à représenter l'héroïne de l'ouvrage. On le voit, il faut quelquefois aussi longtemps à un compositeur pour écrire et faire jouer un opéra, qu'à une enfant, pour devenir une jeune fille et une cantatrice de talent.. C'est évidemment l'oeuvre la plus complète et la plus inspirée qu'il ait produite. Sans renoncer aux qualités charmantes qui l'ont placé dès ses débuts parmi les compositeurs français les plus mélodiques, M. Victor Massé a apporté dans sa nouvelle partition un soin et une recherche qui

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