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les droits généraux sur les ma-i tières premières. Trad. de l'angl. sur les tarifs publiés à New-York par Campbell et Lyon. in-8. Chez H. Bossange.

Rudiment de la comptabilité commerciale, ou Dialogues didactiques sur le commerce, etc. Par P. Legret. 2o édition. in-8. Chez Mather. 8 fr.

TROISIEME CLASSE..

HISTOIRE.

Mémoires du duc de Rovigo, pour servir à l'Histoire de l'empereur Napoléon 8 vol. in-8. Chez A., Bossange. (Voyez le cahier précédent).

Second article.

L'utilité et le grand mérite do ces , mémoires, c'est d'offrir, réunis dans un seul ouvrage, les prodigieux et innombrables événemens qui constituent l'histoire de Napoléon. On n'est plus forcé de rechercher dans mille volumes un fait qn'on veut éclaircir M. le duc de Rovigo a tout recueilli avec soin, il a tout classé et placé dans le plus bel ordie; il ne reste qu'à admirer avec lui ou à blâmer avec ses critiques. Nous n'avons pas la présomption de nous constituer arbitres d'un pareil différend; notre feuille se refuse à une discussion qui demanderait un gros livre; nous nous bornerons à quelques observations impartiales. Nous proclamons Napoléon le plus grand capitaine des temps passés, présens et futurs, et M. le duc de Rovigo le sujet le plus fidèle, le plus dévoué et le plus constant. Bonaparte et Savary sont, sous ces deux rapports, des personnages extraordinaires. Pourquoi la passion de M. le duc de Rovigo pour son souverain n'a-t-elle pas été l'unique sentiment qui l'a inspiré? sans la mal.

heureuse fatalité qui le force à se justifier, il aurait moins parlé de lui-même, il fût revenu moins souvent sur les mêmes sujets, il aurait moins hasardé sans preuve, et raisonnaut de sang-froid, il aurait raisonné plus juste et écrit sans colère. L'auteur avoue qu'il ne connaît rien à la révolution; nous ne nous occuperous donc pas des premiers volumes qui rappellent ces temps désastreux qui le virent apparaître comme aide-decamp du général Desaix, alors commandant les avant-postes de l'armée du Rhin, sous les ordres du général en chef. Lorsque la France victorieuse avait chassé l'étranger de son territoire', et occupait une partie du sien, parvenu à l'âge de raison, M. Savary devait traiter avec plus de bienveillance les représentans du peuple aux armées, ces avocats qui avaient au moins de mé rite de tirer des rangs, sans consulter leur origine et leur état antérieur, Jourdan, Moreau, Pichegru, Hoche, Masséna, Desaix, Beaupuy, Saint-Cyr, Dubayet, Kléber, Decaen, Levasseur, Legrand, Lefèvre, Davoust, Ney, Bonaparte lui-même, et cette multitudo de braves dont les noms sont devenus européens, et qui n'avaient pas eu besoin des leçons de Napoléon pour que la Convention nationale pût, dès-lors, présenter au monde l'immense résultat d'un patriotisme commun à tous, la victoire sur la terreur, la paix avec les

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Bourbons d'Espagne et de Naples, avec l'Allemagne, la Prusse, la Vendée, et cette constitution de l'an viit, si préférable, sous tant de rapports à celle de 1791 et toutes celles improvisées depuis. Sans rappeler ni Toulon ni vendémiaire, c'est au Directoire que Dubayet présente Bonaparte pour remplacer Scherer en Italie . Ce jeune homme, dit-il, est l'amant de la gloire, il obtiendra de grands succès, mais veillez sur son ambition. Après des campagnes dont on ne peut lire l'histoire sans admiration, l'Autriche est forcée à la paix; le héros, impatient du repos, veut aller soumettre l'Egypte; le Directoire lui confie quarante mille hommes de vieilles troupes, nos premiers généraux, une flotte redoutable, un matériel immense et les fonds nécessaires. On connaît le résultat de cette brillante expédition, qui éleva la gloire des armées françaises à la hauteur et à la durée des pyramides. Cependant le général revint seul, quand Masséna triomphait à Zuric; il revint seul demander au Directoire, son créateur, ce qu'il avait fait de nos armées,etc. « Au 18 brumaire, la France était mal gouvernée, Bonaparte était l'homme nécessaire; il fallait abolir la cons titution et tuer la république. Tel n'était pas le sentiment de Jourdan, de Bernadotte, ni de Moreau lui-même, ni de la majorité de la capitale et de lá France. Mais le héros criait vive la rẻpublique, il faisait mille sérmens à lá constitution, et les directeurs étaient des vieillards, des visionnaires ou des lâches. Bonaparte se fit donc consul, premier consul, consulà vie, empereur. M. le duc de Rovigo prétend que ces changemens successifs ont été nécessités par les circonstances: ce sont les circonstances qui forcent lè voleur à assassiner. Enfin, consul et empereur, nous ne voulons pas le suivre dans presque toutes les parties du globe, nous aimons mienx accorder à M. de Rovigo que Napoléon a toujours été l'ami sincère de la liberté et de l'égalité, le protecteur du faible, qu'il fut bon,

humain, généreux, pacifiqué, ne đési rant, ne voulant rien pour lui ni pour les siens, mais tout pour la patrie, qu'il a gouvernée avec sagesse et modération, qu'il a élevée à l'apogée de la gloire et de la prospérité, aux dépens de ses ennemis humiliés et confondus... Si Bonapartea éprouvé des revers, c'est qu'il n'a pas été secondé ; s'il est tombé, c'est qu'il a été trahi. » Ces généraux malheureux ou ignorans, ces traîtres, M. le duc de Rovigo les désigne et les nomme avec une rare franchise. Cela prouverait que ceux qui survivent sont très-peu redoutables. Encore si les ennemis de Napoléon avaient machiné dans l'ombre; mais M. de Rovigo, son génie tutélaire, mais Bonaparte lui-même les connais. sait... Parlons seulement de M. de Talleyrand, dont la réputation est au-desșus de tout ce qu'on peut en dire. Après les désastres de Moscou, la conjuration ridicule de Mallet, et le jugement légal du général Dupont, auquel M. de Rovigo, moins qu'un autre, devait se permettre de donner le surnom de Baylem, l'empereur convoque un conseil privé (voyez le 8o vol.), il y propose la question de la paix ou de la guerre ; il veut que M. de Talleyrand parle le premier. Le diplomate, comme l'appelle M. le duc de Rovigo, sé prononce pour la paix; l'empereur veut savoir ses raisons : « C'est, dit-il, parcequ'il vous reste encore quelques lettres de change à tirer sur vos ennemis, et qu'un membre de la famille Wellesley pourrait peut-être vous imiter. Cet avis n'était pas d'un traître; il fut d'abord celui de presque tout le conseil; mais l'empereur, ap. prouvant le duc de Feltre qui prétendait qu'il se déshonorerait s'il cédait un seul village, la guerre fut décidée. Plus tard, quand tout est à peu près perdu, Napoleon propose à M. de Talleyrand le ministère des relations extérieures : c'était encore sa fortune qui l'inspirait! mais il y mit la condition qu'il rénoncerait à sa qualité de grand électeur. M. de Talleyrand refusa ; il voulait tinuer à faire partie intégrante du gou

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vernement; done il n'avait pas conçu l'idée de le renverser. Mais après une pareille proposition, M. de Talleyrand dut croire qu'il n'était plus ni ministrė ni grand électeur, inde ira. L'on ne voit pas que l'on ait pris des mesures pour contreminer ses trames souterraines... M. le duc de Rovigo prétend que M. de Talleyrand n'a pris le parti des Bourbons qu'en désespoir de cause. Ses raisonnemens très-concluans ne font rien contre les faits, et tout porte à croire que M. de Talleyrand avait fait ses conditions avec les Bourbons avant l'époque de la campagne de France. L'homme d'esprit avait oublié ses antécédens, il pensait qu'on aurait assez de jugement pour ne pas s'en souvenir. C'est bien le cas de rappeler que souvent les gens d'esprit se trompent. M. le duc de Rovigo se trompe encore, relativement à la guerre d'Espagne: M. de Talleyrand a pu travailler à renverser le trône des Bourbons d'Espagne, il est cependant constant qu'il a écrit à l'empereur, alors à Bayonne, d'éviter la guerre à tout prix; et Fouché lui-même, cette mouche du coche, que partout on rencontre, ce premier des traîtres, chargea le prince de Carency Lavoguyon, qu'il consultait souvent, de lui faire un mémoire sur les mœurs et le caractère des peuples de la Péninsule. Ce mémoire a été envoyé à l'empereur. M. de Rovigo sait que les conclusions étaient contre la guerre. M. de Talleyrand a trahi ouvertement l'empereur, n'importe à quelle époque. L'effet de ces trahisons prouve combien était fragile la base de cet empire gigantesque. Voyons actuellement l'affaire particulière de M. le duc de Rovigo; nous invitons le public à lire le chapitre intitule Supplement, toine V. Les preuves morales sont présentées avec un talent supérieur, uné logique admirable et dans un style entraînant. Elles sont accablantes, et M.de Talleyrand, M. Dalberg surtout, pourront difficilement en neutraliser les effets. Mais rien n'explique pourquoi M. de Rovigo se tenait à côté du président de

la commission de Vincennes... Malgré tout ce qui a été dit jusqu'ici dans l'intérêt de la défense, l'objection subsiste. On dit que ce supplément est de M. M***, de Toulouse; nous l'en félicitous. Cet ouvrage est parfaitement composé, il a obtenu un grand succès. Le style, dont quelques critiques ont relevé les négligences, était peut-être le seul qui` convint, il prouvé la conviction et l'abandon de l'auteur. En résultat, celui qui à Saint-Cloud démandait compte au conseil des Cinq cents de ce qu'on avait fait des ressources de la France, le protégé de la fortune, le favori de la victoire, le dieu Mars de M. de Pradt, celui qui disposait des empires, qui faisait et défaisait les rois, est mort seul, sur un rocher.

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sont devenus presque populaires en France, et cependant on ignore généralement par quels liens ces deux héros, dont les vers du Tasse et les récits des croisades ont immortalisé le souvenir, se rattachent à notre pays. Le silence presque absolu de nos historiens à l'égard de la famille de ces illustres chevaliers est d'autant plus injuste, que dans nos annales, si fécondes en nobles faits d'armes, et dans les fastes même du monde entier, on chercherait vainement un spectacle comparable à celui que nous offre cette famille durant le 11 siècle. Son histoire, qui tient du prodige, nous trouverait incrédules, si elle n'était racontée par ses ennemis vaincus, et si d'ailleurs d'héroïques exploits ne nous avaient appris récemment encore que rien ne fut jamais impossible à la valeur française. Une poignée de chevaliers quitte une de nos provinces, et vient fonder une petite ville dans les riches plaines de la Campanie; cette nouvelle colonie chasse les Grecs de la Pouille et des Calabres, envahit la Sicile, rejette dans les sables de la Libye les Arabes qui, depuis deux siècles, occupaient cette île, dépouille les Lombards des principautés de Capoue, de Salerne et de Bénévent, et s'empare des républiques d'Amalfi, de Sorrente et de Gaëte; bientôt elle passe en Grèce, et là, malgré les forces de l'empire d'Orient, réunies aux Vénitiens et aux Turcs, malgré les Allemands qui opéraient une diversion sur les frontières de la Pouille, envahit l'Epire entière, l'Illyrie, une partie de la Macédoine, la Thessalie et l'Acarnanie, et voit les fils, les gendres et les neveux de ses chefs, rallier les immortelles phalanges du Cid et les bannières saintes de Godefroi de Bouillon. Tel est le tableau presque magique que présentent les chroniques grecques, lombardes, arabes et françaises des 11 et 12° siècles. C'est en recherchant dans ces chroniques diverses les traits épars de cette grande scène historique, c'est en étudiant sur les lieux mêmes le théâtre

où tant de merveilleux exploits furent accomplis, que l'auteur s'est efforcé de combler une lacune dans nos annales, et de retracer une des plus glorieuses époques dont la France puisse s'e norgueillir. A cette époque se ratta chait également la renaissance des études en Europe. Les conquérans français contribuèrent puissamment par leurs encouragemens et leur exemple, à donner une salutaire impulsion à ce généreux mouvement des esprits. L'histoire littéraire de l'Italie, durant le 11° siècle, était donc le complément indispensable de l'Histoire des conquêtes des Normands dans ce pays. Elle forme la seconde partie de l'ouvrage que nous annonçons. (Prospectus).

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pour 1827, avec un Appendice contenant les actes publics, traités, notes diplomatiques, papiers d'Etat et tableaux statistiques, financiers, administratifs et nécrologiques; une chronique offrant les événemens les plus piquans, les causes les plus célèbres, etc.; et des notes pour servir à l'histoire des sciences, des lettres et des arts. Par C. L. Lesur. in-8. 1828. Chez Thoisniers-Desplaces. 12 fr.

Ce volume, qui est le dixième de la collection, se compose de près de mille pages, dont 336 en petit texte à deux colonnes. Ecrit avec des intentions droites, étranger à tout esprit de parti, de faction ou de coterie, composé dans une distribution claire et méthodique, de manière à y rendre les recherches faciles, cet ouvrage peut être regardé comme le recueil le plus complet de l'histoire moderne.

HISTOIRE MILITAIRE.

Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, depuis les temps les plus reculés jusques et compris la bataille de Navarin. Par une société de militaires et de gens de lettres. Seconde édition et seconde publication. in-8. avec cartes et gravures. Chez Panckoucke.

La première partie depuis les Gaulois jusqu'en 1792, aura 18 livraisons qui formeront 6 volumes. Il n'en a encore rien paru. La seconde partie, de 17921828, aura 85 livraisons qui formeront 28 volumes; il en paraît deux livraisons. L'ouvrage aura 152 portraits de généraux et toutes les cartes de la re édition. On promet une livraison tous les quinze jours. Il paraîtra alternativement une livraison de la re partie et trois livraisons de la seconde. Chaque livraison coûte 2 fr.

Histoire de la guerre de la Péninsule et dans le midi de la France, depuis l'année 1807 jusqu'à l'année 1814; publiée à Londres, par W. F. S. Napier, lieutenant-colonel. Traduction revue, corrigée et enrichie de notes par le lieutenant-général comte Mathieu Dumas, auteur du Précis des événemens militaires. 2 vol. in-8, Chez Treuttel et Würtz. 14 fr.

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L'auteur d'un ouvrage aussi important a judicieusement pensé que l'ordre et la clarté devaient marcher de front avec la connaissance parfaite du pays, des mœurs des habitans, et de tous les mouvemens stratégiqnes. Aussi, M. le colonel Napier a divisé son travail par livres, et les livres par chapitres. Le tome 1r contient trois livres, le 1er livre huit chapitres, le 2° six, le 3e cinq. Le tome second se compose du 4o livre en six chapitres, et d'un appendice de pièces, originales, pour la plupart inédites, sous 29 numéros. Les documens manuscrits marqués de la lettre S ont été confiés à l'auteur par M. le maréchal Soult. Et quand M. le géné ral Mathieu Dumas, que la postérité consultera quand elle cherchera la véritė, proclame que l'Histoire de la guerre de la Peninsule, publiée en Angleterre par le colonel Napier, lui a paru digne de prendre place parmi les premiers maté riaux qui doivent servir un jour, à tracer Je vaste tableau réservé au génie supérieur, qui n'apparaît que rarement dans le cours des siècles, nous ne pouvons nous refuser à la confiance que doit inspirer l'auteur. Ainsi écartant l'idée chagrine que tout le bien que M. Napier dit de Napoléon, toutes les fautes qu'il reproche aux Espagnols de tous les rangs, sont entrés dans son plan pour grossir les difficultés que le général Moore eut à surmonter, et pour exalter les sublimes conceptions de sir Arthur Wellesley, nous revenons franchement

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