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CINQUIÈME CLASSE.

MÉLANGES.

Mémoires et Souvenirs d'un Pair de France, ex membre du sénat conservateur. in-8. Chez Tenon. Tomes I et II. 15 fr.

L'ouvrage est divisé en 49 chapitres. Nous regrettons de ne pouvoir en donner qu'un léger aperçu. Chap. I. Des sein de l'auteur en écrivant ces memoires, qui embrassent un intervalle d'environ cinquante ans, depuis 1778 jusqu'en 1828. « Combien de volumes ne me faudrait-il pas écrire, dit l'au teur, si je voulais raconter tout ce que j'ai vu, et peindre tous les hommes cé-, lèbres avec lesquels je me suis troué en rapport! Dans la littérature, dans les arts, peut-être n'en est-il pas un seul qui me soit demeuré inconnu. J'esquisserai les portraits, les habitudes, les manières de bon nombre d'entre eux, à mesure que s'offrira l'occasion de les mettre en scène. Le portrai! que l'auteur fait de Voltaire mérite d'être mentionné : « Je me le figurais, dit-il, grand, beau dans sa vieillesse, ayant une mine respectable, et vêtu comme nous l'étions tous. Qu'on se représente mon désappointement lorsque je me trouvais en face moins d'un homme que d'un squelette, dont les os décharnés restaient encore couverts d'une peau noire et ridée; son visage était horriblement maigre; sa bouche paraissait fendue jusqu'aux oreilles, elle n'avait plus de dents, et un rire sardonique presque perpétuel habitait. sur ses lèvres pâles et minces; ses yeux lançaient des flammes; c'étaient deux diamans, deux escarboucles, resplendissantes; il y avait de tout dans ces yeux-là, du génie, de la finesse, de la

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Et le vendre ce qu'il s'estime.

- Chap. VI. La société avant 1789. Les mœurs, leurs désordres. Courtisanes.- Les évêques et les filles de Paris. Dans une requête des demoiselies, de Paris au baron de Breteuil, secrétaire d'état et ministre du clergé, on remarque les phrases suivantes : Monsei gneur, dans l'excès de notre désespoir, nous venons nous jeter à vos genoux et implorer votre pitié, ou plutôt votre justice; nous venons en appeler de vous-même à vous-même. Sans le vouloir, et croyant opérer le bien, vous avez surpris la religion du roi par votre lettre circulaire du 16 octobre dernier, portant à tous les prélats du royaume l'ordre de sortir promptement de Paris, de se rendre dans leurs diocèses respectifs, et d'y résider à l'avenir constamment sans jamais les quitter que

pour nécessité absolue..... Nos plus grands profits, nos revenus les plus clairs sont dus au clergé. On estime les richesses du clergé en France à cent vingt millions de rente; eh bien! la moitié peut-être nous en passe par les mains, et revient sans cesse dans celles du gou. vernement par toutes les ressources qu'a imaginées la fiscalité. En exilant les évêques de Paris, vous arrêtez toutà-coup cette circulation, non seulement par rapport à eux, mais par rapport à la foule de grands vicaires, de secré taires, d'abbés, de clercs qu'ils entraînaient à leur suite, etc., etc. » L'auteur ajoute Aujourd'hui le clergé, au moyen de la régularité des mœurs en général, n'est pas exposé à de pareils outrages, et les filles publiques sont tellement tombées dans la boue, que l'on ne songerait pas à les en relever, pour leur faire jouer un rôle quelconque, dans des écrits destinés à la bonne compagnie. Chap. VII. Madame de Gentis. (Le portrait que l'auteur fait de la comtesse n'est pas flatté).-Le prince de Nassau. Le prince de Ligne.— Robespierre en 1785. (L'auteur possède ses mémoires écrits par lui-même ; il se propose de les publier).- Caithava.Le prince de Montbarrey. (L'auteur ne dit pas grand bien ni de sa personne, ni de ses mémoires, qui ont paru dernièrement). Chap. VIII. Un mot sur les arts. Vien. Renaud. Robert. Peyron. Ménageot. Demarne. David. « Ce fut David, et non Vien, dit l'auteur, qui ramena l'art à ses principes véritables; c'est à lui, c'est à Drouais, son ami plus encore qué son élève, que l'on doit ce grand changement. Cette révolution commençait en 1785, David venait d'exposer au salon son admirable Serment des Horaces. Il faut avoir vu ce chef-d'œuvre au milieu des productions des peintres de cette époque, pour pouvoir se faire une idée de son extrême supériorité; c'est comme si aujourd'hui le Léonidas apparaissait dans une exposition où seraient réunis deux ou trois cents tableaux échappés aux

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pinceaux extravagans. des Delacroix, des Saint-Evre, des Champmartin et autres disciples de cette seconde école de mauvais goût... David a dit avec vérité : « L'artiste ne doit jamais rien placer sur la toile s'il ne l'a pas devant les yeux; je ne peindrais pas de mémoire un manche à balai. » C'est en ne s'écartant jamais de cette maxime, qu'il parvint au degré d'élévation où il s'est maintenu jusqu'à sa mort. — Madame Lebrun. Les pastilles et les billets de caisse. La comtesse Du Barri. Procès du collier. - L'abbé Georget. Le prince de Soubise. - Chap. IX. MONSIEUR est peu aimé. On l'accuse d'intriguer au préjudice de la reine et des Maenfans du roi. Les Polignao. dame de Staël. Le marquis de Langle. On trouvera plaisant l'aveu du marquis de Langle, auteur d'un Voyage en Espagne qui fut brûlé par ordre du parlement. Lorsque l'auteur lui exprimait ses regrets à l'occasion de cette mesure acerbe: « La guerre, dit-il, ne me convenait pas, le bruit du canon ne plaît pas à mon oreille d'un autre côté, n'a pas à la vérité du génie qui veut; mais il est facile à tout homme qui a le sens commun, un tant soit peu d'esprit et de la philosophie, de faire un livre piquant, malin, propre à faire crier les sots et les hypocrites, c'est le parti que j'ai pris. Il m'est venu dans l'idée de faire un voyage en Espagne; j'ai calculé la somme qu'il m'en coûterait, et pour l'épargner, j'ai écrit mon livre sans sortir de l'appartement que j'oc cupe rue de la Sourdière; mon voyage a eu du succès, mon but est rempli; que vous en semble? » Chap. X. Méhut. Madame Simon Candeithe. Retif de la Bretonne et son registre Chap. XI. Galanterie du Débuts de Talma et de madame de Saint-Aubin. Beaumarchais. Beaumarchais servait ses amis avec zèle, aussi avait-il des amis qui lui étaient dévoués. Il se conduisait d'après une maxime qu'il répétait souvent : « L'amitié n'est pas une sinécure; on ne peut

d'amis. clergé.

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rester les bras croisés en face de ses amis. » Chap. XII. Procès intenté par Lingut au duc d'Aiguillon. - Mot sanglant de M. de La Chatotais contre ce dernier. Le duc d'Aiguillon, au combat de Saint-Vaast, loin de poursuivre les Anglais débarqués s'était mis à couvert de la fusillade dans un moulin un flatteur osait dire que dans cette circonstance le duc s'était couvert de gloire: « De gloire! répliqua La Chalotais; dites donc de farine! » Modes de l'époque; les coiffures des femmes, les boutons et les gilets des hommes. Les jeunes gens d'alors. Après avoir tracé le tableau de la frivolité de la jeunesse à cette époque, l'auteur s'écrie: : « Je ne conçois pas comment un homme qui a vécù autrefois ose se permettre de comparer les deux époques, et de donner la préférence à celle-là pour moi, je conviens avec humilité que nos enfans valent mieux que nous! - Etat de la France. Nécessité d'une révolution. Convocation des notables. - Chap. XIII. Nombre des notables composant chaque bureau. Discours du comte d'Artois et de Monsieur. -Chap. XIV. Clôture de l'assemblée des notables. Chap. XV. Maîtresses du prince de Montbarrey. Le parlement de Paris demande les états-généraux. Exaspération du peuple contre la reine.· Chap. XVI. Prévention des Parisiens contre le comte d'Artois.· Louis XVI et Monsieur. - Chap. XVII. Le roi refuse un ministre courtisan. Quels étaient ceux qu'on voulait lui imposer.-Dispcsitions hostiles de Robespierre.-L'abbé Maury. Ses galanteries.-Chap. XVIII. Ignorance et morgue de la noblesse de province.. Mirabeau. Chap. XIX. Procession des états-généraux. Position des trois ordres. Chap. XX. Robespierre en 1789. Boissy d'Anglas, Lanjuinais, le comte de Montlosier, etc. - Mot du roi sur Monsieur.— Entrevue de Monsieur et de Mirabeau. Le roi, qui on avait toujours inspiré des préventions contre Monsieur, disait un jour à M. de Malesherbes : « Je gage qu'un

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livre manque dans la bibliothèque de mon frère. Lequel, sire? - Machiavel; il n'en a pas besoin, il doit le savoir par cœur. »Dans une conversation entre Monsieur et Mirabeau, Monsieur eut l'air d'être profondément indifférent à tout ce qui pouvait arriver. « Je ne puis qu'être soumis,» répéta-t-il à diverses reprises. -« Monsieur le comte, lui dit Mirabeau avec une respectueuse gaîté, vous me parlerez tant de votre soumission que vous me forcerez à croire que vous craignez d'y manquer. » -Chap. XXI. Le tiers état se constitue assemblée nationale. - Serment du jeu de paume. Chap. XXII. Préludes de la séance royale. Discours du roi et concessions qu'il fait à la nation. - Chap. XXIII. Mathieu de Montmorency (depuis congréganiste et sous l'influence des jésuites). Une dame, en apprenant la conversion du duc, disait de lui: « Mathieu, après avoir abandonné sa noblesse terrestre, veut se faire anoblir dans le ciel; il sera là un parvenu, et le premier de son nom, tandis qu'il a été parmi nous le dernier de son antique race. D - Scène qui décide le renvoi des ministres. Le 14 juillet. Chap. XXIV. Louis XVI vient à l'assemblċe nationale. Discours du roi. — L'émigration. - Causes dernières de la révolution. Fin du tome premier.

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Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Prix proposés pour 1829, 1830, 1851 et 1852. —l'our 1829: Pour la déconverte d'un métal ou alliage moins oxidable que le fer et l'acier, propre à être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires. Pour la dessication des viandes. Pour la description détaillée des meilleurs procedés d'industrie manufacturière, qui ont été ou qui pourraient être exercés par les habitans des campagnes. Pour la construction d'un moulin propre à nettoyer le sarrasin. Pour l'importation en France et la culture des plantes utiles à l'agriculture, aux arts et aux manufactures. I cur 1850: Pour la conservation de la glace. Pour la plantation des terrains en pente. Pour la determination des effets de la chaux employée comme engrais. Pour l'introduction des puits artésiens dans un pays où ces sortes de puits n'existent pas.-Pour 1831 : Pour la construction d'un moulin propre à écraser les légumes secs. Pour l'établissement de sucreries de betteraves sur les exploitations rurales. Pour 1832 Pour le peignage du lin par machines, Pour les meilleurs procédés propres à remplacer le rouissage du chanvre et du lin. Pour la culture du pin du Nord, du pin d'Ecosse, du pin Lariejo et du mélèze. En tout 14 prix.

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ANNONCES.

Souscription aux OEuvres complètes de Bourdaloue, 16 vol.. in-8., de Massillon, 13 vol. in-8., en tout 29 vol. à 3 fr. 50 c. imprimés avec le plus grand luxe typographique. Prix des deux ouvrages réunis, 101 fr. 50 c. rendus franc de port tant à Paris que dans les départemens.

On sera libre de demander séparément l'un on l'autre de ces deux ouvrages. Ces éditions, supérieures à toutes celles qui existent, sont ornées d'un portrait gravé par Devéria, et imprimées sur papier superfin l'Annonay. Ces ouvrages étant terminés, les expéditions peuvent être faites sitôt la demande reçue. On souscrit chez Méquignon Havard et comp.

Grand et nouvel Atlas universelde géographie ancienne et moderne de toutes les parties du monde, composé de trente cartes sur grand-colombier, et à plus grand point, conséquemment, que tous ceux qui furent publiés jusqu'à ce jour; dessinées par A. R. Fremin, et autres géographes attachés au dépôt de la guerre. Présenté à l'Académie française, par L. H. Berthe, graveur-éditeur, rue Saint-Jacques, n. 41.

Dans un moment où l'étude de la géographie se répand plus que jamais, on doit recevoir avec intérêt la publication d'un nouvel atlas, rédigé à un plus grand point que ceux qui ont été publiés jusqu'ici. Cette science si importante, dont l'étude était si aride, est devenue fort agréable depuis que MM. Malte Brun et Bory de Saint-Vincent en ont écrit d'une manière à la fois si utile et si intéressante. Les matériaux abondent pour perfectionner ce grand atlas, et M. Berthe a soin de recueillir

tous les renseignemens utiles à son travail : les plus habiles professeurs le se-、 condent, et tout ce qu'il est récessaire de connaître s'y trouvera réuni. Les montagnes n'y seront pas jetées au hasard; on n'en verra qu'où l'on sait qu'il en existe réellement; l'on ne mettra que le nom des lieux utiles à l'intelligence de l'histoire, avec l'indication des empires et royaumes, et des curio sités les plus remarquables du globe.

Cet atlas sera publié en dix livraisons de trois cartes chacune, sur papier grand colombier, coloriées avec soin. Les premières livraisons sont en vente; elles se composent de la mappemonde, de l'Europe en deux feuilles, de l'Amé rique méridionale et septentrionale, et des royaumes d'Espagne et Portugal, France, Allemagne et Asie; et les autres paraîtront de mois en mois. Prix de souscription pour chaque livraison de trois cartes, 10 fr.

Vues sur le protestantisme en France. Par J. L. S. Vincent, l'un des pasteurs de l'église réformée de Nîmes. 2 vol in-8. Nimes. Paris, chez Treuttel et Würtz. 9 fr.

L'auteur de cet ouvrage a voulu y exposer ses opinions sur l'état actuel du protestantisme en France, et sur l'avenir qui l'attend. Il l'envisage dans ses principes, dans sa situation extérieure, et dans quelques-unes des circonstan ces, soit d'idées, soit de faits qui penvent influer sur lui. Quelque opinion que l'on se forme de l'exécution, l'auteur espère qu'il n'y en aura qu'une sur la franchise qui a dicté l'ouvrage; car il a la conscience d'avoir toujours parlé suivant les convictions de son esprit et de son cœur. Le sujet est propre à exciter un légitime intérêt.

Dictionnaire raisonné des ravines allemandes. Par W. Suckau, professeur de S. A. R. Mgr le duc de Bordeaux.

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