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lin dépendant de la dicte seigneurie de Saint-Auvent, pour raison de quoy ils seraient condamnés dans l'intérêt des seigneurs et dames de Saint-Auvent daller faire moudre leurs grains au moulin Au-Petit comme estant suffisant au fief et en la contrée coutumière, lequel dict moulin est et sera en l'état requis par la coutume du Poitou. » Et elle demandait les dommages-intérêts de droit aux dits habitants pour s'en être distraits depuis trois ans et quatre mois, compris le jour que le dit Teste exploite le dit moulin pour le seigneur et dame de Saint-Auvent.

Les habitants du Grand-Vedeix intimés, dont on se disputait la clientèle, s'en rapportaient à la décision des juges. Quant à ceux de la Tronchèze, ils manifestaient leur préférence pour le moulin de la Ribière-Jalade.

Enfin les consorts Chézemartin et Londeix introduisaient une demande incidente tendant à la réduction d'une rente de trente setiers seigle, huit pintes d'huile et quatre poulets qu'ils payaient, comme détenteurs du moulin de la Ribière, au sieur Périgord, marchand.

Le nombre des citations, significations, cédules, appointements énumérés est inouï. Les premiers actes de procédure commencèrent au mois d'avril 1748 et ce ne fut que le 3 août 1750 que les juges de Montmorillon prononcèrent le jugement suivant :

«Avons dit et disons qu'il a esté mal jugé par les appointemens et sentance des 31 janvier et 21 février 1748, bien appelé, émendant, ayant égard à la prise de fait et cause des appellans de la demande formée par la dame comtesse de Saint Auvent et Teste son meusnier, contre Jean et Guillien Allegraud, Simon, Clément et autres habitans du village de la Tronchèze, descharge les dists Allegraud et autres de la condamnation contreux prononcée par la sentence du dict jour, 21 février 1748, et faisant droit sur l'appel interjetté par les appelants des dicts appointemens et sentance des dits jours 31 janvier et 21 février 1748, randus par le juge de SaintAuvant contre Etienne Allegraud, nottaire, Jean Décubes et autres habitans du village du Grand-Vedeix, descharge les dicts habitans de la condamnation contreux prononcée au proffit de la ditte dame et Teste, son meusnier, déboutte la ditte dame intimée et Teste, son meusnier de leur demande d'astreignabilité à son moulin de la Pouge Au-Petit et restitution du droit de mouture et amande. En conséquence avons maintenu et gardé les dits appelants dans le droit de contraindre les habitans du village de la Tronchèze et du Grand-Vedeix d'aller faire moudre leurs grains au moulin de la Ribière-Jallade appartenant aux appelants; et pour par les dits habitants du village du Grand-Vedeix setre distraits d'aller moudre

leurs grains au moulin, les avons condamnez de payer aux appelants le droit de mouture des dits grains dont ils fourniront déclaration, tant du nombre des dits grains que de la cessation d'y aller moudre dans un mois, sauf a estre blasmés un mois après; et faulte par les d. habitans du Grand-Vedeix de la donner dans le d. temps, permis aux appellants de la donner sauf a estre blasmés pour estre les dicts grains liquidez en la manière accoutumée; et condamne les d. habitans en l'amande coutumière et aux dépens à leur égard. Et faisant droit sur la demande incidente de Joseph Périgord, portée par sa requeste du 8 août 1749, condamne les d. appellants de passer titre en reconnaissance nouvelle dans un mois de la rente foncière de trente septiers seigle, mesure de Rochechouart, huit pintes d'huille et quatre poulets à luy due sur le moulin de la Ribière-Jallade, sinon que notre présente sentance vaudra titre et reconnaissance nouvelle et de luy en payer en deniers et quittances valables trois années d'arrérages eschus à la Notre-Dame de mars 1749, la dernière année en espèce et les autres suivant la liquidation qui en sera faitte suivant la manière accoutumée; condamne les d. appellants aux dépens de la demande incidente, renvoye le d. Périgord de la demande en garantie formée par les appellants Jacques Duclou, etc... en qualité de tuteur des enfants mineurs de Mathurin Duclou, de celle du dit Périgord et le dit Jean Claveau de la Borderie, de celle du dict Du Clou, et condamne la ditte dame de Saint-Auvent, au nom qu'elle agit et Teste, son meusnier, chacun à leur égard aux dépens, tant de la cause principalle que d'appel envers les appellants tant en demandant deffendant que de sommations, que de toutes les demandes en garantie fournies respectivement par les parties les uns envers les autres. Ce qui sera exécutté nonobstant opposition ou appellation quelconques faitles ou à faire et sans préjudice d'icelles et en cas d'appel par provision, sous caution quy sera par nous reçue, parties présentes ou dûment appellées.

» Signés L. Micheau, L. O. Ladmirault, Maurin, de la Vergne des Gaz, Goudon Delage.

>> Prononcé et mis au greffe le 3 août 1750.

» Epices 41 livres.

>> Le montant du coust de la présente sentance est de 3761. 10 s., sur laquelle somme a esté payé par les Chézemartin 120 1. par eux consignées, et le surplus qui est de 256 1. a esté payé par le sieur Jean Périgord, partie de Me Joseph Millet quy a levé la ditte sen

tance. >>>

(Extrait des archives départementales de la Vienne. Fonds de la sénéchaussée de Montmorillon. Liasse 164. Communication de M. P. TOUYERAS).

XIV. - Délibération des habitants de Bersac pour protester contre la suppression de l'abbaye de Grandmont, 28 novembre 1773.

Aujourd'hui vingt-huitième jour du mois de novembre, jour de dimanche, à l'issue de la grandmesse paroissiale, sont comparus Léonard Pachaud, sindic, Mr Jean-Baptiste-Philibert de Fondant, chevalier, seigneur de La Valade, les Forges, Me Léonard-François Mignot, ancien notaire royal et juge de Lage-Ponet, S François-André Mignot, bourgeois, St Louis Lescurat, bourgeois, Léonard Lescurat, sacristain, S Léonard Buisson, praticien, Léonard Champcommunal, Léonard Duverger, Silvain Mériguet, Pierre Lebur, Michel Jouany, François et Léger Marsat, François Monane, Martial Bourlaud, Léonard Lugaud, François Pachaud, Léonard Gatelet, Léonard Pasquelot, Léonard Garain le jeune, Martial Deshuraud, Jean Burlaud, Martial Pachaud, Martial Jouany, Martial Rigout, Léger Chambon, Léger Janisson, François Besgier, Jean Pernichaud, Jean Leycurra, Doucet Mériguet, François Marsac, François Devinou, Léonard Toulouse, Mathurin Vergnaud, Jean Goursaud, Léonar Marsac, Etienne Trasforet, Pierre Bidon, Léonard Béjard, Léonard Marsac, François Chezlemas, Pierre Lenoir, François Mazataud, Jean Burdon, Jean Matare, François Vergnaud, Mathurin Vergnaud, Pierre Vergnaud, Etienne Teliou et Jean Dufraisse, tous habitants. de la présente paroisse de Bersac, ici assemblés en sortant de la messe, lesquels nous ont exposé que depuis environ deux ans ils ont ouy dire que l'on voulait supprimer l'abbaye de Grandmont, voisine de la présente paroisse, pour la réunir au siège épiscopal de Limoges, ce qu'ils n'ont jamais pu se persuader. Cependant ils demeurent avertis que Monseigneur l'Evêque de Limoges poursuit très vivement cette réunion, à laquelle même plusieurs autres paroisses voisines ont déjà formé opposition. Et comme ils ont autant d'intérêt que personne à s'opposer à cette suppression et réunion, puisqu'ils ont dans tous les temps participé aux abondantes aumônes que cette abbaye a rependues dans le voisinage, surtout les trois années dernières; que d'ailleurs ils ont toujours été édifiés de la manière avec laquelle le service divin s'y est célébré et se célèbre encore par le s abbé et religieux de ladite abbaye; qu'il est encore de leur connaissance que lesdits religieux s'acquittent avec le plus grand zèle de tous les devoirs qui sont de leur état, soit en donnant des messes aux paroisses voisines quand Mr les curés sont malades ou absents, soit en instruisant et enseignant les enfants du lieu dudit Grandmont, qui est par luy-même considérable, soit enfin

en secourant les pauvres malades des environs, en leur fournissant des bouillons et autres choses nécessaires à leur rétablissement, secours qui sont de la dernière conséquence, surtout dans un pays aussi ingrat que celui-là et tous lesquels ainsi qu'une aumône générale qui se fait chaque année à ladite abbaye, le jour du jeudi saint, de plus de deux cents setiers de blé en pain, sans parler des anniversaires et autres prières qui y sont faites chaque jour pour les bienfaiteurs de l'Ordre de Grandmont, tout quoy serait assurément éteint, si malheureusement le bien de cette abbaye était réuni à l'évêché de Limoges, qui d'ailleurs est par luy-même suffisamment doté, puisqu'il jouit de quarante mille livres de revenu ainsi qu'il serait facile de l'établir. Ce qui prouve que cette réunion est aussi inutile au bien de l'église que de l'état, que la conservation des abbés et religieux de cette abbaye de Grandmont est nécessaire à tout le public, surtout aux pauvres habitants du lieu de Grandmont et paroisses voisines. En conséquence, pour en empêcher l'effet les susdits habitants donnent tout plein pouvoir au sieur Léonard Ducoudier, demeurant au bourg de Saint-Léger, notaire royal, de, pour eux et en leurs noms, se transporter au palais épiscopal de Limoges, ainsi qu'au séminaire de ladite ville, dire et déclarer de leur part tant à Monseigneur l'évêque de Limoges, qu'à tous autres qu'il appartiendra, que les exposants sont opposants, comme ils s'opposent par les présentes, sous le bon plaisir du Roy, le plus formellement à l'extinction et suppression de l'abbaye de Grandmont, et à l'union des revenus et des manses abbatiale et conventuelle de ladite abbaye au siège épiscopal de Limoges, pour les raisons qu'ils déduiront devant les cours qui doivent en connaître, et protester de leur part, comme ils protestent par le présent acte, de la nullité et inutilité de tout ce qui sera fait; s'il était passé outre audit acte d'opposition, même et par exprès d'interjetter appel comme d'abus dans la forme ordinaire, comme ils déclarent l'interjetter d'avance et en tant que besoin par les présentes de toutes bulles d'union, d'extinction et suppression, et de tout ce qui peut les précéder, s'en est ensuivi et pourrait ensuivre, et de relever incessamment ledit appel par devant Mrs les juges qui doivent en connaître, et pour raison de ladite opposition faire et signifier tous actes, dires, requis, observations et protestations qui seront nécessaires pour ladite opposition, promettant d'avouer le tout, et ne venir jamais contre directement ou indirectement aux peines de droit. Et plusieurs desdits habitants et nottamment ceux du village de Neychas, présente paroisse, dans le cas où il ne serait fait droit sur ladite opposition, ce qu'ils ne peuvent se persuader, ils requièrent que les anniversaires qu'ils doivent à ladite

abbaye soient acquittés dans l'église paroissiale de ce bourg, relativement à la volonté des fondateurs. Dont acte fait et passé audit bourg de Bersac, en Limousin, par devant le notaire royal soussigné, et en présence de s' Martial Morange, bourgeois habitant de la ville de Limoges, et François Terrier, journalier, demeurant au présent bourg, qui ont déclaré avec les susdits habitants ne savoir signer, de ce duement enquis, sauf susdit s Morange et les soussignés.

Pachaud, sindic. Mignot, Lebur, Defondant, Mignot, Léonard Buisson, L. Lescure, Duverger, Champcommunal, Lescurat, Morange, Mériguet, Ducoudier, notaire royal.

Controllé à Limoges le 28 novembre 1773, reçu dix sols, et pour les huit sols pour livre quatre sols.

(Communication de M. l'abbé A. Lecler).

BERIBAUD.

XV. Foi et hommage rendus par Messire Grégoire de Roulhac à Mme la marquise de Mirabeau. 1781.

Aujourdhuy dix-huitième jour du mois de septembre mille sept cent quatre-vingt un au château noble d'Aigueperse, paroisse de Saint-Bonnet-la-Rivière en Limozin, par devant nous Léonard Landry du Magadeau, avocat au parlement et notaire royal hérédittaire étably au bourg et paroisse de Saint-Hilaire Bonneval, sénéchaussée de Limoges, présens les témoins soussignés.

Est comparu Messire Grégoire de Roulhac, écuyer, conseiller du roy et son procureur au bureau des finances de la généralité de Limoges, y demeurant rue Pont-Hérisson, paroisse Saint-Micheldes-Lions.

Lequel en exécution des lettres patentes émanées de la grande chancellerie le vingt-huit avril mil sept cent soixante-dix-neuf, enregistrées en la cour sénéchalle de Limoges le vingt-sept juillet suivant, duement proclamées et affichées ou besoin a été, a dit se rendre audit lieu pour y faire son hommage lige à haute et puissante dame Marie Geneviève de Vassan, première baronne du Limousin à cause de sa baronie de Pierre-Buffière, vicomtesse de Saint-Mathieu, dame de Brie, Chéronnac et La Tournelle et autres lieux, épouse séparée de corps, de biens et d'habitation de haut et puissant seigneur Victor de Riquetty, marquis de Mirabeau, étant de présent en son château d'Aigueperse,

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