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l'appui de sa thèse, il a donné des textes forts probants extraits des lois et des historiens (1).

Dans notre périmètre, nous connaissons deux camps (2) et une motte appelée le Chatelas (Arnac); cette dernière, malgré cette dénomination, nous parait appartenir à l'époque féodale.

Le camp de Martinet (Arnac), appelé le camp de César, est placé sur la partie culminante d'un mamelon granitique; il mesure 130 mètres sur 135 mètres. Il était défendu par une levée de terre large à la base de 7 mètres et haute de 4 à 5 mètres; celle-ci n'était pas doublée par un fossé.

Commune de Cromac et vis-à-vis Lacroux, on voit une éminence qu'on désigne sous le nom de Chatelas et sur laquelle existent des traces de travaux de défense; cette éminence est isolée du reste du coteau par une coupure de 10 mètres de large taillée en plein granit; des trois autres côtés elle est protégée naturellement par l'escarpement de ses flancs. Après avoir franchi cette coupure, on se trouve dans un espace rectangulaire de 50 mètres sur 30 mètres où existe un bloc de maçonnerie; puis un nouveau fossé de 3 mètres se présente, derrière lequel on rencontre un second emplacement de 34 mètres sur 26 mètres, dont une partie est occupée par une éminence formée de pierres et de terre.

Une médaille de la XII légion y a été découverte vers 1840. Il est fort probable que nous nous trouvons en présence d'un de ses cantonnements.

A notre connaissance, deux autres médailles romaines ont été rencontrées dans le canton: G. Norbannus, à Lavaupot; C. Tétricus, à La Mazère.

Comme autres objets de cette époque rencontrés dans des fouilles, citons à La Mazère une tête d'homme en bronze et une

(1) De l'origine et de la destination des camps romains dils châtelliers en Gaule.

(2) L'abbé Joyeux a cru rencontrer les traces d'un autre camp vers Chéniant, à un kilomètre de Saint-Sulpice. Nous n'avons pu les retrouver. M. Grignard indique aussi dans son Dictionnaire topographique, au point de croisement du vieux chemin de Lussac à La Souterraine et de celui de La Villanger à Arnac « des excavations considérables qui ressemblent assez à des restes de fortifications ou retranchements munis de fossés toujours remplis d'une eau permanente ». La carte de l'état-major indique bien en ce point une sorte d'étang de forme carrée, actuellement il ne subsiste plus rien.

tête de femme en pierre blanche; un autel à Arnac conservé à Cluny (1); à Cheuget, un étui, une lance.

Les poteries exhumées sont en général grossières; à Virvalais, cependant, nous avons ramassé des fragments de vases en terre noire fine et de ces belles poteries rouges dites samiennes.

MOYEN AGE. -L'architecture religieuse de cette époque ne a pas laissé de monuments bien remarquables; quant à l'architecture civile, nous n'en connaissons pas d'exemple. Les rares châteaux qui existent encore ne remontent en effet qu'à la fin du xve siècle.

Les églises romanes (x-x11° siècles) se trouvent à Arnac, Cromac, Les Chézeaux.

Celle de Saint-Sulpice, démolie en 1848, appartenait aussi à ce style.

Saint-Georges est une église de transition.

Lussac est franchement ogival; la chapelle de Saint-Eutrope des Chézeaux, détruite à la Révolution, appartenait aussi à cette archilecture.

Mailhac, Jouac, Ménussac échappent à toute tentative de classification.

Toutes ces églises se ressentaient de la pauvreté du pays et leur architecture est sans caractère.

Celle d'Arnac est cependant intéressante par son système de défense; sans doute aù xive siècle, elle a subi de curieuses transformations qui l'ont mise en état de défense; des échauguettes ont été construites sur des pilliers et l'église, fortement appuyée par des contreforts, a été entourée par une ceinture de murailles. La porte fortifiée permettant l'accès à cette cour intérieure, restaurée il y a quelques années, donne à la place d'Arnac un aspect fort pittoresque.

Pareil système avait été, semble-t-il,' employé à Lussac pour défendre l'église aujourd'hui disparue.

Les premiers donjons du moyen âge s'élevaient sur des mottes

(1) Cet autel se trouve classé au musée de Cluny sous le n° 357; dessus on a placé un leo lupus rapporté des environs de la Souterraine par M. du Sommerard. A la suite on trouve trente-huit objets provenant des fouilles de Breth.

Nous devons à l'aimable obligeance de notre éminent compatriote et ami, le maître Carl Rosa, le dessin de ces deux objets qui accompagne notre travail.

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en terre; la motte du Chatelas, aujourd'hui détruite et qui mesurait 5 mètres de hauteur et 90 mètres de circonférence, semble avoir eu cette destination; elle se trouvait du reste dans une sorte de cuvette.

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RENAISSANCE ET TEMPS MODERNES. Le château de la Goutte-Bernard, dont la silhouette élégante se voit encore de fort loin, émergeant d'un fouillis de verdure, remonte à l'année 1480 environ.

Lubignac, dont une tour d'angle, sans doute le donjon, subsiste scule; Lavaupot, dont on ne voit plus que quelques pans de murs, étaient aussi de cette époque; ce dernier avait alors remplacé une forteresse sans doute détruite lors des guerres anglaises. SaintMartin, Le Seux, L'Age-Bernard, Jançay, Piégut, Lascroux, devaient être ses contemporains; leur plan du moins se rapprochait des deux premiers.

A Piégut, le château a été reconstruit au XVIIe siècle, mais les douves qui protégeaient le château féodal sont encore visibles.

Tous ces châteaux, forteresses en miniature, n'offraient du reste qu'un secours bien aléatoire en cas d'attaque; leur plan est en général un quadrilatère défendu par des tours aux angles; une douve tantôt sèche, tantôt remplie d'eau, double les murailles extérieures. Presque toujours un étang se trouve au pied du château.

Pour la période Louis XIII, signalons le petit castel des Chézeaux avec ses tourelles en poivrière et son donjon machicoulisé qui porte la date 1613.

A Jouac, indiquons l'amusant expédient employé à une époque indéterminée, mais pas bien ancienne, pour doter l'église d'un clocher l'architecte ingénieux, constatant que les murs ne pouvaient supporter une charge quelconque, a tourné la difficulté en construisant à l'intérieur une tour ronde qui traverse la toiture et donne l'illusion d'un clocher.

Pour les temps modernes, nous citerons la construction, en 1850, de l'église de Saint-Sulpice dans le style du xe siècle, celle des châteaux de la Vozelle, la Borderie, le Peu de Jouac et Lascroux.

En outre, des groupes scolaires importants ont été édifiés à Saint-Sulpice, Lussac, Boismandé, Jouac, Mailhac, Saint-Martin.

MOBILIER DES ÉGLISES. L'intérieur de nos églises répondait à l'extérieur et leurs trésors ne possédaient pas d'objets de valeur. Au xvar siècle, la distribution du mobilier de la fameuse abbaye de

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