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pour les gros globules que pour les très-petits globules, et, par suite, les arcs-en-ciel donnés par les gros globules pourront être très-visibles sur un fond lumineux, tandis que ceux donnés par les petits le seront peu; et que ceux donnés par des globules beaucoup plus petits encore ne le seront plus du tout.

» En ayant égard aux diverses causes qui influent sur la visibilité de l'arc-en-ciel du premier ordre, on trouve qu'à la limite qui sépare la visibilité de l'invisibilité, on a l'équation

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dans laquelle est une quantité qui ne varie qu'entre o et 1, k une con

stante, r le rayon des globules, D la distance moyenne des premiers globules ou de l'arc à l'œil, et fl'intensité de la lumière du fond. Comme d'ailleurs l'arc du cinquième ordre est toujours invisible et que l'intensité de ses couleurs est la 172o partie de celles de l'arc du premier ordre, il en résulte que dans la région du ciel qu'il occupe et dans laquelle se trouve aussi l'arc du premier ordre, on a ƒ plus grand, ou tout au moins égal à la 172o partie de l'intensité de l'arc-en-ciel du premier ordre le plus brillant. Si donc on désigne par r, le rayon des gouttes qui produisent cet arc le plus brillant, c'est-à-dire le rayon des gouttes d'une forte pluie d'orage, et par D, et, les valeurs correspondantes de D et 6, on aura au moins

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>> Si d'ailleurs H désigne la hauteur verticale d'un nuage au-dessus du niveau de l'œil, on aura

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pour le diamètre minimum que pourront avoir les globules de ce nuage pour produire un arc-en-ciel visible. Cette valeur sera d'autant plus petite,

que l'on prendra pour r, et H des valeurs plus petites, et pour D, une valeur plus grande. Or r,, qui représente le rayon des grosses gouttes d'une averse d'orage, ne peut pas être supposé plus petit que 2 millimètres; la plus petite valeur de H est celle de 300 mètres relative aux nuages orageux qui descendent le plus bas; enfin D,, qui représente le trajet moyen que doit parcourir un rayon visuel à travers une dense pluie d'orage pour rencontrer toujours une goutte d'eau quand l'observateur se trouve placé sur la limite même de l'averse, D, ne peut être supposé plus grand que 300 mètres. En prenant donc ces valeurs pour r1, H et D1, on aura pour 2 r la plus petite valeur possible. Or cela donne encore

2r=0mm,458;

quantité 13 fois plus grande que le diamètre des plus gros globules observés par Kæmtz dans les nuages. Il serait donc bien impossible de voir l'arc-enciel produit par des nuages, lors même que ceux-ci seraient formés de globules pleins. Et la constante invisibilité de l'arc-en-ciel dans les nuages ne prouve encore rien, ni pour ni contre la vacuité des globules.

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MÉTÉOROLOGIE. Appareil enregistreur des principaux phénomènes météorologiques. Installation de l'observatoire météorologique; observations de magnétisme terrestre; observations de la Ire comète de 1859. (Lettre du P. SECCHI à M. Elie de Beaumont.)

<< J'ai l'honneur d'envoyer à l'Académie la description d'une machine graphique destinée à enregistrer les principaux phénomènes météorologiques : pression, température, direction et force du vent et de la pluie. Elle n'est que le perfectionnement de mon barographe à balance, et en effet la pression de l'atmosphère s'enregistre à l'aide du barographe lui-même. La force ou mieux la vitesse du vent est enregistrée par un moulinet de Robinson à demisphères creuses qui, à l'aide de l'électricité, fait marcher un compteur entraînant un crayon qui, sur la même feuille de papier sur laquelle s'enregistre le baromètre, trace une ligne dont la longueur est de 5 millimètres pour une vitesse de vent de 1600 mètres environ. Lorsqu'une heure est finie, le mécanisme de l'horloge moteur transporte le crayon à une ligne fixe, dont il était parti au commencement de l'heure précédente. On obtient ainsi pour chaque heure une ligne, et celles-ci restent disposées comme les ordonnées d'une courbe, dont la longueur effectivement se trouve propor

C. R, 1859, 1er Semestre. (T. XLVIII, No 21.)

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tionnelle à la vitesse du vent. Les deux courbes du baromètre et de la vitesse du vent tracées ainsi sur la même feuille font connaître des relations intéressantes entre les deux phénomènes et dont en une autre occasion je présenterai les résultats à l'Académie. La direction du vent est marquée par quatre électro-aimants relativement aux quatre rumbs principaux du vent. Malgré plusieurs difficultés qui rendaient l'emploi de l'électricité peu satisfaisant, j'obtiens actuellement cet enregistrement avec la plus grande facilité et économie, surtout à l'aide d'une petite modification introduite dans la pile de Daniell, et que je vais décrire avec quelque détail pour l'avantage qu'en peut tirer l'industrie.

>> La cause principale du mauvais service et de la comsommation rapide des matériaux dans la pile de Daniell consiste en ce que la solution de sulfate de cuivre passant à travers le diaphragme poreux va précipiter du cuivre sur le zinc; cela produit des actions locales avec consommation énorme de zinc et d'acide sulfurique. J'ai donc imaginé qu'en empêchant cette communication on réussirait à avoir la pile constante et économique. Pour cela, je prends un siphon en verre et je place une de ses branches dans le vase poreux où est la solution de sulfate de cuivre, et l'autre branche se trouve immergée dans un verre à liqueur dont l'orifice supérieur se trouve plus bas d'environ 15 millimètres que la surface de l'eau acidulée où se trouve plongé le zinc. Ce siphon agit ainsi comme un trop-plein qui décharge la solution de sulfate de cuivre jusqu'à ce que son niveau soit inférieur de 15 millimètres au niveau de la solution de l'acide sulfurique : cette différence de niveau produit l'effet désiré, et la solution de cuivre ne passe point au travers du diaphragme poreux. Comme cependant le petit verre à liqueur se remplirait bientôt, il se trouve lui-même placé dans un bocal plus grand en verre qui recueille l'excédant du liquide. Avec cette modification si simple, j'obtiens une constance parfaite de la pile pendant douze jours sans aucun soin de changer le liquide, excepté au treizième jour, lorsque la solution acidulée est saturée de sulfate de zinc. Il est évident qu'en faisant le bocal où se trouve le zinc beaucoup plus grand, on peut obtenir une durée proportionnellement plus longue. La seule attention donc pour la conservation de cette pile est d'ajouter chaque deux ou trois jours un peu de sulfate de cuivre solide et un peu d'eau acidulée pour compenser l'eau qui s'évapore. La dépense, après cette modification, est réduite au moins au dixième; pour éviter davantage les actions locales, j'emploie le zinc amalgamé à saturation telle, que sa surface soit pâteuse, ce qu'on obtient sans peine en plaçant un peu de mercure au fond du vase où est le zinc

lui-même et plongeant le zinc dans cette petite quantité même de mercure. >> Pour l'enregistrement de la température, j'emploie le thermomètre métallique imaginé par M. Kreil, car le bâtiment de l'observatoire se prête assez bien à son emplacement. La chute de pluie est marquée par un crayon mû par un petit appareil mécanique sur lequel la pluie recueillie agit par son propre poids: sa mesure s'obtient dans un réservoir à part.

>> Nous venons d'achever l'installation complète de nos instruments magnétiques, qui forment une collection très-précieuse, et qui a été donnée à l'observatoire par le saint-père Pie IX. Les instruments sont les suivants : 1o un magnétomètre de Gauss à grande dimension, avec barreau de deux pieds, et un excellent théodolite d'Ertel pour la détermination de la déclinaison absolue et les variations diurnes; 2° un magnétomètre bifilaire construit par Grabb, à Dublin, dont le barreau a un pied de longueur; 3° un magnétomètre à balance perfectionné sur sa construction primitive et qui fonctionne admirablement; 4° un magnétomètre unifilaire portatif, construit par Jones (de Londres), pour la détermination absolue de l'intensité; 5o un inclinomètre de construction très-perfectionnée de Barrow, à Londres, avec accessoires pour déterminer la force absolue; 6o un déclinomètre portatif qui sert aussi pour appareil à vibration dans les expériences sur l'intensité, et peut s'adapter comme bifilaire portatif. Avec ces instruments, j'ai déterminé les éléments magnétiques à l'observatoire et dans une campagne ouverte, et jusqu'ici les différences sont de l'ordre même des erreurs probables des observations, de sorte que l'emplacement de l'observatoire semble libre de toute cause perturbatrice notable. Voici les résultats obtenus par ces observations:

» Déclinaison magnétique (à l'observatoire) 10 janvier 1859 = 13°48′,60. En comparant cette détermination avec les anciennes de 1711, on trouve un changement annuel de 4',05, mais il paraît qu'actuellement cette diminution va devenir plus petite, car les observations entre le 1853 et les actuelles donnent une diminution de 2',3 seulement.

=

» L'inclinaison absolue a été déterminée à l'aide de deux aiguilles tant à l'observatoire qu'ailleurs dans les environs de la ville, et on l'a trouvée = 59°12′,2 pour le 28 avril 1859. Cette valeur n'est qu'insensiblement changée si on y introduit une détermination faite ici par M. Fox dans cette année même. L'erreur probable de toutes les neuf déterminations ensemble résulte 2',58.

» L'intensité horizontale déterminée à l'observatoire et en pleine campagne se trouve aussi très-bien d'accord; de trois déterminations nous

trouvons la valeur exprimée en mesures anglaises = 4,89591 (unité de poids,
le grain; unité de distance, le pied anglais).

» La variation diurne des instruments se détermine par les observations
journalières qu'on fait six fois par jour, c'est-à-dire à 7 et 9 heures avant
midi, 1h 30m, 3 heures, 9 heures après-midi, qui sont les heures appro-
chées des maxima et minima des différents instruments. Je ne peux ici don-
ner que les résultats obtenus par le déclinomètre, car il y a trop peu de
temps que les autres deux instruments fonctionnent régulièrement. Le ta-
bleau suivant contient la variation diurne observée à Rome pendant l'an-
née 1858 du 21 avril jusqu'à la fin d'avril de 1859: on donne cette variation
en double manière, c'est-à-dire comptant du commencement de chaque
mois civil comme à l'ordinaire, et de chaque mois pour ainsi dire astrono-
mique, c'est-à-dire en comptant du 21 jour d'un mois au 21° du suivant,
ce qui paraît préférable, car cela est plus d'accord avec le mouvement so-
laire, rapporté aux équinoxes et aux solstices.

Tableau de la variation diurne de l'aiguille aimantée à Rome du 21 avril 1858 au
21 avril 1859.

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* On retient ici pour le nom du mois celui à qui appartient la première décade; avril est
compté du 21 avril au 21 mai. Il paraît que les moyennes mensuelles ainsi déterminées sont
plus régulières.

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