nait jusqu'à présent environ quarante espèces de mollusques fossiles qui, presque tous, appartiennent à la classe des brachiopodes ou des acéphales. On n'a encore trouvé l'espèce décrite par M. Helmersen que dans une seule localité, sur le mont Grebni, à dix-huit werstes au nord d'Orenbourg, dans la marne jaunâtre.

- MM. Dœpping et Struve ont montré, par une série d'expériences ingénieuses, que la fermentation des fruits, particulièrement celle des raisins, peut s'effectuer, non pas exclusivement, comme on l'avait cru, au contact de l'air atmosphérique ou de l'oxygène, mais encore dans une atmosphère de gaz hydrogène et de gaz acide carbonique.

- Parmi les membres de l'Académie de Saint-Pétersbourg, M. le duc de Leuchtenberg est un de ceux qui ont le plus approfondi le nouveau procédé de dorure par la voie galvanique. Dans un mémoire qu'il a lu tout récemment, il a fait ressortir l'une des causes qui font que ce procédé donne des résultats sou. vent si différents. Ainsi, il a reconnu que plus la solution d'or est faible, plus la pile doit être forte, pour que le précipité ait la couleur désirée. La pile a la force convenable, lorsqu'on remarque sur l'anode un dégagement gazeux ; la surface de l'anode est trop grande et le courant trop fort, si l'on voit en même temps un dégagement gazeux sur l'objet qu'on veut dorer. Dans ce cas, l'opération n'est plus dans ses conditions normales, et l'or ne se dépose pas avec la belle couleur qui le caractérise.

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- M. Jacobi propose un mécanisme d'horloge donnant un mouvement régulier et uniforme. Ce mécanisme diffère de celui produit par un pendule conique.

- M. Weisse fait connaître deux nouvelles espèces d'infusoires non décrites ar Ehrenberg; l'une appartient au genre Vagnicola; carombéristique: V. gemella: lorica hyalina, cucurbitina, corpore gemello gilvo; l'autre est le Triarthra cornuta: ocellis approximatis, cirris pedeque corpore plus quam duplo brevioribus.

-M. Castréa (de la section des sciences historiques) a communiqué à l'Académie une série de rapports de la plus haute importance pour l'étude des peuplades de la Sibérie. Voici les points les plus saillants du dernier rapport : c'est dans les assemblées et les foires qui se tiennent annuellement dans les villes principales qu'on peut étudier le contraste que présentent, par exemple, entre eux les Ostiaques et les Tongouses. Ces deux peuplades diffèrent entre elles par leur langue, leurs mœurs et leur religion, et ces différences morales entraînent des dissensions et des rivalités perpétuelles. Les Ostiaques appartiennent à la race des Samoïèdes. Ils sont pauvres, mais généralement probes et honnêtes. La pêche est presque leur unique moyen de subsistance, et comme tous les pê cheurs, ils sont paresseux et malpropres de leur personne. Ceux qui habitent les contrées méridionales de la Sibérie sont de moeurs plus douces, et professent en partie la religion chrétienne. Les Ostiaques du nord ont, au contraire, des mœurs rudes, et vivent dans la plus profonde ignorance. Ils vivent dispersés le long des bords du Jenisei. M. Castréa signale ici un phénomène de végétation fort extraordinaire. La rive gauche de ce fleuve est couverte de saules dans une grande étendue, tandis que la rive droite est exclusivement garnie de pins et de sapins: ce contraste du bois noir et du bois blanc en face l'un de l'autre produit un effet très-singulier. Quant à leurs anciennes croyances religieuses, que l'introduction du christianisme n'a pu faire entièrement disparaître, les Ostiaques adorent : 1o une divinité céleste, nommée Es; 2° une divinité terrestre, désignée sous le nom d'Imlja; 3o le dieu de la terre ou l'Ours. Suivant la tradition des Ostiaques, l'ours n'est pas semblable aux autres animaux ; sa peau n'est qu'un déguisement sous lequel il cache une forme humaine, douée d'une puissance et

d'une sagesse divines. La même idée se retrouve, il est vrai, chez les Tongouses, les Samoïèdes et chez toutes les tribus finoises; mais l'Ostiaque du Jenisei considère, en outre, l'ours comme le gardien du monde des esprits subalternes : cette fonction, l'Ours la partage avec Imlija, et tous les deux sont subordonnés à la divinité céleste.

Le costume des Ostiaques consiste en une peau de renne lacérée et rude; leurs traits sont plus distingués que ceux des Tongouses; leur type est plutôt tartare que mongol, et ils ne sont pas défigurés par le tatouage. A n'en juger que d'après la physionomie, l'Ostiaque est plein de bonté et de bonhomie, tandis que le Tongouse a plus d'astuce et de perfidie. Du reste, ce jugement se justifie par l'expérience. Les Ostiaques vivent sous des tentes de liége qu'ils transportent facilement, suivis de toute leur famille, d'un endroit à l'autre des bords du Jenisei: la plupart, manquant de pain, de sel et de tout assaisonnement, mangent les poissons tout crus, comme le feraient les milans ou les mouettes. La plus grande misère règne surtout aux environs de Turuschansk. Voici ce que l'auteur nous apprend sur cette terre maudite:

« La partie de la saison où partout ailleurs on peut compter sur l'influence bienfaisante du soleil, est ici rendue intolerable par une multitude de cousins, et par des orages et des pluies qui durent presque continuellement depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août. A partir de ce dernier mois, l'herbe commence déjà à jaunir, les arbres perdent leur feuillage, les oies du nord reprennent leur immigration; et les tribus qui, pendant l'été, s'étaient livrées à la pêche, se hâtent de regagner leurs forêts.

« Ce qui frappe d'abord dans l'aspect des Tongouses, c'est le type mogol de leur physionomie, la couleur jaune de leur figure, la mâchoire inférieure saillante, ornée de tatouages en forme d'arcs, leurs touffes de cheveux ornées de perles, enfin l'ensemble de leur costume. La partie la plus caractéristique de ce costume est une espèce de veste en peau de renne, très-courte et si étroite qu'on a de la peine à la boutonner; elle est ordinairement ornée de perles de verre, de bandelettes de drap, de poils, etc. Leur coiffure est un petit bonnet tartare, rond et tout brillant de perles. Ils portent des espèces de culottes en peau, et des souliers ornés de broderies de perles. Ils suspendent à l'épaule un sac qui renferme tous les matériaux pour faire du feu. Il va sans dire que le costume des princes ou chefs renchérit sur celui des simples particuliers. Chez les Ostiaques, au contraire, l'habillement du chef est à peu près le même que celui du reste de la peuplade. >>

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