Page images
PDF
EPUB

TABLE GÉNÉRALE.

Memoirs of William Knibb, by J. H. Kinton.....

226

375

379

568

Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet le
Duc, etc. (1er art.).

573

HISTOIRE.

Tableau des institutions et des mœurs de l'Eglise au moyen âge, par M. F. Hur-
ter.....

81

......

......

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

NOUVELLE REVUE

ENCYCLOPÉDIQUE.

SCIENCES.

VIE, TRAVAUX ET DOCTRINE SCIENTIFIQUE d'ÉtienneGeoffroy Saint-Hilaire; par son fils, M. ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE. Paris (P. Bertrand), 1847.

-

-Un volume in-12 de 479 pages.

Aristote et Platon, ces deux grands noms résument encore aujourd'hui toute la philosophie. Les doctrines opposées qu'ils ont émises se sont reproduites dans tous les siècles; le fond était le même, la forme seule était changée. Concilier Aristote avec Platon, telle était la tâche qui devait, on le croyait, conduire à la perfection même de la science.

Ce que le chef des péripatéticiens et le fondateur de l'école académique furent pour la philosophie, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire le seront pour l'avenir de la zoologie, qu'on devrait appeler plutôt la science de la vie dans ses différentes manifestations. Déjà aujourd'hui on considère l'un comme le chef de l'école des faits, et l'autre comme celui de l'école des idées. Cette distinction tranchée, véritable antinomie, peut être commode, mais elle est inexacte; car les idées qui font école procèdent des faits reconnus, de même que le cadre ou le groupement des faits suppose nécessairement des doctrines ou des principes préalablement établis.

Le monde savant a retenti des discussions philosophiques soulevées en 1830, au sein de l'Académie, entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire. Si ces discussions n'avaient porté, comme il arrive

souvent, que sur des détails d'une importance secondaire, aucun profane ne s'y serait intéressé; mais elles n'embrassaient pas seulement toute la base de la zoologie, elles touchaient indirectement à toutes les sciences, à notre entendement même. Aussi tout le monde a voulu y mettre son mot. Malheureusement ici on remarque les plus grandes divergences et les plus grandes erreurs, dont les unes ont, comme partout, leur source dans l'esprit, les autres dans le cœur.

Essayons de résumer, en témoin impartial, les principaux points de cette polémique, à laquelle nous avions pris nous-même une part éloignée. Pour Cuvier, la classification des êtres est l'idéal même auquel l'histoire naturelle doit tendre; et cet idéal, si l'on parvenait à le réaliser, serait l'expression exacte et complète de la nature entière, par conséquent toute la science (Introduction du Règne animal, tom. I, p. 12, première édition). Aussi a-t-il mis au premier rang les travaux dirigés vers le perfectionnement de la classification. Pour Geoffroy Saint-Hilaire, au contraire, la classification n'est pas toute la science; elle n'en est même ni la partie la plus importante, ni la plus élevée.

Telle est la première divergence qui se manifesta dès l'année 1803, et qui fut comme le prélude des débats de 1830. On ne contestera jamais à Cuvier le mérite d'un grand observateur; mais la postérité ne lui accordera jamais le titre d'un penseur éminent. II ne faut pas beaucoup d'efforts pour comprendre qu'une classification n'est qu'une méthode, et que la méthode n'est pas la science elle-même; que c'est seulement le moyen pour conduire le plus sûrement au but. Or, quand Cuvier prétend que la classification est toute la science, il prend le moyen pour le but. Il s'est évidemment exagéré la valeur de la classification. A quoi se réduit cette valeur? Les philosophes scolastiques avaient déjà en partie répondu à cette question, qui fut l'objet des plus vives controverses. Selon les uns, les genres et les espèces, d'après lesquels on classe les ètres vivants, sont de simples abstractions: ils n'existent que dans notre esprit; leur existence n'est donc pas réelle, elle est tout idéale; la nature ne produit que des individus, les genres et les espèces sont l'œuvre du classificateur d'ailleurs cette tendance à classer les individus est inhérente à l'esprit humain; elle répond à cette catégorie de l'entendement, qui veut qu'on rapporte toujours le particulier au général, le contingent au nécessaire, les individus

« PreviousContinue »