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Romanesques de M. Rostand; Le Marquis de Priola. de M. Lavedan est entré en répétitions; puis viendront : La petite amie, de M. Brieux; et la reprise des

de respectables habitudes de certaines familles. Le Nuage de M. Guiches prenait place sur l'affiche auprès des

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Burgraves qui promet de marquer solennellement dans les annales de la Comédie-Française. M. Georges de Porto-Riche nous donnera la grande satisfaction litté raire de retrouver Amoureuse dans la maison de Molière et l'on assure que M. Marcel Prevost a promis formellement un ouvrage : Maures et Castillans, œuvre posthume d'Alexandre Parodi, doit également être représentée.

De nombreux et pénibles dissentiments ont divisé la Comédie-Française. Le décret du 12 octobre 1901 a supprimé le Comité de lecture, composé de sociétaires et a accordé à l'Administrateur général la seule responsabilité du choix des pièces. Cette réforme dut avoir des répercussions jusqu'au principe même du sociétariat : le décret du 5 novembre 1901 en modifie l'institution et le soumet à la réélection après une période de 20 années. Devant ces mesures, les sociétaires ont manifesté leur mécontentement: ils ont refusé, désormais, de mettre en scène, comme ils le faisaient antérieurement, les pièces entrées en répétition. L'art de la mise en scène étant un don très particulier, que beaucoup d'auteurs et des meilleurs souvent ne possèdent pas, on ne put mieux choisir, pour les aider dans leur tâche, qu'en leur adjoignant M. Lucien Guitry. Artiste d'un grand talent, metteur en scène de la meilleure tenue, il saura, nous l'espérons, gagner tout à fait la sympathie de ses camarades. Le titre quelque peu administratif de « directeur général de la scène » ne saurait le séparer d'artistes intelligents qui l'ont apprécié, et qui, certainement, ne lui refuseront pas le très bon accueil que mérite sa correction à leur égard. Espérons que la paix se rétablira bien vite.

Seul responsable, désormais, M. Jules Claretie a, dores et déjà, reçu de nouveaux ouvrages: Une Sainte-The

rèse, de M. Catulle Mendès et les Affaires sont les affaires de M. Octave Mirbeau, ces deux noms semblent des promesses de succès.

Mais le succès est fort aléatoire; nul ne saurait dire la destinée d'une œuvre, au théâtre. Le Chérubin, de M. Croisset, reçu à l'unanimité par l'ex-comité, en fournit malheureusement la preuve; que voulez-vous? On réclame sans cesse pour les jeunes! Il s'en présentait un, qui offrait, par sa réputation précoce, toutes sortes de présomptions en sa faveur il n'en fut rien. Il est vrai que l'Enigme, reçue par le même comité. prouve que son jugement pour n'être point infaillible, ne se trompait pas de plein gré.

Ainsi, bien que réorganisée et quelque peu transformée, la Comédie-Française résiste aux attaques violentes. Elle a vu partir d'excellents artistes: M. Worms; M. Boucher, qui prend sa retraite et Mme Baretta qui, malgré les nombreuses tentatives pour la retenir, n'a pas voulu demeurer mais, de nouveaux engagements assurent l'avenir il suffit. pour cela, de jeter les yeux autour de soi sans aller bien loin: au second Théâtre Français à :

L'ODÉON

M. Paul Ginisty est un directeur qui fait tout son possible pour maintenir son théâtre dans la voie classique. sans, pour cela, se détourner de toute tentative nouvelle. La direction de l'Odéon n'est pas une sinécure. Elle exige de grandes qualités de fermeté, j'allais dire de ténacité, et de tact.

bien, peut-être, pour avoir remporté un joli succès avec Château historique? On peut dire que M. Ginisty a joué plus de pièces littéraires en cinq actes que ses prédé

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On a reproché, à l'Odéon, de devenir une scène de vaudeville. Pourquoi? Pour avoir joué Ma Fée! ou

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cesseurs »; c'est ainsi que s'exprime M. Couyba et, dans son rapport, il rend un hommage mérité au directeur.

Donc, il faut être littéraire, à l'Odéon; conserver la tradition classique, la renouveler, pour ainsi dire, par un choix intelligent de conférenciers et, aussi, satisfaire les goûts d'un public bourgeois qui veut s'amuser. Ainsi, en dehors du répertoire, M. Ginisty a donné, dans la saison 1901, 22 pièces nouvelles; les voici :

Philippon. · La Conversion de Tabarin. Un acte.
Brisson et Berr de Turique. Chateau historique.
Le passé de Monsieur.

Berr de Turique.

Thiercelin.

De Lorde.

Vitoux.

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Le secret de Molière.

La Dormeuse.

Appartement à louer.

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Albert Émile Sorel et Paul Acker. Fausse route.

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Meunier. - Hors la loi.

Paul Hervieu. - Point de lendemain.

Alfred Capus. Brignol et sa fille.

Enfin, dans les très intéressantes causeries littéraires du samedi, on peut remarquer avec quel soin on s'attache à se montrer scrupuleusement littéraire. On ne craint pas de représenter des œuvres hardies et nouvelles de jeunes auteurs; quand on joua la Dormeuse, la curieuse et saisissante pièce de M. André de Lorde, celuici n'était encore qu'un débutant; le succès de son étude devait être confirmé à la reprise au Grand Guignol.

L'Odéon mérite, ainsi, pleinement, les éloges que lui accorde M. Couyba et la meilleure part en revient, assurément, à son directeur.

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