PRÉFACE Le premier ouvrage qui ait été consacré spécialement à l'étude des aurores polaires a été écrit en France; c'est le Traité physique et historique de l'aurore boréale, publié en 1733 par de Mairan, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences. Pour trouver ensuite une œuvre comparable comme importance et comme étendue, il faut sauter plus d'un siècle et arriver au volume intitulé Aurores Boréales, dans la collection des voyages de la Commission scientifique du Nord, sur la corvette la Recherche. Ce volume, accompagné de magnifiques planches dont nous reproduirons les plus intéressantes, contient toutes les observations d'aurores boréales effectuées en Laponie, pendant l'hiver 1838-1839, par Bravais, Lottin, Lilliheœœk et Siljestrom; Bravais y a ajouté des considérations générales sur ce phénomène et la discussion des principales observations recueillies jusqu'alors et des hypothèses qu'on avait émises pour les expliquer. Depuis cette époque, aucun travail d'ensemble n'a paru sur cette question dans notre pays. Pour se mettre au courant des travaux de plus en plus nombreux dont ce phénomène était l'objet, il fallait donc recourir aux mémoires originaux, publiés dans toutes les langues, ou aux traités étrangers, parmi lesquels nous signalerons seulement, comme le plus complet, celui de M. Hermann Fritz, de Zurich, das Polarlicht (Leipzig, 1881). J'ai essayé de remédier en partie à cette lacune en écrivant dans le journal la Lumière Électrique (tome VII, 2o semestre de 1882) une série de dix articles intitulés les Aurores Polaires, accompagnés de nombreuses planches qui reproduisent, d'après les documents originaux, les principales apparences de l'aurore polaire. Ce sont ces articles, remaniés, développés et mis au courant des travaux les plus récents, qui ont servi comme de canevas au présent ouvrage. Il aurait été facile d'augmenter considérablement l'étendue de ce volume en citant un plus grand nombre de résultats d'observations. J'ai pensé qu'il suffisait, pour chaque classe de phénomènes, de deux ou trois exemples choisis parmi les plus concluants et empruntés aux observateurs qui méritent le plus de confiance. Je n'ai donc pas cherché à publier l'ensemble des observations recueillies sur les aurores polaires dans tous les temps et dans tous les pays; mais j'ai tenté de présenter un tableau de l'état actuel de nos connaissances sur cette question, en signalant les résultats que l'on peut considérer comme définitivement acquis et les |