Page images
PDF
EPUB

ARCHIVES

DES DÉCOUVERTES

ET

INVENTIONS NOUVELLES.

PREMIÈRE SECTION.

SCIENCES.

I. HISTOIRE NATURELLE.

ZOOLOGIE.

Analyse de la matière cérébrale de l'homme et de quelques animaux, par M. V▲UQUELIN.

M. VAUQUELIN a entrepris un long travail

sur l'analyse du cerveau. Les matières qu'il en a séparées par l'alcool, sont les suivantes :

1o. Une matière grasse, blanche, concrète, d'un aspect satiné, et d'une tenacité qui n'existe point dans les graisses ordinaires.

2o. Une autre matière grasse, de couleur rouge, d'une consistance moins grande que celle de la pre

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1812.

1

mière, mais qui ne paraît en différer que par un peu d'osmazome qui y reste mélangée.

5°. Une matière animale, de couleur rouge-brune, soluble dans l'eau et dans l'alcool, formant avec le tannin une combinaison insoluble, et ayant l'odeur et la saveur du jus de viande, et qui certainement est le principe appelé aujourd'hui osmazome.

4°. Enfin, du phosphate acidule de potasse, dans lequel on trouve quelques traces de muriate de soude, qui se rencontre dans toutes les humeurs animales.

Lorsqu'on a épuisé, par des quantités suffisantes d'alcool bouillant, tout ce que la matière cérébrale contient de soluble dans ce liquide, il reste une matière insoluble, blanche, un peu grisâtre, sous forme de flocons, qui ressemble à du fromage frais, mais qui en diffère par ses propriétés chimiques.

Le résumé général de ce travail est donc, que la matière cérébrale se compose :

1o. De deux matières grasses qui n'en font peutêtre qu'une seule;

2o. D'albumine; 3o. D'osmazome;

4. De différens sels, et entre autres de phosphate de potasse, de chaux et de magnésie, et d'un peu de sel marin;

5o. De phosphore;

6o. De soufre.

L'auteur estime, autant qu'il est possible de le faire dans un travail aussi délicat, que ces substances s'y trouvent réunies dans les rapports suivans; savoir;

[blocks in formation]

Les détails ultérieurs de toutes les expériences faites par l'auteur, se trouvent dans un Mémoire inséré dans les Annales de Chimie, cahier de janvier 1812.

Sur les causes de l'engourdissement des animaux qu'on appelle DORMEURS, et de l'activité des autres; par J. C. DELAMÉTHERIE.

Pendant toute la saison froide plusieurs animaux sont engourdis; et leur sommeil est si profond pendant plusieurs mois, qu'on ne peut les tirer de cette léthargie, même en leur faisant des blessures graves. La seule chaleur peut leur arracher quelques signes de vie; et, au retour de la température du printemps, ils reprennent toute leur vitalité ordinaire. Ces faits sont connus de tous les naturalistes.

Un grand nombre d'insectes, tels que les fourmis, sont également eugourdis par le froid, et tous ces animaux ont une grande activité pendant l'été.

Il en est de même des plantes très-irritable La

sensitive et plusieurs autres donnent des signes de grande sensibilité et irritabilité à une température élevée, et n'en donnent aucun à une température froide.

Les causes de ces phénomènes paraissent pouvoir s'expliquer facilement par les faits galvaniques adressés à l'auteur par M. Dessaignes. Ce dernier prouve, par des expériences très- ingénieuses, que des animaux, tels que la grenouille préparée pour des expériences galvaniques, donnent des signes puissans de galvanisme, lorsqu'ils sont exposés à des degrés de chaleur plus ou moins considérables; mais cette faculté galvanique cesse dès qu'on fait succéder une température froide à cette température chaude, elle reparaît de nouveau par la chaleur.

et

Il est à peu près prouvé aujourd'hui que le galvanisme qu'exercent les différentes parties des corps organisés les unes sur les autres, est la cause de leur irritabilité, de leur sensibilité, et enfin de leur principe vital. Or, d'après les expériences de M. Dessaignes, cette faculté galvanique, très-intense à une température élevée, s'éteint plus ou moins à une température froide.

On doit donc supposer que, chez les animaux dormeurs, chez les plantes sensibles, la faculté galvanique ne conserve une certaine intensité qu'à une température élevée, et qu'elle s'engourdit et s'éteint plus ou moins à une température basse. Ces animaux et ces plantes s'engourdissent donc plus ou moins pendant la saison froide. (Journ. de Physiq., décembre 1811.)

Sur deux nouveaux genres de vers ; par M. Bosc.

M. de la Martinière, naturaliste de l'expédition de La Pérouse, a envoyé, entre autres dessins et des-criptions d'animaux qu'il a observés pendant son voyage, deux genres nouveaux de vers, dont il n'a déterminé ni les caractères, ni les noms. M. Bosc y a suppléé par les détails suivans, communiqués à la société philomatique.

PREMIER GENRE.

Hépatoxylon (Hepatoxylon); corps conique, composé d'anneaux, et offrant à sa partie la plus grosse quatre mamelons très-saillans, hérissés de pointes égale distance les unes des autres, et quatre suçoirs ou bouches ovales, situées extérieurement, un peu plus bas.

L'hépatoxylon du requin (Hepatoxylon squaii) a été trouvé par de la Martinière dans le foie d'un requin. Sa longueur est de 3 centimètres, et le diamètre de sa partie antérieure est de 8 millimètres. Il est figuré dans le Journal de Physique, octobre 1787, pl. 28, dans le Voyage de La Pérouse, pl. 20, no 9, 8, 10.

Ce genre est voisin des Echinorinques, dont il diffère par son corps articulé, par ses quatre tubercules, et surtout par ses quatre suçoirs, qui ont quelque analogie avec ceux des ténias ou des hydatides.

« PreviousContinue »