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La préfecture calcule approximativement le montant de la pension de l'instituteur, et, aux époques fixées pour le paiement des termes échus (1er mars, 1er juin, 1er septembre, 1er décembre), l'instituteur reçoit un mandat départemental représentant le quart de la pension annuelle. La délivrance de ces mandats trimestriels se poursuit jusqu'au jour de la réception du brevet de pension, soit pendant une durée de sept ou huit mois en moyenne. Le titre de pension est conservé par l'inspection académique, qui se charge:

D'une part

Sur la production du certificat de vie réglementaire réclamé à l'instituteur, de toucher les arrérages de sa pension de retraite ; D'autre part :

Sur la production d'un ordre de remboursement établi par la préfecture, de reverser au nom de l'instituteur dans la caisse départementale, à la trésorerie générale, le montant des avances faites.

La trésorerie délivre à l'instituteur un récépissé détaché, suivant l'usage, d'un registre à souche.

Ce récépissé est envoyé, avec le titre de pension, au bénéficiaire, qui reçoit en outre, s'il y a lieu, en un mandat-poste, la somme (de quelques francs seulement) qui lui revient à la suite de la double opération dont il vient d'être parlé.

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Si le cas est rare la somme avancée est supérieure (de quelques francs) au montant des arrérages à toucher, l'instituteur est invité à faire parvenir la différence à l'inspection académique.

Le service des avances de pension fonctionne dans la Seine-Inférieure depuis dix ans avec la plus grande régularité. Il est fort apprécié des instituteurs et n'a donné lieu jusqu'ici à aucune difficulté d'application. Les avantages en sont multiples, les inconvénients nuls. On pourrait se demander seulement comment s'opérerait le reversement des sommes avancées si le titulaire venait à mourir avant la délivrance du brevet de pension. Ce cas serait rare; il ne s'est pas produit pendant ces dix dernières années dans la Seine-Inférieure. Nous pensons qu'il serait aussi facile d'obtenir des héritiers que de l'intéressé lui-même le remboursement des avances consenties.

Le crédit de dix mille francs est largement suffisant pour assurer les avances de pensions dans la Seine-Inférienre. Dans un département d'importance moyenne, l'immobilisation d'un capital de cinq à six mille francs produirait un résultat analogue. Le département ne perd jamais que l'intérêt du capital engagé, »

LE CONSEIL GÉNÉRAL DU NORD ET LES TRAITEMENTS DES INSTITUTEURS. Le Conseil général du Nord a voté dans sa dernière session le relèvement des traitements des instituteurs sur les bases suivantes : De 900 à 1000 francs pour les stagiaires. De 1 000 à 1 200 francs pour la 5° classe. De 1 200 à 1 400 francs pour la e classe. De 1500 à 1600 francs pour la 3e classe.

La dépense nouvelle à inscrire au budget départemental a été arrêtée à 214 900 francs, ce qui porte à 241 709 francs la subvention annuelle du département en faveur des instituteurs.

Ce vote aura son effet à partir du 1er janvier 1901.

LES BOURSES SCOLAIRES DU TOURING-CLUB. Sur la proposition de M. Etevenon, surveillant général de l'école J.-B. Say, délégué du Touring-Club, le conseil d'administration a renouvelé le crédit de 3000 francs qu'il vote annuellement pour les bourses de voyage scolaires.

La caravane, qui visitera la Bretagne, sera composée de 10 jeunes gens accompagnés de deux professeurs. Total: 12 personnes. L'attribution des bourses sera faite, comme précédemment, par les soins du Ministère de l'Instruction publique.

5 bourses seront réservées aux associations parisiennes :

1 bourse à l'association des anciens élèves du collège Chaptal.

1 bourse à l'association des anciens élèves de l'école J.-B. Say.

1 bourse à l'association des anciens élèves de l'école Turgot.

1 bourse à l'association des anciens élèves de l'école annexe de l'école normale de la Seine.

1 bourse à l'association des anciens élèves de l'école de la rue de la Victoire.

Les 5 autres bourses seront attribuées par M. le ministre de l'Instruction publique aux associations de l'Académie de Paris, qui lui paraîtront avoir particulièrement mérité ce témoignage de haute estime.

LES SANATORIA ET LES INSTITUTEURS TUBERCULEUX. La Société de secours mutuels des instituteurs et des institutrices du Pas-de-Calais s'est préoccupée de l'utilité que présenterait la création de Sanatoria pour les instituteurs tuberculeux. Les résolutions qu'elle a adoptées à ce sujet ont été communiquées à toutes les sociétés similaires en même temps que le questionnaire suivant :

I. Étes-vous d'avis qu'il y ait lieu de créer un ou des sanatoria d'instituteurs et d'institutrices?

II. Pensez-vous qu'il soit utile de provoquer la réunion d'un Congrès des sociétés de secours mutuels d'instituteurs, à l'effet d'étudier les voies et moyens d'arriver à la fondation et d'assurer le fonctionnement du ou des sanatoria projetés?

(Dans l'affirmative, prière d'indiquer le nom et l'adresse du sociétaire qui serait chargé de représenter votre Société.)

III. Seriez-vous disposé à accepter:

IV.

1. Comme lieu de réunion: Paris?

2o Comme date de réunion le 15 septembre?

:

Sur quels points essentiels pensez-vous qu'il serait utile

d'appeler l'attention du congrès ?

A la demande de la

LES RÉCOMPENSES DE LA SOCIÉTÉ DE TEMPÉRANCE. Société Française de tempérance, M. le Ministre a accordé aux instituteurs et institutrices publics l'autorisation de prendre part au concours organisé par cette Société à l'effet de récompenser les personnes qui se sont distinguées par leur zèle dans la propagande contre l'alcoolisme.

L'ASSOCIATION AMICALE « LES SŒURS AÎNÉES » A MARSEille. L'école primaire supérieure du boulevard des Dames, à Marseille, dirigée par Mme Collombel, peut, à bon droit, être considérée comme une école modèle. Aussi bien a-t-elle obtenu du jury de la classe I à l'Exposition Universelle un grand prix, c'est-à-dire la plus haute récompense. L'association fondée entre les anciennes élèves sous le titre «Les sœurs aînées » se distingue aussi, entre les sociétés similaires, par son ingénieuse organisation et le bel exemple de solidarité qu'elle donne. Sa devise est Tous pour chacun et chacun pour . tous. Et voici d'après le Bulletin que publie l'association, comment elle est mise en pratique :

« Les sœurs aînées » prennent pour devise: Tous pour chacun, chacun pour tous. Elles n'auraient pu faire un meilleur choix. Cette maxime désintéressée ne laisse aucune place à l'égoïsme, et, bien appliquée, elle fera de la Société une grande famille où l'on s'aime les uns les autres.

« Tous pour chacun. Voilà une sociétaire qui, par suite d'un concours de circonstances malheureuses, se trouve dans le besoin. Toutes les sœurs ainées s'ingénieront à lui trouver un emploi en rapport avec ses facultés; elles le feront délicatement, en ménageant la fierté, la susceptibilité de leur sœur malheureuse. Tous pour chacun. Toutes les sociétaires profitent des talents, des loisirs de chacune. Toutes sont fières et heureuses du succès de chacune, toutes sont attristées du malheur de chacune. L'événement heureux ou malheureux, arrivé à l'un de leurs membres, les réjouit ou les attriste

toutes.

« Chacun pour tous. Chacune met au service de toutes, ses talents, son intelligence, ses loisirs, son crédit. Telle est musicienne, telle autre a une belle voix, celle-ci connaît l'art de la diction. Au lieu de s'enorgueillir de ses talents, chacune d'elles ne songe qu'au plaisir qu'elle procurera à toutes, et sans fausse modestie, elle en fera profiter ses sœurs. Celle-ci, rentrée chez elle sans profession, a des loisirs, c'est elle qui se chargera de la besogne la plus absorbante, et, loin de se plaindre, elle fera son travail avec plaisir en se disant « Je suis utile à toutes et je le dois, puisque je le peux. >> Celle-ci exprime facilement sa pensée, elle sera secrétaire; cette autre a une belle écriture, elle tiendra les livres; celle-ci a un esprit inventif, elle organisera les fêtes et, comme dans la Société, chacun travaillera, suivant ses forces et son intelligence, au bien-être de

tous. La monnaie courante, pour reconnaître les services rendus, sera la bonne et solide amitié réciproque. Enfin les Sœurs aînées oublieront volontairement leurs droits pour ne penser qu'à leurs devoirs et leur désintéressement sera récompensé, car toutes agissant de même, il se trouvera par surcroît que le droit de chacun sera respecté. »

Ajoutons que l'association des anciennes élèves de l'école du boulevard des Dames, fondée le 31 décembre 1897, compte aujourd'hui 126 membres.

LA RÉCLAME ANTI-ALCOOlique. Dans une conférence faite à la Société industrielle du Nord, M. le Dr H. Folet, professeur à l'université de Lille, a recommandé la réclame comme un des moyens les plus efficaces pour combattre les progrès de l'alcoolisme. M. Folet n'ignore pas que les promoteurs de la campagne anti-alcoolique ont déjà largement usé de la publicité pour mettre le public en garde contre le fléau.

« Mais, dit-il, je ne crois pas que ce que je préconise soit absolument ce que l'on a fait ou ce que l'on projette de faire. La différence git seulement, je le reconnais, dans le degré d'intensité de la publicité; mais ce degré change précisément le caractère du système. La Publicité n'est pas la Réclame. Feuilletez donc la collection d'un journal politique d'il y a quarante ans vous y trouvez déja des produits commerciaux annoncés en quatrième page. Cela, c'était de la publicité. Est-ce que cela ressemble aux pétards tapageurs, variés, incessants, que tirent partout les Savons du Sahara? Ceci, c'est de la réclame, art nouveau.

« On affiche dans des salles d'école, de sociétés, de restaurants de tempérance, de patronages, etc., des images et des placards. Très bien; c'est de la publicité. Mais je voudrais pour eux la réclame, intensive, attirant de force l'oeil du passant, outrancière, agressive, obsédante, raccrocheuse, si j'ose dire : qui fait qu'un citoyen ne peut sortir dans la rue, monter en tramway, ouvrir un journal, sans que l'idée simple qu'on veut lui inculquer s'impose à son esprit. Le collage des étiquettes gommées se rapproche de mon idéal; mais combien il a été restreint jusqu'à cette heure, et que rares sont les personnes qui ont pu en lire collées sur les murs de nos rues. »

L'idée est ingénieuse et l'on ne voit pas, en effet, pourquoi la réclame qui fait tant de dupes ne servirait pas aussi à répandre quelques bonnes vérités. M. Folet ne s'est d'ailleurs pas contenté d'indiquer ce qu'il y aurait à faire. Avec l'aide de quelques personnes de bonne volonté, il a essayé de réaliser son programme.

« Nous avons loué le droit d'affichage sur une vitre de chaque tramway circulant par les rues de Lille et nous y avons collé ces placards transparents à lettres blanches sur fond bleu, que vous y voyez depuis deux mois et qui reproduisent le texte des « Vérités à

répandre » sus-énoncées. La plupart sont lisibles de la plateforme du tramway, où se tiennent les gens que nous visons surtout; quelques-uns se lisent de l'intérieur de la voiture. Notre manifeste antialcoolique se promène donc quinze heures par jour, à une bonne centaine d'exemplaires, à travers les rues de la cité et s'offre quotidiennement aux regards de plusieurs milliers de personnes. Agira-t-il sur les esprits? Je ne sais. Toujours est-il que plusieurs de ces placards ont subi des égratignures et des lacérations, évidemment de la main de gens que cette publicité inquiète. C'est un bon symptôme. Nous avons naturellement remplacé les affiches déchirées.

<< Nous avons également loué une case d'affichage dans quelques gares et y avons collé nos placards. Il y en a deux dans la gare du Nord à Paris, deux à Lille, une à Roubaix, Tourcoing, Valenciennes, Armentières, etc.

« Nous avons encore fait imprimer de grandes affiches (format double-colombier, 1m 20 sur 0m 90), ne contenant que deux ou trois aphorismes anti-alcooliques. Ces affiches, collées sur lames de zinc et vernissées de façon à résister un an à la pluie, ont été apposées à 3m 50 du sol, sur des murs visibles de la voie publique et loués ad hoc. << Comme, au point de vue de l'alcoolisme, la ville peut se diviser en deux espèces de quartiers, les « quartiers à apéritifs » et les « quartiers à genièvre », l'affiche destinée aux premiers est ainsi

conçue :

TOUS LES APÉRITIFS

SONT DES POISONS

LA FRANCE BOIT A ELLE SEULE AUTANT D'ABSINTHE

QUE LE RESTE DU MONDE

C'EST POURQUOI EN VINGT ANS LE NOMBRE

DES CRIMES, DES FOLIES, DES SUICIDES Y A DOUBLÉ

Dans les quartiers ouvriers l'affiche porte :

EN BUVANT TOUS LES JOURS

DU GENIÈVRE

ON DEVIENT ALCOOLIQUE

SANS S'ÊTRE JAMAIS GRISÉ

L'ALCOOL ENGENDRE BEAUCOUP DE MALADIES,

SURTOUT

LA PHTISIE

Dans les Hôpitaur sur 100 Phtisiques il y a 71 Alcooliques.

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