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DE

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RECHERCHES SUR LES ANTIQUITÉS CELTIQUES,
GAULOISES ET FRANÇAISES;

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DE

L'ACADÉMIE CELTIQUE.

MYTHOLOGIE CELTIQUE

DU DRAGON DE METZ, NOMMÉ GRAOUILLI;

OU

Observations sur l'usage où l'on était à Metz et dans plusieurs autres villes, de promener l'image ou le mannequin d'un Monstre ou d'un Dragon, en réjouissance de la prétendue victoire remportée sur ce Monstre, par un SAINT, libérateur de la ville affligée par cet animal;

Lues à la Séance de l'Académie celtique, du 29 Novembre 1807, par ALEXANDRE LENOIR, Administrateur du Musée des Monumens français, l'un de ses Membres.

MESSIEUE

ESSIEURS ET COLLÈGUES,

Dans la description de la ville de Metz et de ses Monumens, que j'ai eu l'avantage de vous lire dans l'une de nos séances, j'y parle d'une cérémonie singulière qui se pratiquait dans cette ville, tous les ans, aux fêtes dites des Rogations; cérémonie qui parut tellemént ridicule dans le siècle éclairé où nous vivons, qu'elle fut défendue Acad, celt. Tom. 2.

A

peu de tems avant la révolution, par arrêt du Parlement. Je vais essayer de vous faire connaître quel est l'animal que l'on promenait dans la ville de Metz, sous le nom de Graouilli; de lever le voile qui couvre cette allégorie antique de nos pères, et d'en trouver la véritable origine.

Il est certain que les fêtes des Rogations, encore en usage parmi nous, ainsi que les processions qui se font dans nos campagnes et dans nos champs, pour obtenir d'abondantes récoltes et de riches moissons, sont de toute antiquité. Nous reconnaîtrons bientôt, que ces promenades mystiques, ainsi que les allégories sacrées que nous retrouvons dans la plupart de nos cérémonies religieuses, qui nous sont parvenues par succession de tems, ne sont que des parodies des anciens mystères; et nous y verrons le tableau exact des phénomènes réguliers de la nature, représentés sous des formes matérielles, que l'on a mis en action pour les rendre plus sensibles aux yeux du vulgaire. Or, nous considérons ces fêtes sacrées, ces processions faites en grande pompe dans nos champs, sous le nom de Rogations, comme des fêtes printannières en l'honneur du soleil nouveau, vainqueur de l'ennemi de la fécondité, et réparateur des désastres sans nombre dont l'hiver, pendant six mois de l'année, accable régulièrement toute la nature. Les anciens, le 6 Avril, faisaient dans les champs des sacrifices et donnaient des fêtes en l'honneur de Cérès, pour obtenir de bonnes récoltes. Les Egyptiens et les

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