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Alcalinité exprimée en centimètres cubes de liqueur
alcalimétrique normale.

Alcalinité calculée en bicarbonate de soude réel

Éléments dosés :

Restes électronégatifs (acides) :

3,350

3,8770

3,8540

22 1,843

Millivalences.

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L'analyse du prélévement de printemps conduit à des résul

tats complètement différents pour certains éléments:

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La Commission propose à l'Académie de déclarer qu'en présence de ces variations saisonnières, il y a lieu de refuser l'autorisation sollicitée.

Les conclusions du présent rapport, mises aux voix, sont adoptées.

II. Autorisation sollicitée par la Société des Eaux de Kreuznach pour l'exploitation de la source « Élisabeth ».

La source « Élisabeth », découverte en 1832, a été forée à nouveau en 1893 jusqu'à la profondeur de 71 m. 30. Une pompe conduit l'eau dans un réservoir distributeur.

Analyse du prélèvement de printemps:

Résidu fixe à 180 degrés..

Résidu converti en sulfate

(expérience.
calcul.

alcalimétrique normale. . .

Alcalinité exprimée en centimètres cubes de liqueur

Alcalinité calculée en bicarbonate de soude CO3Nall.

11,300

12,600

12,451

6,8

0,5712

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Divers non dosés, bore, arsenic, phosphore, lithine.

La Société pétitionnaire a pris l'engagement de ne faire subir à l'eau aucune des manipulations défendues par les règlements. La Commission propose à l'Académie de déclarer que la composition actuelle de l'eau minérale de Kreuznach permet d'accorder l'autorisation sollicitée.

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Les conclusions du présent rapport, mises aux voix, sont adoptées.

Communication.

De la cystostomie sus-pubienne dans le prostatisme. Création temporaire ou définitive d'un méat hypogastrique. Résultats de 114 opérations,

par M. ANTONIN PONCET (de Lyon), correspondant national.

Ma première opération de cystostomie sus-pubienne, destinée à lutter contre des accidents urinaires graves, d'origine prostatique, remonte au mois d'avril 1888, et c'est en février 1889 que j'appelai l'attention de la Société de médecine de Lyon sur cette nouvelle méthode thérapeutique, dans un mémoire qui avait pour titre De la création d'un urètre contre nature (cystostomie sus-pubienne) dans les rétentions d'urine d'origine prostatique.

Depuis lors, la cystostomie est entrée dans la pratique. J'ai dú y recourir bien des fois pendant ces dix ans, et c'est en m'appuyant sur 114 opérations personnelles que je désire en apprécier aujourd'hui la valeur. L'opération, comme son nom l'indique, a pour but d'assurer le libre écoulement de l'urine par une voie contre nature, qui est la voie hypogastrique. Ses premiers temps sont, à quelques variantes près, les mêmes que

ceux de la taille sus-pubienne. Le manuel opératoire en est donc des plus simples. Il n'en diffère vraiment, en dehors du siège, des dimensions de l'incision vésicale, etc., que par une dernière manœuvre, dans l'espèce importante, qui est la suture des lèvres de la vessie avec les bords de la paroi abdominale sectionnée. Ce dernier temps de l'opération qui lui vaut le nom de cystostomie, et non simplement celui de cystotomie, a pour but, en principe, l'établissement définitif d'un urètre contre nature. Mais, quel que soit, à ce point de vue, le résultat obtenu, et quelle que soit la nécessité chez certains prostatiques dont la miction normale se trouve complètement et irrémédiablement compromise, d'établir un nouvel urètre qui doit être permanent, il n'en est pas moins vrai, ainsi que je l'ai indiqué dès le début de mes recherches, que le grand avantage de l'opération est, par l'ouverture de la vessie, de conjurer les accidents immédiats de rétention, d'infection, etc., en mettant au repos l'appareil urinaire tout entier.

La cystotomie antérieure ou simple taille hypogastrique, remplit donc les premières indications thérapeutiques, qui sont de conjurer des complications urinaires, mettant, à plus ou moins brève échéance, la vie des malades en danger. La suture des bords de la plaie vésicale avec ceux de la paroi abdominale doit être pratiquée cependant, toutes les fois que cela est possible, et cela, non seulement parce que, ignorant le plus souvent ce qu'il en adviendra définitivement de la fonction naturelle, il est bon de rechercher un méat hypogastrique permanent, mais aussi, parce que cette suture rend plus facile et plus complète l'évacuation de l'urine. Elle s'oppose, en effet, à la rétraction toujours grande de la plaie vésicale, elle maintient le parallélisme des bords de l'entonnoir vésico-abdominal, elle s'oppose ainsi à la rétention, à l'infiltration d'urine, complication qui, avec la blessure redoutée du cul-de-sac péritonéal, avait fait abandonner, pendant si longtemps, la taille sus-pubienne.

Il est telle circonstance cependant où cette suture, par suite de conditions anatomo-pathologiques individuelles grande épaisseur de la paroi abdominale (nous l'avons vue, chez des cystostomisés obèses, de 8 à 12 centimètres, friabilité, rétraction profonde de la vessie, etc.), est particulièrement difficile, parfois même impossible. L'opération, qui n'est autre alors que la taille hypogastrique, comme pour un calcul, avec quelques différences ainsi que je l'ai dit, dans le siège et les dimensions de

l'ouverture vésicale, n'en est pas moins des plus utiles, quel que soit l'avenir du nouveau canal. Cytostomie, cystotomie suspubiennes sont deux opérations à peu près de même valeur thérapeutique. Cette dernière est cependant une sorte de pisaller. Elle remplit moins bien que la cystostomie quelques indications immédiates et définitives.

Mais telle quelle, elle peut rendre, comme on le voit journellement, les plus grands services. A la cystotomie, en effet, appartiennent, plus volontiers, les méats hypogastriques temporaires (Desnos); à la cystostomie, les méats permanents. Il ne faut pas perdre de vue, toutefois, ainsi que deux de mes élèves l'ont démontré dans leurs remarquables thèses, MM. Lagoutte (1) et X. Delore (2), que la grande cause, je dirais volontiers, l'unique, d'un méat sus-pubien définitif, est dans l'obstacle prostatique incurable, qui empêche définitivement le retour de la fonction normale et qui maintient ainsi la perméabilité de l'urètre sousombilical. Malgré les meilleures conditions anatomiques d'un urètre contre nature, tapissé dans toute sa longueur (3 à 4 cent.) par la muqueuse vésicale, il n'en persistera pas moins, sans cette muqueuse, un canal cicatriciel permettant l'évacuation de la vessie. J'ai vu, maintes fois, un conduit de ce genre donner une survie de plusieurs années à de vieux prostatiques; car, bien souvent, quoique les lèvres de la plaie vésicale aient été fixées avec soin à l'orifice cutané, la réunion de la muqueuse à la peau, par suite de l'infection vésicale, ne se fait pas par première intention, et le nouveau méat, sur une profondeur plus ou moins grande, n'est constitué que par un canal cutanéo-aponévrotique.

La cystostomie ou la cystotomie, suivant les cas, ne sont donc que deux procédés d'une même méthode que je préconise depuis dix ans contre les accidents urinaires graves qui ne pouvaient être conjurés par les moyens jusqu'alors employés de traitement cathétérismes répétés, sonde à demeure, ponctions de la vessie, etc. Depuis lors, mon opinion n'a pas varié, et j'ai montré que les indications d'agir étaient nombreuses, que non seulement cette opération devait être considérée comme une

(1) Lagoutte. Des résultats éloignés de la cystostomie sus-pubienne, Thèse, Lyon, 1894.

(2) Delore. De la fonction du nouvel urètre (urètre hypogastrique) chez les prostatiques anciennement cystostomisés. Thèse, Lyon, 1897.

suprême ressource, mais que, à la manière de beaucoup d'interventions, le pronostic en était subordonné à la gravité des lésions existantes, à l'état général du malade et non à l'opération.

L'ouverture méthodique de la vessie sur sa paroi antérieure a, disons-nous, des indications fréquentes. Elles ont été acceptées, pour la plupart, dans la discussion qui eut lieu à la Société de Chirurgie en 1894, et à laquelle prirent part MM. Segond, Lucas-Championnière, Lejars, Bazy, Tuffier, Nélaton, etc. L'opération est indiquée chez les prostatiques, que nous avions divisés déjà en deux grandes classes (1):

1° Les prostatiques indemnes de tout empoisonnement urineux et chez lesquels les urines, parfois, ne présentent pas d'altération pathologique. Il s'agit de prostatiques mécaniques, c'est-à-dire de sujets chez lesquels il existe un obstacle plus ou moins insurmontable à la miction. Chez eux, les troubles fonctionnels dominent la scène et les malades doivent être considérés comme non infectés.

2o Les prostatiques offrant des signes d'urinémie, de septicémie urinaire. Les troubles fonctionnels passent alors fréquemment au second plan. Le danger réside dans l'aggravation 'd'accidents généraux déjà existants.

Pour la première catégorie de sujets, chez les prostatiques mécaniques, la cystostomie doit être pratiquée lorsque le cathétérisme est impossible, lorsqu'il est particulièrement difficile, douloureux, urétrorragique, thermogène, mal supporté, redouté par le malade, toutes conditions qui le rendent dangereux; lorsqu'il existe des fausses routes, dans le cas également d'hémorragies vésicales ayant résisté à d'autres traitements, dans le cas d'hématocèle vésicale, de caillots sanguins volumineux faisant, malgré la sonde, obstacle à la miction, etc... Nous rejetons l'emploi de la sonde à demeure et les ponctions avec les aiguilles capillaires, les trocarts. Lorsque ces moyens de traitement paraissent indiqués, il faut leur substituer la création d'un méat hypogastrique, opération méthodique, bien réglée et innocente.

La cystostomie est tout aussi indiquée chez les prostatiques empoisonnés, c'est-à-dire chez ceux atteints d'urinémie, d'infection

(1) Indications de la cystostomie sus-pubienne (création d'un urètre contre nature temporaire ou permanent, chez les prostatiques atteints d'accidents urinaires graves), par M. A. Poncet, Gazette hebd., juin 1894.

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