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Le calcul du covolume et de la force conduit aux valeurs a'=1,30,ƒ=7130.

Le tableau suivant permet de comparer les pressions mesurées et calculées.

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On verra plus loin que le covolume théorique, déduit du volume spécifique, 1148lit, coïncide suffisamment avec le covolume expérimental.

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Température de déflagration. Les nombres ci-dessus conduisent à évaluer, vers 1350°-1400°, la température de déflagration; mais il y a lieu de considérer cette valeur comme un minimum, en raison de l'influence du refroidissement, qui est très sensible dans les petits récipients et abaisse de 20 pour 100 environ les pressions observables dans des éprouvettes de capacité normale.

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Les pre

Mode de décomposition. - Analyse des gaz. miers essais qualitatifs effectués sur les gaz provenant de la décomposition à la densité de chargement 0,1 ont montré que ces gaz se composaient d'ammoniaque, d'hydrogène et d'azote.

Les observations faites à la densité de chargement 0,2 ont montré de plus que le gaz ammoniac était liquéfié dans l'éprouvette, lorsque le système, après l'explosion, était revenu à la température ambiante. En effet, les premières portions de gaz recueillies sur le mercure et extraites de la partie inférieure de l'éprouvette étaient extrêmement riches en ammoniaque, l'absorption par l'acide sulfurique ou l'eau atteignant 70 pour 100. Les prélèvements ultérieurs ne fournissaient plus qu'une absorption de 9,1 pour 100.

L'analyse a porté sur les gaz dépouillés d'ammoniaque, c'està-dire après une absorption opérée à l'aide de l'acide sulfurique. Elle a donné, par combustion, les résultats suivants :

Gaz provenant de la combustion à diverses densités de chargement.

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La présence du gaz des marais en quantités très faibles s'explique par l'existence d'une trace de graisse sur les obturateurs et les bouchons de l'appareil. Si l'on néglige cette impureté, les analyses donnent le rapport des gaz permanents, hydrogène et azote, provenant de la décomposition, et il est facile de déduire de cette donnée la composition générale des produits.

En représentant l'équation de décomposition par la relation

Az Ha Az+bH+c Az H3,

a, b, c désignant le nombre d'équivalents de chacun des produits,

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Ce rapport s'est rapproché de 2 pour o,3, les données de l'ana

lyse correspondante étant d'ailleurs incomplètes.

Or, la décomposition du sel en azote et hydrogène,

Az+ H = Az⭑+ H',

aurait produit les deux gaz à volumes égaux : soit

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aurait produit 3 volumes d'azote pour 1 volume d'hydrogène :

b

a

= 3.

Les trois analyses peuvent être représentées par les rapports

suivants :

3,20 Az+1,60 H + 0,80 Az H3 (densité 0,3),
3, 12 Az+1,35 H + 0,88 Az H3 (densité 0,2),
3,11 Az + 1,31 H + 0,89 Az H3 (densité o, 1).

Le mode de décomposition est donc intermédiaire entre les deux équations données plus haut, mais voisin de celui qui correspond à la destruction de l'acide azothydrique, Az3H, sans altération de l'ammoniaque qui lui était combinée, la dose de ce dernier composé subsistante formant les 0,80 et même les 0,89 de l'ammoniaque primitive, et la quantité décomposée étant d'autant plus faible que le système est moins condensé.

En d'autres termes, le sel tend à se dissocier et l'acide azothydrique tend à se décomposer seul; ce qui prouve que la température développée n'est pas suffisante pour décomposer notablement l'ammoniaque en ses éléments, au moins pendant le temps excessivement court de l'explosion.

Cette circonstance est d'ailleurs favorable au développement de la force explosive, parce que l'énergie développée par la décomposition isolée de l'acide azothydrique concourt surtout à la dissociation de l'acide et de la base, sans être dépensée en dose notable pour séparer les éléments de l'ammoniaque en azote et hydrogène, séparation qui absorberait 12 Cal, 2. Pour préciser, la séparation complète de l'azothydrate d'ammoniaque en ses éléments dégagerait 19Cal, o, à la température ordinaire; tandis que si le quart de l'azote demeure à l'état d'ammoniaque gazeuse, la chaleur dégagée montera à +31 Cal, 2. A la vérité, une telle séparation complète en éléments augmenterait le volume des gaz; mais cet accroissement est inférieur à celui que produirait, sur le système renfermant le gaz ammoniac non décomposé, la chaleur dépensée dans sa décomposition, ainsi qu'il résulte d'un théorème général établi par l'un de nous en 1871 (1).

(') Sur la force de la poudre, etc., 3° édition, t. I, p. 24.

Il semble cependant en fait que, à mesure que la pression s'élève, une proportion croissante de l'ammoniaque soit détruite. Ajoutons que, dans les expériences exécutées au sein de l'oxygène comprimé, avec la bombe calorimétrique, la combustion de l'hydrogène a été trouvée complète. (Ann. Chim. Phys., 6a série, t. XXVII, p. 298, et t. XXVIII, p. 138.)

Volume gazeux par unité de poids. Le mode de décomposition observé correspond à un volume gazeux (réduit à oo et o",760) de 1148lit par kilogramme. Ce chiffre est supérieur à celui que l'on obtient pour tous les autres explosifs connus. Le nitrate d'ammoniaque, en particulier, ne donne que 976lit, 5. Dans l'hypothèse d'une décomposition complète de l'ammoniaque, aux plus hautes densités de chargement, le volume gazeux total s'élèverait même à 1488lit; mais la chaleur dégagée serait réduite.

Triazoture mercurique: Azo Hg (?). Pour préparer ce corps, on a commencé par distiller l'azoture mercureux, 20 par exemple, avec la quantité d'acide sulfurique nécessaire pour la saturation de l'oxyde de mercure, cet acide étant étendu de sept à huit fois son volume d'eau; ce qui a fourni une solution d'acide azothydrique. On a saturé ce dernier presque exactement avec de l'oxyde jaune de mercure, récemment précipité et bien lavé.

L'azoture mercurique se sépare alors en grande partie, à l'état de poudre blanche. Cependant il est soluble dans l'eau, surtout à chaud, et il cristallise par refroidissement en belles et longues aiguilles blanches. Mais il est fort explosif et l'étude a dû en être interrompue, par suite d'un accident grave signalé au début de cette étude.

L'azoture mercurique offre un certain intérêt, en raison de son rapprochement avec le fulminate de mercure. En effet, les deux corps renferment la même dose centésimale de mercure (en admettant la formule Azo Hg) et leur décomposition fournit les mêmes volumes de gaz permanents.

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Un calcul fondé sur des données probables, relatives à la cha

leur de neutralisation et de dissolution de l'azoture mercurique, joint à la connaissance de la chaleur de formation de l'acide azothydrique et de l'oxyde de mercure, indique, pour la chaleur de décomposition de l'azoture mercurique, un nombre fort voisin de celui trouvé par nous pour le fulminate. Ajoutons encore que, d'après les données connues pour les volumes moléculaires des corps solides, les densités doivent être également voisines.

L'azoture mercurique doit donc être fort analogue au fulminate, par ses propriétés explosives. Malheureusement une explosion survenue dans des conditions inattendues a paru indiquer qu'il était plus sensible et, par conséquent, plus dangereux.

Triazoture mercureux : Az3 Hg ou Az® Hg2. Ce sel s'obtient aisément en précipitant une solution aqueuse étendue de triazoture d'ammonium par le nitrate mercureux. Le précipité est lavé avec soin, par décantation, avec de l'eau distillée, et finalement sur le filtre, où on le recueille. Il ne renferme que des traces d'impuretés, moins de 1 centième, provenant de l'hippuramide.

L'azoture mercureux, Az3 Hg, préparé au Laboratoire central par le chef d'épreuves, M. Chenel, dans les conditions sus-décrites, a été soumis aux épreuves normales, destinées à fixer ses caractéristiques explosives.

Mesure des pressions en vases clos. — Le plus grand nombre des essais a été effectué à l'aide de l'éprouvette de 1o. Une seule expérience a été faite dans l'éprouvette normale de 22o.

Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :

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