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L'allure du tracé recueilli à la densité 0,2 montre que l'azoture de mercure présente un mode de décomposition d'une extrême rapidité, analogue à celui du fulminate de mercure et entraînant le fonctionnement dynamique de l'appareil crusher. Les valeurs très voisines des pressions obtenues par l'emploi du piston léger dede centimètre carré et du piston lourd de 4*g ne laissent, d'ailleurs, aucun doute à cet égard.

Valeur du covolume. Les valeurs concordantes des pressions obtenues à la densité 0,2 et la pression la plus élevée obtenue à la densité 0,5 conduisent à la valeur 0,20 environ pour le covolume. Ce nombre est identique à celui que l'on obtient théoriquement, en attribuant la valeur de au covolume de l'azote, et, au covolume de la vapeur de mercure, la valeur du volume du mercure solide déduite de sa densité 14,39.

4000

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dans laquelle la force de l'azoture mercureux est égale à 2600, valeur voisine de celle de la poudre noire ordinaire.

Le tableau suivant permet de comparer les pressions observées et calculées.

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Cette valeur de la force, rapprochée du volume spécifique 230lit,6, déduit de l'équation théorique de décomposition (laquelle est sensiblement exacte, ainsi que nous le verrons plus loin), conduit à évaluer à 2700° la température de déflagration.

Mode de décomposition. L'analyse des produits de décomposition a été effectuée sur les matières utilisées dans les expériences calorimétriques mentionnées ci-dessous.

La bombe calorimétrique en acier était, après l'explosion d'une charge de 5gr d'azoture, recouverte, sur toute sa surface intérieure, d'une couche de mercure pur, qui pouvait être rassemblé sous forme de globules.

Les gaz permanents, provenant de la décomposition et mélangés à l'azote pur de l'éprouvette, ont été analysés; ils ont fourni les chiffres suivants dans deux expériences concordantes :

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L'oxyde de carbone a été dosé par absorption par le chlorure cuivreux acide; les proportions d'hydrogène et de formène résultent des observations de combustion eudiométrique. Le taux d'impureté de 5 pour 100 sur les gaz bruts s'élèverait à 7 pour 100, défalcation faite de l'azote initial de l'éprouvette.

Volume gazeux. La mesure du volume gazeux fourni par la combustion de 15 de matière dans la même bombe, lavée à l'alcool avec le plus grand soin, a donné 147cc, 5 par kilogramme, au lieu de 138cc, 35 exigé par le mode de décomposition théorique. L'écart de 7 pour 100 par excès observé correspond bien aux impuretés indiquées par l'analyse. Il est vraisemblable que l'azoture mercureux retient une petite quantité d'hippuramide, qui altère sensiblement l'analyse gazeuse, bien que la composition centésimale de l'azoture mercureux se trouve à peine modifiée, ainsi qu'il résulte des analyses effectuées directement sur ce produit.

Les éléments gazeux permanents ne représentent, en effet, que le du poids total de l'azoture, et une altération de 6 pour 100 sur cette partie du produit n'entraîne qu'une variation de l'ordre du centième sur la composition de l'explosif.

Il ne paraît donc pas qu'il y ait lieu d'attribuer une importance notable à cette cause d'erreur dans les déterminations calorimétriques.

16

BERTHELOT ET VIEILLE.

ACIDE AZOTHYDRIQUE.

Les

Chaleur de décomposition de l'azoture mercureux. mesures ont été effectuées à l'aide d'une bombe en acier de 300 de capacité. L'azoture était placé, à la charge de 58г, dans une petite nacelle en clinquant d'acier, disposée au centre de la bombe remplie d'azote pur; il était enflammé par l'incandescence d'un fil de fer fin. L'explosion donnait lieu à un cliquetis violent et pulvérisait la nacelle, en incrustant parfois les fragments dans la paroi d'acier.

La mesure des températures a été effectuée dans les conditions classiques indiquées par l'un de nous.

Le poids total en eau du calorimètre, du thermomètre ou de la bombe et de ses accessoires était de 3155,85; le poids de l'eau dans laquelle la bombe était immergée, de 15, 800.

Trois expériences ont fourni, par la combustion de charges de 55, les élévations de température corrigées suivantes :

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Pour la chaleur dégagée, à volume constant, par kilogr.......

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c'est-à-dire,

Pour le poids Az6 Hg2 = 4846".

+144Cal, 6

Paris, 1 avril 1895.

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

ÉTUDE N° 95.

ÉTUDE DES DÉRIVÉS DE L'ACIDE AZOTHYDRIQUE.

PROCÈS-VERBAL DES OBSERVATIONS ET REMARQUES

FAITES AU COURS DE LA PRÉPARATION DE CES MATIÈRES.

MEMOIRES parus dans le Bulletin de la Société chimique.

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PRÉPARATION DE L'azoture de sodiUM (sel sodique de l'acide azothydrique). Méthode de Wislicenus (Bulletin de la Société chimique, 3a série, t. 8, p. 918).

L'auteur fait réagir le protoxyde d'azote sur l'amidure de sodium,

fondu et obtenu par l'action du gaz ammoniac sur le sodium.

VIII. — 1" PARTIE.

2

On a

Az H2 Na+ 2 AzO = Az3 Na + 2 HO.

L'eau mise en liberté décompose l'excès d'amidure en donnant de la soude et de l'ammoniaque; de sorte que la réaction finale est exprimée par la formule

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Pour cette préparation, on a suivi exactement les indications données dans le Bulletin de la Société chimique.

Quatre morceaux de sodium, représentant of,5 ou os", 6, sont mis isolément dans une nacelle de porcelaine de 80mm de longueur, contenue dans un tube de verre chauffé au sable, et on fait passer sur le sodium fondu un courant de gaz ammoniac séché sur la chaux, puis sur de la potasse.

La température la plus favorable pour la transformation du sodium en amidure paraît être celle de 400°. Elle est terminée lorsque les globules brillants de sodium ont disparu, et elle exige une heure et demie.

A ce moment, on laisse tomber la température vers 200° et l'on substitue au courant de gaz ammoniac un courant de protoxyde d'azote débarrassé de l'eau par condensation, puis par passage sur l'acide sulfurique et la chaux sodée.

Quand la réaction du protoxyde d'azote est commencée, ce qu'on reconnaît au boursouflement de la substance, on peut laisser remonter la température vers 300°. La réaction est alors plus rapide; elle est généralement terminée en une demi-heure. Le rendement en azoture correspond à 25 pour 100 du sodium employé.

On a essayé la préparation en disposant 28 de sodium dans un ballon chauffé au bain métallique comme étant plus facilement réglable. Dans ces conditions, elle est fort longue, parce que le sodium se réunit en un seul globule, même dans un ballon à fond plat; l'amidure formé ne peut pas s'écouler comme dans la nacelle; il recouvre constamment le sodium qui, alors, n'attaque plus l'ammoniaque.

L'attaque du verre par le sodium occasionne, d'ailleurs, beaucoup de ruptures.

(Curtius.

PRÉPARATION DE L'ACIDE AZOTHYDRIQUE.

Bulletin de la Société chimique, 3 série, t. 6, p. 272.)

L'opération précédente a donné, dans la nacelle, une masse bulleuse composée d'azoture de sodium, de soude caustique et de silice gélatineuse provenant de l'attaque de la porcelaine.

On réunit plusieurs de ces nacelles et l'on en fait le lavage méthodique pour avoir tout l'azoture dans le moins d'eau possible. On filtre pour

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