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rendent la vente nulle, que les billets dont s'agit seront sans cause; qu'il y aurait lieu de repousser la demande;

Mais attendu que Deslandes n'apporte pas la preuve de ses allégations, et que fussent-elles justifiées, elles ne sauraient être valablement opposées à Delamotte tiers porteur saisi par endos régulier; que Deslandes souscripteur se doit à la signature; qu'il ne justifie pas de sa libération, qu'il n'oppose aucune compensation liquide et exigible; qu'en conséquence il doit être tenu au jugement.

Par ces motifs,

Condamne Deslandes à payer à Delamotte 400 fr. avec intérêts et dépens.

M. le président du Cercle de la Librairie a reçu la lettre suivante :

« Paris, le 10 décembre 1877. «Monsieur le Président,

<< La Chambre de commerce de Paris, secondée par les caisses des écoles des huitième et neuvième arrondissements, a fondé en 1874, avenue Trudaine (IXe arrondissement), et en 1876, rue des Écuries-d'Artois (VIII arrondissement), des cours gratuits de comptabilité et de tenue des livres pour les femmes.

« Les élèves qui suivent ces cours sont admises, après deux ans d'études, à la condition d'être âgées de seize ans au moins, à passer un examen devant une commission composée de membres de la Chambre de commerce, du maire de l'arrondissement et de professeurs de tenue des livres des Écoles supérieures de Paris. Elles peuvent obtenir, à la suite de cet examen, un certificat qui est une garantie de leur aptitude pour les chefs de maison qui voudront les employer. Toutes les élèves munies de ce certificat sont parfaitement en mesure de tenir une comptabilité complète, de faire une correspondance commerciale, en un mot d'exercer d'une manière satisfaisante la profession de comptable.

« Nous vous prions, monsieur le président, de porter à la connaissance de messieurs les commerçants faisant partie de votre Chambre syndicale l'existence de nos cours gratuits, et de les informer qu'ils trouveront à l'École commerciale des employées sérieuses, capables de remplir, à leur satisfaction, la fonction qu'ils voudront bien leur confier.

« Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de nos sentiments distingués.

« Le Président de la Chambre, Ad. HOUETTE. « Le Secrétaire, TESSONNIÈRE. >>

NOTA. S'adresser, pour les demandes de comptables, à Mile Malmanche, directrice des Cours de comptabilité pour femmes, à l'Ecole commerciale, avenue

Nécrologie de 1877.

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LETTRES, SCIENCES, ARTS. François Buloz, directeur de la Revue des Deux Mondes. - Amédée Pichot, directeur de la Revue britannique. — Taxile Delord, anci rédacteur du Siècle, auteur de l'Histoire du e cond Empire. Gustave Lafargue, auteur de matique. Latour Saint-Ybars, auteur drar tique. Anatole Feugères, professeur au C lége de France. Le Verrier, astronome, directeur de l'Observatoire de Paris. - Miche Alcan, professeur au Conservatoire des Arts-etMétiers de Paris. - Henri Monnier, auteur dra matique et caricaturiste. Louis Damont publiciste. Joseph Autran, membre de l'A démie française. Eugène Cauchy, membr de l'Institut. J.-M. Cayla, publiciste. -fnoré Chavée, savant linguiste. Jules De lain, éditeur. Willaumé, historien. Charles Deulin, publiciste. Jules Re auteur dramatique. - Alfred Sensier, ama et écrivain d'art. Théodore Barrière, anti dramatique. Planchet, naturaliste. — Tr pier, jurisconsulte. — J.-P. Hugues, historic Bagehot, directeur de l'Economist de Ldres. Charles Cowden Clarke, poëte angla's Simon Deutsch, publiciste allemand. - S tini, astronome. Chamin, géomètre. Smee, physicien anglais. — Le baron Reich Meldegg, professeur de littérature à l'Univer sité d'Heidelberg. Owen Roland, astronote anglais. — Mosenthal, poëte allemand. — Ne gerath, professeur de minéralogie à l'Uni sité de Bonn. — P. Lindo, un des littérate les plus populaires de la Hollande, plus sous le pseudonyme de Oude heer suits Louise Bertin, poëte et compositeur lyn auteur de l'opéra de Esmeralda, des Glanes Carl Wilhem Strausberg, poëte suédois pa connu sous le pseudonyme de « Talis Quals; ¦ Paguendorf, physicien. - Antoine Sciak économiste italien. Miss Julia Kavanagh, I mancière. Lady Stirling Maxwell, roma cière, plus connue sous le nom de Carol Norton. William Longman, éditeur. —ASdrew Halliday, auteur dramatique. - Herma Brockhaus, professeur de sanscrit, à Lepip Comte Amari, savant distingué, mem du Sénat italien. Amédée Pommier, pret Molley, historien et diplomate améria”. auteur de l'Histoire de la république des Pej” | Bas. Samuel Warren, littérateur anglais. — David Urquhart, écrivain anglais. - Runeber.. littérateur suédois. — René Billard, sous-dire teur de la Bibliothèque Nationale. - Charis de Littzow, directeur de l'Observatoire Vienne. — Ruhmkorff, physicien. — Hackles der, romancier allemand. - Heiss, professe

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-

vant latiniste. Filippo Parlatore, naturaliste, directeur du Museum de Florence. Le docteur Henry Montucci, collaborateur du journal le Galignani's Messenger, auteur d'ouvrages scientifiques. Le docteur Barth, ancien président de l'Académie de médecine. Le docteur Lélut, membre de l'Institut. Le docteur Blondelot, professeur de chimie à la Faculté de Nancy. Le docteur Lestiboudois. Vernois, membre de l'Académie de médecine de Paris. Le docteur Mohr, explorateur du Zambèse. Dolbeau, professeur de pathologie interne à la Faculté de médecine de Paris. Perry, homœopathe.

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Caventou, membre de l'Académie de médecine de Paris : découvrit, en 1820, sulfate de quinine. Tholuch, doyen de la Faculté de Halle. Daa, savant norvégien. Thomas Baleh, économiste américain. Lafon-Laballut, poëte devenu aveugle. Théodore Dieu, professeur à la Faculté des sciences de Lyon. Louisa Siefert, poëte uteur des Stoiques.- Albert Morice, voyageur. uteur d'une histoire sur les peuplades du Cambodge. - Gustave Mathieu, de la Nièvre, Doëte et chansonnier populaire. Narciso Serra, poëte espagnol, Comte de Rabnis, auteur de nombreux ouvrages de vénerie. Bazin, professeur de physique. Altemeyer, professeur à l'université libre de Bruxelles. Alexandre Herculano, historien portugais. Christian Winter, chansonnier danois. David Forbes, métallurgiste anglais. Titus Tobler, géographe suisse. Tarlier, éditeur belge. Dotomor, écrivain hongrois. Auguste Bellynck, botaniste belge. -Léon Gaayes, critique. Charles Jobey, romancier. Auguste Lefèvre, publiciste.- Richault, éditeur le musique. Elwart, compositeur, professeur Lu Conservatoire de Paris. - Lahure, imprineur. Henri Nicolle, littérateur. riendt, poëte dramatique allemand. Le chevalier de Herbeck, compositeur viennois. Frederico Ricci, compositeur vénitien. Achille Martinet, de l'Institut, graveur en aille-douce. Alexandre Collette, lithograCharles - Laurent Jean, dessinateur. Derriey, typographe, inventeur. - Jeanron, artiste peintre et graveur, correspondant de 'Institut. Edmond André, aquafortiste. Frederich Eichens, graveur allemand. Edouard Willmann, graveur au burin. Luigi Arnaud, professeur de gravure à l'instiut des Beaux-Arts de Naples. Eugène Leygus, dessinateur. Dutertre, vaudevilliste. Petrella, compositeur italien. Fioravanti, compositeur italien.

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VARIÉTÉS.

La Photogravure.

(Suite et fin.)

L'ouvrier, abandonnant la presse fermée, passe à la suivante en imprimant un léger déplacement à la table tournante, et il amène ainsi successivement devant lui toutes les presses, il les remplit, et, au retour de la première, il démoule; la gélatine colorée a fait prise, elle abandonne le moule pour adhérer au papier, à la glace ou à toute autre surface sur laquelle on trouve une image complète à reliefs trèsaccusés; mais après une première solidification à l'air, un passage à l'eau saturée d'alun, suivi d'un lavage, les épreuves sont abandonnées à une dessiccation complète, tout le relief disparaît, et l'image a tout à fait l'apparence d'une photographie ordinaire.

Cette méthode de tirage, en laissant aux épreuves leur cachet photographique, leur laisse aussi leur cachet d'authenticité, et, pour un assez grand nombre d'applications, elle semble préférable à toute autre; aussi, bien que l'atelier d'Asnières n'entreprenne qu'un petit nombre de travaux en dehors de ses propres besoins, les tirages par cette méthode sont considérables: ils montent à environ 35,000 épreuves par mois, livrées à des prix si réduits que la photographie ordinaire pourrait difficilement les égaler.

Photogravure. - Après avoir amélioré et appliqué avec un succès complet le procédé de M. Woodbury, M. Rousselon a voulu l'étendre et le faire servir à l'obtention de planches gravées en creux et parvenir ainsi à la production industrielle courante des impressions à l'encre grasse.

Nous avons rappelé que déjà de nombreux inventeurs et de nombreux procédés se sont succédé poursuivant le même problème; nous les voyons commencer avec Nicéphore Niepce et se suivre jusqu'à ce jour; mais aucun n'était encore arrivé à produire avec une facilité, une régularité tout à fait industrielle des épreuves de toutes dimensions, comme celles dont M. Rousselon a montré les spécimens.

Deux modes d'opérer très-différents sont employés pour transformer un cliché en gra

vure:

La méthode au moyen de laquelle un enduit photographique fixé par la lumière devient une réserve et permet de creuser la planche par morsure; ce procédé, qui paraît le plus simple, offre d'assez grandes difficultés dans la pratique, surtout lorsqu'il s'agit de reproductions qui ne présentent ni grain ni trait, et, bien qu'il ait donné de beaux résultats entre les mains de divers artistes qui l'ont exé

avoir reçu une aussi grande extension que celui employé par M. Rousselon.

La seconde méthode, que l'on pourrait appeler gravure par moulage galvanoplastique, a été mise en œuvre également par divers chercheurs, entre autres par MM. Prestsch, Placet, Scamoni, etc., qui produisaient le moule destiné à la galvanoplastie par des solutions de caoutchouc, gutta-percha ou autres moyens basés sur l'emploi de la voie humide, et par M. Woodbury et M. Rousselon, qui ont fait les moulages par pression, avec cette différence toutefois que, tandis que M. Woodbury poursuivait l'obtention du grain nécessaire à la gravure par une interposition mécanique, M. Rousselon cherchait à obtenir dans la gélatine un grain par formation chimique, sous l'influence de la lumière, ce qui lui permit d'avoir des effets proportionnés aux valeurs diverses du cliché.

Toutefois, la transformation du moule photoglyptique en une planche gravée avait à surmonter un certain nombre de difficultés; il fallait :

Substituer au métal mou, qui reçoit l'empreinte, un métal dur capable de résister à la presse en taille-douce et à un tirage multiplié; obtenir, non plus des creux profonds dont l'encre eût débordé, mais des dépressions beaucoup moins accentuées; produire un grain capable de retenir l'encre en quantité plus ou moins considérable; dépasser enfin les dimensions trop restreintes auxquelles on était limité par les nécessités des plans et des énormes pressions de la presse hydraulique.

En combinant convenablement l'épaisseur, la coloration des couches de gélatine avec le temps de l'exposition, on peut obtenir des reliefs moins accentués; en substituant le laminoir à la presse hydraulique, M. Rousselon fait des moulages de toutes dimensions; il n'obtient plus, il est vrai, la rigoureuse planimétrie nécessaire pour la photoglyptie, mais il a une régularité suffisante pour la planche gravée, qui se prête à l'action du cylindre d'impression en taille douce. En faisant agir dans la gélatine un réactif qui produit une granulation plus ou moins accentuée par l'influence de la lumière, il obtient la reproduction de ce grain dans son moule métallique; enfin en plongeant ce moule dans un bain galvanoplastique de sulfate de cuivre, il produit une première épreuve en relief qui devient un type, une sorte de coin sur lequel un contre-moulage également galvanoplastique permet de prendre une ou plusieurs épreuves en creux, que l'on acière ensuite, ce qui assure un tirage en quelque sorte illimité.

La présentation si nombreuse et si variée

vures déjà éditées prouvent que nous դ sommes plus en présence d'expériences bier réussies, mais bien devant une fabrication courante, régulière, devenue tout à fait indas trielle. Chaque année, peu de temps après la fermeture du Salon de peinture, les planche représentant les tableaux préférés sont déj terminées et les artistes peuvent voir les œuvres reproduites et livrées au public. Quins cuves galvanoplastiques, dont la grandeur w rie de 1 à 2 mètres de longueur, sont en ma che actuellement et fonctionnent très-régula rement nuit et jour dans l'usine d'Asnières, an moyen d'un même nombre de piles Clam qui font déposer, chacune, 18 grammes d cuivre à l'heure. Le cuivre obtenu est d'exce lente qualité comme ténacité et malléabilir. La dimension des planches semble n'arr d'autres limites que celles du cliché photocr phique, pour lequel une étendue d'un superficiel offre déjà quelques difficult? préparation. Or une des planches exposée M. Rousselon a 0,85 de largeur et rien dique que cette dimension ne puisse être passée.

A côté des reproductions artistiques, ne avons vu quelques gravures se rattachant ac publications scientifiques, et on peut assurer sans crainte d'erreur, que d'ici peu, en fa des progrès de la photomicrographie, lorsq nous saurons mieux utiliser dans les recher ches de la science et dans les cours pu cette incontestable vérité de l'épreuve photgraphique, les procédés de photogravure pr dront un développement de plus en plus e sidérable.

Un des caractères particuliers du procé gravure de M. Rousselon est de conserver ainsi dire intacts le mode de faire de l'artist l'aspect du sujet reproduit: ce n'est plus travail de pointe ou de burin ou d'outil qu! conque, c'est l'infinie multiplicité des effès * la lumière qui produit la gravure; un tab est représenté avec les touches, les empatemen les effets de pinceau cherchés par l'auteur: dessins ont, suivant le modèle, l'aspect crayon noir, du fusain ou du trait à la plaz les épreuves d'après nature ont le cache! vérité de l'épreuve photographique.

Ce procédé présente donc une grande inp tance dans son application soit aux arts, soit 1 sciences; il ne remplace pas, il est vrai, i du graveur, lorsque celui-ci vient interper savamment l'œuvre de l'artiste, mais il ca pour ainsi dire cetie œuvre et il en donne à : prix relativement peu élevé une représentate exacte, authentique et rapide.

Le Secrétaire-Gérant, BLANCHOT.

CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie, rue Bonaparte, 1.

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JURISPRUDENCE

'ribunal civil de la Seine (ire chambre).

Présidence de M. CHOPIN.

Audiences des 27 décembre, 3 et 10 janvier.

SŒUVRES DE M. MICHEL MASSON.

COMMUNAUTÉ

FILS.

LÉGALE. DÉCÈS DE LA FEMME.
DEMANDE EN COMPTE, LIQUIDATION ET PARTAGE
DE SUCCESSION. CONTESTATION SUR LE POINT
DE SAVOIR SI LA PROPRIÉTÉ DES ŒUVRES LITTÉ-
RAIRES ET DRAMATIQUES EST TOMBÉE DANS LA
COMMUNAUTÉ.

ute valeur mobilière, quelle qu'en soit l'ori-
gine ou la cause d'acquisition pour les
poux, tombe dans la communauté; l'article
401 du Code civil n'est pas limitatif.
-e production de l'esprit, dés qu'elle est mani-
festée par une forme extérieure, constitue un
Dien susceptible de propriété et soumis des
ors à l'application des règles du droit, dont
le bénéfice peut être invoqué par tout intéressé
-ontre l'auteur lui-même, alors surtout qu'il
'agit d'un ouvrage que ce dernier a publié.
droit de l'auteur sur son œuvre s'appliquant
i un objet purement mobilier, doit, aux termes
le l'article 517 du Code civil, être considéré
omme valeur mobilière; à ce titre, ce droit
ui-même, envisagé dans son principe et
comme source de produit, fait partie de l'actif
le la communauté; il ne saurait dés lors
uand celle-ci est dissoute, même par le pré-
décès de la femme comme dans l'espèce, étre
raité au regard des représentants de l'épouse
omme une valeur propre au mari.

1. Michel Masson, l'auteur fécond de tant de

pièces de théâtre qui ont eu du succès, s'était marié en 1824 sans contrat. Sa femme étant morte en 1871, il se remaria en 1873. Un fils, issu du premier mariage, a intenté une demande en compte, liquidation et partage de la communauté ayant existé entre ses père et mère. Le notaire n'a pas compris dans l'actif de la communauté la propriété des œuvres de M. Michel Masson, M. Masson fils demande de rectifier sur ce point l'état liquidatif. Cette question qui divise les auteurs, nouvelle en jurisprudence, offre beaucoup d'intérêt.

Me Joret-Desclozières a plaidé pour M. Michel Masson fils; Me Nogent-Saint-Sauveur, pour M. Masson père.

Voici le texte du jugement rendu dans cette affaire :

<< Le Tribunal,

« Joint, attendu la connexité, la demande en rectification de l'état liquidatif ci-après énoncé, formée par Gaudichot fils, et la demande en validité de saisiearrêt par lui introduite;

«En statuant sur le tout par un seul et même juge

ment :

« Attendu qu'en exécution du jugement du 19 août 1876, et suivant procès-verbal du 16 mars 1877, il a été procédé par Gentien, notaire à Paris, aux opérations de compte, liquide et partage, tant de la communauté ayant existé entre Gaudichot père dit Michel Masson et son épouse décédée, que de la succession de cette dernière;

« Attendu que Gaudichot fils demande la rectification de ce travail, en ce que le notaire, estimant que les ouvrages littéraires et dramatiques composés par le père sont la propriété personnelle de ce dernier, ne les a pas compris dans l'actif de la communauté, mais en a fait opérer la reprise en nature par le défendeur;

« Qu'il soutient que les diverses productions dont il s'agit constituent des valeurs dont le caractère est essentiellement mobilier; qu'à ce titre elles font partie

de la communauté ayant existé entre les époux, à dẻfaut de contrat de mariage, et qu'en sa qualité de seul et unique héritier de sa mère, il aurait dû être considéré comme propriétaire pour moitié de celles de ces œuvres qui ont été composées par son père durant le mariage;

« Attendu qu'il résulte des dispositions des articles 1401 et 1498 du Code civil que toute valeur mobilière, quelle qu'en soit l'origine ou la cause d'acquisition pour les époux tombe dans la communauté, que l'énonciation contenue dans l'article 1401 n'est pas limitative; qu'à cet égard la pensée du législateur a été exprimée dans la discussion de la loi en des termes qui ne laissent aucun doute;

« Attendu qu'une production de l'esprit, dès qu'elle est manifestée par une forme extérieure, constitue un bien susceptible de propriété, et soumis dès lors à l'application des règles du droit, dont le bénéfice peut être invoqué par tout intéressé contre l'auteur lui-même, alors surtout qu'il s'agit d'un ouvrage que ce dernier a publié ;

<< Attendu que le droit de l'auteur sur son œuvre s'appliquant à un objet purement mobilier, doit aux termes de l'article 517 du Code civil, être considéré comme valeur mobilière; qu'à ce titre ce droit luimême envisagé dans son principe et comme source de produit, fait partie de l'actif de la communauté; qu'il ne saurait dès lors, quand celle-ci est dissoute, même par le prédécès de la femme, comme dans l'espèce, être traité au regard des représentants de l'épouse comme une valeur propre au mari;

«Attendu que le défenseur oppose que les lois spéciales qui régissent la propriété littéraire ont dérogé à la loi générale en ce qu'elles n'ont reconnu de droit à la femme ou à ses représentants sur les œuvres du mari, qu'autant que celui-ci est décédé, réservant à l'auteur pendant toute sa vie un droit exclusif sur son œuvre, droit qui dès lors n'admet durant ce temps aucun partage au profit des représentants de la femme, encore bien que la communauté soit dissoute;

<< Attendu que le décret du 19 juillet 1793, qui a été invoqué par le défendeur, a eu pour but de régler la durée de la propriété littéraire à l'égard du public, et de préserver le droit reconnu à l'auteur et à ses héritiers de toute atteinte de la part des tiers; que c'est ainsi qu'il a organisé la répression de la contrefaçon; mais qu'aucune de ses dispositions n'excluant formellement l'application au droit d'auteur du statut matrimonial des époux, la loi commune, sous ce rapport, a conservé tout son effet même en présence du décret susvisé;

« Attendu que l'article 39 du décret du 5 février 1810, en accordant à la veuve un droit viager sur les œuvres de son mari, en a toutefois subordonné l'exercice aux conventions matrimoniales des époux; que cette disposition dénote l'intention de laisser, même en cette matière, tout son effet à la loi commune qui régit l'association conjugale, loi qui par suite doit être appliquée lorsqu'il s'agit du règlement à intervenir à la dissolution de la communauté;

« Attendu que la loi du 14 juillet 1866, déterminant la durée des droits du conjoint survivant, fait réserve expresse « des droits qui peuvent résulter en faveur de « ce conjoint du régime de la communauté » ; qu'il est constant que cette disposition ne doit pas être res treinte au cas où l'auteur de l'ouvrage serait lui-même

formellement énoncé que la nature mobilière, qui a été reconnue au droit d'auteur, fait entrer dans la communauté conjugale, non-seulement les produits du drv ́t. mais le droit lui-même; qu'il résulte évidemment de cette idée, qui n'a pas été contredite dans la discussica, que l'intention du législateur a été de faire application de la loi ordinaire au droit d'auteur et, par cons quent, de l'article 1401, lorsqu'il s'agissait de la bo dation de la communauté, quel que soit l'événen. par suite duquel celle-ci est dissoute;

<< Attendu d'ailleurs que si la propriété littérair pour l'auteur de l'ouvrage un caractère particulière ment personnel, rien toutefois dans sa nature ne fa obstacle à l'application du droit commun lorsqu'i git de la valeur qu'il représente;

« Attendu qu'il résulte de ce qui précède que c'es tort que le notaire liquidateur a fait opérer au pere 2 reprise en nature de la propriété des œuvres raires désignées par le demandeur; que cette propriété aurait dû être considérée comme valeur communauté, et que l'état liquidatif devra être ret

en ce sens;

« Attendu, par suite, qu'il y a lieu de compra dans l'actif de communauté toutes les recettes a sées par le défendeur à titre de droit d'aute va lesdits ouvrages depuis la dissolution de la ca nauté, pour le montant en être partagé par m entre les parties; mais que le Tribunal n'ayant pa les éléments suffisants pour fixer les sommes 12 touchées, il convient à cet égard de renvoyer les suinommés devant le notaire liquidateur;

<< Attendu que le travail de ce dernier n'étant costesté que sur les points susénoncés, il y a lieu, quant au surplus, de l'homologuer;

« Sur la demande en validité des saisies-arka formées par Gaudichot fils à la date du 27 jelet 1876, entre les mains tant de l'agent ga de la société des Auteurs et Compositeurs dramat ques que du délégué de la société des Gen lettres;

« Attendu que le susnommé demande que les en sitions produisent effet en ce sens que les tiers devront lui faire compte de la moitié de toutes les cettes par eux effectuées à dater du jour des SH pour droits d'auteur perçus sur les œuvres de son pett suivant la liste qu'il en a signifiée;

« Attendu que le droit du demandeur à la propr pour moitié sur ces ouvrages étant reconnu, les sOP arrêts par lui formées ont une cause valable; qu conséquence elles doivent être maintenues, et ce, dar la mesure énoncée;

« Que toutefois, à l'égard des tiers-saisis, lieu, pour toute la période antérieure à la signif qui leur serait faite du présent jugement, de ré ver l'ordonnance de référé du 17 avril 1876, qu réduit au tiers des droits d'auteur le montant sommes à retenir en vertu des saisies-arrêts; règlement entre le père et le fils suivant la base se indiquée;

« Attendu qu'il n'échet de statuer sur la partie des conclusions du demandeur tendant à obtenir des c damnations contre les tiers-saisis, ceux-ci n'ayant pul été mis en cause;

«Par ces motifs,

« Déclare Gaudichot fils propriétaire pour moitis toutes les œuvres littéraires et dramatiques pat

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