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orter une certaine dose d'intelligence et prit d'analyse. Voltaire, dans la pièce intie le Pauvre Diable, qui se trouve parmi ses sies,disait de l'abbé Trublet:

Il compilait, compilait, compilait.

ne peut disconvenir toutefois de té de la compilation, dont nous parlons, n'en veux pour preuve que son prompt ement. Les bibliophiles, les iconophiles libraires et les marchands d'estam- trouveront tous quelque chose à glaune recette à recueillir et à employer ite. Voici venir d'abord l'Etablissed'une bibliothèque, en tant que meuà Conservation et l'entretien des livres, puis ive à leurs Formats, à leurs Reliures, aux s de les préserver des insectes, aux Sousns et à la Date, à la Collation des livres, Signes distinctifs des anciennes éditions, réviations usitées dans les catalogues pour er les conditions, à la Connaissance et à r des livres, et à leurs divers degrés de enfin le tout est suivi d'un Essai sur les de détacher les livres, et sur la répara= piqûres de vers, des déchirures et des s dans le papier.

ce dernier chapitre il n'est point parlé cement ou maculage d'une impression he date. Il arrive souvent qu'on trouve s lignes, quelques mots qui ont subi ilage, désagréable à l'œil et nuisant à arité de l'impression. Si vous prenez omme, vous effacez en même temps sion et salissez désagréablement tous ours de la partie que vous voulez netn usage qui m'a toujours réussi, c'est Ire un petit morceau de pain frais avec e, et de frotter légèrement sur la partie la mie s'en détache tout aussitôt noirpetites boulettes. Si l'on continue on, il faut avoir soin de renouveler 1 noirci par l'encre d'imprimerie. de quelques minutes votre texte a propreté, sa netteté primitive. iveyre a oublié de nous parler des tions de feuillets que l'on rencontre t dans les vieux livres. Il s'agit d'enou plusieurs feuillets sans laisser de ici comment on procède: on mouille l'on fait glisser dans l'intérieur du l'on veut faire sortir, et on l'en détala plus grande facilité. Les relieurs nt tous ce procédé, et les voleurs scrits et d'autographes le mettent usement souvent en pratique,

. l'exposition des bibliothèques, on elevant. Nous avons conservé la nôtre,

au nord franc, modérément chauffé à l'aide d'un tuyau de poêle partant d'une salle à manger, et nos livres, en très-gran de quantité, n'ont pas bougé: point ou presque point de piqûres de vers, nulle tache d'humidité. Quant aux souris, et il y en avait dans cette vieille maison, elles ne peuvent grignoter les livres serrés les uns contre les autres, il faut que le livre soit isolé pour qu'elles puissent l'attaquer; elles préfèrent le volume broché, et le papier sans colle, le volume relié isolé est toujours négligé par les rongeurs.

L'exposition au nord a un autre avantage, les dos des reliures ne changent pas de nuance, car les amateurs savent que certaines couleurs tendres sont très-susceptibles, par exemple le rose, l'olive, le rouge mal préparé; mais en général cette dernière couleur est très-solide.

Parmi les ennemis des livres, après les insectes, on range les rats et les souris bien entendu, et les emprunteurs. Il convient de comprendre dans cette classe les femmes. Plus une femme soignera ses enfants et ses objets de toilette, et moins elle apportera de soins à un livre emprunté ou non. Nous avons prêté un ouvrage en plusieurs volumes, à une dame. Après bien des années écoulées, nous eûmes besoin d'avoir recours au dernier tome prêté, et quelle ne fut pas notre surprise de voir qu'on s'y était taillé de quoi faire des papillotes. Nous en eûmes un véritable chagrin. Il en résulte que, des trois ennemis des livres, nous préférons, sous tous les rapports, l'emprunteur. Celui là ne rend pas le livre, il est vrai, mais au moins il le conserve avec amour, et il ne taille pas dans son flanc de quoi se faire des papillottes. C'est toujours une consolation de savoir en bonnes mains un ouvrage qui vous a appartenu, et qui en est quelquefois sorti on ne sait comme.

'II.

M. Fernand Drujon, bien placé par sa posi. tion administrative, a eu une excellente idée de réunir, en un seul corps, les nombreux ouvrages, écrits et dessins (lisez: Estampes) condamnés, à divers titres, sans jeu de mots, depuis 1814 jusqu'à nos jours, pour ainsi dire. On regrette seulement que l'auteur n'ait pas donné plus d'étendue à ses notes toujours instructives et piquantes tout à la fois, surtout sous le rapport bibliographique. Espérons que ce catalogue servira de guide aux libraires, non pour rééditer certaines ordures, comme l'a fait, à l'étranger seulement, un homme d'une instruction sûre, et d'une intelligence rare, qui vient de descendre dans la tombe encore dans la force de l'âge; non comme l'a fait, loin de chez nous, un homme qui s'est sauvé de la capitale criblé de dettes; non comme l'ont fait, enfin, des

dex de M. Drujon indiquera aux libraires honnêtes les livres qu'il ne faut jamais réimprimer, car pour rien au monde ne battez monnaie en exploitant les vices et en perdant la jeunesse. Mais à côté d'ouvrages obscènes, on trouve des ouvrages politiques. Or, ce qui est condamnable aujourd'hui ne le sera pas ou plus demain.

Il existe toute une série d'ouvrages érotiques dans le format in-18, sans nom d'imprimeur bien entendu, ni de libraire. Ils ont été livrés à l'impression sans être corrigés: on y trouve les fautes les plus grossières, et les planches, qui sont dégoûtantes et comme genre et comme exécution, n'ont pas même été essuyées pendant le tirage. Or, ces volumes ont été imprimés dans le temps (et qu'on se rassure, il y a plus d'un quart de siècle de cela) dans une imprimerie de Versailles. Qu'on me permette de rapporter une anecdote qui concerne ces ordures, qui prouvera une fois de plus combien il est urgent que les inspecteurs de la librairie soient familiarisés avec l'art typographique (1). Un commissaire de la librairie pénètre un jour dans la chambre de composition de l'imprimerie de Versailles. On le voit arriver. L'ouvrier composait justement un ouvrage infâme. Vite, il substitue à sa copie un feuillet de l'Imitation de J.-C., il commet un sacrilége et une infamie du même coup. La page, presque achevée, était dans la galée (2), car l'on composait en pages (3), et M*** était loin de se douter

1. M. de Persigny voulant favoriser un de ses compatriotes, feu Auguste Bernard, qui lui dédia même un de ses ouvrages, le fit nommer inspecteur de la la librairie. Or, le pauvre Bernard, qui mourut dans des souffrances atroces, car il était atteint d'une maladie de l'épine dorsale, n'avait pas l'usage de ses jambes. Après s'être servi longtemps de béquilles, il finit par se trouver dans la nécessité de se faire trainer péniblement dans une petite voiture à bras, non encore perfectionnée. Est-ce dans cet état qu'il pouvait inspecter l'imprimerie-librairie ? Il ne pouvait plus alors exercer son emploi de correcteur à l'Imprimerie Impériale.

Mais celui-là connaissait au moins son métier; mais à quoi bon? Lié avec M. de Saint-Georges, l'ancien directeur de l'Imprimerie Nationale, nous contribuâmes à le faire décorer. A cette occasion, M. de Saint-Georges l'invita à déjeuner pour l'armer chevalier. Là se passa une véritable scène de société secrète, de carbonari. Le malin directeur lui mit une épée sur la tête et lui fit jurer fidélité, à lui démocrate, à l'empereur... Puis il se livra à d'autres pratiques maçonniques. Nous étions de ce déjeuner, ainsi que M. Dérénesmil, ancien chef des travaux à l'Imprimerie Nationale, mis à la retraite depuis quelque temps, sur sa demande.

2. La galée est un ustensile d'imprimerie, ayant bord devant et en tête; elle sert à recevoir les lignes au fur et à mesure que l'ouvrier les enlève de son composteur. La galée, dont il existe plusieurs sortes, a été perfectionnée comme tous les ustensiles d'imprimerie qu'on emploie aujourd'hui.

3. La mise en pages (et non page, comme on l'im

de la supercherie; d'ailleurs, il n'aurait pu lire à l'envers sur le plomb.

Ceci me rappelle une anecdote qui se passe sous le premier empire, et qui a précisément pour héros un inspecteur de la librairie, de nom de Baudouin. Il passa un jour sur le boulevard d'Enfer, très-désert à cette époque. L fut pris tout à coup d'un certain besoin, Force de s'arrêter, il n'en peut croire ses oreilles: entend taquer (1) une forme d'imprimerie. I cherche, se rapproche de plus en plus de ce bruit étrange et significatif. Bientôt, il sait d'a il part. La croisée est assez élevée, il monte su une borne. Ce qu'il voit alors, il n'en pe croire ses yeux : c'est une imprimerie clandes tine. Quelle aubaine! Et comme il va monter ex grade. Dans tous les cas, il va toucher use bonne gratification. Il descend vite le bonevard d'Enfer. Le voilà au ministère de la police Il demande à parler de suite à Fouché d d'Otrante), il dit qu'il a une révélation de la plus grande importance au ministre l'introduit tout aussitôt. Il apprend qu'il rende découvrir une imprimerie clandestine. — s'empresse de demander le ministre. — Erselence, sur le boulevard d'Enfer.—Monsieur Brdouin, je vous défends d'en parler à qui que soit. Songez que votre place en dépend, e peut-être quelque chose de plus... Bandon se releva tout honteux et confus, et comme corbeau de La Fontaine,

Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendraips L'imprimerie du boulevard d'Enfer était des tinée à contrefaire les billets de bang russe (2), afin de porter un coup mort transactions commerciales de cette nation

La suite prochainset.

de même grandeur et c'est ce qui constitue una ke..> entière lorsqu'elles sont réunies en un nombr selon le format. Pliées et coupées d'une certaine faç elles forment le livre broché.

1. Le taquoir, qui sert à taquer, est un petit de buis dur garni d'un côté d'un bois tendre. En geant sur le marbre, les caractères restent pr toujours d'une hauteur inégale. C'est afin d'abra cet inconvénient, qu'on applique le taquoir sur la fora. qu'on le promène de place en place, en frappant dos./ avec le manche d'un marteau, afin de rétablir l'ep partout. Eh bien! il en résulte un certain brut b connu des typos, bruit qui ne peut être reproduit e aucun autre métier.

2 Un typographe qui a fait partie de cette any merie politique, m'a raconté autrefois qu'E' sapsu de la contrefaçon des bank-notes. Comme éta ågé à l'époque dont je parle, sa mémoire 4 50 trahir.

ALKAN AINÉ

Le Secrétaire Gérant, BLANCHOT

CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie, rue Bonaparte, 1.

SOMMAIRE Jurisprudence.

Congrès international des bibliothécaires.

Bibliographie.

CONSEIL D'ADMINISTRATION

DU CERCLE DE LA LIBRAIRIE

Procès-verbal de la séance du 17 Mai 1878.

Présidence de M. Hachette.

La séance est ouverte à 9 heures: 12 Memes présents; trois se font excuser.

M. le Secrétaire donne lecture du procèsrbal de la séance du 26 avril 1878 qui est opté.

M. le Trésorier fait connaître l'état des isses.

M. le Président donne lecture d'une lettre Président de la société des libraires de la disse romande, qui l'informe que les délégués l'Union postale étant sur le point de se unir à Paris, la Société qu'il préside a adressé M. le Directeur général des postes suisses le pétition à l'effet d'obtenir que le maxium de poids des envois sous bande, qui, après le règlement actuel de l'Union postale, est que de un kilogramme, soit augmenté et rté à 4 kilog. et demande si une démarche alogue ne pourrait pas être faite par le Cere auprès du Directeur général des postes ançaises.

Sur la proposition de M. le Président, le onseil décide qu'une lettre sera adressée, au om du Cercle, à M. le Directeur général des Ostes, pour réclamer et lui demander d'apyer auprès des délégués de l'Union postale, lévation du maximum de poids des envois us bande.

M. le Président donne lecture d'une lettre de Bonfantini, imprimeur à Bâle, qui offre au

Cercle, pour être déposés dans ses archives, après la clôture de l'Exposition universelle, les ouvrages exposés par lui. Le Conseil décide que des remerciments seront adressés à M. Bonfantini..

Le Conseil s'occupe ensuite de différentes questions d'ordre intérieur.

Sont admis comme Membres du Cercle: MM. Hennuyer, Lecoursonnois, Daffis, René Haton, Fischbacher, et Théodore Olmer.

Sont admis comme Membres correspondants: MM. Duclos, Latrobe, Benezech Roque, Benezech, Sales, Pendariès et Lajoux.

Demandent à être admis comme membres correspondants du Cercle:

1er M. Armaing, libraire à Toulouse, présen té par MM. Bréton et Hachette.

2e M. Devers-Armauné, libraire à Toulouse, présenté par MM. Bréton et Hachette.

3o M. Duthu, libraire à Bordeaux, présenté par MM. Bréton et Hachette.

40 M. Leguicheux - Gallienne, libraire au Mans, présenté par (MM. Bréton et Hachette. 5e M. Sabatier, libraire à Saint-Gaudens, présenté par MM. Bréton et Hachette.

6 M. Triqueneaux-Devienne, libraire à SaintQuentin, présenté par MM. Bréton et Hachette, 70 M. Sixdeniers, libraire à Autun, présenté par MM. Bréton et Hachette.

8 M. Gambier, libraire à Nevers, présenté par MM. Bréton et Hachette.

9 M. Mazeron, libraire à Nevers, présenté par MM. Bréton et Hachette.

10 M. Crépin-Leblond, imprimeur - libraire à Moulins-sur-Allier, présenté par MM. Bréton et Hachette.

11 M. Barot-Duchier, libraire à ClermontFerrand, présenté par MM. Bréton et Hachette. 12 M. Barbier, libraire à St-Etienne, présenté par MM. Bréton et Hachette.

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tarif suivant: Transport des petits paquets, dont le poids n'excède pas 5 kilogrammes d'une gare quelcoque des réseaux des six Compagnies ci-dessus designes à une autre gare quelconque des mêmes réseaux. Application du 1er Mars 1878,

PRIX A PERCEVOIR (timbre du récépissé et tous frais compris).

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BIBLIOGRAPHIE

(Voir la dernière Chronique, suite et fin.)

Le matériel de cette jolie petite imprimerie sortait de celle de Fain. Dans cette occasion, Baudouin avait eu raison de ne pas être familiarisé avec l'imprimerie, à une époque où l'autorité ne plaisantait pas. Comme il a manqué de lui en cuire, avec la découverte de

M. Rouveyre nous l'a annoncé:il ne donnen pas de nouvelle édition de ce catalogue ava dix ans. Soit! Mais n'y aurait-il pas lieu de « faire suivre, en attendant, de la liste raisonne et annotée de tous les ouvrages français quit rent condamnés à être lacérés et brulés par la main du bourreau? (Heureux quand les auteurs ne faisaient pas partie en même temps da bücher témoin le malheureux Etienne Dolet, dont

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sant sur la vieille et déguenillée place Maubert.)

Si l'on donnait suite à cette idée, il faudrait comprendre aussi tous les ouvrages français condamnés par la Cour de Rome, en consultant les anciens Index jusqu'à ceux de nos jours, car ils sont constamment tenus au courant. Il existe aussi sur le même sujet un ouvrage anglais.

On sait que Gabriel Peignot a donné un excellent Dictionnaire critique, littéraire et bibliographique des principaux livres condamnés au feu, supprimés ou censurés, précédé d'un discours sur ces sortes d'ouvrages. Paris, Renouard, 1806, 2 vol. in-8°.

Deux ouvrages ont précédé celui de M. Drujon:

1° Catalogue des écrits, gravures et dessins con-damnés depuis 1814 jusqu'au 1er janvier 1850, suivi de la liste des individus condamnés pour délits de presse. Paris, 1850, in12;

2° Catalogue des ouvrages condamnés comme contraires à la morale publique et aux bonnes mœurs, du 1er janvier 1814 au 31 décembre 1873. Paris, librairie des publications législatives, A. ..Wittersheim et Cie, 1874, in-16 jésus.

III.

Caprices d'un Bibliophile. Voilà un titre fait pour allécher les curieux, qui sont capricieux comme une jolie femme, ou comme une femme qui a ses nerfs.

La mine paraît inépuisable. Sans compter les nombreux articles épars, dans les Encyclopédies, dans les Revues, dans les Dictionnaires de Conversation, dans les Recueils spéciaux, partout enfin l'amateur de livres est mis en scène; on lui a même consacré des monographies. Feu M. Jules Janin, le prince des criiques et des bibliophiles passés, présents et à venir, fit paraître chez Miard, en 1866, l'Amour des Livres, et en 1870, une nouvelle édition, entièrement refondue et considérablement augmentée, en un volume in-8°, qui sort des presses de MM. Plon et C. En 1870, M. Gustave Mouravit donna in-8° Le Livre et la petite Bibliothèque d'amateur. · Essai de critique, d'histoire et de philosophie morale sur l'Amour des Livres. Enfin, M. Claudin, libraire axpert et paléographe à Paris, mit au jour un ouvrage sur le même sujet, souscrit d'avance, par conséquent épuisé dès son apparition, nous voulons parler des Amoureux du Livre, sonnets d'un Bibliophile par M. Fertiault, un vrai chercheur, doué d'une patience séculaire et bibliophile dans toute l'acception du terme. Nous

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En 1857, M. Mary Lafon avait déjà publié un petit volume sous le titre d'Histoire du Livre, in-18. En 1860, Charles Asselineau nous ouvrait les portes de son Enfer du Bibliophile; il le décrivait parce qu'il l'avait vu. Il convient d'ajouter ce que Werdet nous a donné sous le titre d'Histoire du Livre en France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789. Paris, 1861-1864, 5 vol. in-18 jésus.

Il ne faut pas omettre l'ouvrage qui a pour titre : Voyages littéraires sur les quais de Paris, Lettres à un Bibliophile de province, 2e édition, suivie de Mélanges tirés de quelques Bouquins de la Boîte à quatre sols, par M. Fontaine de Resbescq. Paris, Furne et C, 1864, in-18 Jésus (1).

La première édition a paru en 1857 chez Durand.

Ni la Boite à quatre sous (2) du spirituel Joannis Guigard, brochure grand in-8° extraite du Bibliophile illustré, belle publication dont le prix de revient était considérable. La Boite à quatre sous a été reproduite dans une résurrection du Bibliophile illustré, mais qui n'a vécu que ce que vivent les roses.

Dans les Caprices d'un Bibliophile, petit volume joliment exécuté, vous lirez avec intérêt, dès le début, UNE VENTE DE LIVRES A L'HÔTEL DROUOT (que les loustics qui fréquentent habi

1. Feu mon ami Quérard l'auteur de la France littéraire, des Supercheries littéraires dévoilées, etc., n'était pas décoré malgré son åge avancé et l'importance de ses travaux; c'était pour lui un véritable chagrin i en avait vu, pendant sa longue carrière, décorer tant d'autres qui étaient loin de le valoir; et il me disait souvent avec amertume: nemo propheta in patria. Lorsqu'en lisant les Voyages sur les quais de Paris, je tombai sur un paragraphe où M. Fontaine de Resbecq, chef de bureau au Ministère de l'Instruction publique, se plaignait beaucoup de cet oubli. Je fis remarquer cette phrase élogieuse à mon pauvre ami et à mon ami pauvre : ce fut tout une révélation pour lui, un véritable trait de lumière. Armé du livre de M. de Resbecq il fit quelques démarches au Ministère de l'Instruction publique, et Quérard fut enfin décoré..... aux bords de la fosse, il est vrai, car il mourut pas longtemps après.

2. En passant, un jour, sur le quai de la Ferraille (élargi depuis sous le nom du quai de la Mégisserie), lors de mes modestes débuts dans la bouquinerie, le hasard me conduisit dans ces parages. Un marchand avait quelques volumes étalés dans un torchon; il criait à tue-tête: « à quatre sous le volume, au choix! »> La modicité du prix m'attira naturellement vers cette librairie ancienne ambulante, et le premier volume qui me tomba sous la main fut le Cours des principaux fleuves et rivières, composé et imprimé par Louis XV (àgé de 8 ans), avec le portrait rare de l'auguste imprimeur. Ce volume avait une reliure en maroquin noir, fleurdelisée aux quatre coins, doré sur tranche, exemplaire de cadeau. Feu M. le comte de Clarac eut envie de ma

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