Page images
PDF
EPUB

l'omission de quelques détails qui pourraient aider à déterminer les dates, sont en général précises; mais la liste des vases ne paraît pas maintenue assez rigoureusement dans les limites du sujet. Il n'est pas sûr que tous les vases tirés des nécropoles de l'Étrurie, de la Campanie et de la Pouille aient été fabriqués en Italie, et même la provenance italienne de certaines pièces admises dans le catalogue est contestable. De plus, l'usage qui est fait des monuments de la glyptique paraît trop restreint. Malgré ces réserves, le mémoire de M. Albert, même dans l'état actuel, témoigne d'une première année bien remplie et mérite d'être considéré comme un bon début dans les études archéologiques.

M. François Delaborde a choisi pour sujet de l'excellent travail que la Commission a eu à apprécier la chronique de Guillaume Le Breton sur Philippe-Auguste. Une exacte description des manuscrits qui sont à Rome, avec une juste détermination de l'emploi qui en a été fait par les anciens éditeurs, et une comparaison bien faite de ces manuscrits avec ceux de Paris et de Londres, fournissent les éléments d'une édition critique et complète que l'auteur du mémoire paraît en mesure de donner.

On nous promet d'ailleurs la publication prochaine d'une étude sur une série de diplômes inédits des xII et XII" siècles, relatifs à la terre sainte, qui sans doute ont été rapportés, après la perte de la Palestine, dans une des maisons que possédait en Sicile et en Calabre le monastère de Notre-Dame-duVal-de-Josaphat. M. Delaborde les a découverts dans l'archive centrale de Palerme. C'est un bon témoignage de son activité en dehors du travail auquel il a donné principalement ses soins.

M. Georges Duruy a terminé, ou peu s'en faut, sa monographie du cardinal Caraffa, dont la première partie avait été soumise au jugement de l'Académie. Pour être complète, elle

n'attend plus qu'une conclusion. C'est une étude considérable, faite sur un grand nombre de documents, qui ont été compulsés avec beaucoup de soin et d'intelligence. La Commission ne peut que renouveler le témoignage favorable qu'elle donnait l'an dernier, par l'organe de son rapporteur, sur les mérites de l'exposition. On y suit avec un vif intérêt la vie de cet étrange personnage qui commence par un meurtre, et, après avoir remué le monde par ses intrigues tantôt pour la France, tantôt pour l'Espagne, finit par le dernier supplice, quand la mort de son oncle, le pape Paul IV, l'abandonne sans protection au sort qu'il méritait. Grâce aux recherches de l'auteur, plusieurs points des événements importants auxquels Caraffa fut mêlé sont éclairés d'un jour nouveau. La Commission, en constatant ce résultat avec plaisir, regrette de ne pas être assurée par des témoignages directs que M. Georges Duruy ne s'est pas exclusivement renfermé, pendant ses deux années de mission, dans l'étude d'un sujet du xvi° siècle. Elle est d'ailleurs convaincue qu'il a dû réserver une part de son temps et de son travail pour les richesses archéologiques qui sollicitaient de tout côté son attention.

Nous avons reçu de M. Fernique une collection d'inscriptions inédites copiées par lui dans le pays des Marses, qui ont de l'intérêt pour l'étude des dialectes italiques et pour la connaissance des magistratures municipales. Ce travail épigraphique se rattache à une exploration entreprise dans la région du lac Fucin. A quelque distance de l'émissaire du lac, dans les champs Palentins, des fouilles exécutées par les soins de M. Lolli, député d'Avezzano au Parlement italien, avaient fait trouver un second tunnel, plus ancien et percé dans des conditions plus difficiles : il traversait l'épaisseur de la montagne, et amenait dans la plaine les eaux du Liris jusqu'à des murs d'appareil cyclopéen qui se développent sur une grande étendue. sans doute les ruines d'une très-ancienne ville des

[ocr errors]

Marses. -Des fouilles, dirigées par M. Fernique, ont fait reconnaître une curieuse enceinte quadrangulaire, dont les murs sont aussi de construction cyclopéenne. Une note, où est consigné ce résultat, fait bien apprécier la hardiesse de ces grands travaux, accomplis' avec une puissance singulière par les anciennes populations pour fertiliser le sol ingrat de leurs montagnes. M. Fernique envoie, en outre, la continuation de son grand mémoire sur l'antique Préneste, dont l'Académie avait apprécié l'année dernière le commencement. Cette année, il nous donne un index des inscriptions qui se rapportent à son sujet, et, ce qui a beaucoup plus de valeur, cinq chapitres où l'histoire de la ville est restituée d'après les textes des auteurs et surtout d'après les documents épigraphiques. Avant ce nouvel envoi, que nous prenons surtout comme une attestation que les efforts de M. Fernique n'ont pas discontinué, nous savions qu'il était capable de mener à bonne fin cet important travail. Nous croyons pouvoir affirmer que, lorsqu'il l'aura complété et rédigé sous sa forme définitive, son ouvrage réalisera toutes les espérances que la première partie avait fait concevoir à l'Académie.

Si nous n'avons pas encore la rédaction complète du mémoire de M. Fernique, si les noms de deux de ses collègues, MM. Élie Berger et Mabilleau, ne figurent pas dans les envois qui nous sont adressés, cela tient en grande partie aux conditions particulières du travail à l'École de Rome. En Italie comme en Grèce, les jeunes gens doivent s'occuper d'amasser pour l'avenir, et l'intérêt général de l'Ecole leur crée le double devoir de suivre attentivement les découvertes partout où elles se font, en se hâtant de les mettre à profit, et de fournir leur part à des œuvres communes qui se continuent d'année en année. Citons comme exemple de ce genre d'ouvrage le catalogue raisonné du fonds de la reine Christine à la Vaticane, auquel MM. Berger et Delaborde ont travaillé cette année.

De plus, en Italie, il faut souvent aller chercher les documents dans les diverses bibliothèques du royaume, en obtenir l'accès et se soumettre aux conditions qui y sont quelquefois imposées.

Nous devons tenir compte de ces différentes raisons, et nous résigner à ne pas apprécier encore par nous-mêmes des travaux considérables qui nous sont annoncés, comme celui de M. Berger sur le x° siècle. Nous pouvons du moins exprimer des regrets, d'autant plus justifiés de notre part, que l'Académie vient de rendre elle-même un témoignage public de son estime pour l'auteur en lui décernant le prix du concours sur les Grandes Chroniques de France. Nous regrettons aussi de ne pas avoir encore entre les mains le résultat des études que M. Mabilleau poursuit sur la philosophie péripatéticienne en Italie pendant les xivo, xv° et xvi° siècles. On nous dit avec quel soin il en a réuni les matériaux dans les bibliothèques de Venise, de Padoue, de Bologne, de Vicence, de Ferrare, de Vérone; et, d'après la valeur des recherches qu'il a présentées à l'Académie l'année dernière sur Crémonini, nous avons tout lieu de croire que son travail comblera une lacune importante, en complétant le tableau des transformations de l'esprit philosophique en Italie, depuis saint Thomas jusqu'à Galilée. Nous attendons avec confiance l'accomplissement de cette promesse, ainsi que celui des autres qui nous sont faites, et nous nous en remettons au zèle éclairé d'un directeur qui sait exciter si utilement l'ardeur des pensionnaires de l'École, leur aplanir les difficultés extérieures de leur tâche et entretenir la bienveillance marquée avec laquelle ils sont accueillis à Rome.

LIVRES OFFERTS.

SÉANCE DU VEndredi 4 octOBRE.

Sont offerts à l'Académie :

Note sur une fiole à inscriptions, par M. Edm. LE BLANT, membre de l'Académie. (Extrait de la Revue archéologique.)

A catalogue of the greek coins in the British Museum. The Seleucid kings of Syria (Londres, 1878, in-8°).

Empreintes de cylindres assyriens relevées sur des contrats d'intérêt privé (605-426 av. J. C.), par M. J. Menant (in-4°).

Essai sur les diverses mesures de longueur et de superficie employées en France avant l'adoption du système métrique, par M. J. Michel, ingénieur des ponts et chaussées (Lyon, 1878, in-8°).

M. Gaston PARIS présente, au nom de M. Sophus Bugge, les brochures suivantes :

1° Altitalische Studien (l'inscription osque, qui contient l'exsécration faite pour Vibia; l'inscription votive pélignienne en vers de Corfinium) (Christiania, 1878, in-8°).

2° Tolkning af Runeindskriften på Rökstenen i Östergötland (Interprétation de l'inscription runique de la pierre du Rök dans l'Östergötland). (Stockholm, 1878, in-8°).

3° Run inskrifter på marmorlejonet från Piræeus (Les inscriptions runiques du livre de marbre du Pirée) (Stockholm, 1875, in-8°).

SÉANCE DU VENDREDI 11 OCTOBRE.

Est offert à l'Académie :

Grammaire de la langue zende, par M. Abel Hovelacque (Paris, 1878, in-8°).

M. Edm. LE BLANT dépose sur le bureau son ouvrage relatif aux Sarcophages chrétiens d'Arles.

SÉANCE DU VENDREDI 18 OCTOBRE.

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente, au nom de M. E. DESJARDINS,

« PreviousContinue »