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Le dernier bulletin mensuel de la Chambre de commerce de Sedan présente toujours cette place comme augmentant régulièrement son chiffre d'affaires. Les expéditions de draperies faites pendant le mois de janvier se sont élevées à 178.965 kilog., contre 167.041 kilog. dans le mois correspondant de l'an dernier.Les arrivages en laines diverses ont été de 212.187 kilog.; et il a été expédié 146.386 kil. de laines lavées.

Il n'est bruit, à Sedan, que d'une catastrophe financière. La vieille maison de banque Fage, Deloche et Cie est en liquidation judiciaire. Le passif est de 4.500.000 francs. L'un des associés, M. Deloche, était, il y a quelques jours encore, président du tribunal de commerce. On comprend la confiance qu'inspirait sa maison.

Pendant le mois de février, il a été expédié de la région de Mazamet (Labastide, Lacabarède, St-Amans, Labruguière) 79.723 kil. de draps, molletons et flanelles, 1.071.256 kil. de laine lavée et 315.209 kil. de peaux brutes. Il est arrivé 1.437.141 kil. de peaux en laine et 64.625 kil. de laine en suint.

Les exportations françaises laissent toujours énormément à désirer. Plusieurs grandes maisons de Paris et du Nord se plaignent vivement de la faiblesse des transactions avec l'étranger.

L'Angleterre n'est guère mieux partagée que nous sous ce rapport; l'extérieur demande peu. Quant à la consommation intérieure, elle se soutient pour un grand nombre d'articles; quelques-uns ont cependant été moint recherchés à cause de la douceur de la température, et des stocks se sont formés. Les nouveautés de l'Ouest ont eu un écoulement suivi, et les manufacturiers possèdent des ordres pour la prochaine saison.

INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENTS

APPAREILS POUR LAVER, IMPRÉGNER ET
TEINDRE DES FILS A L'ÉTAT ENROULÉ
Par MM. Linkenbach et Holzhauer

Cet appareil consiste dans deux récipients reliés l'un à l'autre et destinés à recevoir la matière à traiter; le liquide servant à imprégner, à teindre, laver, etc., la matière, est refoulée de préférence au moyen de la vapeur sous pression, alternativement d'un récipient dans l'autre, de sorte que le fil est toujours traversé par le liquide, tantôt dans un sens, tantôt dans le sens contraire.

Afin de recevoir les plateaux à bobines, lerécipients ont des fonds doubles èt communis

quent entre eux par dessous, tandis que les parties supérieures des récipients portent des organes de fermeture à l'aide desquels les récipients peuvent être reliés à des pompes à air ou autres moyens de refoulement et d'aspiration des liquides, de façon à les faire circuler dans les deux récipients et à travers le fil, en renversant alternativement la marche.

TEINTURE DE LA LAINE ET DE LA SOIE
EN NOIR FIXE

Procédé de M. Amerd

Les recettes de teinture qui ont été proposées jusqu'à ce jour pour obtenir du noir d'aniline sur laine et sur soie n'ont pas encore donné la solution du problème. Le procédé de M. Amend consiste à traiter la fibre d'abord par une solution d'acide chromique en présence d'un acide métallique sans action oxydante, puis par une solution d'aniline, etc., en présence d'un sulfate ferrique.

Une solution aqueuse d'acide en présence. d'un autre acide formerait, d'après M. Amend, avec les fibres animales, une combinaison particulière et très intime. La fibre retient une partie de l'acide chromique qui apparemment se combine avec elle pour former un composé chromique. Il est nécessaire que l'acide chromique soit en quantité suffisante dans la solution pour qu'après avoir été réduit en oxyde de chrome, il en reste suffisamment pour se combiner avec la fibre. La présence d'un acide est nécessaire pour maintenir en solution l'oxyde de chrome formé et empêcher le dépôt sur la fibre. Les acides nitrique et sulfurique ne peuvent pas être employés, car ils oxyderaient la fibre et la détruiraient.

La fibre ainsi imprégnée d'acide chromique est traitée par une amine aromatique, ou un de ses sels en présence d'un sel d'un oxyde métallique. se produit une couleur noire solide qui commence d'abord à froid et se développe complètement vers 80 degrés.

Voici les détails du procédé on prépare une solution aqueuse d'acide chromique et d'a cide chlorhydrique, 40 g. d'acide chromique et 60 g. d'acide chlorhydrique par kilogramme de matière à teindre; l'eau doit être en quantité suflisante pour permettre l'immersion. complète. La solution s'emploie à la température de 20 à 30 degrés. On enlève de la fibre l'excès de solution par un procédé mécanique convenable, soit qu'on torde ou qu'on exprime entre cylindres.

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mersion complète de la fibre. On y trempe la fibre. La couleur commence à se développer à la température ordinaire. Une fois une certaine nuance obtenue, on enlève mécaniquement l'excès de la solution, et la matière est soumise à une température d'environ 8o, par exemple, au moyen d'une chambre à vapeur.

chauffant fortement, ainsi que l'air auquel elle se mêle, de manière à éviter toute condensation et tout abaissement de température sensible, malgré la détente qui se produit.

Dans ces conditions et suivant des expériences faites par l'inventeur, la vapeur d'eau ainsi réchauffée aurait une action toute spéciale pour déterminer certaines réactions chimiques et notamment le développement du noir d'aniline engendré par l'action des chloPar la Societé anonyme des feutres français rates en présence des prussiates alcalins en

DRAPS EN ÉTOFFE MIXTE POUR LA CONFECTION

de Geradmer'

Ce nouveau produit industriel est composé d'une étoffe feutre et d'une étoffe tissée, ne formant toutes deux, après fabrication, qu'un seul tissu et laissant apparattre les couleurs, dessins et dispositions de l'étoffe tissée.

La fabrication de ce drap s'effectue de la façon suivante: On choisit d'abord un tissu présentant les dessins, dispositions et variétés adoptés en draperie et en nouveautés; ces dessins et dispositions étant réalisés par les procédés ordinaires du tissage, notamment par la teinture préalable aux couleurs et nuances que l'on désire conserver, des fils de laine, soie, coton et autres textiles, purs ou mélangés, entrant dans la composition du tissu.

Une nappe ou ouate de laine ou de déchets de laine, mélangée ou non à des matières végétales, est préparée séparément.

On réunit ensuite le tissu à la nappe ou ouate, soit sur la toile sans fin servant à produire celle-ci, soit par une application sur table ou sur rouleau, soit enfin sur la machine à feutrer elle-même.

L'assemblage définitif est obtenu par le travail de la machine à feutrer; les filaments de a nappe pénètrent dans les mailles ou les jours du tissu, qui se soude ainsi et fait corps avec la nappe; le nouveau drap mixte se trouve ainsi formé.

Les opérations de foulonnage, dégraissage, apprêt, se font ensuite d'après les procédés habituellement usités.

La teinture est faite de telle façon que les nuances ou couleurs des fils ou dessins et dispositions du tissu soient réservés et demeurent apparentes. A cet effet, les fils formant les dessins ou dispositions à conserver sont de nature végétale; on les laisse en blanc ou on les teint préalablement, suivant le résultat que l'on a en vue. Comme la teinture du tissu mixte fabriqué est une teinture pour laine, ces fils conservent la couleur, c'est-à-dire que le dessin de l'étoffe tissée reste apparente.

TRAITEMENT SPÉCIAL DES MATIÈRES TEXTILES,
OU NOUVEAU MODE DE VAPORISAGE
Par M. William-Jules Grawitz

On fait agir la vapeur d'eau injectée en excès dans un espace limité, mais communiqnant librement avec l'atmosphère en le ré

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Nombre des fils: 2.940.

160 duites au décimètre..

Il faut 12 lames.

Largeur sur le métier: 1 mèt. 73. Rôt: 42 broches au décimètre.

Passage des fils: 4 par brochée.

tellement sensibles qu'on peut constater le même phénomène sur du fils retors ou sur l'étoffe tissée, après un simple dégraissage ou après l'immersion dans des bains de teinture qui ont souvent une action feutrante.

Après avoir constaté que, ordinairement, la matière textile dont les brins sont longs, droits et lisses, est réfractaire au feutrage et ne cher

Faire correspondre les clairs B aux places che qu'à s'échapper des autres fibres qui la ndiquées.

Retrait au foulage: 16 0/0 sur la longueur tissée.

Largeur définitive: 1 mèt. 45.

Apprêt brut.

Poids de fil gras pour un mètre d'étoffe finie: 0 kil. 700.

Nota. Nous pouvons fournir sur demande particulière et contre rétribution de 3 fr. 50 par livraison ou 75 francs par an des morceaux d'étofle suivant les désignations ci-dessus. L. B.

LES TISSUS A LA MODE

Il ne serait guère intéressant pour nos clients de trouver ici une simple disertation sur la diversité des laines employées dans la draperie, car ils savent que le caractère de la matière varie suivant la race des animaux, les contrées que ceux-ci habitent et même selon les diverses parties du corps. Mais nous devons examiner comment on s'y prend pour tirer partie de matières peu employées dans les étoffes pour hommes, soit par des traitements ou des croisures spécialement appropriés à leur nature.

Les laines recherchées couramment pour la draperie ont été très longtemps celles d'un caractère doux, fin, fentrant, les autres étaient pour d'autres emplois. Depuis que les tissus pour hommes se sont transformés, les matières longues, droites, non feutrantes, ont trouvé place dans divers produits.

C'est souvent sous forme de retors que ces laines sont préparées avant le tissage. Jointes à d'autres fils, soie, coton, laine feutrante ou fils très tordus, elles décrivent autour des précédents des formes originales grâce à leur nature: boucles, ondulations, mouches, etc., et, sous des couleurs multiples, ces retors sont très utilisés dans les nouveautés actuelles.

Toute la recherche doit porter sur la réunion. de caractères opposés qui se font réciproquement valoir, aidés par le foulage qui a quelquefois une action prépondérante. Par exemple, si des fils composés, comme nous venons de le dire, sont placés dans un tissu destiné à un grand feutrage, les matières rebelles s'échappent et se répandent à la surface. Mais il v a plus encore, car certaines matières sont

retiennent, on a compris aisément dans quel sens diriger les recherches. Comme c'est surtout le caractère de la matière qui influe sur le résultat plutôt que sa provenance, et aussi la façon de l'employer, nous allons entrer dans quelques explications, convaincus que chacun pourra ensuite réussir des essais de ce

genre.

Les laines les plus propices sont les cheviotte et mohair employés séprément ou ensemble, c'est-à-dire des matières dont les brins relativement fins ont encore quelquefois, après le peignage, jusqu'à 15, 20 et même 25 centimètres de longueur. La douceur est relative, ces matières étant naturellement rugueuses; mais il faut écarter avec soin les plus grosses qui imiteraient bien l'effet, mais dont l'aspect serait déplorable et trop commun.

On peut faire un retors spécial avec deux fils, un très fin, un gros. Le fil fin est très tordu sur lui même, à gauche par exemple.

Cet excès de torsion a pour but de lui donner une grande résistance et d'empêcher que les brins ne s'échappent, car il formera l'âme, le soutien du retors final. Le gros fil est moins tordu que le précédent, à gauche aussi. Les deux fils réunis sont alors tordus dans le sens opposé, c'est-à-dire à droite et la situation respective de ces fils est celle-ci le fil fin à demi détordu a toujours ses fibres comprimées; le gros fils a perdu, dans la seconde torsion, ce qu'il avait reçu dans la première ou à peu près, les fibres ne sont maintenues que par leur enroulement autour du fin. Cet état suffit pour résister aux manipulations du tissage; mais dès que, pour une opération quelconque, le fil seul ou l'étoffe sont mouillés, frictionnés, pressurés (que ce soit pour la teinture, le dégraissage ou le foulage), les fibres dilatées dans l'eau actionnées par les compressions subies, s'échappent en formant des boucles, des frissures. Le but cherché est atteint, il reste à varier l'application en étoffe.

Il n'est pas indispensable d'avoir un retors spécial pour arriver à ce résultat. On peut y parvenir avec des retors ordinaires, de même imatière que ci-dessus bien entendu, par certaines croisuras combinées avec les proportions de montage et produire des tissus à surface bouclée propres aux pardessus actuellement recherchés par la mode.

Supposons un retors formé de deux fils d'égale grosseur, ayant reçu une torsion moyenne, suffisante pour la confection d'un fil solide, mais ne comprimant pas la fibre à

l'excès, car, outre que cela nuirait au résultat, ce retors serait dur, vrillant et d'un emploi | difficile.

Le choix de la croisure est important. Si tous les fils sont très enlacés, les fibres ne s'échappent point dans les apprêts, ou bien elles ne sortent que dans de toutes petites proportions, rendant l'étoffe inégale, rugueuse au toucher et sans caractère bien défini. Au contraire, il faut que la croisure laisse les duites non enlacées de place en place, et par ces brides ou flottes, les filaments pourront sortir en liberté. La croisure donne aux fils de chaîne un enlacement serré qui maintient leurs fibres dans le corps du tissu; mais les duites se montrent librement et en grand à l'endroit, cette apparence étant augmentée par la grosseur des fils et les proportions de montage. Il suffit que l'étoffe passe par les opérations signalées plus haut pour que des fibres couvrent la surface par des boucles plus ou moins saillantes, selon que ces traitements sont prolongés. L'importance de la croisure se montre là entièrement, car la chaine, ourdie du même retors que la trame, ne s'est pas modifiée sensiblement pendant que les duites ont entièrement changé de forme.

Enfin, suivant l'aspect définitif désiré, l'étoffe est tout simplement décatie ou légèrement cylindrée.

Parmi les types d'étoffes que nous avons indiqués, nombreux étaient les façonnés par retors fantaisie. La composition des filés a souvent une grande importance dans le cachet du dessin, et on ne peut les remplacer par d'autres sous peine d'en dénaturer l'aspect.

Quelques-uns de ces retors sont utilisés en grande quantité et forment en quelque sorte le fond de l'étoffe, d'autres ne participent que partiellement au façonné. Les formes s'éloignent peu de celles des filés fantaisie précédemment utilisés. La nouveauté s'obtient surtout en changeant les matières, les couleurs et la grosseur des divers fils à réunir.

Mais que ces retors soient composés avec laine peignée, laine cardée, soie, mohair, cheviotte, etc.; qu'ils soient avec boucles ou qu'ils ondulent; qu'ils portent des mouches plates ou rondes espacées, qu'ils produisent de longues flammes unies ou multicolores, ou qu'ils affectent toute autre forme, leur plus grave défaut est de coûter souvent cher, ce qui n'en permet un grand emploi que dans des marchandises d'un prix élevé ou force d'en limiter l'application à quelques fils de place en place.

On en fait quelques sortes à bas prix, en remplaçant les matières rares par d'autres plus communes. Tels sont les retors, genre knickerbocker, dans lesque's les flammés, tour à tour gros et fins, sont en coton; des retors ondulés dont le gros fil crêpant est en laine commune et des tils fins en coton, etc. Les couleurs sont très variées, fraiches, mais

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Espagne Italie Suisse Turquie Etats Unis.

Janvier

Années

1894 1893 1893 1892

Poids en milliers de kilog. 355 739 5 572 8.070

39

72 952 914

12

17 305

316

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རླག་

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