1o La laine, dégraissée ou non, est passée en hain de bichromate quelconque. La liqueur est saturée à froid ou à chaud; soit environ 10 0/0 pour le bichromate de potasse. La solution des autres bichromates peut être au même état de concentration. Observons cependant que cet état de concentration peut être plus ou moins grand que celui que nous donnons plus haut, les proportions du sel solide variant suivant l'intensité du noir à obtenir.

La durée du passage à froid en bichromate peut varier dans les limites assez étendues; en moyenne il est de six heures; naturellement la durée de cette immersion peut être abrégée si on élève la température du bain.

20 Lorsque la laine a séjourné un temps suffisant dans le bichromate, on l'essore de manière à y laisser de 5 à 7 0/0 de son poids de bichromate.

3o Le passage en bain d'aniline peut se faire de suite après essorage; on peut également faire sécher la laine, les résultats sont exactement les mêmes.

4° Après séchage ou non, la laine est plongée à froid dans un bain de sel d'aniline quelconque, organique ou minéral. La durée du trempage peut varier dans des limites assez étendues, comme il est dit ci-dessus, elle est de six à sept heures en moyenne. Il se forme un bichromate d'aniline et un sel alcalin.

5o Le montage de la couleur se fait à froid au moyen d'un acide minéral quelconque, plus spécialement l'acide sulfarique. Lorsque le noir est formé, on le fixe, toujours à froid, par addition d'une solution d'acide chromique pur ou bien obtenu par réaction de l'acide sulfurique sur le bichromate.

6o On essore à nouveau, on passe dans un bain neuf d'eau pure que l'on porte au bouillon pendant un temps relativement court, de façon à activer le fixage de la teinture.

INFLUENCE DE L'EAU SUR LA LAINE

Un article récent d'un journal allemand, Das Deutche Wollengewerbe, consacré, comme son titre l'indique, aux intérêts de l'industrie de la laine contient une dissertation sur l'influence de l'eau sur la fibre de la laine, et comme la question est d'un intérêt général pour le commerce des laines, un extrait pourrait en être agréable à nos lecteurs.

« De même que les autres fibres textiles, la laine, dans son traitement, depuis son commencement même sur le dos du mouton, jusqu'aux dernières opérations, doit plus à l'eau qu'à aucun autre ingrédient. L'eau agit alors de deux façons soit comme un dissolvant de diverses substances requises pour sa préparation, telles que l'urine, les sels, la terre à foulon, les teintures, l'empois, etc., et qui, sans l'eau, seraient impuissantes; soit comme agent direct, dans les procédés de lavage, de foulage, etc.

« Sans la présence de l'eau, toutes ces opérations seraient inutiles, ou donneraient un résultat différent de celui qu'on en attend, et elles seraient souvent plus nuisibles que bienfaisantes.

« Sans parler des procédés pour laver la laine sur le dos des moutons ou dans l'usine, ce qui, bien entendu, ne peut être fait sans eau, la première opération est généralement la teinture; pour cela il faut absolument que la qualité de l'eau soit convenable pour ce que requiert le teinturier en premier lieu, elle doit être douce et pure.

La filature requiert moins la présence de l'eau qui n'est employée que pour délayer l'huile avant le cerdage.

« Après le tissage vient l'importante opération du foulage, et ici l'eau joue un rôle important. Par son action, jointe à celle du savon et des alcalis, les parties saillantes de la fibre de la laine sont, pendant le foulage, débarrassées de la graisse; leurs lisières serrées ouvertes, et

ainsi l'enlacement de la fibre appelé foulage est rendu possible.

«Que l'eau pénètre à l'intérieur de la fibre et par cela même l'adoucisse, c'est là un fait acquis aujourd'hui.

« La chaleur joue aussi un rôle important dans l'opération du foulage, car par son action, la substance dure de la fibre est adoucie et l'opération facilitée.

Que l'eau ait pour effet d'adoucir les fibres de la laine, cela a été démontré par le fait suivant un morceau de drap mouillé est plus facilement déchiré qu'un morceau sec, et ses propriétés hygroscopiques sont si intenses, qu'il peut, sans difficulté, retenir 30 0/0 de son poids d'eau, sans être ni mouillé ni même humide. D'un autre côté, il est admis par les manufacturiers que le drap qui contient encore de la graisse, ce qui empèche l'eau de pénétrer, ne se feutre jamais aussi bien que les matières qui ont été bien lavées.

<< Mais si la présence de l'cau facilite l'opéra tion du foulage, elle agit aussi au détriment du drap s'il reste trop longtemps soumis à son action; car alors elle le raidit et lui donne un toucher particulier qui ne peut toujours être enlevé en séchant.

« Si cependant le drap est bien trempé, et non pas séché en partie dans une essoreuse, el alors placé dans une étuve très chauffée, il prendra un beau brillant, et sera plus plein au toucher, prouvant ainsi que l'action de l'eau est très importante dans le fini.

« Le séchage du drap est aussi influencé par l'action préalable de l'eau, car si le drap très mouillé est pendu pour sécher à l'air et ainsi séché lentement, on remarquera que le côté qui était en bas, et vers lequel l'eau a par conséquent coulé, sera plus difficile à fouler que la partie qui était sur les crochets du haut.

« Cependant l'eau n'a pas toujours les mêmes effels sur la laine, ou pour parler correctement, les différentes espèces de laine ne sont pas également affectées par l'action de l'eau. Il y a des laines qui ne deviennent pas assez flexibles sous l'influence de l'eau, et qui, bien que très humides, ne gonflent pas bien, tandis que d'autres ont besoin de très peu d'humidité pour prendre une apparence pelucheuse et brillante. Sous ce rapport, l'origine de la laine joue un rôle important. Dans la première classe peuvent être rangées les laines du Cap et les plus grosses laines d'Allemagne, tandis que celles de BuenosAyres, de Sydney et de Port Philippe appartiennent à la seconde.

« La qualité de l'eau, a naturellement, une très grande importance, car toutes les propriétés de l'eau indiquées ci-dessus n'ont trait qu'à l'eau pure l'eau douce ne contient ni carbonate de chaux ni autres ingrédients, tandis que l'eau dure qu'on trouve généralement dans les sources fraîches des montagnes et dans les

puits, rend beaucoup d'opérations difficiles et inutiles. Cela peut être facilement essayé, en soulevant deux morceaux de drap, l'un mouillé d'eau de pluie et l'autre d'eau distillée ou coudensée. Aussi, quelques industriels remettent le foulage au printemps alors que leur réservoir est augmenté par les sources des collines qui fournissent de l'eau dure. Les réservoirs dans lesquels l'eau peut être exposée quelque temps à l'action adoucissante de l'air, sont par conséquent, d'un avantage tout spécial. >>

9 roubles le poud. Le plus grand calme a régné sur le marché jusqu'au moment de la nouvelie tonte. A cet instant, les producteurs ont commencé à être plus coulants, mais la valeur du rouble continuant à hausser, les acheteurs proposaient toujours des prix plus bas.

Au printemps 1890 des marchés conclus au prix de 7 1/2 à 8 roubles, pour laine de Kherson et de 6.25 à 6.75 roubles pour laine mérinos de Crimée.

Le prix des laines à Odessa, pendant l'année 1890, a varié comme suit:

Par Volotschisk, on a exporté 133.600 pouds. Les expéditions de laine de tout l'Empire, en 1890, ont été de 1.821.000 pouds, contre 2.353.000 pouds en 1889.

Les ports qui ont pris la plus large part à ce

commerce sont:

Rostoff, qui, en 1890, a expédié 518.000 pouds, et en 1889, 520.000 pouds.

Libau, qui, en 1890, a expédié 256.500 pouds, et en 1889, 288.000 pouds, puis viennent Odessa et Saint-Pétersbourg.

D'après le bulletin du courtier de la Chambre de commerce, les transactions en laine n'ont pas été profitables aux propriétaires de troupeaux. Comme, pendant l'hiver 1889-1890, le cours du rouble ne tendait guère à hausser, on proposait aux propriétaires 10 roubles du poud de laine mérinos non lavée; ces personnes, influencées par les hauts prix de 1889, en demandaient 11 roubles.

Parallèlement à l'amélioration de la valeur du rouble-crédit, les prix n'ont cessé de baisser jusqu'à la fin de mars; ils étaient alors de 8 à

de Crimée, 1re fonte Autres qualités.

balles 2.126

2.000

2.657

Il n'y avait presque pas de laine mérinos lavée sur le marché, vu que l'on préfère à l'étranger laver soi-même. La place de Kharkoff, qui est le principal marché pour les laines, s'est aussi fortement ressentie de la réduction des affaires.

La qualité de la tonte de 1890 a généralement été supérieure à celle de 1889; la laine était plus longue, plus forte, plus propre et plus légère; la meilleure laine provenait de la Chersonèse, district Ananief, puis celle de la Tauride, du Caucase, du Don et de la Crimée.

Au début de 1891, la demande pour laine mérinos ou ordinaire était nulle, à cause du haut cours du rouble; d'autre part, les approvisionnements en Angleterre et sur le continent étaient considérables, bien que les importations y aient été moindres en 1890 qu'en 1889; enfin, la mode qui a fait employer dans les tissus, en mélange avec les fils de laine, d'autres matières textiles a ralenti la demande.

ANGLETERRE

Voici l'analyse d'un rapport du Consul Général d'Autriche- Hongrie à Londres, sur la situation de l'industrie textile en 1891.

... L'industrie de la laine eut aussi à se plaindre de la baisse des prix résultant de l'offre considérable, si les fabricants anglais n'avaient consacré un soin particulier à l'établissement de spécialités appropriées à ce marché. Cette précaution leur a réussi, et, dans les derniers mois de l'année, on signalait déjà une amélioration sensible dans les affaires avec l'Amérique. Ils ont fait tous leurs efforts pour maintenir l'exportation à son chiffre antérieur.

C'est ainsi qu'ils ont essayé de s'ouvrir des débouchés à Jamaïque, à la Trinité, à Maurice et dans d'autres possessions moins importantes, et principalement dans celles où les industriels du continent s'étaient créé des relations. Les fabricants se plaignent presque unanimement de l'absence de bénéfices, pendant l'année 1891, bien que les fabriques aient été généralement maintenues en activité. Quelques-uns qui avaient des fournitures de drap de troupe à effectuer en Russie et en Turquie, ont dû, pendant les six derniers mois, augmenter les heures de travail. Il a été employé 888 millions de livres anglaises de laine en 1891, contre 788 millions en 1890 et 855 millions en 1889. La valeur d'exportation des produits de l'industrie lainière a donné 23.494.478 liv. st. en 1891, contre 25.679.417 liv. st. en 1890.

TURQUIE D'ASIE

Voici l'extrait d'un rapport du Consul d'Autriche-Hongrie à Beyrouth, sur le commerce d'importation en 1891.

Etoffes de soie, velours de soie, velours de laine, tissus de soie et laine, de soie et coton : France 31.000, Allemagne 163.000, Autriche 48.000, Angleterre 93.000, Suisse 70.000 tr.

Draps et cachemirs pour vêtements arabes, draps de laine pure et de laine et coton: Autriche 1.300.000, Allemagne 110.000, Angleterre 115 000 fr.

Draps et cachemirs unis et façonnés pour habillements européens; France 65.000, Angleterre 52.000, Autriche 33.000, Allemagne, 32.000, Belgique 43.000 fr.

Calottes turques (fez): Autriche 1.180 000, Tunis 4.000, Constantinople 15.090 fr.

Vêtements confectionnés: Autriche 370.000, Allemagne, 32.000, France 12.000 fr.

Tissus blancs et imprimés tissus de lin et coton, effets de laine tels que corsages, caleçons, bas, gants, tapis, flanelle au mètre, chemises de coton, jupes, mouchoirs, etc., Angleterre

21.300.000, France 280.000, Allemagne 490.000, Suisse 290.000, Autriche 30.000, Italie 63.000 francs.

SITUATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE DE TRÉBIZONDE

Tissus de laine. On importe chaque année pour 1.500.000 fr. de draps, serges, mérinos et autres lainages, servant généralement à la confection des vêtements des hommes et des femmes.

Les draps, ayant une largeur de 138 à 140 centimètres, se vendent, suivant qualité, de 27 à 55 piastres le pik (1); c'est l'industrie allemande et l'industrie autrichienne qui fournissent la plus grande partie de ces draps, soit pour 800.007 fr. environ. L'Angleterre vient ensuite. avec un chiffre à peu près égal pour chacune d'elles, puis la Belgique avec un chiffre de 50 à 80.000 fr.

Les mérinos et les lainages pour robes de femmes ou d'enfants se vendent de 2 1/2 à 13 piastres le pik, sur une largeur de 56 à 120 centimètres.

Les flanelles ayant une largeur de 90 à 120 centimètres valent de 3 1/2 à 9 piastres le pik.

L'importation de ces derniers articles atteint 220.000 fr. annuellement, et c'est encore l'A lemagne et l'Autriche qui en fournissent la plus grande partie.

MOUVEMENT COMMERCIAL DE DAMAS
EN 1890 ET 1891.

L'Allemagne et l'Autriche fournissent les fl nelles et les burnous; l'Allemagne, l'Autriche et l'Angleterre xpédient des chaussettes.

Drap. L'Autriche, l'Angleterre, l'Allema gne et la Belgique se partagent la fourniture des draps, dont les prix varient entre 3 et 15 tr le mètre.

L'importation de cet article s'est maintenu au chiffre de 600.000 fr. qu'elle avait atteint ed 1890.

NATAL

Laines manufacturées. Les laines m nufacturées, importées en 1890-91, représen tent une valeur de £ 111.513; cette valeur es de £17.586 inférieure à celle de l'année précédente.

Les statistiques distinguent les tissus de laine proprement di's des diverses variétés de cou vertures.

Les premiers d'une valeur de £ 18.580, on décliné, en comparaison de l'année 1889, 4 £17.275; pour les secondes évaluées à £ 92 933 ɔe déclin a été de 6.311.

(1) la piastre 0 fr. 22; le pik 0 m. 62.