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faire connaître quelques-uns des produits de ses recherches (1). Il s'arrêtera particulièrement sur la description de l'oreille de la Lamproie marine, sur celle de l'Esturgeon et sur celle de l'Alose.

La première a appelé plus spécialement son attention par la différence de structure qu'elle offre avec celle des autres poissons; car, par sa simplicité, l'oreille de la lamproie se rapproche beaucoup plus de celle de quelques crustacés et de quelques mollusques céphalopodes, que de celle des autres poissons; une seconde circonstance, par laquelle l'attention de l'auteur a été excitée, c'est la dissidence d'opinions des ichthiotomistes sur l'existence ou l'absence des canaux demi-circulaires dans l'oreille des lamproies.

L'esturgeon, placé parmi les poissons dont les branchies sont libres, présente dans l'appareil operculaire des modifications et sous le rapport du nombre des pièces osseuses et sous celui de la situation et de la direction de ces pièces; mais ce qui a appelé plus spécialement les recherches, c'est qu'avec cette plus grande simplicité dans l'opercule, M. B. a découvert un tympan à l'état rudimentaire et en dehors de la cavité du labyrinthe une petite pièce osseuse qu'il considère comme l'ébauche d'un osselet du tympan et particulièrement de l'étrier, qui est la pièce qui disparaît la dernière dans les autres familles des vertébrés.

Enfin, excité par les travaux de Weber, M. B. a cru devoir étudier les connexions de la vessie natatoire ou aërienne avec l'organe de l'ouie, et il a reconnu que le professeur de Leipzig avait ouvert une carrière des plus fécondes pour l'étude de la structure de l'oreille. Tous les clupes qu'il a pu examiner lui ont donné des résultats analogues; mais c'est surtout sur l'espèce dont les dimensions facilitent les recherches anatomiques, qu'il se'st arrêté, et qu'il donne ici le sommaire de ses observations.

>> Si ce genre de recherches est accueilli par l'Académie, ajoute M. Breschet, je lui ferai connaître plus tard des travaux analogues que j'ai entrepris sur les autres parties des appareils sensitif et nerveux des poissons.

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» Conclusions. De tous les faits contenus dans ce premier mémoire, n'est-on pas autorisé à conclure :

(1) M. Bresehet était l'un des candidats pour remplacer M. Pelletan à l'Académie des sciences.

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1o Que l'organe de l'ouie dans la lamproie est des plus simples; qu'il ressemble beaucoup plus à celui de quelques mollusques céphalopodes ou des crustacés décapodes qu'à celui des autres poissons.

2o Que dans la lamproie il n'y a réellement point de canaux demi-circulaires, mais qu'une matière amilacée ou crétacée, disposée en demi-cercles et apercevable seulement à une forte loupe ou microscope, indique l'état rudimentaire de ces canaux.

3o Qu'enfin cette matière amilacée refusée à l'oreille de la lamproie par plusieurs anatomistes modernes, existe réellement et qu'elle indique ici comme dans d'autres poissons, un développement organique à un état inférieur.

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4° Que l'esturgeon présente un tympan à l'état le plus simple, caractérisé par la présence d'un rudiment d'osselet (étrier); situé en dehors des cavités du labyrinthe, retenu en position par un ligament et appliqué sur le côté externe du sacculas auquel il transmet peut-être les vibrations qu'il reçoit du dehors; disposition qui n'a été indiquée par aucun zootomiste, pas même par Kohlreuter, auquel nous devons la description la plus circonstanciée de l'oreille de plusieurs esturgeons.

5° Que l'alose et plusieurs autres clupés ont une oreille fort complexe, dans laquelle on peut aussi reconnaître des rudimens de tympan et de limaçon, mais autrement disposés que dans l'esturgeon, et que cet organe a, avec la vessie natatoire, une communication directe et incontestable, et que ce fait est l'analogue de ceux qui ont déjà été signalés par Weber dans les cyprins, les silures, le Cobitis fossilis, etc., etc., par mon ami le professeur Heusinger et par Ch. Otto dans le Lepidolepras et les mormyres, et par M. Cuvier dans le Miripristis. »

6. RECUEIL DE FIGURES DES VERS INTESTINAUX; par Tн. G. ván Lidth de Jeude, professeur à l'Université d'Utrecht. Atlas in-folio de 11 planches lithographiées et de 13 feuilles simples de texte. Leide, 1829; Luchtmans.

Parmi les différentes branches de la zoologie, l'helminthologie est sans contredit une des plus utiles; on peut dire qu'elle est indispensable à ceux qui se vouent à l'exercice de la médecine, soit humaine, soit vétérinaire, et toute tentative pour en faciliter la connaissance doit obtenir les suffrages des savans

qui joignent l'étude des sciences naturelles à celle de la méde

cine.

Le but que l'auteur s'est proposé en publiant ce recueil de figures de vers intestinaux, est uniquement d'être utile aux jeunes médecins et aux élèves des écoles vétérinaires. Nous ne manquons pas de planches helminthologiques, il faut en convenir; mais ces planches sont dispersées dans un grand nombre d'ouvrages plus ou moins chers, plus ou moins difficiles à obtenir, de sorte qu'un recueil tel que celui de M. Van Lidth doit être considéré comme un véritable service rendu à la jeunesse studieuse.

L'auteur adopte les cinq ordres des intestinaux établis par M. Rudolphi, mais il y ajoute un sixième (peut-être à tort) sous le nom d'Anthocéphales ou d'Anthostomes: cet ordre est formé aux dépens de celui des Cestoïdes et des Cystiques Rud.

La planche première est consacrée aux vers vésiculaires (Entozoa cystica Rud.); elle contient six espèces figurées, dans différentes positions, de grandeur naturelle et grossies. L'auteur s'est arrangé de manière à représenter au moins une espèce de chaque genre. Ainsi, l'ordre des vers vésiculaires renfermant les 3 genres Échinocoque, Cénure et Cysticerque, il a représenté l'Echinocoque des vétérinaires, le Cénure cérébral, et parmi les Cysticerques, celui à col étroit, celui du tissu cellulaire, celui à long col et le fasciolaire.

On voit que l'auteur n'a pas placé, à l'instar de Rudolphi, le genre Anthocéphale parmi les Cystiques; ce genre est un de ceux qu'il a fait entrer dans son nouvel ordre des Anthostomes.

La 2 et la 3° planches sont consacrées aux vers ténioïdes (Cestoïdes de M. Rudolphi). L'auteur donne les figures des Tania crassicollis, solium, platycephala, villosa, perfoliata et plicata; des Ligula uniserialis et simplicissima; du Triœnophorus nodulosus; des Bothriocephalus solidus et latus.

Sur la 4 planche l'auteur a représenté des espèces de son nouvel ordre des Anthostomes. Cet ordre est caractérisé ainsi qu'il suit : corps mou plus ou moins alongé et aplati, articulé ou inarticulé. Renflement céphaloïde muni soit de deux ou de quatre fossettes opposées, soit de suçoirs saillans auriculiformes ou pétaloïdes, et souvent armé de proboscides ou trompes épineuses et rétractiles. Les espèces figurées sont les Petalocephalus

(Bothriocephus Rud.) tumidulus, auriculatus et coronatus; le Bothriorhynchus articulatus (Bothriocephalus corollatus et paleaceus Rud.) et le B. continuus (Gymnorhynchus reptans Rud.); les Anthocephalus macrurus et elongatus; les Tetrarhynchus macrobothrius, appendiculatus, megabothrius, et discophorus; enfin le Scolex polymorphus.

La cinquième planche est consacrée à tout l'ordre des Trématodes, ou vers hirudiniformes. Elle contient les figures des espèces suivantes: Caryophyllæus mutabilis; Monostoma caryophyllinum, ocreatum et ellipticum; Amphistoma macrocephalum et subclavatnm; Linguatula (Polystoma) integerrima et pinguicola; Pentastoma tœnioides, denticulatum et proboscideum; Distoma hepaticum, lanceolatum, megastomum, spatulatum, nodulosum, echinatum et ferox. — J'ignore pourquoi l'auteur n'a point donné de figure du genre Tristoma.

La première moitié de la 6o planche est destinée aux vers acanthocéphales, et contient les Echinorhynchus pyriformis, hystrix, nodulosus, cinctus, hoeruca et gigas, ainsi que le Hæruca muris. La seconde moitié de cette planche commence les vers nématoïdes ou cavitaires, et contient les figures des espèces suivantes : Strongylus armatus, tubifex, gigas trigonocephalus et filaria; Physaloptera clausa; Spiroptera obtusa et strongylina. La 7 planche donne la suite des Nématoïdes; on y voit figurés : le Liorhynchus denticulatus, le Cucullanus elegans, l'Ophiostoma sphærocephalum, les Ascaris lumbricoides, marginata, mystax, crenulata, vermicularis et maculosa; les Oxyuris curvula et alata; les Tricocephalus dispar, depressiusculus et echinatus; les Trichosoma brevicolle et inflexum; enfin les Filaría hominis bronchialis ( Hamularia lymphatica Treutler ), attenuata, gracilis, medinensis et papillosa.

La planche 8 contient les détails anatomiques de l'Echinorinque géant, d'après M. J. Cloquet.

La planche 9 contient l'anatomie de la Douve du foie et de la Douve lancéolée, suivant Mehlis; l'Anatomie du Distoma tereticolle suivant M. Jurine, et celle de l'ascaride du crapaud, ainsi que de l'Ascaride vermiculaire, suivant M. Dugès.

La planche 10 contient l'anatomie de l'Ascaride lombricoïde, selon M. J. Cloquet.

La 11 et dernière planche représente quelques espèces de

vibrinos et leur anatomie, pour faire voir d'un coup-d'œil la ressemblance qui existe entre ces animalcules et quelques vers intestinaux cavitaires.

Chaque planche contient un grand nombre de figures. Les espèces sont représentées en grandeur naturelle, et grossies toutes les fois que le cas l'exige; les organes importans sont représentés isolément et sous différentes faces. L'auteur a eu soin, comme on vient de voir, de choisir les espèces dont la connaissance intéresse le plus le médecin et le vétérinaire. Les figures sont en général bien soignées; quelques-unes cependant pourraient être un peu mieux marquées; mais n'exigeons pas de la lithographie plus qu'elle ne peut nous donner.

K.

PHYSIOLOGIE.

7. Notice sur DEUX JUMEAUX SIAMOIS unis par le ventre.

Le Sachem, récemment arrivé à Boston, avait à bord deux jeunes Siamois, âgés de 18 ans, dont les corps étaient unis depuis leur naissance. Nous avons examiné, dit l'auteur du New York Herald, cet étrange accident de la nature. C'est la plus étonnante créature vivante que nous ayons jamais vue. Ces garçons ont environ 5 pieds, ils sont bien proportionnés, forts, actifs, et d'un maintien agréable, exprimant l'intelligence et la sensibilité, offrant l'apparence de jeunes gens bien faits, unis fortement ensemble par une substance en apparence cartilagineuse, d'environ 7 pouces en circonférence et de 4 en longueur, s'avançant de la région ombilicale de chacun d'eux : ils ont bon appétit, ils paraissent vigoureux, et courent sur le pont et dans les chambres du navire avec autant de facilité que deux jeunes garçons bien portans pourraient le faire, les bras entrelacés sur les épaules, position dans la quelle ils déploient plus facilement leur agilité. Ils exciteront vivement la curiosité, principalement celle de la Faculté de Médecine. Leur union contre nature n'excitera pas moins l'intérêt que la santé robuste dont ils jouissent et que la satisfaction qu'ils semblent éprouver de leur condition. L'un d'eux s'appelle

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