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brasse le voile du palais soulevé, la poitrine fait le vide par une forte inspiration, et la bouche se ferme à chaque inspiration, aussitôt que le liquide parvient à la gorge, pour l'empêcher d'entrer dans le larynx et l'avaler ensuite.

§ 3. Mouvemens de la langue et du pharynx dans la déglutition. Ce phénomène consiste dans le passage des alimens et des boissons de la bouche dans l'oesophage. Ce passage est rapide, il se fait par deux systèmes d'actions dans chacun desquels ces actions sont vives et si rapprochées, qu'on peut les regarder comme simultanées. Il en résulte deux actes fort compliqués et si difficiles à analyser, qu'ils ne l'ont été encore que d'une manière très-imparfaite. Ces deux actes sont d'ailleurs assez distincts, quoiqu'ils ne laissent aucun intervalle entr'eux et que les effets du second commencent avant que ceux du 1er soient achevés.

Dans le 1er acte, et lorsque la bouche est déjà fermée, que la substance à avaler se trouve plus ou moins exactement rassemblée sur la langue, celle-ci s'élève d'une manière peu sensible, s'applique au palais de sa pointe à sa base par tous les points de sa surface successivement; la pâte alimentaire fuit vers le pharynx, dans un espace triangulaire qui diminue et disparaît d'avant en arrière; aussitôt qu'elle atteint l'isthme du gosier, la base de la langue se soulève, se porte en haut et en arrière, et déjà le second acte est commencé et presque accompli. En effet, tandis que la langue se soulève, soudain contre le voile du palais, alors tendu; tandis que par ce mouvement l'isthme du gosier se resserre devant les alimens,le pharynx, se contractant, se resserre et se raccourcit de bas en haut. En se raccourcissant, il soulève l'os hyoïde, la langue, le larynx qu'il pousse sous celle-ci, l'œsophage qu'il approche de l'isthme du gosier et qu'il remonte, pour ainsi dire, sur le bol alimentaire. En se resserrant, il se porte en avant et embrasse étroitement et vivement le voile du palais avec la base de la langue, efface entièrement le bas de sa cavité et force le bol alimentaire à s'échapper. Celui-ci, réagissant, ouvre l'œsophage et fuit vers l'estomac par ce conduit. C'est là le 3o et dernier acte de la déglutition. Vous voyez, d'après ce que je viens d'exposer, que les alimens ne sont poussés dans le 1er acte de la déglutition que jusqu'à l'isthme du gosier et non jusque dans le pharynx, C. TOME XX.

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comme le disent les physiologistes; que c'est dans le second acte qu'ils sont chassés dans le pharynx et le franchissent du mème c coup; que d'ailleurs, pendant ce second acte, le voile du palais n'est point soulevé horizontalement, comme on le dit enmais qu'il est étroitement embrassé avec la base de la langue par le pharynx, et si vivement qu'il serait lui-même avalé s'il n'était solidement fixé par sa base et ses côtés.

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$ 4. Mouvemens de la langue et du pharynx dans l'expuition des crachats.

L'expuition des crachats se compose de 3 actes successifs et très-distincts. Par le 1er, le crachat est chassé par l'expectoration jusques dans le pharynx ; par le 2me, il est porté sur la surface de la langue et derrière les lèvres; par le 3me, il est chassé au dehors. Nous ne voulons nous occuper ici que des derniers.

Dans l'expuition des crachats, ceux-ci étant déjà dans le pharynx, cet organe se resserre, embrasse le voile du palais tendu, ensorte qu'il en résulte une paroi sans ouverture et sans interruption depuis le pharynx jusqu'au palais de la bouche; la base de la langue se gonfle, se relève, jusqu'à ne laisser qu'un canal étroit entre elle et le voile du palais, et les muscles expirateurs se contractant soudain avec énergie, l'air s'échappe, avec un bruit grossier, à travers le larynx; et la gorge réduite en un canal étroit, le voile du palais vibre, la masse du crachat se détache et s'avance sur la surface de la langue; celle-ci se gonfle et s'élève davantage, s'applique au palais de sa base à sa pointe; la matière des crachats pressée, arrive en même temps derrière les lèvres qui se rapprochent, et ne laissent entr'elles qu'une légère ouverture. Dans le 3o acte, le pharynx embrassant toujours le voile du palais tendu, les expirateurs se contractent, l'air reste comprimé entr'eux et la langue soulevée et gonflée. Tout-à-coup celle-ci se baisse, l'air se précipite sur les lèvres, et chasse le crachat au travers de leur ouverture étroite, qu'il enfile avec bruit. Lorsque le crachat ne vient que de la bouche, l'expuition ne se compose non plus que du dernier acte de ce phénomène.

$5. Mouvemens de la langue et du pharynx dans la prononciation. La prononciation est la modification que le pharynx, la langue et toutes les parties de la bouche font éprouver aux sons. C'est le phénomène le plus admirable et le plus étonnant de

tous ceux de ces organes : il est si varié, qu'il semble n'avoir

pas de terme dans sa puissance, il revêt les sons d'une foule de nuances diversifiées, et les change de mille manières.

L'analyse peut saisir ces modifications en apparence infinies,. et si la nature des plus délicates l'embarrasse et lui échappe, la nature de celles qui le sont moins ne saurait rester inapperçue; au reste, il n'est pas nécessaire qu'elles soient toutes très-distinctes pour être décrites, les nuances qui se confondent comme celles qui se séparent, appartiennent à la nature, et l'historien de celle-ci n'en doit être que le peintre fidèle.

Cependant ces nuances sont si nombreuses, et les erreurs qu'on a commises à leur égard si nombreuses aussi, que j'en ai fait le sujet d'une note particulière que j'ai publiée dans le T. VII, p. 318, de ce Bulletin.

§ 6. Mouvemens de la langue, de l'isthme du gosier et du pharynx, dans la respiration et dans les sons aigus.

La langue ne reste point immobile dans la bouche pendant la respiration, comme on pourrait le croire. A chaque inspiration elle s'abaisse et se retire, à chaque expiration elle se relève et s'avance, et l'isthme du gosier s'agrandit un peu. Quoique ces mouvemens soient très-faibles, on les sent se passer au fond de la gorge lorsqu'on y fait beaucoup d'attention. Ils ne paraissent plus aussi distincts lorsqu'on respire par le nez. Ces phénomènes sont évidemment analogues à la dilatation et au resserrement alternatif des narines des animaux, et de la glotte pendant la respiration. On les distingue ordinairement en les observant sur soi-même au miroir.

Dans les sons aigus, le pharynx se raccourcit et se resserre, le voile du palais se tend et se courbe en une voûte faisant régulièrement suite a celle du palais, la luette se raccourcit, la base de la langue s'élève, et l'isthme du gosier se resserre. Ces actions tendent toutes ces parties, et les rendent plus élastiques, ce qui contribue à la production des sons aigus (voy. mon art. Voix, dans l'Encyc.). Quoique la luette se raccourcisse graduellement jusqu'à s'effacer entièrement lorsque la voix monte très-haut, je ne me crois pas autorisé à en conclure que ce mouvement, en particulier, concourre à la production des sons aigus, autrement qu'en concourrant à la tension du voile par la contraction du releveur de la luette.

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15. QUELLE EST LA Cause de L'OPPRESSION DE POITRINE qu'on éprouve en montant sur une montagne? par le Dr Goebel.

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(Heidelberg, klinische Annalen; Tom. V, 1 cah.. , p. 70),

Cette cause est, selon l'auteur, la flexion plus grande et continue de l'articulation coxo-fémorale; flexion par laquelle les viscères abdominaux sont repoussés en haut vers le diaphragme, d'où résulte un rétrécissement proportionné de la cavité du thorax, et, par suite, la gêne de la respiration.

Dans la grossesse, l'hydropisie ascite, l'hypertrophie du foie, l'accumulation excessive de la graisse dans l'abdomen, etc., le thorax est également rétréci plus ou moins, et il en résulte une gêne de la respiration analogue à celle qu'on éprouve en montant sur un plan incliné. En montant à reculons, ce qui est d'ailleurs très-fatiguant, on n'éprouve point d'oppression, mais aussi la flexion excessive des cuisses n'a pas lieu; au contraire, lorsqu'on marche sur un plan horizontal, mais en fléchissant fortement le corps sur les cuisses, on ne tarde pas à éprouver la gêne de la respiration. L....TH.

16. DIE IDIOPATHISCHE CHRONISCHE SCHLAFSucht.

-Le sommeil

léthargique (cataphora) idiopathique et chronique, décrit et éclairci par des observations; par M. H. B. Schindler. Un vol. in-8° de xiv et 367 p.; prix, 1 thlr. 8 gr. Hirschberg 1829; Krahm.

Cet ouvrage paraît offrir beaucoup d'intérêt d'après les annonces des journaux allemands.

17. SUR QUELQUES LÉSIONS PRODUITES PAR LA FOUDRE, communiquées par le Dr Ristelhueber. (Journal de la Soc. des sci. agric. et arts; Bas-Rhin; n' I

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', p. 84).

La foudre tomba sur une aile de la caserne de Montélimar, trois soldats en furent atteints et éprouvèrent divers accidens, suites de la commotion et du choc de ce météore. Les accidens primitifs furent combattus avec plus ou moins de succès. Mais plus tard ces troismilitaires éprouvèrent divers symptômes d'irritation vers la vessie; un d'eux, qui eut un membre sphacélé par suite de l'action de la foudre, succomba; on trouva des graviers dans sa vessie. Les deux autres sont de même atteints de la gravelle et

ne s'étaient jamais plaint d'aucune incommodité vers la vessie avant l'accident dont ils ont manqué être victimes. Est-ce hazard, ou cet état de la vessie chez les trois individus est-il la suite du trouble produit par l'effet de la foudre. Telle est la question que propose M. Ristelhueber.

18. RECHERCHES CHIMIQUES SUR LE LAIT DE FEMME; par M. MEGGENHOFEN. (Zeitschrift f. Physiologie, von Tiedemann und Treviranus, Tom. III, cah. 2, p. 274).

M. Meggenhofen s'était déjà occupé de ce sujet dans sa dissertation inaugurale (1); les recherches qui vont être consignées ont été faites au laboratoire de chimie de Heidelberg, sous la direction de M. L. Gmelin.

La table suivante donne un aperçu des différentes sortes de lait qui ont été examinées.

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(1) Dissertatio inaug. sistens indagationem lactis muliebris chemicam.

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