réclamation a eu pour objet de prouver 1o que M. Fohmann a dit bien avant M. Lippi tout ce que l'Académie semble attribuer à ce dernier, et que l'anatomiste allemand n'a pas seulement démontré la communication des chylifères avec la veineporte, mais bien celle des lymphatiques en général, avec les veines, dans des glandes lymphatiques quelconques; 2° que je ne me suis pas seulement occupé de ces rapports chez les oiseaux, comme M. le rapporteur semble vouloir l'insinuer, mais en outre chez l'homme et plusieurs autres mammifères. M. le rapporteur avait parfaitement connaissance de la vérité de ces faits : pour vous le prouver, je vous prie de vouloir bien jeter un coup-d'œil sur la page 29 de mon Essai sur les vaisseaux lymphatiques ; j'y ai marqué plusieurs passages que vous retrouverez facilement dans le rapport de M. GEOFFRoy-StHILAIRE, parce qu'en effet cet illustre académicien n'a pas dédaigné de copier dans ma dissertation inaugurale, les considérations neuves et élevées qu'un certain journal vante en parlant de ce rapport. Rapport de M. Geoffroy-St-Hilaire. Par conséquent, si l'on suit, Or, si cette continuité était interrompue chez l'adulte par des celiules, il faudrait que Ma dissertation. L'observation et le raisonnement nous conduisent à réjeter, dans la structure des glandes, des cellules distinctes des vaisseaux; en les injectant, le mercure s'épancherait dans les cellules, et ce n'est que dans le plus petit nombre des cas qu'il entrerait dans les radicules absorbantes des vaisseaux sortans (supposé qu'elles existent ); le plus souvent ce métal s'infiltrerait dans tout le tissu cellullaire de la glande, au point d'y déterminer une rupture, ce qui est contredit par l'expérience. Les glandes lymphatiques n'existent pas encore dans l'embryon; à leur place on trouve de simples plexus, où la continuité des vaisseaux ne peut pas être révoquée en doute; or, si cette continuité était interrompue dans l'adulte par les cellules des glandes, il faudrait ces vaisseaux, continus dans l'embryon, cessassent de l'être plus tard, ce que rien ne fait présumer. L'examen des vaisseaux lymphatiques des oiseaux jette un nouveau jour sur la structure de ces corps. On ne rencontre, dans cette classe, de véritables ganlions lymphatiques, qu'à la partie supéricure du thorax. Dans tout le reste du corps, les glandes sont remplacées par des plexus nombreux..... de plus on voit manifestement, dans les plexus lymphatiques des oiseaux, qu'il existe des dilatations aux points de jonctions des vaisseaux. Ce sont évidemment ces di`latations qui auront fait naître l'idée qu'il existait des cellules dans l'intérieur des glandes lymphatiques. .... que ces vaisseaux, continus Dans tout le reste du corps, les glandes sont remplacées par des plexus considérables, où l'on remarque des dilatations des vaisseaux aux points de leurs réunions ou divisions. Il est évident que ces dilatations sont ce qu'on a pris pour des cellules dans les glan. des, où cette structure ne pouvait pas être aussi distincte qu'elle l'est dans les oiseaux, où ces plexus ne sont pas réunis en un corps solide. Ayant donc prouvé que M. le rapporteur, en copiant plusieurs passages de ma dissertation, a profité de cet opuscule dont je lui avais fait hommage lors de mon séjour à Paris, il est impossible d'admettre que le hasard ne lui ait pas permis de connaître la nature des travaux de M. FOHMANN, que je cite si souvent; et il ne lui a pas été permis non plus de faire accroire à l'Académie que je ne me suis occupé que des lymphatiques des oiseaux. Il est vrai qu'il a été facile de faire prendre le change à l'Académie en lui laissant ignorer ma dissertation, et en ne lui parlant que de mon mémoire sur les lymphatiques des viseaux, parce que ce dernier scul avait été lu dans une de ses séances. Si vous avez par hasard assisté à la séance de l'Académie, où l'on a fait lecture de ma lettre, vous vous expliquerez main tenant aussi pourquoi M. Geoffroy-St.-Hilaire s'est opposé de toutes ses forces à ce que la lecture en fût faite, en disant que c'était un mémoire et non pas une lettre. C'est que cet illustre savant craignait sans doute que ma lettre d'alors ne contint ce que je dis dans ma lettre d'aujourd'hui, et il espérait peut-être la faire renvoyer à la Commission, bien convaincu qu'elle ne molesterait personne, une fois enfouie dans les cartons du rapporteur. e Permettez, Monsieur, que je relève une petite inexactitude, que me semble renfermer la note au sujet de M. FOHMANN, cah, du 7o art. du Bulletin de 1829.Vous ne citez que son grand ouvrage sur le système lymphatique des animaux vertébrés. Dans cet ouvrage, il est aussi question des communications des lymphatiques avec les veines; mais cet anatomiste a traité ce sujet ex professo dans un petit ouvrage publié à Heidelberg en 1821, sous le titre de Anatomische Untersuchungen über die Verbindung der Saugadern mit den Venen (Recherches anatomiques sur la communication des lymphatiques avec les veines), C'est là qu'il a embrassé la question dans tout son ensemble, et c'est là qu'il a fait connaître les nombreuses recherches qui l'ont amené aux résultats qu'il annonce. Cet opuscule, trop peu connu en France, mériterait bien d'être traduit. Les prétendues découvertes de M. LIPPI avaient d'ailleurs été réduites à leur juste valeur, bien avant que la Commission de l'Académie ne se soit prononcée à ce sujet. C'était, je crois, en 1824 ou 1825, que M. BRESCHET communiqua à la Société philomatique une lettre dans laquelle ces découvertes étaient singulièrement vantées. Ayant assisté à cette lecture, je pris la liberté de faire observer, après la séance, à quelques membres, que cette assertion reposait sur une erreur grossière, en ce que M. LIPPI avait pris des rameaux veineux remplis de mereure pour des troncs lymphatiques. Mais j'ai, comme on dit, prèché dans le désert, et l'on a continué à s'extasier sur une si belle trouvaille. M. FOHMANN, de son côté, a combattu l'assertion absurde de M. LIPPI dans l'introduction de l'ouvrage que vous citez. Si, en feuilletant ma dissertation, dont je vous transmets cijoint un exemplaire, vous reconnaissez la justesse de mes assertions, j'ose espérer que vous ne vous refuserez pas à l'in sertion de ma lettre dans votre estimable journal, malgré sa longueur, dont je vous demande bien sincèremeut pardon. LAUTH. PHYSIOLOGIE. 78. REMARQUES SUR LA TENDANCE AU CALCUL DE LA VESSIE, avec des observations sur les concrétions urinaires, et une analyse de la plupart de ces concrétions qui existent dans l'hôpital de Norwich; par le D' YELLOLY. (Transact. Philosoph. 1829. Partie I, p. 55.) Le comté de Norfolk est signalé depuis long-temps comme une des parties de l'Angleterre, où les maux de la vessie sont fréquens, et où les chirurgiens sont le plus souvent appelés à faire l'opération de la lithotomie. Cette opinion qui était fondée sur des données peu sûres, et surtout peu précisses, a été examinée avec soin par le docteur Yelloly; il s'est appuyé sur des rapports d'hôpitaux et des renseignemens auxquels on pouvait avoir toute confiance. Il a comparé le nombre des malades affligés de ce mal, avec la population de la ville de Norfolk, et en a formé une espèce de statistique. Il a étendu cette statistique à Londres et à toutes les parties de l'Angleterre, et a ainsi formé des tableaux qui sont d'un grand intérêt pour la science, et qui pourront un jour peut-être, surtout si les savans s'en occupent dans les autres pays, nous mettre sur la voie de découvrir les causes de cette terrible maladie. Voici les principaux résumés de son travail : Nous ne donnons ici que quelques résultats, d'où l'on peut conclure que la tendance à produire ces calculs est plus grande à Norwich et à Londres que dans les campagnes qui environnent ces villes. La même circonstance est plus frappante encore à Bristol, la campagne qui entoure cette ville étant la plus saine de toute l'Angleterre à l'égard de cette maladie. En général, il paraît que cette tendance est plus graude dans les villes que dans les campagnes (1). Cela dépend-il de l'air, de l'eau, des habitudes de la vie; c'est ce qu'il est difficile de déterminer. Il y a certainement dans quelques familles une prédisposition à ces maladies : le Dr Prout parle d'une tendance au calcul dans trois générations consécutives. Cette observation a été faite à plusieurs reprises, et sur plusieurs individus. L'usage d'une nourriture farineuse, mal fermentée, qui est fort commune dans le Norfolk, peut favoriser la production de cette maladie; mais une nourriture de la même espèce et plutôt plus grossière, en riz, orge, avoine, et mélange de pois et de fèves avec le blé, est encore plus en usage en Écosse et dans le nord de l'Angleterre, sans qu'elle produise les mêmes effets. Les pays à cidre étaient supposés favoriser ce mal; mais il ne paraît pas que cette opinion soit fondée, puisque dans le Hereford et le Devonshire, les habitans sont peu sujets à la pierre. Il faut convenir, que relativement à la cause de cette maladie, nous som mes encore dans la plus profonde ignorance. L'opération de la lithotomie est toujours plus ou moins dangereuse; voici les résultats que donnent les registres de l'hôpital de Norwich. Lorsque les calculs sont fort gros, le danger augmente beaucoup. Les registres de Norwich donnent une preuve de ce fait. (1) Les malades arrivant des campagnes dans les villes pour se faire opérer, augmentent beaucoup leur proportion dans ces dernières; celle observation s'applique surtout à la ville de Londres, |