mitive, ou, dans certains cas, la maladie secondaire qui le détermine. » Du reste il doit revenir sur ce point. M. d'AmPach ne répond pas d'une manière bien satisfaisante. Il ne prouve pas ce qu'il dit du fer rouge. Les prétendues expériences dont il parle sur l'emploi du trois-quarts sont inexactes. Comme à son sens la maladie tient à une disposition primitive, et qu'elle est liée à la constitution, il ne croit pas qu'il y ait de` moyen spécifique pour la guérir; aussi se borne-t-il à indiquer ceux qu'il croit propres à en prévenir les progrès ultérieurs, et si l'on se rappelle l'origine qu'il lui assigne, on pensera bien qu'il fait jouer un grand rôle à ceux qui agissent sur le système lymphatique (antimoniaux, mercuriaux, fer et sels de fer, amers, aromates, huile de corne de cerf, os calcinés, digitale pourpréc, sels neutres, aspersions froides sur la tête.) 4° QUESTION. Comment faut-il élever les 'agneaux dans leur fre année pour les soustraire à toutes les causes qui occasionent le tournis ? M. Zink admettant une disposition particulière au tournis, qui provient d'une délicatesse partielle et incomplèté produité dans le cerveau du mouton, et qui se transmet et augmente par l'hérédité, repousse d'abord la propagation des bêtes à laine par consanguinité. M. Kuers combat cette opinion; il soutient que lorsque tous les individus dont un troupeau se compose, jouissent d'une bonne santé, il ne peut naître de leurs alliances consanguines que des animaux d'un tempérament également sain. Ensuite M. Zink regardant comme hors de doute que les qualités de l'organe cérébral et des fonctions qui en dépendent sont transmises par le père à sa progéniture, et que, sous ce rapport, la mère n'est que comme un champ dans lequel se conserve et se nourrit le germe animal qui lui est confié durant l'acte de la génération, M. Zink, dis-je, attache une grande importance au choix et à l'entretien du bélier, si l'on veut soustraire sa lignée au tournis. M. Kuers, sans rejeter tout-à-fait la conclusion, n'en croit pas les prémisses fondées; il dit qu'on peut expliquer le tournis congénital sans recourir à l'hérédité, et par le seul fait qu'en vertu de la structure particulière du cœur chez le fœtus, les parties antérieures du corps, et notamment la tête, reçoivent un sang plus nutritif que les parties postérieures. D'ailleurs ces deux médecins s'accordent à regarder une alimentation stimulante, qui produit un développement précoce, entr'autres les grains et les fourrages verts, surtout ceux de la diadelphie de Linné (légumineuses), comme la racine de la maladie et la cause d'une mort prématurée. Ils s'appuient sur cette observation, que le tournis sévit de préférence parmi les troupeaux qui vivent principalement de grains, et sur les agneaux les mieux nourris. M. Zink termine sa réponse à la 4o question, en donnant une sorte de formulaire des règles à suivre dans la première éducation de l'agneau. En voici le résumé succinct : pendant le temps de la lactation, supplément de bonne paille, d'orge sèche et d'une eau pure, claire et modérément réchauffée (ce supplément ne doit jamais manquer à l'agneau, même lorsqu'il ne tette plus); passage gradué de la lactation à une nourriture plus substantielle; une fois ce passage accompli, mélange en parties égales de à 3 livres de bonne paille et de foin tendre, le tout haché fin, assaisonné de sel et donné 3 fois par jour; dans la saison du pâturage, permettre aux agneaux la påture sur les hauteurs couvertes d'herbes tendres, mais la pros crire et préférer la nourriture à l'étable dans les vallées basses, à herbages grossiers et aqueux; leur interdire les arrière-pacages dans les contrées où ils ne consistent qu'en terres ensemencées; les loger dans des étables élevées, spacieuses, claires, propres, maintenues à une température de 10 à 12o R., et con stamment aérées sans être exposées aux vents-coulis; leur faire prendre du mouvement chaque jour; si leur croissance est rapide, les tondre à l'approche des chaleurs; les baigner pendant la durée de celles-ci; leur passer le matin sur la tête, un chiffon de laine ou une éponge humectée d'eau froide; enfin, prendre pour eux les autres précautions qu'exige l'entretien des moutons plus âgés. M. Brosche fait une réponse fort brève à la 4o question. Comme, suivant lui, le tournis, en tant qu'il dérive de la pourriture, appartient à un groupe de maux auxquels l'agneau est héréditairement disposé, il s'ensuit qu'il est inutile de chercher à guérir ou même à prévenir le tournis en agissant sur l'agneau luimême, mais qu'il faut opérer sur la mère, et, par son intermédiaire, sur l'embryon, le foetus ou le nourrisson. L'auteur va même jusqu'à croire que la disposition à la pourriture ne peut être détruite qu'au bout de plusieurs générations. M. Kuers le contredit formellement sur ce dernier point en invoquant l'observation des faits, et regarde d'ailleurs ses idées comme absolument hypothétiques. Il est également sévère envers M. d'AmPach; il lui reproche d'opposer au tournis dont il s'est forgé l'idée, des moyens dont l'efficacité, loin d'être prouvée, pourrait être, en partie du moins, démentie par l'expérience, et qui peuvent être considérés comme des mesures préservatrices dirigées, non pas tant contre le tournis que contre toutes les ma ladies qui naissent dans les contrées basses, et parmi les troupeaux mal entretenus. 5o QUESTION.- Comment peut-on reconnaître cette maladie à son début, et par quels moyens pourrait-on en prévenir les progrès ultérieurs ? Nous avons vu que M. Zink distingue deux sortes de tournis, celui qui naît, chez les jeunes agneaux seulement, du dévelop pement du cerveau et pendant ce développement, et celui qui se manifeste, soit chez les agneaux, soit chez les moutons plus âgés, à la suite d'une inflammation occasionée par des causes extérieures ; c'est à la détermination des circonstances occasionelles de cette dernière sorte de tournís, ou plutôt de l'inflammation qui, d'après lui, la précède, qu'il réduit sa réponse à la 5 question. M. Kuers rejette cette distinction; il croit que les deux sortes de tournis admises a par M. Zink ont une seule et même origine, reconnaissent une seule et même cause prédisposante, et ne diffèrent que par l'époque où les influences extérieures viennent donner un effet à la disposition dont il s'agit, Si nous avons bien compris le professeur de Moglin, ces influences agiraient dans un cas pendant la vie intra-utérine, par l'intermédiaire de la mère et sur le fœtus seul, qui, en vertu de son organisation propre, jouit d'une activité vitale différente de ́sa mère, surtout sous le rapport de l'énergie : dans l'autre cas, au contraire, elles opéreraient sur l'agneau lui-même après sa naissance. Parmi les causes auxquelles M. Zink attribue le tournis provoqué par des influences extérieures, et qui, soit dit en passant, pourraient aussi bien convenir à son autre sorte de tournis, il range: 1) l'action soit prolongée, soit subite et violente des rayons solaires et de la chaleur des étables où règnent en même 4 temps des courans d'air froid; 2) la brutalité avec laquelle les bergers et les valets traitent les agneaux dès leur naissance même; 3) l'habitude de ces derniers de se choquer la tête, soit entr'eux, soit contre les murailles; 4) les marches forcées et rapides, les coups, etc; 5) le lavage à dos en pleine rivière; 6) les attaques du taon nasal (OEstrus nasalis), et de l'œstre des moutons (OE. ovis); 7) le passage brusque d'une nourriture chétive à un régime de vie très-substantiel; 8) l'usage de certaines plantes suspectes prises comme alimens; telles sont, en particulier, la plupart des espèces du genre Renoncule, le Colchique d'automne et l'Euphorbia helioscopia. Il répète d'ailleurs ce qu'il a déjà dit du danger des légumineuses mangées comme fourrage vert, des germes de céréales broutés sur place, et de la nourriture en grains des agneaux. Il appuie son opinion à cet égard sur l'exemple de deux troupeaux: les agneaux du premier reçurent une nourriture abondante et substantielle, consistant surtout en grains, ils furent menés sur des arrière-pacages ensemencés, et crurent, en conséquence, très-promptement; ceux du second, au contraire, furent conduits sur des arrièrepacages non ensemencés, et ne reçurent en hiver que de la paille et du foin: dans le 1er, 33 sur cent périrent du tournis, et dans le second, aucun n'en fut atteint. M. Brosche répond longuement à la 5 question, qu'il divise dans ses deux membres. A) Comment peut-on reconnaître la maladie dans sa première période ? L'auteur a déjà dit auparavant que ce mal ne se fait pas remarquer dans sa période de développement, qu'on ne l'aperçoit qu'à l'époque où il a atteint un certain degré d'intensité, que la plupart des symptômes par lesquels il s'annonce coïncident avec ceux d'autres affections vermineuses, que de même que celles-ci, il ne se forme jamais que par l'intermé diaire d'autres maladies, et qu'il suppose une disposition transmise des ascendans aux descendans : tout cela rend la connaissance de ses premiers symptômes bien difficile à acquérir, et cette connaissance supposée acquise serait inutile, puisque les premiers mouvemens de l'hydatide indiquent l'entier développement de la maladie. Ce n'est donc que pour se conformer à la teneur du programme que l'auteur répond à la 5o question. Aussi ne la traite-t-il pas directement. Il reprend à partie la pourriture et ses complications. « La pourriture, dit-il, consiste dans une altération particulière des humeurs, accompagnée du dérangement des fonctions, soit de la veine-porte, soit du système respiratoire, soit de tous deux à-la-fois, en sorte que, suivant que le foie, le poumon, le cerveau ou la moëlle épinière prédomine dans l'organisation, elle l'affecte, le change, l'affaiblit d'une manière particulière, y produit une sorte de vers déterminée par la force vitale et la nature propre de l'organe, et y cause toujours une sécrétion de liquide anormale. » Les agneaux provenus de parens affectés de pourriture, reçoivent d'eux la disposition à cette maladie, et suivant leur âge, c'est le Strongylus filaria qui s'engendre dans leurs poumons, ou le Cœnurus cerebralis dans leur cerveau, ou le Distoma hepaticum dans leur foie, ou bien ils deviennent dès leur naissance la proie de la dysenterie. L'auteur est donc conduit à exposer les symptômes de ces diverses maladies; il décrit aussi les apparences morbides observées sur les cadavres. Dans les ouvertures qu'il a faites, il assure qu'il n'a pas observé de traces d'inflammation. B) Quels moyens faut-il employer pour prévenir les progrés ultérieurs de la maladie? Dans son développement complet, elle est impossible à guérir: en effet, pour y parvenir, il faudrait extraire l'hydatide; or, en supposant même que l'opération ne cause pas de lésion dans le cerveau, l'effet produit sur ce dernier par la pression qu'exerçait l'hydatide n'est jamais complètement dissipé, l'activité cérébrale précédemment troublée et épuisée ne revient jamais à son état normal, et la diathèse subsiste toujours. Tout au plus peut-on espérer de prolonger pendant quelque temps la vie des individus malades. e Si M. Brosche regarde comme incurable le tournis une fois déclaré, il accorde du moins qu'on peut en prévenir l'invasion. Il est ainsi conduit à reprendre l'examen de la 3o et de la 4a question, auxquelles il n'avait pu d'abord répondre que par des aphorismes, parce qu'il n'avait pas encore exposé le caractère de l'état morbide dont il fait dériver le tournis. Or, comme les agneaux héritent de leurs pères la disposition à cet état, c'est sur ces derniers qu'il faut d'abord tourner son attention. Choisir constamment pour la propagation des animaux bien |