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Un nouveau livre de M. Darwin n'a point besoin d'introduction. Chaque œuvre de ce naturaliste éminent, dont les vues ont donné une impulsion nouvelle et inattendue à la science, commande impérieusement l'attention de tous ceux qui s'intéressent aux progrès de l'histoire naturelle des êtres organisés. On sait d'avance ce que l'on trouvera dans chaque production du maître haute indépendance des vues, déduction logique des résultats; matériaux immenses, recueillis avec soin et observés avec sagacité; connaissance approfondie et appréciation impartiale des travaux d'autrui. De pareilles qualités sont le gage d'un effet durable.

Nous n'avons pas besoin d'insister sur la révolution qu'a causée, dans le domaine des sciences organiques, le premier livre de M. Darwin sur l'Origine des espèces. Dans la préface, il annonçait déjà plusieurs suppléments destinés à faire connaître les documents, à utiliser les matériaux amassés par lui dans un voyage de plusieurs années autour du globe, et dans un travail silencieux mais opiniâtre de plus de vingt ans. Le livre dont nous donnons aujourd'hui la traduction est le premier des suppléments annoncés; il sera suivi de quelques autres traités sur des sujets qui s'adressent plutôt à la question de l'espèce proprement dite, tandis que notre livre traite à fond la question de la production des races et des variétés.

Dans toutes les sciences d'observation, il se manifeste, depuis un certain temps, une tendance générale à rechercher, à étudier des causes infiniment petites en apparence, mais qui, par la longueur des temps comme par les masses sur lesquelles elles opèrent, accumulent leurs effets d'une manière surprenante. L'astronomie, la physique, la chimie se sont enrichies d'une quantité de vues nouvelles; la géologie a secoué, sous l'influence de ces études, la stupeur dans laquelle l'avait plongée le fracas des cataclysmes et des soulèvements soudains; aujourd'hui le tour des sciences organiques est venu; elles doivent marcher dans la même direction, et soulever un coin du voile qui couvre l'origine du monde organisé, celle des animaux et des végétaux. (EXTRAIT DE LA PRÉFACE.)

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LES HABITANTS PRIMITIFS

DE LA

SCANDINAVIE

ESSAI D'ETHNOGRAPHIE COMPARÉE

MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'histoire du dÉVELOPPEMENT de l'homme

PAR

SVEN NILSSON

PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE LUND.

PREMIÈRE PARTIE

L'AGE DE LA PIERRE

TRADUIT DU SUÉDOIS SUR LE MANUSCRIT DE LA TROISIÈME ÉDITION
PRÉPARÉE PAR L'AUTEUR.

Un vol. gr. in-8° (1868) avec seize planches.
Prix: 12 fr., cartonné.

Tout ce qui touche aux origines de l'espèce humaine, à son antiquité, à son développement, excite à juste titre depuis quelque temps un très-vif intérêt. Les découvertes se multiplient de toutes parts, les faits se coordonnent, et cette science nouvelle, qui tient à la fois de l'archéologie par son objet et de la géologie par ses méthodes d'investigation, se constitue rapidement. L'ouvrage que nous présentons au public sous ce titre Les Habitants primitifs de la Scandinavie, réunit peut-être plus qu'aucun autre, sur les origines et le développement des sociétés humaines, un corps de documents nombreux, bien observés et bien classés.

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L'auteur, M. le professeur Nilsson, de l'université de Lund, connu depuis près d'un demisiècle par d'excellents travaux géologiques et zoologiques, s'est livré, pendant ces quarante dernières années, avec une persévérance infatigable à la recherche des débris de l'industrie humaine des temps préhistoriques. L'ouvrage que nous publions résume l'ensemble de la partie de ses travaux qui est relative à l'Age de la pierre. Il sera complété par une seconde partie : l'Age du bronze, qui est actuellement sous presse.

La traduction française que nous donnons aujourd'hui a été faite à Stockholm par M. Kramer, licencié és lettres de l'Académie de Neuchâtel (Suisse), sur le manuscrit préparé par l'auteur pour une nouvelle édition.

A la prière de M. Nilsson, M. Hébert, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Paris, et M. de Mortillet, attaché au Musée archéologique de Saint-Germain, ont bien voulu revoir cette traduction et la corriger. Ils se sont attachés à respecter scrupuleusement la pensée de l'auteur.

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Ce Compte rendu des travaux du congrès forme un volume in-8 avec 91 figures intercalées dans le texte.

Il reste encore quelques exemplaires du Compte rendu de la première session (Neuchâtel 1866) publiée par M. G. de Mortillet. Brochure in-8°. Prix: 3 francs.

LEÇONS

SUR L'HOMME

SA PLACE DANS LA CRÉATION

ET DANS L'HISTOIRE DE L'A TERRE

PAR

CARL VOGT

Professeur à l'Académie de Genève, président de l'Institut
genevois.

TRADUCTION FRANÇAISE DE J.-J. MOULINIE

Membre de l'Institut genevois.

REVUE PAR L'AUTEUR

Un volume in-8e (1865.) avec 128 gravures sur bois intercalées dansle

Prix: 12 francs

Nous livrons aujourd'hui au public la traduction d'une des dernières publications de M. le professeur C. Vogt, l'un des écrivains scientifiques les plus populaires et les plus justement considérés de l'Allemagne. Cet ouvrage traite d'une étude générale de l'Homme.

On compte en France bon nombre d'anthropologues fort distingués, et c'est vraiment merveille, car nous manquons complétement de livres élémentaires d'anthropologie. L'ouvrage que nous annonçons vient combler très-avantageusement cette fâcheuse lacune, et donnera certainement un nouvel élan, une nouvelle impulsion aux études anthropologiques.

Il est impossible d'exposer avec plus de clarté, de netteté et en même temps d'une manière plus attrayante, les principes d'une science qui demande une extrême précision et régularité d'observation. Il fallait donner un grand nombre de mesures, employer une foule de mots spéciaux qui pouvaient effrayer les commençants, les gens du monde. M. Vogt est parvenu à soutenir parfaitement l'attention tout en donnant ces chiffres, tout en employant ces mots.

Il ne peut y avoir qu'un seul avis sur l'ouvrage de M. Vogt pour ce qui concerne les principes et les faits scientifiques. Quant aux doctrines philosophiques, M. Vogt ne voit dans le monde qu'un développement logique et régulier des lois de la nature. Admettant la théorie de la transformation de l'espèce, il fait descendre l'Homme du Singe, ou plutôt les Hommes des Singes, car il pense que les séries distinctes de Singes ont donné naissance à des types différents d'Hommes. C'est la pluralité des espèces humaines associée à l'idée de développement progressif des êtres.

« Les vues exposées dans cet ouvrage, dit l'auteur dans sa préface, trouveront beaucoup de contradicteurs et peut-être peu d'adhérents. Je suis toujours prêt à « accepter un fait, une observation avec toutes ses conséquences; je me défendrai << toujours contre tout raisonnement à priori. I.a lumière jaillit de la discussion, de << la contradiction, du combat même, pourvu qu'il soit livré avec des armes loyales. <«< Loin de croire qu'il y va de l'honneur de soutenir une idée erronée, je suis per<< suadé au contraire que l'on doit abandonner immédiatement sa manière de voir, « dès que la fausseté en est prouvée; mais aussi faut-il des preuves palpables, « patentes. La crainte des conséquences ne doit jamais avoir aucune influence sur «<les conclusions scientifiques. La nature n'est pas faite pour être l'esclave théo<< rique de l'homme. »>

LA

CONSTITUTION D'ANGLETERRE

EXPOSÉ HISTORIQUE ET CRITIQUE

DES ORIGINES, DU DÉVELOPPEMENT SUCCESSIF ET DE L'ÉTAT ACTUEL

DES INSTITUTIONS ANGLAISES

PAR ÉDOUARD FISCHEL ·

Traduit sur la seconde édition allemande, comparée avec l'édition anglaise DE R. JENERY SHEE

PAR CH. VOGEL

2 volumes in-8°. (1864.) Prix de l'ouvrage : 10 fr.

Ce livre n'est pas de ceux qui rentrent dans la catégorie vulgaire des publications de circonstance; il est le fruit d'une étude consciencieuse et raisonnée des sources anciennes et modernes du droit, ainsi que de tous les écrits remarquables des principaux légistes anglais, depuis Fortescue, Bracton et Coke, jusqu'à Blackstone et lord Brougham. Il comble non-seulement d'une manière très-heureuse une lacune vivement sentie par Montesquieu et de Loline, mais complète aussi, grâce à la méthode historique, dont le fil s'y retrouve partout, l'Histoire constitutionnelle de l'Angleterre, de Hallam, sous la forme d'un abrégé lucide et nouveau, mis à la portée du lecteur continental. Ajoutons que les publications les plus récentes et les plus curieuses sur le même sujet, comme celle de May en Angleterre même et de Gneist en Allemagne, n'y ont pas été moins largement utilisées que les écrits des anciens auteurs.

Ce livre, tel qu'il est, suffit pour assurer au nom de Fischel une place parmi ceux des publicistes les plus distingués de notre époque. Publié à Berlin pour la première fois en 1862, son Tableau de la Constitution d'Angleterre a déjà eu deux éditions en Allemagne et presque immédiatement aussi les honneurs de la traduction en Angleterre et même en Russie.

Après avoir embrassé dans une très-remarquable introduction la constitution d'Angleterre dans son ensemble, Fischel ne fait pas moins habilement ressortir ensuite le développement successif de toutes ses parties, depuis l'origine de la common-law, du vieux droit saxon, qui en est le premier fondement, jusqu'au régime actuellement en vigueur. Le premier volume contient, indépendamment de cet aperçu général, un exposé complet de l'état légal de la liberté, de la société et de la royauté en Angleterre, ainsi que des rapports du pouvoir exécutif, de l'Église établie et du système judiciaire. Le second, qui traite des institutions locales, du self-government sous toutes ses faces, de la législation concernant les pauvres, du parlement et du régime parlementaire, avant et depuis la réforme, et finalement aussi des liens qui unissent à l'Angleterre l'Écosse et l'Irlande, les colonies et l'Inde, se termine par une conclusion du traducteur formée de considérations générales sur l'ensemble de l'ouvrage, ainsi que sur les conséquences à tirer de ses principaux résultats.

Pour l'intelligence des institutions anglaises, le narré des phrases principales de leur développement antérieur est le plus souvent indispensable. Aussi Fischel ne s'est-il pas attaché plus qu'il n'était nécessaire à la forme didactique et n'a-t-il pas craint d'entremêler son récit d'anecdotes qui l'animent, ni d'y faire entrer nombre de fragments caractéristiques de discours et d'écrits liés aux circonstances et aux incidents les plus remarquables de l'histoire constitutionnelle de l'Angleterre, qu'il nous fait ainsi connaître en grande partie par la bouche ou la plume des Anglais et des acteurs eux-mêmes. Un relevé bibliographique, à la fin de l'ouvrage, contient l'indication précise de toutes les sources.

ESSAI

SUR LES ŒUVRES ET LA DOCTRINE

DE MACHIAVEL

AVEC LA TRADUCTION LITTÉRALE DU PRINCE

ET DE QUELQUES FRAGMENTS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES

PAR PAUL DELTUF

UN VOLUME IN-8° (1867). PRIX: 7 FR. 50

Un livre traitant de Machiavel et de ses écrits sera toujours un événement, bien que l'opinion du public lettré sur cet homme extraordinaire soit aujourd'hui à peu près fixée. Tout le monde est d'accord pour repousser tant de jugements béats ou cyniques, tant d'apologies cornues et d'imbéciles anathèmes, auxquels le secrétaire de la république florentine a donné lieu depuis trois siècles; le seul jugement de Bayle en cette affaire doit nous paraître équitable et fin: « Machiavel, dit-il, était un homme de beaucoup d'esprit et une trèsbelle plume. » On ne peut dire plus juste en moins de mots.

Machiavel, en effet, fut avant tout un écrivain de haute race et un grand lettré; il écrivit avec un tour exquis, dans une langue arrivée à son point de maturité le plus excellent, des choses dont l'étrange hardiesse ne pouvait cho quer personne à l'époque où il vivait. La plus damnable de ces œuvres, cet effronté traité du Prince, qui est un morceau d'art si parfait, ne fut mise à l'index que trente-cinq ans environ après sa mort; l'auteur était si bien de son temps, que ses contemporains ne s'aperçurent même pas de l'immoralité de sa doctrine, et il paraît que la police de l'Église ne fut pas dès l'abord plus clairvoyante que celle des gouvernements. C'est que Machiavel, ce fut l'Italie se peignant de sa propre main; c'est que la conclusion définitive qu'il faut tirer du Prince, à savoir qu'un grand politique et un bandit couronné, le Thrace Maximin et Trajan se valent, et qu'une grande âme et une âme atroce sont, au demeurant, la même chose; c'est que cette conclusion, puérile aujourd'hui chez nous, était au seizième siècle, de l'autre côté des monts, la vérité pure. On sait ce qu'il y a de force dans le talent de bien dire et de raisonner droitement, honnêtement, sur des faits bien étudiés, qu'on a la conscience d'avoir percés et éclairés d'un nouveau jour. Le don de persuader est au bout d'un pareil effort. Nous venons de lire l'Essai sur Machiavel, et nous avouons que les conclusions de M. Deltuf nous tentent et nous charment. Après tout, n'est-il pas beau de penser que Machiavel avait l'âme pleine des plus grandes aspirations modernes ; qu'il eut la foi en l'avenir, le profond sentiment, l'ambition toujours déçue, jamais lassée, l'ardente passion de la nationalité italienne? Et quand ensuite on nous présente le patriote florentin comme le prophète de l'unité, nous sommes presque gagné, nous n'avons plus envie de regimber, nous ne songeons plus même à contredire. Peut-être mème M. Deltuf a-t-il raison.

PAUL PERRET.

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