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journaliers sont peu nombreux, du moins comme fini; ils se bornent à un ciseau avec encoches, plusieurs poinçons et une dent polie et percée, appartenant à un canis.

Tous les os longs sont fendus dans le but évident d'en extraire la moelle. Nous n'avons point trouvé de crânes, mais des fragments de mâchoires et de nombreuses molaires incisives et canines de cheval et de bœuf.

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2. Terre rougeâtre noire, provenant d'éboulements de la voûte par infiltrations.

3. Blocs de calcaire ayant formé la voûte de la grotte.

4. Foyer supérieur, diluvium rouge, avec os brûlés agglomérés; épaisseur; 5 centimètres; longueur : 2m,50 environ.

5. Magma stalagmitique avec silex, os de bœuf et surtout de cheval. 6. Calcaire à astéries, compacte, exploité pour la bâtisse.

Les silex, très-nombreux, représentent les diverses tailles de la Vézère; le Moustier, Cro-Magnon et Eyzies. De petits outils destinés au tatouage et au burinage sont retouchés avec un soin particulier et témoignent d'une certaine similitude qui, jointe à la présence de nombreux chevaux, pourrait établir le synchronisme entre Jolias et Solutré. Assurément, pour nous, la station de Jolias est des plus anciennes, et peut se rapporter au Moustier et à Solutré.

Dans le foyer et dans la partie la plus concave, des galets nombreux en quartz schisteux et en quartzites étaient placés autour et pouvaient servir à entretenir le feu, comme le font encore nos bergers; d'autres galets, étrangers à la localité, devaient avoir servi de percuteurs, car tous très-anguleux et de contexture solide, en grès quartzeux princi

palement, portent de nombreuses traces des coups appliqués sur des matières dures et résistantes.

Ces galets de grosseurs différentes sont disposés pour la préhension des mains avec lesquelles elles s'ajustent parfaitement; il en est qui mesurent jusqu'à 10 et 15 centimètres de long.

Nous n'avons point trouvé de traces de poteries, sauf quelques débris dans la partie supérieure, et qui doivent provenir de repas postérieurs à l'effondrement de la voûte et dater de l'époque des dolmens ainsi que les os de lapin, de rongeurs et de la tortue.

Les silex sont généralement clivés à trois faces, l'inférieure plane, la supérieure à carène médiane et à deux méplats inclinés. Tous les types couteaux et grattoirs sont travaillés ainsi.

Il n'en est pas de même de certains râcloirs dont la forme arrondie et épaisse est retouchée sur les bords comme le ferait une gouge sur un morceau de bois; et une foule de petits instruments enlevés par minces éclats, comme dans les pointes de flèches de nos Landes.

Il y a donc des objets très-divers, dont le travail plus ou moins délicat dénote des tâtonnements nombreux qui doivent donner à penser que les tribus de Jolias devaient être tout à fait dans l'état primitif, s'essayant dans une civilisation à peine pressentie.

EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE X.

Figures 1. Grattoir à partie inférieure plane, supérieurement caréné, à deux méplats parallèles et finement retouché sur le côté droit et à la partie supérieure. 2. Grattoir semi-circulaire à grands éclats supérieur et inférieur, finement retouché dans toutes ses parties.

3. Grattoir à grand éclat inférieur, caréné supérieurement, à deux méplats parallèles et retouché finement tout autour.

4. Grattoir à polir les os, avec la partie inférieure droite taillée en serpe, bien retaillée, sauf à la base.

5. Grattoir scie, de forme lancéolée, à cinq méplats supérieurs, un seul inférieur et retouché sur le côté droit.

6. Tête de lance à cinq méplats supérieurs, un seul inférieur, fortement retouché sur les côtés latéraux.

7. Pointe de flèche à carène, deux méplats supérieurs, un seul inférieur, retouches peu nombreuses.

8. Tranchet courbe à méplat inférieur, caréné supérieurement, très-pointu en avant, tronqué à la base.

9. Pointe de flèche à carène supérieure, un seul méplat inférieur, sans retouches.

10. Grattoir courbe, un seul méplat inférieur, cinq inégaux supérieurement, tranchant des deux côtés, retouché à la base.

11. Pointe de flèche un peu obtuse, un méplat inférieur, deux supérieurement

avec carène.

Figures 12. Grattoir courbe, un seul méplat inférieur, six supérieurs inégaux, sans

retouches.

13, 14. Scalpels à plusieurs méplats supérieurs, très-aigus, quelques retouches

inférieurement.

15. Pointe de flèche, très-inégalement retouchée.

PLANCHE XI.

1. Grattoir oblique, à deux carènes supérieures et deux méplats, un seul inférieur, très-fortement retouché supérieurement et du côté droit, en forme de serpe vers le gauche supérieur.

2. Tout opposé au précédent, plan en dessous, bombé supérieurement, à trois méplats inégaux, à bord droit anguleux et à partie supérieure fortement retouchée, bord basal droit.

3. Grattoir triangulaire, grand méplat inférieur, supérieurement à méplats nombreux et inégaux en forme de serpe obtuse à gauche, fortement retouché tout autour.

4. Grattoir à grand méplat inférieur, à neuf sur le dessus; partie supérieure courbée en serpe sur le côté gauche et fortement entaillée en dents de scie, partie inférieure tranchante.

5. Grattoir arrondi fortement, travaillé supérieurement par pression, comme par une gouge.

6. Grattoir à méplat inférieur large, à trois sur le dessus, fortement retouché sur le côté droit, qui forme une lame avancée vers le tiers inférieur tranchant vers la gauche.

7. Pointe à deux méplats et à bords très-tranchants.

8. Pointe de lance, plane en dessous, à cinq méplats supérieurs, peu retou

chée sur les bords.

9, 10, 11. Pointe, droite, un peu oblique et semi-circulaire, probablement pour le

tatouage.

PLANCHE XII.

1. Poinçon en os arrondi au sommet, pointu à la base.

2. Poinçon très-aigu, ayant pu servir de pointe de flèche.

3. Os travaillé en pointe à trois méplats.

4. Os travaillé semi-circulaire, pour polir?

5. Poinçon un peu courbe, aigu au sommet, creusé près de la base, pour emmancher?

6, 7, 8. Petits poinçons, polis.

9. Ciseau cylindrique aplati, aiguisé et garni de fortes stries transverses sur la partie tranchante.

10. Instrument pour la confection des filets ou du moins pour pelotonner le fil. 11. Canine de carnassier percée d'un trou de suspension.

LISTE DES DÉBRIS D'ANIMAUX TROUVÉS DANS LA STATION DE JOLIAS.

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SUR QUELQUES MONUMENTS MEGALITHIQUES

DE LA VALLÉE DE L'OISE

(VAURÉAL, GENCY, JOUY-LE-MOUTIER)

PAR

AM. DE CAIX DE SAINT-AYMOUR

Dans le courant de l'été de l'année 1867, je fus avisé par un de mes parents, M. Armand de Caix de Rembures, qu'il existait sur le territoire de la commune de Vauréal, canton et arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise), deux rangées de grosses pierres évidemment placées là de main d'homme, et où la tradition du pays voulait voir un ancien lieu de sépulture; ledit lieu portait encore le nom trèscaractéristique de Cimetière des Anglais. Je me rendis à l'endroit indiqué, et lorsque j'eus acquis la conviction que j'étais bien en présence d'un monument mégalithique, j'achetai le terrain et je me mis en mesure de commencer des fouilles.

Le village de Vauréal, appelé autrefois Lieux, est situé au fond de la vallée de l'Oise, le long de la rivière, qui forme sur ce point un coúde très-prononcé et une espèce de boucle entourant une presqu'île qui se prolonge jusqu'à Neuville. Il est plus que probable qu'aux époques préhistoriques cette presqu'île formait sinon un lac, tout au moins un grand marécage. Ce qu'il y a de bien certain, c'est qu'aucune ondulation de terrain ne plisse aujourd'hui cette vaste étendue de riches dépôts d'alluvions qui se prolongent jusqu'au village de Ham, où un pont suspendu a été récemment construit. Au delà de Ham, le sol s'élève peu à peu, pour se terminer enfin à l'abrupte falaise de Conflans-Sainte-Honorine, au pied de laquelle coule la Seine, qui va, quelques centaines de mètres plus bas, recevoir l'Oise un peu avant l'île d'Andresy. Un simple coup d'œil jeté sur la première carte venue en dira, du reste, beaucoup plus que toutes les explications que nous pourrions donner ici.

II

Le Cimetière des Anglais n'est pas le seul monument mégalithique que l'on rencontre dans cette sorte de cirque formé par la rivière d'Oise, et nous croyons pouvoir, avant de décrire cette sépulture, compléter utilement notre étude en disant quelques mots de deux pierres levées qui se trouvent dans le voisinage.

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Fig. 1.

- Pierre du Fouret, vue de la route de Poissy.

En arrivant de Pontoise par la route qui se bifurque à Vauréal même pour se diriger, d'un côté sur Poissy, de l'autre sur Melun, on aperçoit tout à coup à mi-côte, en traversant le village de Gency ou Jancy (1), hameau de la commune de Sergy (on écrit aujourd'hui plus

(1) Gency était autrefois plus important qu'aujourd'hui. Il y avait, dans ce village, une chapelle où l'on disait encore la messe avant la Révolution. Cette chapelle est aujourd'hui convertie en maison. Elle est située juste en face la Pierre levée, dans l'encoignure de la route et d'une rue qui mène dans les vignes (voir en c du plan, fig. 3). En baissant le sol de cette chapelle pour des aménagements intérieurs, on a rencontré des squelettes en assez grand nombre. La moitié du sol de l'église est encore intacte. Suivant la tradition, Gency aurait été primitivement le chef-lieu et Sergy la dépendance de la paroisse. Les noms de ces deux localités, avec leur ter minaison -acum (Genciacum ou mieux Geniacum, Sergiacum), nous paraissent remonter à peu près à la même époque. Nous écrivons ici Sergy et Gency (et non Cergy et Jancy), par suite d'une préférence étymologique dont l'explication ne peut trouver sa place dans cette étude.

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