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lesquelles elle enchevêtre ses fibres. Nous verrons plus bas; à l'occasion du biceps huméral, les autres fibres longitudinales croiser les fibres tendineuses du grand pectoral.

Le muscle petit pectoral d'Etienne Léopold donne par son bord supérieur une languette musculaire large de 8 millimètres. Cette languette se sépare, du reste, du muscle à angle aigu et va s'insérer sur une bande ligamenteuse étendue du tendon du petit pectoral, au niveau de son insertion coracoïdienne; à la partie moyenne de la clavicule.

MEMBRES SUPÉRIEURS.

L'insertion du muscle deltoïde a lieu non-seulement sur toute la longueur de l'épine scapulaire, mais encore sur le bord interne de l'omoplate dans une étendue de 25 millimètres au-dessous de cette épine. Près de l'extrémité inférieure de ce muscle, il s'en détache une petite languette musculaire qui va se fixer à la cloison intermusculaire externe. Le muscle biceps d'Etienne présente, indépendamment de ses deux portions ordinaires, un petit faisceau musculaire très-grêle, ayant à peine 2 millimètres de largeur, qui finit par un tendon rubané qui croise les fibres du tendon du grand pectoral et va rejoindre la bandelette ligamenteuse venue de la capsule de l'articulation scapulohumérale et que nous avons indiquée en décrivant le tendon du muscle grand pectoral. Au bras gauche, le biceps se compose de trois portions musculaires. La troisième portion du biceps natt du bord antérieur de l'humérus et de sa face interné par de courtes fibres tendineuses. Cette insertion a lieu un peu plus haut et en dehors, que l'extrémité inférieure du muscle coraco-brachial, et même on voit que les fibres musculaires les plus internes de cette troisième portion du biceps ne sont que la continuation de celles du coraco-brachial. Cette insertion a lieu à la réunion du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs de l'humérus. Les fibres musculaires qui forment ce faisceau passent en avant et en bas et finissent par deux tendons : l'interne, étroit et cylindrique, commence à 25 millimètres plus haut que le tendon externe, se place sous le tendon principal du biceps et s'insère à la tubérosité bicipitale du radius au-dessus du tendon du biceps proprement dit. Le tendon externe, qui n'a que le tiers de la grosseur du tendon des deux portions habituelles, se réunit à l'expansion tendineuse du biceps, dont il forme les fibres les plus supérieures, et en augmente de beaucoup la hauteur.

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Le biceps de Petifrère a trois portions à gauche. La courte portion reste longtemps isolée de la longue portion; elle ne se réunit

à cette dernière qu'à 40 millimètres au-dessus de la ligne articulaire du coude, et un peu au-dessus de cette réunion la courte portión se dédoublé et sa partie interne constitue la portion coracoïdienne ou courte portion ordinaire. La partie externe est un muscle ayant 14 millimètres de largeur et dont la forme est prismatique et triangulaire. Ce faisceau chemine dans l'espace angulaire que forment les deux portions du biceps; il s'aplatit supérieurement et se termine, à 1 centimètre au-dessous du bord inférieur du tendon du grand pectoral, par un tendon aplati dont les fibres externes se portent en dehors en renforçant le bord inférieur du tendon du grand pectoral et décrivant une arcade au-devant de la longue portion du biceps, et se réunissent intimement avec les fibres tendineuses du grand pectoral. Ces fibres sont en petit nombre. La majorité des fibres tendineuses de cette portion du biceps se dévie un peu en dedans et atteint la face profonde du tendon du grand pectoral. Là, les fibres du tendon du biceps changent leur direction longitudinale et prennent la direction des fibres du tendon du grand pectoral, dont elles ne peuvent désormais être distinguées. Ces changements successifs s'opèrent suivant une ligne oblique de bas en haut et de dedans en dehors. Les fibres les plus externes conservent leur direction longitudinale et restent visibles jusqu'à leur insertion, qui a lieu sur la partie la plus élevée de la gouttière bicipitale. Néanmoins ces fibres, quoique parfaitement visibles, ne sont pas libres; il y a une adhérence avec celles du tendon du grand pectoral. Enfin la courte portion du biceps, par le bord externe de son tendon terminal, envoie des fibres tendineuses qui renforcent les fibres les plus inférieures de la voûte coraco-acromiale, et descend, pour cette cause, jusqu'à la partie supérieure du trochiter (fig. 2).

A droite, le biceps a quatre portions: la troisième, que nous venons de décrire, et la quatrième, qui s'insère à l'humérus, absolument de la même manière que nous avons observée chez Etienne. Ainsi, pour résumer la description du biceps, nous voyons qu'il se compose chez Etienne à gauche, de trois faisceaux: 1° faisceau glénoïdien ou longue portion du biceps; 2° faisceau coracoïdien ou courte portion; et 3° faisceau huméral; et à droite, outre les deux portions ordinaires du muscle, d'un vestige du faisceau que j'appellerai pectoral, trèsdéveloppé chez Petifrère.

Chez Petifrère, à gauche, il y a trois faisceaux, les deux habituels et le troisième pectoral. A droite, il y en a quatre: glénoïdien, coracoïdien, pectoral et huméral. Le faisceau pectoral se retrouve

chez le gibbon. C'est la courte portion du biceps de cet animal qui s'insère sur le tendon du grand pectoral.

Le muscle coraco-brachial a sur les deux nègres non-seulement deux têtes, mais deux plans superficiels et profonds tout à fait séparés, et entre ces deux plans passe le nerf musculo-cutané. C'est le faisceau profond qui se continue avec le faisceau huméral du biceps. Cette séparation du coraco-brachial en deux faisceaux musculaires s'observe chez les singes depuis les makis jusqu'aux anthropoïdes.

Le muscle brachial antérieur, chez Petifrère, près de son extrémité inférieure, donne, par son bord externe, un petit corps charnu parfaitement isolé et se termine par un mince tendon ayant 5 millimètres de largeur, qui se fixe à la partie la plus élevée de la tubérosité bicipitale du radius au-dessus du tendon du biceps brachial.

Les muscles de l'avant-bras ne présentent rien d'anormal; je noterai seulement l'existence des deux côtés du petit palmaire chez les trois nègres. D'autre part, le carré pronateur a plus de hauteur que chez les blancs. Mais, si la plupart des muscles de l'avant-bras ne présentent pas d'irrégularité dans leur constitution, il n'en est pas de même des muscles fléchisseurs et extenseurs des doigts, dont la disposition a une haute importance au point de vue de l'anatomie comparée. Cette remarque est surtout applicable aux fléchisseurs profonds des doigts. Commençons d'abord par le fléchisseur sublime. Ce muscle est à peu près normal dans sa constitution, seulement elle est moins compliquée que celle du blanc. Ses deux faisceaux superficiels sont divisés jusqu'au tendon d'origine commune des muscles épitrochléens. Le faisceau externe ou celui du doigt médius donne par sa face profonde et par le bord externe de son tendon d'origine un gros faisceau musculaire de 92 millimètres de longueur. Ce faisceau a une forme conoïde, sa base tournée en haut et en dedans. Son sommet se termine par un court tendon, qui, après 1 centimètre de trajet, se jette dans le tendon fléchisseur propre du pouce au moment où ce tendon émerge des fibres charnues. Ce petit corps musculaire est une des origines coronoïdiennes du muscle fléchisseur propre du pouce et le moyen de communication du fléchisseur sublime avec le fléchisseur propre du pouce.

Le second faisceau superficiel du fléchisseur sublime, avant de se terminer sur son tendon terminal, se divise en deux lames musculaires parfaitement indépendantes. Le tendon terminal appartient en propre à la lame profonde; la lame superficielle se borne à insérer l'extrémité de ses fibres musculaires sur la face superficielle de ce tendon.

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Les deux faisceaux profonds sont solidaires; l'externe, ou celui du . doigt indicateur, est digastrique. Son ventre supérieur est beaucoup plus court que le ventre inférieur. Du tendon intermédiaire de ce faisceau naît une languette musculaire mince et étroite qui se dédouble après un court trajet et se jette dans les deux faisceaux superficiels. Cette languette établit ainsi la solidarité des quatre faisceaux du fléchissement sublime. Le quatrième faisceau ou faisceau interne de la couche profonde vient du tendon intermédiaire et du bord interne du tendon de terminaison. Il est très-petit. C'est le fléchisseur perforé du petit doigt.

Chez le blanc, les fibres radiales vont du bord externe du tendon terminal du faisceau digastrique au fléchisseur perforé de l'indicateur; ces fibres forment deux plans charnus. Les fibres radiales manquaient tout à fait chez Etienne. La composition du muscle fléchisseur du blanc est presque la même; seulement, comme nous l'avons dit plus haut, elle est plus compliquée. Ses faisceaux de communication avec les quatre parties principales du muscle sont beaucoup plus développés et beaucoup plus volumineux. Pour terminer l'histoire de ce muscle, il me reste à signaler une particularité que j'ai observée chez Tionne. Elle consiste en ce que le fléchisseur sublime communique avec le fléchisseur commun profond des doigts par un petit corps muculaire qui se détache du côté interne du faisceau profond du doigt indicateur et qui, après un court trajet, se termine par un tendon grêle qui se jette dans le tendon du fléchisseur commun profond du doigt annulaire.

Abordons l'étude des muscles fléchisseurs profonds des doigts.

Le muscle fléchisseur commun profond des doigts a, chez Etienne, une structure excessivement curieuse et importante, surtout celui du côté gauche. Nous verrons, après l'étude complète des muscles fléchisseurs profonds des doigts, que la complication de ces muscles procède par degrés.

Sur Etienne, le fléchisseur commun profond des doigts a une disposition différente à droite et à gauche.

A gauche, il est plus compliqué et se compose de deux corps musculaires : l'externe très-volumineux, l'interne beaucoup moins développé et plus étroit. Ces deux corps sont séparés par un interstice cellulaire dans toute leur longueur. Le faisceau externe est séparé du muscle fléchisseur propre du pouce par les vaisseaux et le nerf interosseux, qui, habituellement, séparent le muscle fléchisseur commun profond des doigts du fléchisseur propre du pouce. Le faisceau externe

s'insère à l'apophyse coronoide du cubitus par des fibres tendineuses courtes qui s'engagent sous le tendon du brachial antérieur et directement par des fibres charnues sur la partie externe de la face antérieure du cubitus et de son bord externe. Enfin son insertion a lieu encore sur la partie interne du ligament interosseux. De la réunion de toutes ces fibres musculaires résulte un faisceau allongé qui, à la partie moyenne de l'avant-bras, se divise en trois corps musculaires. L'un, médian, plus volumineux, se termine par un large tendon qui forme le tendon perforant de l'indicateur. Ce tendon reçoit, au niveau de l'articulation du poignet, une division tendineuse assez grosse qui vient du fléchisseur propre du pouce. La division externe de ce faisceau externe, à peine détachée de la masse charnue commune, se termine par un tendon ayant 3 millimètres de large qui se porte en bas et en dehors et, au niveau de l'articulation du poignet, se jette dans le bord interne du tendon du long fléchisseur propre du pouce. Enfin la division interne, plus volumineuse que l'externe, finit par un tendon qui se dédouble aussitôt. La division externe de ce tendon, très-grêle, forme l'une des origines du deuxième lombrical; sa division interne se jette dans le bord externe du fléchisseur perforant de la portion interne principale du muscle fléchisseur commun profond des doigts (fig. 1).

La portion interne du fléchisseur commun profond se divise en trois faisceaux musculaires auxquels succèdent trois tendons qui sont les tendons perforants du médius, de l'annulaire et du petit doigt.

Du côté droit la constitution de ce muscle est plus simple, quoique analogue à celle du côté gauche. Il s'y partage aussi en deux portions, interne et externe, dans toute sa longueur; mais la portion externe, destinée à l'index, est beaucoup moins volumineuse. Elle consiste en un faisceau musculaire unique et s'insère simplement au ligament interosseux. Cette portion du fléchisseur commun profond donne au milieu de l'avant-bras une languette musculaire étroite qui, après un court trajet, se termine par un tendon très-large, relativement au peu de volume de la languette charnue qu'il continue, et se jette dans le bord interne du tendon fléchisseur propre du pouce, au niveau du tiers inférieur de l'avant-bras. Enfin cette portion externe du fléchisseur commun profond se termine par un tendon qui se montre au niveau de l'origine de la languette musculaire qui réunit ce faisceau au fléchisseur propre du muscle; ce tendon reçoit au niveau de l'articulation du poignet une grosse division tendineuse venue du tendon fléchisseur propre du pouce.

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