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tirée de l'opisthion à la racine du nez (1). Nous en rapportant, pour toute explication, à ce mémoire fondamental, contentons-nous de consigner ici les résultats obtenus sur nos spécimens:

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XXXV. Au double angle occipital il importe de joindre constamment l'angle basilaire (2) intercepté par la ligne du plan longitudinal du trou occipital et la ligne tirée du basion à la racine du nez, point médian de la suture naso-frontale. Le sommet de l'angle est donc ici au basion, non plus à l'opisthion.

Nos 1 5 6 9 13 48 68

Angle basilaire.... 28° 26° 29° 30° 24° 20° 31°

La valeur caractéristique des deux angles occipitaux et de l'angle basilaire a été minutieusement étudiée par M. Broca dans son mémoire sur la direction du trou occipital. Nous devons y renvoyer le lecteur. Notons toutefois que les types chez lesquels ces angles sont les plus considérables tendent, sous ce rapport, vers les races les moins favorisées (Polynésiens, nègres, Nubiens), tandis que ceux chez lesquels ils se trouvent le moins élevés tendent, au contraire, vers les races, sinon les mieux douées, du moins plus haut placées dans l'échelle (Sémites, Ouralo-Altaïques, Corses). Nous reviendrons dans nos conclusions sur cet important sujet.

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XXXVI. Nous avons à relever ici l'angle sphénoïdal, angle de la selle turcique. Il est à désirer que le procédé par lequel M. Broca arrive à déterminer cet angle, sans qu'il soit besoin de pratiquer une coupe verticale, ou transverse, se propage dans une large mesure (3). L'angle sphénoïdal est un caractère d'importance et qui mérite d'être pris sur le plus grand nombre de crânes possible. L'objection tirée du désagrément d'une coupe ne saurait plus exister.

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(1) Op. cit., p. 210.

(2) Cf. Broca, op. cit., p. 217.

(3) Bulletins de la Société d'anthrop. de Paris, 1863, p. 564.

SEPT CRANES TSIGANES.

§7. Vue occipitale.

-

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XXXVII. Nous avons donné ci-dessus (XXXIII) les rapports respectifs de la courbe antéro-postérieure de l'os occipital - tant de sa partie supérieure, ou sus-iniaque, que de sa partie cérébelleuse et de la corde sous-tendue. Nous avons constaté que ce rapport est assez faible. Il nous a semblé utile de rechercher cette relation dans le sens transverse. Notre point de départ, à cet effet, a été, de chaque côté du crâne, la fontanelle postéro-latérale. La longueur de ce diamètre est la corde de l'arc formé par la courbe occipitale transverse correspondante.

Nous sommes arrivé ici également à un rapport assez faible.

Mais c'est là une question que nous nous proposons de traiter plus tard d'une façon spéciale. Nous décrirons alors notre procédé opératoire, nous donnerons les différentes mesures que nous avons relevées sur diverses races et ne manquerons pas de mentionner ce qui concerne les Tsiganes. Tous les éléments de ce travail sont déjà réunis et nous espérons le publier bientôt. Qu'il nous suffise, pour l'heure, de répéter d'une manière générale que les Tsiganes, sous ce rapport, ne témoignent que d'un faible développement occipital.

§ 8. Vue inférieure ou basilaire.

XXXVIII. L'écart des apophyses mastoïdes (les pointes du compas étant placées sur le sommet même de ces éminences) est le suivant :

9

13

5

59

Nos 6 57
1 48
Diam, bimastoïdien. 117 109 106 103 103 102 99 99

Le diamètre bimastoïdien est donc, en moyenne, de 103 millimètres, abstraction faite du n° 6 si volumineux, et de 104,75 si ce numéro se trouve compris dans la moyenne. Sur ses quinze crânes masculins, M. Kopernicki trouve un nombre intermédiaire entre les deux. Cela répond à un assez petit volume.

XXXIX. Mensuration antéro-postérieure et transverse du trou occipital.

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29

32

31

34 32

33

28

Largeur.. 31 30
Indice.... 93.9 88.23 87.87 86.48 86.11 85 84.21 80.47 73.6

La moyenne de 85.09 serait sans doute fallacieuse, vu la diver

gence notable de l'indice (20 p. 100) entre les premiers et les derniers spécimens; mais encore faudrait-il déterminer quelle est la valeur réelle de cet indice. Cette question n'est pas encore éclaircie.

XL. Les points de repère pour la mensuration de la voûte palatine sont assez arbitraires. Nous avons pris comme largeur le diamètre entre les deux trous palatins postérieurs, puis un double diamètre longitudinal: A, entre le trou incisif au palatin antérieur et l'épine postérieure; B, entre l'épine postérieure et le point médian alvéolaire.

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Indice A.... 72.28
Indice B.... 51.72

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65.45 48.3 65.45 65.38 59.43 64.15 >>

Nous ne nous illusionnons pas sur le peu de précision de nos deux lignes longitudinales. Quoi qu'il en soit, il est remarquable que le double indice classe les crânes en un ordre presque identique. La valeur respective des deux modes de mensuration est donc suffisante. Là est le point important. Des deux façons nous voyons les spécimens 9, 13, 68 occuper un bout de la série, les spécimens 6, 1, 5 occuper l'autre bout, et le 48 tenir un moyen terme. Voilà une donnée générale dont nous aurons à tenir compte dans nos conclusions.

XLI. Pour connaître la courbe que décrit le bord alvéolaire supérieur, nous avons pris les diamètres (internes): 1° entre les deux petites molaires de chaque côté ; 2o entre la troisième et la seconde grosse molaire de chaque côté. Soit A le premier de ces diamètres, soit B le second :

6 9

13

48

37

35

34

32,5

43

40 41

40

Nos 1 5
Diamètre A.. 34 35
Diamètre B.. 40 38
Rapport..... 85 92,1 86,04 87,7 82,92 81,25

L'indice donne donc le pas aux numéros 48, 13, 1, 6. En effet, nous trouvons chez quatre gorilles une relation de 111,13; chez deux orangs, de 108; chez deux chimpanzés, de 111. Chez les mycètes (une molaire de plus), il semble y avoir égalité, c'est-à-dire 100.

§ 9. Le maxillaire inférieur.

XLII. La même mensuration prise sur le maxillaire inférieur donne les résultats suivants :

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Rapport..... 65,9 64,15 73,33 61,22 62 66,66

Les numéros 6, 48, 1, qui tout à l'heure tenaient la tête, occupent cette fois le dernier rang. Mais il ne peut évidemment y avoir ici qu'une contradiction apparente, contradiction qu'une étude spéciale expliquera sans aucun doute. - Chez quatre gorilles ce second rapport est de 88,88; chez deux orangs, de 94,4; chez deux chimpanzés, de 98,4.

XLII bis. D'autres mesures sont intéressantes à relever sur le maxillaire inférieur : la distance entre l'apophyse coronoïde et le condyle, prise au point médian de leur sommet; la distance entre les deux apophyses coronoïdes ; la hauteur du point médian alvéolaire; la hauteur du sommet de l'apophyse coronoïde; la distance entre le sommet des angles; la profondeur maximum de l'échancrure sigmoïde; le diamètre de la branche à l'endroit où elle forme coude avec le corps du maxillaire; l'angle postérieur de la mâchoire.

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XLIII. De temps à autre l'occasion nous a été donnée de rencontrer à Paris des bandes de Tsiganes, mais leur séjour n'y est jamais que très-limité et l'on ne peut guère observer que fort imparfaitement ces singuliers nomades. Par bonheur il n'en est pas ainsi dans tous les pays. Nous avons habité, notamment, une ville importante du sud-est de la Hongrie, située au point de rencontre des éléments ethniques magyars, roumains, serbes, et où de nombreux Tsiganes séjournaient paisiblement.

Ce qui frappe au premier coup d'œil chez ces derniers, chez presque tous, pour ne pas dire chez tous, c'est le petit volume de la tête et l'étroitesse du front au-dessus des sourcils.

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REVUE D'ANTHROPOLOGIE.

Mais à cette impression générale succède le sentiment d'une certaine distinction à établir entre tels et tels individus. L'on arrive bientôt toujours avec cette simple appréciation Tsiganes en deux groupes. Le premier de ces groupes possède une à classer les face plus allongée, plus ovale, des traits plus accentués, un nez plus aquilin; le second a les traits pour ainsi dire plus ramassés et en même temps le regard moins perçant. De là deux types généraux, que nous pouvons qualifier, selon une expression admise, de type fin et type grossier.

Il est hautement vraisemblable que ces deux types se sont formés dans l'Inde, patrie incontestable des Tsiganes. Les Hindous eux-mêmes ne présentent-ils pas d'une façon frappante l'opposition de types divers plus ou moins fins? Dans notre pensée le type tsigane le plus fin correspond à celui de l'Hindou au teint clair souvent, bien souvent, des gravures représentant de nobles Hindous nous ont remis en mémoire les Tsiganes les mieux caractérisés.

Nous sommes amené à penser que ceux du second groupe sont le produit de mélanges plus variés avec des éléments inférieurs. Que les Tsiganes du type fin présentent également le résultat d'alliances étrangères, c'est ce dont il ne faut point douter; mais certains caractères délicats ont persisté chez eux avec plus de ténacité.

Ainsi, les deux types ne peuvent être considérés comme purs, ni l'un ni l'autre, mais le second beaucoup moins encore que le premier. Ajoutez d'ailleurs les modifications qu'ont amenées, sans aucun doute, les alliances entre individus des deux groupes. Ce point est capital. C'est par lui que nous pouvons expliquer le plus simplement la rencontre de certains caractères fins dans le type grossier, de certains caractères grossiers dans le type fin.

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Nous avons prévenu plus haut (XI), en dressant l'échelle de l'indice céphalique de nos spécimens, que la moyenne de 78.65 - bien que très-rapprochée des moyennes trouvées par MM. Welcker et Kopernicki n'était pas admissible et que l'on ne pouvait la dégager légitimement des données réelles variant de 72 à 82. En tous cas nous sommes prêt à reconnaître qu'au point de vue de la caractéristique, cet indice, surtout lorsqu'il s'agit de types mélangés, est loin d'avoir une valeur absolue. Il est d'autres caractères auxquels il doit céder pas, spécialement l'indice nasal et l'indice facial. Malheureusement nous ne pouvons ici trouver de corrélation. Tandis, par exemple, que la longueur de la face l'emporte dans les numéros 1, 9, 13, et est au minimum dans le 48, ces mêmes numéros 1, 9, 13 se trouvent parmi

le

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