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an Moyfe, encore moins aux fublimes le

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çons de la Religon Chrétienne, comme ns j'efpere le montrer un jour. Platon ne

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remonte ni jufqu'à l'origine des devoirs de l'homme, en lui apprenant qu'il est la fait pour Dieu, & que fa fin eft de le connoître, de l'aimer, de le fervir; ni Te jufqu'à la fource de l'autorité & au prinacipe cipe de la dépendance, qui eft que Dieu, auteur de la Société Naturelle & Civile, a établi l'inégalité des conditions & la fubordination entre les hommes; que les Rois, les Magiftrats tiennent fa place fur terre; & que comme ils doivent ufer de leur autorité avec la même doula même équité, que le feroit Dieu lui-même, auffi les fujets doivent leur obéir en tout ce qui ne bleffe pas la confcience avec la même ponctualité, la même foumiffion, même intérieure, e qu'ils obéiroient à Dieu; ni jufqu'au 3

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motif le plus puiflant de l'union & de la concorde, fçavoir, que nous fommes tous iffus d'une même famille, tous enfans du même pere qui eft Dieu, obligés par conféqnent de nous aimer tous en lui. Mais il ne faut point s'attendre à trouver rien d'approchant dans aucun auteur Payen. C'eft beaucoup qu'on y apperçoive un certain nombre de traits de lumiere, entremêlés le plus fouvent de quelque obfcurité. En fait de connoiffance de la Loi naturelle Platon a été fans contredit plus loin qu'aucun autre Philofophe, & il s'eft, en quelque forte, furpaffé lui-même dans fes Loix: Les préludes ou préambules furtout qu'il a mis à la tête des plus importantes, font prefque tous des morceaux de Morale achevés. Si avec des lumieres plus grandes & plus fures, nos Philofophes modernes avoient eu une intention auf

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fi droite que Platon, ils n'auroient pas donné, en traitant cette même matiere des Loix & de la Politique, dans des écarts dont ce fage Payen auroit rougi $ pour eux.

CET Ouvrage n'a point encore paru en nôtre langue, que je fçache; & y je ne crois pas qu'on puiffe l'entenits dre ni le fuivre dans les verfions de ent Ficin & de Jean de Serres. Je l'ai traduit avec autant & plus de foin que la République. J'y ai fait peu de notes, en comparaifon de la quantité ue que j'en aurois pu mettre; les fçavans. m'en fçauront peut-être mauvais gré; 'il mais je ne travaille point pour eux, ni

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ne me flatte d'être affez habile pour cela. Les lecteurs que j'ai en vue m'apis prouveront de n'avoir détourné que raS rement l'attention qu'ils donneront volontiers à Platon, fur des remarques de

critique ou d'érudition qui ne les inté reffent gueres. J'ai tâché néanmoins de ne rien omettre, qui pût fervir à l'intelligence du texte.

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Un Etranger Athénien (1); Clinias, Crétois ; Mégille, Lacédémonien.

LIVRE PREMIER.

L'ATHÉNIEN. Etrangers, quel eft celui qui paffe chez vous pour le premier auteur de vos loix? Eft-ce un Dieu ? eft-ce un homme ?

(1) Cicéron, au premier livre de fes loix, dit que l'Etranger Athénien eft Platon lui-même. Cet ouvrage est le feul où il parle, & par modeftie il ne fe nomme pas Tome I.

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