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LOIXE

DE

PLATO N.

Par le traducteur de la RÉPUBLIQUE. C

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PRÉF A C E.

LES Es Loix font l'ouvrage de la vieillesfe de Platon. On n'y trouvera peut-être pas, du moins par-tout, cette élévation de génie, ce feu, cette beauté d'imagination, qui brillent dans la plupart de fes Dialogues, principalement dans fa République. La nature du fujet, le perfonnage de Légiflateur, & le caractere des Interlocuteurs, qui font trois vieillards, ne demandent rien de femblable. Mais en récompenfe on y verra plus de bon fens, des vues plus folides, des réflexions plus juftes & plus exactes. Laiffant de côté ce qui peut paroître plus beau, plus parfait en fpéculation, Platon s'attache à ce qui eft, plus pratique, plus proportionné à la foibleffe humaine. Auffi ne jette-t-il qu'un

mot en paffant fur dont il a tracé le

cette Cité parfaite, plan dans fa Répu

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blique. Ce n'eft point à un pareil plan qu'il affortit fes loix, mais à un genre de gouvernement, qui, quoique moins accompli felon lui, mené les hommes à la vertu par une voye plus douce & plus efficace. Car c'eft la vertu, & la vertu feule, qu'il fe propofe pour fondement de fa Politique; il l'embraffe toute entiere; & il blâme les Légiflateurs de Crete & de Lacédémone, de ne l'avoir envifagée qu'en partie. On pourroit définir fon traité des Loix, l'art de rendre un Etat heureux, non par l'abondance, les richeffes, la gloire des armes, l'étendue de la domination, mais par la pratique du bien & l'éloignement du mal.

TELLE eft l'idée générale de cet ou vrage, que je ne prétends pas être, à beaucoup près, exempt de toute tache, ni comparable à aucun égard aux loix de

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