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Mettre les 10 grammes de potasse, finement pulvérisée, dans un mortier de porcelaine ou de cristal; verser dessus une petite quantité d'eau (40 à 50 centimètres cubes) et broyer la matière avec le pilon; laisser en contact, pendant cinq heures, pour une potasse peu cuite, poreuse et se lessivant facilement; pendant douze heures, pour une potasse très-cuite; ajouter alors 20 à 25 centimètres cubes d'eau; broyer de nouveau pour mettre tout en suspension, et, après une demi-heure, décanter la partie claire sur un très-petit filtre en papier (1).

Remettre 20 à 25 centimètres cubes d'eau sur le résidu, broyer, décanter au bout d'une demi-heure, et continuer de la sorte jusqu'à ce qu'il y ait 120 à 130 centimètres cubes de liquide filtré. A ce moment, ajouter un peu d'eau au résidu et décanter sur le filtre en y faisant passer peu à peu la poudre insoluble; laver le mortier et le pilon avec de la nouvelle eau jusqu'à ce que tout soit réuni sur le filtre et qu'on ait obtenu 200 centimètres cubes de dissolution claire.

L'épuisement doit être complet. Si cependant la dernière eau de lavage avait encore une réaction légèrement alcaline, verser sur le filtre de petites quantités d'eau à la fois, de manière à porter le volume du liquide filtré à 250 centimètres cubes.

Mêler avec soin toutes les liqueurs; prélever sur la masse, au moyen d'une pipette jaugée, 100 ou 125 centimètres cubes, suivant la quantité d'eau employée pour le lessivage, et opérer le titrage sur ce dernier volume.

Ce titrage doit être fait en versant goutte à goutte la liqueur alcalimétrique normale dans la solution de potasse qu'on a légèrement colorée en bleu au moyen de la teinture de tournesol; mais pour éviter les incertitudes qui naissent de la difficulté de saisir les changements de la teinture à cause de l'acide carbonique dissous, et de voir le moment précis où la saturation est terminée, nous conseillons de placer la liqueur alcaline dans un petit ballon et de l'entretenir à l'ébullition pendant tout le

(1) On a soin de graisser le bec du mortier pour empêcher le liquide de couler sur les bords.

temps qu'on verse l'acide normal de la burette. De cette manière on chasse l'acide carbonique, on prévient la formation d'un bicarbonate, les variations fréquentes de teintes n'ont plus lieu, et la couleur passe instantanément du bleu au rouge pelure d'oignon, aussitôt que tout l'alcool est neutralisé. Ce moyen est très-commode, rapide, et permet d'arriver à une plus grande approximation que par toute autre manœuvre.

La commission insiste surtout sur la nécessité de lessiver l'échantillon à courte eau, et par décantations successives, avec les quatre cinquièmes au moins du volume d'eau nécessaire pour l'épuisement complet et en y mettant le temps convenable. Elle proscrit, comme tout-à-fait défectueux, le lavage de l'échantillon sur un filtre.

Dans un essai de ce genre, on gagne du temps à effectuer le lessivage avec lenteur, car on opère à coup sûr et on n'a pas à craindre d'être obligé de recommencer l'essai par suite de contestations entre les parties.

La commission est convaincue qu'en observant fidèlement toutes les recommandations qui précèdent, les essayeurs de commerce n'auront plus à déplorer, dans le titrage brut de betteraves, ces écarts qui ont donné lieu à tant de plaintes et qui ont si fréquemment embarrassé les juges consulaires. Arrêté en commission, à Lille, le 23 août 1859.

Le président-rapporteur,

Les membres de la commission, V. MEUREIN, B. CORRENWINDER, A. DESESPRINGALLE, PESIER.

J. GIRARDIN.

SUR LES QUALITÉS DU GAZ DE LA CITÉ DE LONDRES,

PAR LE

DOCTEUR LETHEBY.

M. le docteur Letheby, ayant à présenter un rapport sur le gaz de la Compagnie du Grand-Central (the Great Central gaz) qui alimente la cité de Londres, s'est livré à une série d'essais relatifs au pouvoir éclairant et aux qualités chimiques de ce gaz. Les renseignements suivants sont extraits de son travail :

Pendant ces derniers mois, dit l'auteur, deux cent quarantesix expériences ont été faites, et l'intensité lumineuse du gaz a été, en moyenne, reconnue égale à celle de 13,55 bougies diaphanes (Sperm Candles), ou de 15,49 bougies de cire brûlant à raison de 7 gr.,64 par heure. Or, ce résultat est de 29 pour 100 supérieur aux conditions imposées dans l'acte du Parlement, qui prend pour type l'allure d'un bec d'Argand de quinze trous, avec une cheminée de 0m,178, et consommant 0m,141 à l'heure. Quant à la qualité du gaz, elle a été trouvée satisfaisante, eu égard aux minimes proportions d'ammoniaque, d'hydrogène sulfuré et de goudron qu'on y a constatées.

A ce propos, M. Letheby croit utile de se reporter aux expériences qui ont déjà été faites par lui sur le même gaz dans le cours des huit dernières années. Ces expériences, au nombre de trois mille cinq cents environ, sont consignées dans les trente-deux rapports trimestriels, dont voici les principales conclusions:

1o L'intensité lumineuse moyenne du gaz s'est montrée égale à celle de 13 bougies diaphanes ou de 14,83 bougies de cire, résultat qui est près de 25 pour 100 supérieur au type de l'acte du Parlement (14 et 15 Vict., cap. 59), et qui est indiqué dans le tableau suivant :

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Dans les expériences précédentes, on s'est servi d'un bec d'Argand de 15 trous, avec cheminée de 0,178; mais, en employant des becs en éventail (bat's wing) et en queue de poisson (fish-tail), on est arrivé aux chiffres suivants :

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Dans ces différents modes de brûler le gaz, il y a un avantage de 11 pour 100 environ de bec d'Argand.

2o La dépense moyenne d'une bougie diaphane par heure a été de 8 gr. 540 et de 11 gr. 128 pour une bougie de cire; en conséquence, le chiffre de 7 gr. 764 pris pour type dans l'acte du Parlement est trop faible; car, en pratique, il est rare qu'on puisse l'obtenir.

3o Il a été constaté, d'après mille expériences, que les intensités lumineuses des bougies de cire et des bougies diaphanes étaient dans le rapport de 16 à 14, lorsque, de part et d'autre, la combustion est réglée sur le même pied ou ramenée au même type de 110 grains (7 gr. 117) à l'heure; dès lors, comme il est très-difficile, pour estimer l'intensité lumineuse du gaz, de régler d'une manière uniforme et convenable la combustion de la bougie de cire, il vaut mieux employer l'autre genre de bougie et convertir ensuite le résultat en bougie de cire, en se basant sur le rapport précité.

4o Les essais chimiques ont démontré que le gaz était entièrement pur d'hydrogène sulfuré; qu'il n'y avait pas plus de 20 grains (1 gr. 294) de soufre dans 100 pieds cubes (2m,820) de gaz, et que la proportion d'ammoniaque n'excédait pas 5 grains (0 gr. 322) pour le même volume de gaz. L'absence de cet alcali est une condition importante, car son action sur le cuivre et le bronze des appareils donne naissance à une espèce de goudron d'une odeur très-désagréable.

(Extrait du Journal of the Society of Arts

par le Journal de Chimie médicale.)

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