agissent surtout par aspiration, on en augmente considérablement l'effet en faisant déboucher chaque jet dans un cylindre enveloppe.

Les fig. 7 et 8 représentent cette disposition. Parallèlement à l'axe de la galerie, on a disposé sur la section de celle-ci un certain nombre de cylindres ouverts aux deux extrémités. L'intervalle entre ces cylindres est muré pour éviter toute espèce de contre-courant. Ces cylindres en tôle de zinc ont 1 pied de diamètre et 6 pieds de long.

En avant de chacun d'eux débouche, à une distance de 15 pouces, un jet de vapeur de 1/4 à 3/8 de pouce de diamètre.

Cette disposition ne réalisa pas ce qu'on en attendait; la dépression ainsi obtenue resta très-faible.

Quand la vapeur nécessaire aux jets est amenée de la surface, sa pression est déjà diminuée de près de moitié en arrivant au fond du puits et l'effet utile en est encore amoindri. Ce moyen écarterait, il est vrai, le danger auquel on est exposé par l'emploi d'un foyer dans les mines à grisou, mais les machines rempliraient le même but avec plus d'économie.

L'effet utile des jets de vapeur augmente quand les chaudières se trouvent au fond du puits; mais cette augmentation résulte en grande partie de la chaleur perdue par les foyers des chaudières et toutes les expériences à ce sujet manquent d'exactitude parce qu'on n'a pas assez tenu compte de ces divers éléments.

Le jet de vapeur avec foyer intérieur présente autant de dangers et occasionne plus de dépenses qu'un simple foyer d'appel et il n'y a, dès lors, plus de raisons pour ne pas employer ce dernier.

Une des causes du peu d'effet des jets de vapeur résulte de la condensation éprouvée dans la partie supérieure du puits par la vapeur qui retombe, sous forme d'une pluie fine, en sens inverse du courant d'air.

On empèche cette condensation par l'emploi simultané du foyer et du jet de vapeur. La combinaison de ces deux moyens d'aérage peut être employée avantageusement quand le puits. de sortie sert à l'extraction ou à la descente des ouvriers.

La température, dans ce puits, ne pouvant dépasser 80 à 90° Fahr., le jet de vapeur peut venir en aide au foyer en tenant lieu d'un accroissement dans la température de l'air.

C'est ainsi qu'à Wigan, dans le Lancashire, la ventilation due au foyer est accrue par la décharge de différentes machines servant à la remorque sur les plans inclinés intérieurs.

On a aussi employé en Angleterre la vapeur en ne la faisant agir que comme intermédiaire du calorique. On craignait qu'un foyer n'enflammât le grisou; aussi la vapeur circulait-elle seulement dans des tuyaux en fer d'un pouce de diamètre et de plusieurs pieds de long disposés en grille tout autour du puits de sortie de l'air; l'effet utile en a été excessivement faible.

ÉCLAIRAGE FIXE.

L'éclairage des chambres d'accrochage et des galeries principales s'effectue généralement au moyen de lampes suspendues. Ces lampes sont à flamme découverte et de formes très-variées. Dans le bassin du Nord, l'éclairage à la surface se fait au moyen de corbeilles en fil de fer où l'on brûle de la houille. Ce moyen, beaucoup plus efficace qu'on ne le croirait au premier abord, n'est pas usité dans les autres comtés de l'Angleterre, où l'éclairage à la surface se fait au moyen des mêmes lampes fixes que l'on rencontre dans les galeries principales.

L'éclairage au gaz s'emploie également pour la surface et pour les voies principales. Il est plus économique que l'éclairage à l'huile et beaucoup plus vif; cette dernière propriété le rend surtout convenable pour les vastes chambres d'accrochage des houillères anglaises.

Le gaz passe dans des tuyaux en fer fixés généralement au toit des galeries pour se rendre de là à des becs ordinaires sans

verre.

Nous avons vu l'éclairage intérieur au gaz usité entre autres aux houillères de Pendlebury (Lancashire), Seghill et Seaton Delaval (Northumberland).

A la houillère de Pendlebury, près de Manchester, on brûle dans l'intérieur le gaz même de la ville. Un petit gazomètre

TOME VIII.

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situé à la surface est en communication avec un des tuyaux de distribution du gaz; le poids de la cloche du gazomètre est suffisant pour refouler le gaz au fond de la mine où il alimente trente-deux becs. Ce gazomètre est rempli toutes les quarantehuit heures en fermant les robinets de sortie, ouvrant celui du tuyau de communication avec la distribution de la ville et soulevant la cloche au moyen d'un treuil. Cette opération se fait pendant la nuit, pour éviter une interruption dans le transport résultant de l'extinction des becs. On pourrait remédier à cet inconvénient par l'emploi de deux gazomètres.

A la houillère de Seghill, le gaz est fabriqué à la surface, débarrassé seulement des produits condensables et reçu dans un gazomètre.

Au lieu de le refouler dans la mine par pression, ce que le directeur regardait comme peu praticable, on forçait le gaz à descendre au moyen d'un appareil à chute d'eau analogue aux trompes des forges calatanes.

A Seaton Delaval, le gaz est produit à l'intérieur de la mine dans un four à cinq cornues situé dans une grande chambre près du puits de sortie. La houille servant à la distillation provient naturellement de la mine même; le coke obtenu est brûlé sous la grille du four et sous les quatre chaudières alimentant la machine du plan remorqueur.

On a, dans certaines circonstances, cherché à remplacer le gaz d'éclairage par le grisou. Dans le Northumberland, on éclaire parfois les abords du puits et les divers ateliers de la surface au moyen du grisou qui se dégage en grande quantité des crevasses des roches encaissantes. Le gaz est recueilli à l'aide d'entonnoirs ou de chapeaux ; des tuyaux le conduisent au jour.

Nous avons été à même de voir une application de l'éclairage au grisou dans la houillère de Deep-Duffryn (Sud du Pays de Galles). Le puits d'aérage rencontre, à la profondeur de cent soixante-cinq yards, une couche de grès fissuré dont les crevassent dégagent une quantité considérable de grisou.

On vient d'établir dans le passage de cette couche un véritable cuvelage destiné à retenir le gaz. On a élargi la section du puits sur toute la hauteur des fissures, on a posé une trousse

picotée en fonte au bas de l'excavation, une autre à la partie supérieure, et on a continué entre ces deux trousses le muraillement du puits. Le grisou se rassemble dans cet espace annulaire d'où un tuyau le conduit à la surface pour le répartir entre les différents becs. Lors de notre visite on était occupé à remplacer le tuyau ascendant par un tuyau descendant, pour éclairer non plus la surface, mais l'intérieur de la mine.

On n'avait aucune crainte de voir le grisou refluer par les crevasses du terrain dans les travaux situés à cent et quinze yards plus bas, car la haute pression (près de quatre atmosphères) sous laquelle le gaz se dégageait, indiquait suffisamment l'existence d'un banc compacte de schiste entre le grès fissuré et la couche exploitée.

CABLES D'EXTRACTION.

On emploie encore pour l'extraction, dans le Staffordshire et le Nord du Pays de Galles, des chaines en fer, soit simples, soit réunies trois par trois au moyen de coins en bois, ainsi que des chaînes à la Vaucanson.

Ces chaînes si pesantes doivent franchir d'énormes distances (souvent quatre-vingts yards et plus) qu'on laisse dans le Staffordshire entre le puits et les bobines; elles sont alors soutenues par des poulies placées de distance en distance.

Dans les autres parties du pays. on emploie les câbles ronds ou plats en chanvre ou en fil de fer. Les câbles en fer se rencontrent dans les puits profonds où ils se généralisent à cause de leur plus grande résistance sous un mème poids. Mais pour les puits d'une profondeur moyenne, on préfère les câbles plats en chanvre qui offrent plus de sécurité pour la descente des ouvriers. Les câbles de fer sont en tout cas de rigueur quand on utilise pour l'extraction le puits de sortie de l'air, après le passage de ce dernier sur les foyers d'aérage.

On commence, dans certaines houillères, à faire usage des câbles en acier. MM. Newall et C ont fait, en mars 1859, des expériences comparatives sur les câbles ronds en acier et en fer dont voici les résultats :