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médicales de la marine officiellement publiées en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Autriche. J'ai, maintes fois, exprimé combien serait utile pareille statistique.

Après avoir parlé des moyens de préservation à employer pour prévenir le développement et la transmission des maladies, ces confrères croient devoir indiquer les premiers soins à donner aux marins malades ou blessés, trop souvent loin de tous médecins, sur des navires de pêche ou de commerce.

III. M. LÉON COLIN : J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M. le médecin principal de 1re classe Delahousse, le texte imprimé du mémoire que j'avais déposé l'an dernier sur ce bureau, mémoire ayant pour objet la fièvre coli-bacillaire.

IV. M. PINARD : J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom du Dr Perret, professeur de clinique obstétricale à l'Ecole de Médecine de Rennes, et de M. Coupu, son interne, la relation d'un cas de vagin et d'utérus cloisonnés.

Cette observation, très bien prise et exposée, est extrêmement intéressante. Elle démontre une fois de plus :

1° Qu'il est facile à un cas semblable de passer inaperçu;

2o Que la grossesse, si elle va presque à terme, évolue rarement d'une façon absolument normale;

3° Que l'utérus vide est influencé et participe au ramollissement et à l'hypertrophie de l'utérus gestateur.

V. M. CORNIL: J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un fort intéressant travail sur les eaux minérales naturelles du bassin de Vichy, dù à M. A. Mallet, bien connu par ses nombreuses et importantes recherches scientifiques et historiques sur cette station. (Commission des eaux minérales).

VI. M. NOCARD: J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie, au nom de M. le Dr Soulié, sous-directeur de l'Institut Pasteur d'Alger, un travail intitulé : La clavelisation des moutons algériens; moyens pratiques de la réaliser.

Le titre, à lui seul, montre toute l'importance de ce travail pour nos éleveurs, tant pour ceux de France que pour ceux de l'Algérie; la clavelée, en effet, est souvent importée en France par des moutons africains et, loin de rester bénigne comme c'est la règle en Algérie, elle provoque dans nos troupeaux une mortalité considérable.

Pour ces motifs, je demande que le mémoire de M. Soulié soit renvoyé à l'examen d'une Commission. – (Renvoi à la section de médeeine vétérinaire).

Présentation d'instrument.

M. BUDIN: J'ai l'honneur de présenter une couveuse-berceau, de la part de M. le Dr Diffre, ancien chef de clinique à la Faculté de médecine de Montpellier.

On sait que, depuis un certain nombre d'années, de grands progrès ont été réalisés pour l'élevage des enfants nés avant terme et débiles. M. Tarnier a heureusement rappelé l'attention sur cette question et a montré les bons résultats que pouvait donner l'emploi de la couveuse. Depuis, diverses modifications ont été apportées aux couveuses: on les a simplifiées, on les a faites en verre et en fer, en verre et en bois, ce qui permet de bien surveiller l'enfant qui s'y trouve placé; mais pour toules, c'est l'emploi de l'eau chaude qui permet d'élever la température dans l'intérieur de la couveuse.

M. Diffre a imaginé un autre système de chauffage, beaucoup plus simple, beaucoup plus économique, Sa couveuse est constituée par un berceau en métal : au-dessous de lui se trouve fixé un petit réservoir dans lequel on met un litre d'eau environ; cette eau est chauffée par une lampe à pétrole, à alcool ou autre. Voici quels sont les avantages que M. Diffre reconnaît à sa couveuse- berceau :

1° Forme de berceau élégant et simple, ce qui la fait accepter facilement dans les familles (premier modèle de ce genre).

2o Désinfection assurée, parce qu'elle est arrondie et démontable, ce qui supprime les angles et les fissures; et parce qu'elle est entièrement metallique, ce qui permet de la laver et de la flamber dans toutes ses parties.

3o Le mode de chauffage est des plus simples: un litre d'eau chaude placée au-dessus d'une lampe, qui en maintient la température, suffit à chauffer tout l'appareil.

Plus d'assujettissement pour chauffer jour et nuit dix ou quinze litres d'eau à renouveler toutes les trois ou quatre heures, pendant des semaines.

Plus de travail pour l'entourage, et plus de déperdition de chaleur pour l'enfant à chaque changement de bouillottes. Ici la même eau reste tout un jour, chauffée au degré que l'on désire; il suffit d'élever ou d'abaisser de loin en loin, la mèche d'une lampe.

4° Aération assurée, l'aération étant le corollaire du chauffage. Dans notre couveuse, la température étant à peu près constante, il s'établit naturellement un courant d'air chaud qui traverse continuellement et d'une façon régulière la couveuse en diagonale et de bas en haut, et réalise la meilleure ventilation.

5o Enfin, la vulgarisation de la couveuse en sera facilitée : Par la forme qui plaît;

Par la simplicité du fonctionnement;

Par le maniement facile et à la portée de toutes les gardes;

Par les frais d'entretien presque nuls (deux sous par jour);

Par le bon marché de l'appareil, qui permettra de le répandre jusque. dans les communes les plus pauvres, ce qui est dans l'esprit de la nouvelle loi sur l'assistance médicale gratuite.

En résumé, la couveuse-berceau, par sa forme, sa désinfection par le flambage, son chauffage régulier, son aération assurée et sa simplicité, réalise le type de la couveuse classique.

Elle supprime tous les anciens inconvénients: forme carrée avec angles et fissures, bouillottes ou grands réservoirs, appareils avertisseurs dangereux qui endorment la vigilance des infirmières par une sécurité trompeuse, etc., etc.

Ouverture d'un Pli cacheté.

A la demande de M. le Dr Goubert, ouverture est faite par M. le Secrétaire perpétuel d'un Pli cacheté, dont le dépôt a été accepté, à la date du 2 juin dernier.

Ce Pli cacheté renferme un mémoire sur La loi expérimentale de la détermination des sexes.

M. LE PRÉSIDENT informe l'Académie qu'elle ne se réunira pas mardi prochain, 14 juillet, en raison de la Fête nationale.

Communications.

1. Sur le sérodiagnostic de la flèvre typhoide,
par M. DIEULAFOY.

Il y a quelques jours, le 26 juin dernier, M. Widal faisait, à la Société médicale des hôpitaux, une communication de la plus haute importance. Dans cette communication, il nous indiquait le moyen de faire en quelques instants, d'une façon précise, indiscutable, à la portée de tous, le diagnostic parfois si difficile, quelquefois même impossible, de la fièvre typhoïde.

Qui de nous, en effet, soit dans sa carrière hospitalière, soit auprès des malades confiés en ville à ses soins, qui de nous dans sa vie médicale ne s'est pas trouvé plusieurs fois en face de ces situations pénibles, graves, mais qu'il fallait fatalement subir, situations qui nous mettaient en présence de malades atteints

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Fig. 1.

d'une affection en apparence typhoïde, et où il nous était impossible d'affirmer que la maladie en question était ou n'était pas la fièvre typhoïde? Voici, par exemple, un jeune garçon de vingt ans, il a été pris, il y a quelques jours, de fièvre, de céphalalgie violente, de vomissements; il tousse, l'auscultation de la poitrine décèle des råles sibilants disséminés; la température atteint le soir 40 degrés; il n'y a point d'épistaxis, point de diarrhée, l'insomnie est persistante, et on se demande avec anxiété si l'on se trouve en face d'une fièvre typhoïde, maladie le plus souvent curable, ou en face d'une granulie, maladie presque fatalement mortelle. Sur quoi baser le diagnostic? Est-ce sur la

courbe de la température? Mais elle est loin de suivre, dans l'un et l'autre cas, le schéma classique que nous lui connaissons. Est-ce sur l'apparition des taches rosées lenticulaires? Mais elles n'ont point encore apparu et ne paraîtront peut-être pas. Et cependant les rales augmentent, la dyspnée apparaît, tout fait redouter la granulie, les jours se succèdent, et le diagnostic reste toujours indécis.

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Qui de nous, je le répète, en pareille circonstance n'a pas souhaité avoir à son service un moyen sûr de diagnostic? Eh bien! ce moyen, nous le possédons, M. Widal nous l'a donné; le moyen, je viens de l'expérimenter plusieurs fois dans mon service, à l'hôpital Necker, et je vous demande la permission de vous l'exposer en quelques mots.

Il suffit d'avoir une culture pure en bouillon de bacilles d'Eberth. Si on place sous le microscope une préparation de cette culture, on voit des bacilles isolés et mobiles en nombre plus ou moins considérable (fig. 1).

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